Comparez. pour nous et l'avenir politique de tous ceux qui se sont rendus complices d'une pareille lachete s'est effondré en ce jour. .Ah I si MM. Janson, Féron et c" pouvaient entendre les grincements de dents de tous ces fidèles soutiens de renseignement public qui attendaient l heurede la délivrance et que leur incommensurable orgueil, livre sans merci, aux haines et rancunes cléricales? L'intransigeance de cette coterie a tué le parti libéral, en poursuivant la réalisation de chi mères et de doctrines malsaines aux libéraux d.i pays de s'efforcer le reconstituer en reve nant aux saines et vieilles traditions d'autrefois. Quelque lamentable que puisse être cette décision, nous n'en sommes pas moins convain cus que la victoire est assurée, Mardi prochain, la liste des libéraux -unis supposer le con traire, ce serait faire injure la grande majo rité des 3,500 électeurs qui, le 12 Juin, ont voté pour la liste de l'Association libérale et qui, guoique progressistes, sont avant tout des libéraux. A propos de la maladie et de la mort du vicomte de Patin, nous avons entendu faire de singuliers mais justes rapprochements. C'est une peinture de mœurs qui rend assez exactement le caractère et, disons-le en un mot, la moralité des hommes des deux partis qui nous divisent. M. de Patin est malade, on s'informe de son état. On apprend qu'il va mieux, le lendemain on le dit moins bien; quelques jours plus tard, on apprend que la maladie suit son cours, et chacun de s'intéresser ce jeune homme qui a devant lui une belle et longue carrière parcou rir. 11 est riche; c'est un futur homme politique; le corps électoral vient de l'élire au Conseil pro vincial. C'est un clérical, il est vrai, mais ce n'est pas une raison pour désirer sa mort. Il est jeune et les jeunes doivent vivre. Voilà la mo rale libérale. Dans la nuit du Samedi au Dimanche, l'état de M. de Patin s'aggrave, M. de Patin se meurt, M. de Patin est mort. La nouvelle se répand ra- Side comme l'éclair. Les uns l'accueillent avec ouleur, d'autres avec stupeur, tous, libéraux compris, avec le respect de la mort et regrettant qu'une aussi jeune existence ait été si prématu rément brisée. Maintenant voici un libéral en vue. Ce n'est pas encore un chef de parti. Ce n'est qu'un électeur. Il devient indisposé, il ne sort plus. De suite, nos bons cléricaux, comme des chacals affamés,rodent autour de la maison pour voir si les volets sont encore ouverts. Non, ils ne sont pas encore fermés, c'est dommage. Le len demain, le surlendemain, même manège. Le ma lade se rétablit, c'est un coup manqué; ou bien, il rend son âme Dieu, bonus Deus encore un électeur de moins, et raffune barre travers le nom de cet électeur que le diable emporte. Quand ils en peuvent comme ça rayer une dizaine de leur liste, c'est une danse soulever la pous sière jusqu'aux cieux. Ceci, c'est pour les simples particuliers. Mais quand il s'agit d'un chef, oh! alors, c'est une autre guitare. Alors Pierre, les yeux en escarboucles, court vers Paul tout souriant Cela se répète comme cela, avec des variantes, deux, trois jours durant et toute la gent cléricale n'a plus d'autre préoccupation. Oh! s'il pouvait casser sa pipe Mais voilà que Pierre a appris du neuf. Ce n'est plus seulement une maladie simple qu'a Mr X; il n'a pas qu'une inflammation dans le ventre, Mr X, il a encore une maladie de la ves sie. Tiens, voilà justement Amand, il y court: Tu sais, Amand, X, c'est tout ce qu'il y a de mauvais, il a en plus une maladie de la vessie Et tout le Cercle de répéter que Mr X. a une inflammation du ventre et une maladie de la ves sie. On boit force rasades et cela coule comme du nectar. On trinque, on jase, on se promet monts et merveilles. Encore quelques joursje ne vous dis qu'ça. Le lendemain on ne s'aborde plus que pour parler de l'inflammation du ventre et de la ma ladie de la vessie qui va eu empirant vue d'œil. Pierre sait cela, il le tient de boune source et pendant qu'il raconte cela Jules, Emile et tous ses joyeux compagnons qui ne savent assez ouvrir la bouche et les oreilles, voilà Paul qui approche, se tapant la cuisse Et vous ne savez pas X a encore la fistule Et tous de répéter en chœur, la fistule la fistule Et tous de répéter une inflammation du ven tre, une maladie de la vessie et une fistule. On file avec cela. Il n'y a rien faire. Ah ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah.... On compte les heures, les minutes. Quand la cloche lance sa grosse voix dans l'espace on est tout oreilles. Serait-ce pour M.X? Le matin, le premier ouvrage, c'est de se pro mener vers la demeure de M. a, pour voir si les volets Fichtre de tonnerre, de mille tonnerres Voilà M. X qui sort de chez lui, droit comme l'obé lisque de Louqsor Têtes des architectes de châteaux en Es pagne Saisissez-vous la différence Le Journal d'Y près après avoir raconté ce qui s'est passé au Cercle catholique, le 12 Juin dr, après la victoire cléricale, ayant eu bien soin d annoncer ses lecteurs, que le Champagne y a coulé, ajoute A la Concorde.... tout le monde pleurait, il n'y avait personne. Que cela devait être drôle la Concorde Voir pleurer tout le monde quand il n'y a personne. Ce que c'est que de faire couler trop de Cham pagne. On parle comme un Polonais. Les radicaux de Bruxelles dans leur séance du 14 Juin dr, ont décidé que chacun des membres conserverait sa liberté au ballottage du 19. Il est triste pour l'Association d'en être réduite cet effacement politique. Abandonner la direc tion d'un parti au hasard, casser sa boussole et se laisser aller au gré du vent, c'est plus qu'une abdication, c'est un suicide. Mais y avait-il une autre issue cette situation que n entretenaient que l'illusion et la chimère sans attaches fixes dans la réalité et que faussait encore,si possible, l'admiration du moi. Puisse ce dénouement tardif dessiller les yeux de ceux que les sophismes sociaux n'ont pas encore perdus irrévocablement. Il en est temps. Qu'ils se joignent la Ligue anti-cléricale et un jour ils n'auront pas regretter des fautes que leur j eunesse aurait commises et que leur âge plus mûr ne pourrait manquer de condamner. Jeudi dr ont eu lieu les funérailles du jeune vicomte de Patin, décédé en son château de Lan- gemarck la suite d'une maladie dont il avait rapporté le germe dans un voyage Rome. M. de Patin avait été élevé par un prêtre qui le tenait entre le pouce et l'index, loin de sa la- mille et du monde, dans la crainte du Seigneur. Il aurait pu être d'un grand secours au parti catholique qui avait fondé sur lui de grandes es- Eérances. La Providence en a décidé autrement, e Seigneur l'a appelé lui. Qu'il repose dans le sein du Seigneur. Cette mort a troublé bien des âmes et suscité de singulières réflexions. On sait que M. de Patin avait contracté sa maladie au cours d'un pèleri nage Rome. Il n'est pas le seul qui cette œuvre pie ait rapporté autre chose que des in dulgences. On cite tel curé, indisposé la suite du même voyage; ici c'est un vicaire alité, là une élégante se traînant péniblement dans tous les coins de l'arrondissement et de notre Flandre, on en trouve l'un avec la fièvre, l'autre avec le ty phus, des troisièmes avec un bout de malaria tous retour de Rome et tous également étonnés de se voir si mal récompensés Cela ne ferait donc pas plaisir Celui d'où nous vient tout le bien et tout le mal On serait vraiment tenté de le croire. Il est vrai que cela dépasse notre intelli gence et que le mieux c'est de ne pas trop ap profondir. Mais cela ne dépasse-t-il pas aussi un peu l'intelligence de ceux qui poussent ces adorations lointaines Une chose est certaine, c'est que cela fait l'af faire de notre Sainteté; les autres y laissent leur santé et parfois même leur porte-monnaie, celui- ci, on l'a vu, d'une façon aussi inattendue que peu orthodoxe Non, je m'étais proposé demi cette petite excursion, mais quand je vois tout cela, la mule du Pape ne me tente guère. Parmi les hommes que nous avons vus tomber dans la journée du 12, l'un de ceux que nous avions suivis avec le plus d'intérêt et la chute duquel nous avons été particulièrement sensible, c'est M. Ferd. de Stuers. Certes s'il était un représentant qui prît cœur son mandat, c'était bien le représentant d'Ostende. C'était un rude lutteur il portait des coups droits et mérités. M. de Stuers en peu de temps s'était fait une jolie position la Chambre il était très-estimé de ses collègues et le pays commençait déjà le connaître et l'apprécier. Aussi de toutes parts lui arrivent des marques non équivoques de la sympathie qu'il avait déjà su inspirer et de l'es poir que le parti avait fondé en lui. Les Ostendais ont été ingrats. Pour eux on ne fait jamais assez. Ils avaient un représentant qui ne vivait plus que pour eux. Cela ne suffisait pas. Il leur fallait un Carbon. Qu'ils soient heureux avec leur Carbon. Nous verrons bien. Si ce qu'on nous assure se confirme, aujour d'hui Dimanche, serait affichée sur les murs de la capitale une proclamation signée des prési dents des diverses Associations libérales du pays et invitant instamment tous les électeurs libé raux de l'arrondissement de Bruxelles se ren dre au scrutin de ballottage de Mardi prochain. Cette proclamation serait répandue par tout l'arrondissement. Les élections passées, les cas nuls recommen cent fonctionner de plus belle, afin de per mettre l'irrigation des gras pâturages du clergé. Ainsi aujourd'hui le Moniteur contient quinze annulations des Deputations permanentes du Brabant et du Hainaut. Nous en verrons bien d'autres. Les nouveaux décorés. Parmi eux, se trouve le vénérable chanoine de Haerne, le plus vieux de nos parlementaires, promu la dignité de Grand-Cordon. C'est le second prêtre belge qui obtient, de puis la création de l'ordre, cette haute distinc tion. Le premier a été le cardinal archevêque de Malines, M. Engelbert Sterckx, qui tut créé Grand-Cordon, on se le rappelle, l'occasion du mariage du duc de Brabant le roi actuel. A propos du général Brialmont, qui vient aussi d être promu au grade de Granu-Cordon de l'ordre de Léopold, faisons remarquer ce fait unique, sans précédent en Belgique, celui d'un père et d'un fils tous deux parvenus la plus haute distinction dans l'ordre national. Les grévistes qui sont la prison ne tarde ront pas être mis en liberté, si ce n'est déjà chose faite; les libérés sont au nombre de douze, parmi lesquels Falleur et Wagener, l'anarchiste liégeois. Aux termes de l'article 5 de la loi sur la li bération conditionnelle, la commission admi nistrative de la prison doit être préalablement consultée; le projet du ministre n'a été com muniqué la commission de la prison de Pierre. Vous savez, il va mal, très mal Paul. Oui, oui; et se frottant les mains: on a cru qu'il filait cette nuit. Oh il ne peut pas échapper. Amand. De la vessie, oui? Cela est grave Pierre. Grave? rien de plus dangereux, on ne revient pas de cela. Oh mon cher,il est foutu. Paul. Oui, oui, la fistule, la fistule Pierre. Comment la fistule, et il avait déjà une inflammation du ventre. Amand. Et une maladie de la vessie. Amand. Comment! Mon parrain est mort rien que de la fistule, et M.X a une inflammation du ventre et une maladie de la vessie. -r- ooG^Ooo

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2