i\° 60. Jeudi, 48e ANNÉE. 26 Juillet 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. La divine Providence et l'agriculture. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le boulangisme a reçu un coup dont il se re lèvera difficilement. Il comptait sur le résultat des élections de l'Ardèche. Ces résultats, on les connaît le candidat républicain, M. Beaussier, a eu 41,561 voix, et M. Boulanger qui, disaient ses partisans, serait élu haut la main, n'en a eu que 24,798. Jusqn'ici on avait attribué ses échecs aux fautes commises par ceux qui opéraient en son nom on ne le peut plus. L'élection s'est faite sous son influence il est battu en personne. Mais il fait encore contre mauvaise fortune bon cœur. C'est sa blessure, dit-il. Sans cette maudite blessure,il triomphait. Mais on se trompe bien si on le croit mort. Qu'est-ce que cette élection de l'Ardèche? dit-il encore. Un grain de sable sur la route qu'il suit, avec ses amis. On n'arrêtera pas la voi ture, qui est lancée d'un tel train que l'obstacle sera aisément franchi. C'est un rédacteur de la France qu'il a fait ses confidences loin de renoncer la lutte, il continuera se présenter partout aux élections. Élu ou non, il va son but, qui est de chauffer la revision. Il croit la fidélité de ses partisans, il ajourne les opportunistes aux prochaines élections législatives, et on verra alors si la France s'accommode de la Constitution monarchiste de 1875. Confiance qui l'honore, assurément, mais qui pourrait bien n'être qu'une attitude de circon stance. Ce n'est pas de cette illusion qu'on se berçait au Comité de la rue de Sèze pendant que le général attendait anxieux, en son hôtel de la rue Dumont-d'Urville, les résultats de l'élection. On ne les connaissait que trop, mais personne ne se souciait d'être le messager. Ce fut MThie- compns c'était un peu vif. C'est alors qu'il montre sa constance. Vain cus aujourd'hui, vainqueurs demain», dit-il, je continue la lutte. Les journaux dévoués, de leur côté, n'ont pas manqué de découvrir que c'est la pression officielle qui est cause de tout. Jamais, ni sous l'Empire, ni du temps de l'ordre moral, on n'avait vu manœuvrer avec plus d'au dace. Bref, ce n'est pas M. Boulanger qui est battu, c'est M. Floquet, qui est puni par où il a péché, puisque, dans l'Ardèche et le Rhône, c'est un ferryste qui est élu. Mais M. Floquet s'inter roge et ne se sent pas si battu que cela, tandis que plus d'un boulangiste broie du noir. Ils voient, ces courtisans du malheur, que la coalition avec les bonapartistes n'a pas porté bonheur leur cause et qu'il ne vaut pour le gé néral d'être considéré comme le confident du prince Napoléon. On se flattait de diviser les républicains, c'est le contraire qui est arrivé. Les radicaux ont au contraire vote avec les mo dérés tandis que les monarchistesportés d'abord pour M. Boulanger, l'ont lâché la seule idée qu'on pouvait leur faire faire le jeu du prince Napoléon. M. Boulanger en est là il y a des journaux qui lui font politiquement un enterrement de première classe. Ypres, le 25 Juillet 1888. Le Journal de Bruxelles publiait Samedi dernier les lignes excellentes que voici Plus un pays est libre, plus il importe que l autorité y soit respectée, sinon la liberté dé- f;énère facilement en lieence. Ce respect si sa- utaire de l'autorité n'est pas une affaire de sentiments, c'est une action positive des ci toyens entourant les représentants de l'Etat, les lois nationales, leur application par les agents du pouvoir social, les arrêts des cours de justice, d'égards prémédités et calculés, dans l'intérêt de l'ordre social et des libertés publiques ou individuelles. C'est un acte de raison. En Belgique, on fait beaucoup non seule ment pour vilipender l'autorité, dans le plus large sens de ce mot, mais on s'efforce d'en dé truire même la notion dans les intelligences. Dans certaines écoles et dans une grande partie de la presse, on habitue l'enfant, la jeunesse, le public, ne plus croire l'autorité. 11 faut que le tempérament moral de notre nation soit extraordinairement vigoureux pour qu'il résiste tous les éléments de dissolution qu'on lui sert chaque jour. On ne saurait mieux faire ressortir les ten dances subversives du parti clérical: voilà un tableau pris sur le vif etjpeint de main de maî tre; quelques lignes suffisent la feuille sainte pour rappeler le caractère factieux et anarchiste de l'opposition faite pendant six ans au dernier ministère libéral par le clergé, par la presse pieuse, par tous nos prétendus conservateurs. Oui, la guerre civile a été prêchée dans les écoles et dans les journaux; oui, on a habitué l'enfance, la jeunesse et le public ne plus croire l'autorité; oui, on a bravé les arrêts des cours de justice; nos adversaires les bravent même encore, alors qu'ils sont au pouvoir, en envoyant la Chambre des individus dont le seul titre leurs yeux est d'avoir été frappé par les tribunaux. Il faut féliciter le Journal de Bruxelles d'avoir assez de courage pour dire son parti de si dures vérités. Dans ses colonnes, de pareils aveux doublent de prix ils viennent un peu tard malheureusement. Les morts vont vite, dit un vieux pro verbe. Le progrès aidant, ce ne sont plus les morts aujourd'hui, ce sont les malades qui vont vite. A peine se sont-ils alités, qu'on les pousse brutalement hors de leur couche pour agripper leur héritage. Ainsi, M. Alexandre Jamar, gouverneur de la Banque nationale, est atteint en ce moment d'une affection très grave. On ne lui laisse pas le temps de mourir en paix. Déjà la main crochue du cléricalisme se tend vers la place qui va devenir vacante. Plusieurs feuilles cléricalesla sainte et épiscopale Gazette de Liège en tète, annoncent que le successeur du moribond est déjà désigné: ce successeur serait M Victor Jaeobs, qui, don nant une nouvelle preuve de désintéressement et de dévouement son parti et son pays, daignerait consentir abandonner la Chambre pour accepter les fonctions de gouverneur de la Banque. 11 ne reste plus maintenant qu'à souhaiter que M. Jamar n'aille point pousser l'indélica tesse jusqu'à faire attendre trop longtemps ces excellentes feuilles la rigueur d'ailleurs elles se fendront d'une petite prière pour que Dieu rappelle lui le plus tôt possible ce fonc tionnaire encombrant. Ah les jolies moeurs Et la belle chose que la charité chrétienne La Belgique est catholique clament les journaux cléricaux. Elle l'a bien prouvé, il y a un mois, en envoyant la Chambre et au Sénat des majorités formidables. Il y avait là de quoi satisfaire les plus diffici les et le bon Dieu aurait bien pu se montrer plus reconnaissant envers les braves électeurs qui avaient si bien voté selon le voeu de ses.... ministres Il n'en est rien cependant et c est peine si depuis le 12 Juin, Pnœbus nous a gra tifiés un seul jour de ses rayons bienfaisants. Ce ne sont que pluies, orages, ondées: il pleut chaque jour comme s'il n'avait pas plu la veille et c'est recommencer le lendemain. Les foins pourrissent sur le sol, le blé ne mû rit pas, la betterave ne donnera qu'un rende ment insignifiant et la situation des cultivateurs ne fait qu'empirer. La divine Providence se montre bien ingrat. Nous comprendrions et nous admettrions sans protestations, toutes ces calamités, si les libé raux avaient vaincu, mais sous un ministère catholique..,,., cela n'est pas de jeu. Et les Rogations, ne pourrait-on les recom mencer. Le besoin s'en fait sentir. En tous cas, si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal. Nous empruntons la Chronique les détails suivants sur la manifestation libérale qui a eu lieu Dimanche Boom La manifestation a eu lieu au milieu d'un grand enthousiasme et d'un calme extraordi naire. Notez que les plus grandes précautions avaient LE PROGRÈS vires acqcibit ecndo. ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administralif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces; la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Heures de départ cJ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 - 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. domines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-1011-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 - 2-41 - 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. r-f| 11 a8p

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1