X0 58. Jeudi, 48e ANNÉE. 19 Juillet 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. L'enseignement avec Dieu. M. De Volder perd la tête. Arrestation d'un frère de Citeaux 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JECD1 ET LE DIMANCHE. L'escadre qui porte vers les rivages russes le jeune empereur d'Allemagne a pris la mer de puis Samedi. Parti la veille au soir de Potsdam pour Span- dau, et de Spandau pour Kiel, Guillaume II s'est embarqué dans le port de cette ville vers midi. Toute une flotte raccompagne: son escorte se compose de onze gros bâtiments de guerre, armés de 102 pièces de canon, et montés par 3,898 ma rins Un bel équipage pour une mission de pa cification et de réconciliation. Le Hohenzollern, au mat duquel flotte le pavil lon impérial, marche derrière cette flotille. A bord, avec l'Empereur, ont pris passage le comte Herbert de Bismarck, le conseiller de légation Kiderlen Wachter, deux généraux, un aide-de- camp, un médecin et un peintre dessinateur, M. Salzmann. L'Empereur, on le voit, s'est préoc cupé du soin de faire reproduire, par le crayon et par le pinceau, les divers incidents de ce voyage. Quel en sera le résultat Le Nord, dans les colonnes duquel on est auto risé chercher le reflet sinon l'expression directe, vite, croire,x hof sous de meilleurs auspices, et la Russie serait disposée accueillir avec un cordial empresse ment le jeune souverain qui fait exprès ce voyage pour affirmer son affection personnelle pour le Czar. Au point de vue des résultats politiques de ce voyage, le Nord fait une déclaration assez intéressante. Nous la reproduisons sans rien y changer Les parents aveugles, les administrateurs fa natiques qui prétendent que l'enseignement congréganiste est le seul moral, le seul confor me nos besoins, viennent de nouveau de rece voir une rude leçon. Dans le département de la Côte d'Or, Cl- teaux, existe une école professionnelle et de réforme dirigée par les freres de Saint-Joseph. Il y a là environ 500 élèves dont la moitié pa raissent avoir été souillés par les vices immon des de ceux qui sont officiellement chargés de ramener cette jeunesse dans les voies du devoir. L'instruction a déjà établi par les dépositions concordantes de 250 enfants, que cette école de réforme n'était qu'un vaste cloaque infect dont les bibliques scandales de Sodome et de Go- morrhe peuvent seuls donner une idée. Ceux des enfants dont la résistance était craindre, étaient garottes et devaient subir sans défense les horribles attentats des satyres avec Dieu.» Pouah 1 Quatre de ces immondes personnages sont arrêtés, ils ont fait des aveux complets deux autres sont en fuite, le mandat est arrivé trop tard. Quand donc comprendra-t-on que ces vices sont inhérents l'institution Aussi bien que le clocher surmonté de la croix ne peut braver la foudre, l'homme ne peut braver la nature surtout alors que l'édu cation fait défaut. Peut-on s'imaginer que la longueur de la robe et une série de graines enfilées en chape lets peuvent faire de ces grossiers valets d'écu ries et garçons de ferme des êtres insexuels ou des anges de vertu Les scandales éclatent partout, malgré la complicité des âmes pieuses et le secret des couvents pour tromper la police et pourtant le fanatisme continue imposer la lèpre du petit frérisme partout où il est le maître le gouvernement lui-même vient puiser dans les caisses communales pour gorger ces ignoran- tms. Et c'est en quelque sorte sur celte question de moralité qui devrait réunir en un seul faisceau tous les honnêtes gens, qui se font les élections en Belgique. Il nous faut des couvents et encore des cou vents, crient les cléricaux. Ils veulent l'igno rance des masses, qu'importe que l'immoralité soit le premier produit du monachisme. A bas la calotte répond le libéralisme mais pas avec assez de vigueur c'est un peu la foi sans les œuvres. Le monachisme est notre grande et première plaie aussi longtemps qu'elle n'aura pas disparue, cautérisée au fer rouge pas une étape ne se fera en Belgique dans la voie du progrès. M. De Volder vient de supprimer le traite ment d'attente de MmeRonvaux, directrice de l'école normale de Namur et de M. Ronvaux, professeur d'hygiène ce même établissement. Dès que la notification de cette mesure fut parvenue M. le docteur Ronvaux, celui-ci assigna le gouvernement devant le tribunal de Namur en vue de faire déclarer la suppression de traitement nulle et sans valeur. Il faut croire que M. De Volder perdit la tête, lorsqu'on lui signifia l'assignation ael'huis sier, car il donna ordre de consulter immédia tement et sans aucun retard trois avocats sommités du parti clérical, le comité de légis lation du ministère de l'intérieur et un avoué Il nous revient que l'on se montre depuis quelques semaines assez inquiet dans nos régions officielles au sujet de l'attitude que l'Allemagne semble devoir prendre devant le gouvernement belge. On ne signale encore aucun fait positif, aucune prétention nettement articulée, mais certains indices tendent faire croire que l'on pourrait bien se trouver un de ces jours en face de sérieuses difficultés. Il est certain crue les relations diplomatiques avec l'empire d'Allemagne sont devenues beau coup moins amicales depuis l'arrivée du comte d'Alvensleben. A plusieurs reprises déjà, et notamment au sujet de certains articles publiés dans la presse belge l'adresse de Guillaume II, le représen tant de l'empire d'Allemagne Bruxelles a eu avec nos ministres des rapports qui n'étaient pas précisément marqués au coin de la plus franche cordialité. Au ministère des affaires étrangères, on s'at tend tout instant voir poser la grosse ques tion du rachat du Nord-Belge, qui est, comme on sait, la propriété d'une compagnie française depuis une quinzaine de jours déjà, des jour naux d'Outre-Rhin signalent cette situation comme dangereuse et déclarent que l'Alle magne ne peut pas la tolérer plus longtemps. Bref, nous le répétons, on est inquiet ce qui n'empêche pas nos maîtres de préparer en ce moment les projets de réforme électorale qui doivent écraser définitivement les libéraux. Le moment est en effet admirablement choisi pour se conformer aux ordres de M. Woeste et frapper d'indignité politique, par un scandaleux abus de pouvoir, la moitié de la nation. Le Journal de Bruxelles se décidait enfin hier toucher quelques mots des abominables scandales de Citeaux et de Soissons, et il com mençait son article en ces termes A la suite LE PROGRÈS vires acquirit eunik). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Heures de départ cZ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-53 8-58 Roulers, 7-45 - 10-45 - 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende, 7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Gourtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. En nous plaçant au point de vue de l'opinion euro péenne qui réclame, sans distinction de pays, du repos et de la sécurité, nous estimons qu'elle a lieu d'envjsager avec faveur la rencontre qui s'apprête. La triple alliance, quelque avantage d'ailleurs qu'elle présente pour ses con tractants, a échoué, en raison de son apparence commina toire et aussi de certaines intempérances hongroises, dans cette partie de son programme qui consistait écarter les causes de conflit et consolider la paix générale. Il est bien permis d'espérer mieux du rapprochement des deux plus puissants souverains du monde, dont l'un vient d'affirmer solennellement sa volonté de maintenir la paix et dont l'autre pratique depuis des années cette politique avec une persévérance et un scrupule auxquels ses adversaires eux- mêmes rendent hommage. Si de là pouvait sortir la paix pour tous, la paix dans les esprits, la paix assurée de ses lendemains, la seule qui vaille dans les circonstances que traverse l'Europe, ce serait un bienfait qui ferait de l'entrevue de Péterhof une date mémorable de l'histoire contemporaine. Ypres, le 18 Juillet 1888. ->-O0e»>4» (Économie). -n-T-KMaaOQQQannBi A Forges-lez-Chimay.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1