4-5. Dimanche, 48e ANNÉE. 3 Juin 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ÉLECTION LÉGISLATIVE Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. DU 12 JUIN 1888. Collège électoral de l'arrondissement d'Ypres. M. le Président du Bureau principal informe MM. les électeurs qu'il recevra les propositions de candidats, leurs acceptations et les listes des témoins qu'ils auront désignés, le MER CREDI 6 JUIN 1888, de 2 4 heures de l'après- midi, au Palais de Justice en la Chambre du Conseil. Passé ce délai, aucune proposition ou acceptation de candidature et aucune désigna tion de témoins ne sera plus recevable. La liste officielle des candidats sera commu niquée dès le 7 JUIN 1888, au même lieu et aux mêmes heures. Le Président, J. I W E I N S. Comme on l'a appris l'incident Tisza est ter miné la satisfaction de la France. C'était bien la peine de faire tant de bruit et de prononcer des paroles si arrogantes Sur la demande d'explications que le repré sentant de la France avait été chargé de faire au ministre autrichien, le gouvernement français a reçu l'expression des regrets de l'Autriche, l'assurance qu'il n'y avait dans les paroles de M. Tisza aucune intention offensante pour elle, et que la France était considérée comme une nation amie. Ce qui est plus fort, c'est que M. Tisza lui-même a contresigné les déclarations de M. Kalnocky. On ne peut désavouer plus complètement une fâcheuse parole. Et pourtant la presse autri chienne continue ses récriminations et ses- atta ques contre la France. Le Pester Lloyd publie une note de Vienne dans laquelle il est dit qu'on défend avec éner gie le discours de M. Tisza. Si une nouvelle interpellation avait lieu, M. Tisza ne pourrait que répéter ce qu'il a déjà dit. Nous préparons, ait ce journal, le règlement de compte avec les puissances qui nous guettent l'Est et l'Ouest. On le voit et nous l'avions déjà signalé c'est surtout la Russie qu'on en veut dans les discours et les articles dirigés contre son alliée, la France. Une lettre de Berlin arrivée Paris et écrite par une personne de l'intimité du chancelier, et très même d'être bien informée, contient textuellement ces mots Puisque vous êtes Paris, dites donc qu'on a bien tort de s'émotionner des mesures prises dans ce moment. Tout ce qui se passe est dirigé contre la Russie. On a la chancellerie les preuves des mauvaises intentions des Russes et on est sûr qu'ils préparent une attaque subite contre l'Alle magne. C'est depuis Vendredi, minuit, que les auto rités allemandes ont mis en vigueur les nouvelles mesures relatives aux passeports. On y a mis, pa raît-il, une sévérité excessive. Toute personne non munie de passeport, quelque sexe qu'elle appartienne, quel que soit son âge ou sa nationa lité, est impitoyablement renvoyée. On l'empê che même de descendre du wagon, où on l'enferme jusqu'à l'arrivée du prochain train. Ce sont les voyageurs du rapide Paris-Franc fort passant Pagny-sur-Moselle quatre heures, qui ont eu inaugurer le nouvel ordre de choses. Tous les voyageurs étaient munis de passeports et ont pu passer sans encombre. Par contre, dans le second train, qui arrive No- véant huit heures du matin, se trouvaient deux voyageurs de commerce de nationalité espagnole qui n avaient pas de passeport et qui ont du re tourner Pagny. A Avricourt, la visite a été très minutieuse ont été renvoyés en France, pour ne pas avoir de passeport un voyageur américain, un étu diant polonais, une dame belge, trois dames fran çaises et un médecin qui se rendait Vienne avec un enfant phtisique. Ypres, le 3 Juin 1888. A la veille du renouvellement du mandat des représentants de la Nàtion, jfest nojis man - danis un devoir d'examiner si nos mandataires ont fidèlement rempli leur mission. En nous plaçant au point de vue civil, le seul dont nous ayons nous occuper, nous cher chons en vain une loi, destinée améliorer notre état social. Bien au contraire tout ce qui a pu être ima- §iné pour agrandir la puissance et l'influence u prêtre politique a été proposé et voté par la législature. On dit tel arbre, tel fruit Cet adage nous pouvons l'appliquer entièrement au parti clé rical. En effet, le parti ne se meut et ne vit que par la puissance du clergé politique. Depuis la simple paroisse, en passant par la commune pour arriver jusqu'aux villes, nous trouvons que l'âme de la politique cléricale et de la puissance de nos maîtres, réside dans le prêtre. C'est lui qui organise et dirige, soit par lui-même, soit iar personne interposée tous les mouvements loliliques, c'est lui qui fait accroire ses ouail- es les plus grandes balivernes en matière sociale et économique, c'est lui qui forme le grand contingent de l'armée de rédaction de nos feuilles cléricales. C'est ce pouvoir occulte qui règne en maître dans nos Conseils commu naux, nos Bureaux de bienfaisance, nos Hospi ces, notre Conseil provincial, nos Chambres et notre Conseil de Ministres. Rien ne se fait sans lui directement ou de par lui indirectement. Gare aux citoyens indépendants qui osent en core parler et agir de leur propre mouvement, bien entendu dans les localités où cette puis sance peut disposer de toute sa force. Les bases de ce pouvoir, ce sont l'ignorance et le capital. Arcbimède a dit: donnez-moi un point d'ap pui et je soulèverai le monde. Le prêtre de son côté répète provoquons l'ignorance publique, accaparons-nous du capital et nous sommes les maîtres du monde. De là donc, en 1884, pour don de joyeuse en trée, cette loi de malheur sur l'enseignement irimaire, qui a mis en disponibilité et chassé élite de notre personnel enseignant pour le aire remplacer par des ignorantins. Comme conséquence nos bâtiments communaux sont devenus des sièges de congrégations ou de suc cursales de couvents que les caisses publiques subsidient largement, sans pouvoir exercer le moindre contrôle. Les motifs de la subvention pécuniaire on les trouve facilement, ici pour un enseignement fictif, là pour une école gardienne, ailleurs pour la direction d'un hôpital. Pour la fin de la dernière session on s'est ar rêté la loi sur la bienfaisance publique, qui érige en délit la recommandation faite par les membres ou les visiteurs de ces établissements charitables au pauvre d'envoyer ses enfants l'école officielle, alors qu'elle absoud du même coup le prêtre politique qui, au moyen de se cours recueillis par la charité privée ou de l'in fluence dont il dispose de par la religion, aura entièrement dépeuplé l'école communale. Non- seulement ce cas échappera toute poursuite d'après MM. Woesteet Colaerl, mais de par le fait qu'il est pratiqué par un prêtre il comporte approbation et devient méritoire I Dans quel pays du monde trouver un parle ment qui ose sanctionner pareds principes Nous l'avons déjà dit, la majorité de notre représentation nationale est le fruit de l'ingé rence du prêtre dans nos affaires publiques. Elle doit par conséquent être la résultante de son origine. Dès lors qu'il y a-t-il de plus natu rel que le grand électeur, MM. les évéques, reçoive satisfaction sur les points qu'il désire et au besoin sait en imposer notre soi-disant Gouvernement Non, rien de plus naturel, mais aussi rien de plus anti-national. En présence de cette situation, qui doit finir Far dégénérer en calamité publique, c'est opinion libérale de comprendre tout son de voir. Notre ennemi s'emparant de plus en plus du pouvoirce serait un véritable crime de lèse-humanité que de vouloir maintenir nos divisions. Nous avons vu avec bonheur que la capitale a prêté l'oreille aux cris de détresse qui lui sont parvenus de tous les points du pays. Il faut la concentration non pour huit jours, une année, mais aussi longtemps que le prêtre politique ne soit circonscrit dans son devoir religieux. II faut que la puissance civile soit maître souve raine dans tout notre système politique et éco nomique. 11 faut que les affaires mondaines soient entières aux laïques. A ce prix seulement on peut obtenir la paix. C'est la seule condition pour écarter un cataclysme. X. Lundi dernier, M. Yerbeke et M. F. de Stuers, ont été proclamés le premier candidat- sénateur et le second eandidat-représenlant d'Ostende par l'Association libérale. LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT El'NlWV ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, #fa*ché aux Herbes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1