Louvain que Lundi soir avec invitation faire
connaître par télégramme son avis sur les douze
mises en liberté déjà notifiées cependant aux
libérés.
La commission, sans s'inquiéter de cette fa
çon de procéder, a émis immédiatement un
avis favorable.
Le séjour de Liège sera interdit Wagener.
A la suite de la décision de s'abstenir au bal
lottage de Mardi, prise par VAssociation libérale
de Bruxelles, M. Frick a adressé sa démission de
membre de cette société.
Nous apprenons que beaucoup d'autres dé
missions ont été envoyé Y Hôtel continental,toutes
provenant d'électeurs généraux.
Les fortifications de la Meuse.
La ligne de la Vesdre compte trente-neuf kilo
mètres de voies ferrées entre Liège et la fron
tière; ils n'ont pas coûté moins de quatre cents
mille francs chacun par suite des multiples tra
vaux d'art (ponts, viaducs, tunnels, etc.) qu'il a
fallu effectuer, et qui constituent un travail gi
gantesque dont la Belgiqne peut être fière.
La position stratégique du fortin de Chaudfon
taine me semble admirablement choisie au point
de vue de la défense de cette ligne. Il se trouve
sur la rive droite de la Vesdre, sur la montagne
en promontoire qui domine la vallée. A ses pieds,
le premier tunnel de la ligne, d'où les trains dé
bouchent pour pénétrer dans une espèce d'en
tonnoir que forment les collines boisées de
Chaudfontaine. Devant lui, échelonnés peu de
distance, le second tunnel de Chaudfontaine (la
Rochette) et ceux de la Brouck et de Nessonvaux
qu'il bat et peut, en cas de danger, détruire ra
pidement.
Placé au centre du fort, faisant face dans la
direction de Liège, l'on a, gauche, dans la val
lée, le coquet village de Chaudfontaine avec son
Kursaal et le Grand Hôtel des Bains (sources
d'eaux thermales) plus haut, sur la colline, Ni-
nâne, et plus haut encore, la grand'route Liége-
Embourg-Louvegnez-Theux-Malmédy avec le
fortin d'Embourg, situé, en réalité, sur des ter
rains do la commune de Chaudfontaine.
A droite, la fameuse montagne de Chèvremont
avec le couvent des Carmes déchaussés en
viron six cents mètres son église et l'antique
chapelle de Chèvremont, dont la flèche émerge
d'un bouquet de vieux tilleuls.
La vue est magnifique; elle s'étend jusqu'à
Liège, et l'on découvre le beau groupe de mon
tagnes qui séparent les vallées de la Meuse, de
l'Ourthe et de la Vesdre. En ligne droite, nous
avons les flèches des églises Saint-Paul, la cathé
drale de Liège, de Grivegnée et de Chènée.
Vers la frontière allemande, on voit, au pre
mier plan, Chaudfontaine et le château de la
Rochette, puis les tunnels, dont nous parlons
plus haut, les villages de Prayon-Forêt, Trooz,
etc. Sur les hauteurs, Gomzé, Louvegnez, etc.
Le fortin de Chaudfontaine se trouve entière
ment situé dans les bois du château de la Ro
chette, des chênes d'un certain âge déjà et un
taillis de 5 à-6 ans, qui vont être coupés.
Il est environ 7,500 mètres du centre de
Liège, distance prise vol d'oiseau; 4,500 mè
tres du fort de Fléron et 2,100 mètres du fortin
d'Embourg.
Pas de route pour se rendre de Chaudfontaine
ce point. Une très mauvaise voie, fort étroite,
presque impraticable pour le charriage, conduit
la ferme de la Lemetrie et part de Chermont.
Sur le plateau de la montagne, une route circu
laire d'agrément, pour les châtelains, ayant
quatre mètres de largeur, et descendant par des
lacets vers la Rochette.
En somme, ce fortin tient la ligne de la Vesdre
et la route concédée Liége-Nessonvaux-Pepin-
ster-Verviers et Eupen, qui suit les sinueux dé
tours de la rivière.
Programme des morceaux qui seront exécutés
par la musique du corps des Sapeurs-Pompiers,
sous la direction de M. J. Wittebroodt, au Jardin
de la Concorde, Dimanche, 17 Juin 1888,
5 heures du soir.
1- L'Ansouisienne, marche
provençale, G- Michiels.
2. Berlin, wie es weint und
lacht, ouverture, Conradi.
3. Souvenir de l'op Le
Tannhauser de RW agner arrpLWeckesser
4. La Babillarde, morceau
de Salon, Eilenberg.
Hymne de Combat de
l'op Rienzi, R. Wagner.
5. L'Amour Mouillé, valse, O. Métra.
POPER1NGHE,
le 15 Juin 1888.
De mémoire de Poperinghois, jamais orage
{)lus formidable que celui qui s'est déchaîné
a suite de la publication du règlement concer
nant le renouvellement des trottoirs de la ville,
n'est venu fondre sur la tête de nos édiles ahuris.
Et qu'on veuille bien le remarquer, les catho
liques ne sont pas les derniers jeter feu et
flamme contre le sieur Vandén Berghe, notre
autocratique et entêté échevin.
Déjà dès le principe et avant même que la dé
cision du Conseil n'eut reçu l'approbation de la
députation, on prévint, grand orchestre, les
citoyens dont l'habitation longe la voie publique
que, de par la volonté de leurs seigneurs et maî
tres, ils devaient subito transformer leurs
trottoirs, et que ceux qui ne s'empresseraient
pas de s'exécuter avant le premier Janvier, se
raient contraints de faire cette transformation
leurs frais exclusifs.
S'étant aperçus du pas de clerc qu'ils venaient
de faire, nos magistrats lancèrent, la date du
29 Novembre 1887, un édit ainsi conçu
Art. lr. Sur les places publiques et dans
toutes les rues de la ville où l'utilité en sera recon
nue, il sera procédé au renouvellement des trot
toirs ou la reconstruction de ceux déjà
existants.
Ainsi donc, d'après cet article, il est explicite
ment entendu qu il ne s'agit de la transformar
tion des trottoirs que là où l'utilité en «eu. a
reconnue. Quant aux autres il n'en est pas ques
tion.
L'art. 2 porte que les trottoirs seront con
struits par les soins de l'Autorité communale,
avec de nouveaux pavés et que les anciens res
teront la propriété des riverains, la condition
qu'ils paient comptant la ville 7 fr. 50 c. par
mètre courant.
Nos édiles se réservent toutefois le droit
d'examiner si la position pécuniaire de ceux
auxquels ils imposent la reconstruction de leur
trottoir, leur permet de faire ce sacrifice, et, en
principe, ils admettent l'exemption d'office des
contribuables dont le revenu cadastral n'atteint
pas le chiffre de 60 francs. Il en résulte qu'un
citoyen ne payant au fisc que 59 fr. 99 c., même
quand il posséderait une fortune mobilière très-
importante, serait déchargé de toute interven
tion pécuniaire alors qu'un petit bourgeois,
propriétaire de quelques maisonnettes dont le
revenu cadastral s'élèverait 60 francs, se ver
rait obligé de payer la taxe.
L'art. 7 va plus loin; il ordonne qu'à l'avenir,
l'entretien et les réparations nécessaires aux
trottoirs seront la charge des contribuables,
et que les dits travaux seraient faits d'office, s'ils
n'étaient pas exécutés dans les quinze jours après
l'avertissement.
Et, pour que l'on fût bien convaincu que les
Vanden Berghe et les Félix nè bâdineront pas,
l'article 8 édicté que les retardataires seront
Ïtoursuivis avec toute la rigueur que permet la
oi,
La partie du règlement dont nous venons de
faire ici une courte analyse, se rapporte aux
trottoirs. Les neuf articles qui suivent ne sont
pas moins intéressants examiner.
D'abord l'art. 11 dit que les décrottoirs de
vront être placés mathématiquement 5 centi
mètres de la muraille, pas un millimètre de plus
ni de moins. MM. les échevins Vanden Berghe
et Félix, prévoyant la difficulté que leurs admi
nistrés éprouveront quand ils devront se servir
des décrottoirs ainsi placés, promettent de leur
donner des conférences sur les moyens de les
employer.
Plus loin l'art. 12 dit que les soupiraux des
caves ne pourront pas dépasser la muraille de
30 centimètres, qu ils devront être enchâssés
dans de la pierre de taille, placés tout-à-fait en
équerre avec le niveau du trottoir et être fermés
par un fort trillage en fer.
Ici encore, pour pouvoir, le cas échéant, obli
ger leurs amis, nos maîtres se réservent, comme
pour les trottoirs, la faculté de juger sur Y oppor
tunité du travail.
C'est ainsi que, par tolérance (tijdelijk bij ge-
doogzaamlieid) c.-à-d. si M. Vanden Berghe veut
bien y consentir, le statu quo pourra (ZAL
MOGEN) être maintenu. Par contre, si l'apothi
caire veut montrer les dents quelqu'un, il
pourra réclamer de son collègue Félix, chargé
de la police l'intervention d'un agent, pour
obliger les personnes qui lui ont déplu, de s'exé
cuter et de financer dans le plus bref délai, faute
de quoi, l'article 17 avertit gracieusement les
bons Poperinghois que la PRISON, oui.... la
PRISON, cela y est en toutes lettres, attend
ceux qui ne se conformeront pas subito presto
aux ordres de l'échevin Purgos.
Enfin, avant de terminer, n'oublions pas de
faire observer nos lecteurs que M. Vanden
Berghe, en homme qui raisonne froidement les
choses, prévoyant probablement qu'il pourrait
trouver, parmi ses administrés, des gens assez
mal élevés pour se sentir indignés de voir que
toutes les fournitures de la ville sont faites par
des étrangers, a pris ses précautions et, pour
éviter que ceux qui sont condamnés subir ces
vexations ne se regimbent et ne s'adressent
l'un ou l'autre de leurs concitoyens, pour se pro
curer les objets nécessaires l'exécution du tra
vail imposé par la ville, le nouveau règlement
f>rescrit que tout sera fourni par les soins de
'autorité communale. Voilà donc ceux qui ont
les objets nécessaires dans leurs magasins, obligés
d'acheter ces mêmes objets aux fabricants et aux
industriels d'hérenthals et d'autres localités
étrangères
Le règlement, dont nous venons de parler,
contient encore d'autres articles plus ou moins
vexatoires pour les habitants de la ville et nous
en causerons dans une prochaine correspondance.
Comme nous l'avons annoncé, il y a quinze
jours, la société Philharmonique a donné une
sérénade M. Van Merris, l'occasion de sa no
mination de Consul de la République Argentine,
pour la Flandre occidentale.
Cette nomination a été très-bien accueillie en
ville et ceux qui connaissent la serviabilité de
M. Van Merris sont convaincus qu'il rendra,
dans la sphère de ses attributions, de nombreux
services ses concitoyens.
Aussi, un public particulièrement nombreux
assistait la sérénade et a donné ainsi un té
moignage de sympathie celui dont on fêtait la
nomination.
Le programme portait, comme ouverture de
la sérénade, les airs nationaux de la République
Argentine
Ces airs patriotiques sont très-originaux. Ha
bitués camme nous le sommes n'entendre que
la Brabançonne et la Marseillaise, ces chants
d'outre-mer ont un cachet de recueillement et de
quiétude qui forment un grand contraste avec
1 entrain de nos chants nationaux d'Europe.
Les autres morceaux du programme ont été
enlevés avec l'ensemble et le fini que nous
aimons tant constater dans les exécutions de
nos artistes amateurs.
Dimanche passé, la Société de Rhétorique de
Victorinen était en fête l'occasion de la célé
bration du jubilé de vingt-cinq ans de son digne
Président, M. Vandecasteele.
Vers midi, les membres de cette phalange d'ar
tistes dramatiques sont allés, drapeau déployé,
féliciter M. Vandecasteele et l'ont ensuite con
duit au local de la société où un Banquet lui a
été offert par ses confrères.
Le soir, un Bal, qui a été des plus animés, a
terminé cette belle journée qui laissera le meil
leur souvenir dans le cœur de tous les membres
de la Société de S1 Victor.