X° 71. Dimanche,
48e ANNÉE.
2 Septembre 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Remaniement ministériel.
6 FltANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
N'est-il pas bizarre qu'on mette tant d'insis
tance entretenir si longtemps l'Europe des
manœuvres des flottes de France et d'Italie
Que signifie l'importance extraordinaire qu'on
affecte d'attacher aux mouvements et aux ma
nœuvres de ces flottes Et ce n'est pas fini on
en parle encore. La mobilisation a été Toulon
l'objet d'une conférence très-prolongée, bord
du Colbert. entre le ministre de la Marine et les
commandants de l'escadre d'évolution et de la
flotte mobilisée.
Les manœuvres ne sont pas terminées, mais
elles finiront probablement sur ce thème nou
veau de l'amiral Krantz, thème dont l'énoncé
seul a déjà son intérêt. Un de nos confrères le
publie en Bon texte, et nous estimons qu'il pré
sente un intérêt particulier, en raison de l'hypo
thèse qu'il pose. Lisons-le ensemble il n'y a
pas d'indiscrétion
Dans un conflit avec une puissance navale,
notre escadre s'étant portée sur les côtes de
l'Algérie pour les défendre, en partie sur les
côtes ennemies pour bombarder leurs ports, une
flotte ennemie se présente devant Toulon, dont
elle attaque le port pourvoir la défense de
Toulon dans ces conditions. M. Krantz, comme
on voit, ne manque pas de prévoyance dans ses
hypothèses. Dans tous les cas, c'est de la politi
que par demandes et par réponses. C'est une
façon de dire l'adversaire présumé Vous sa
it vez, si c'est là votre plan, il est inutile de vous
y arrêter nous avons notre réplique toute
prête, n
A quoi l'adversaire éventuel peut, de Saint-
Pétersbourg et par l'intermédiaire du Nouveau
Tempsriposter l'instant, et c'est ce qu'il fait
Si par hasard il entrait dans vos vues, dit-il,
de faire une sorte de partage d'influence dans la
Méditerranée (c'est la France et l'Italie que
ce discours s'adresse), vous ferez bien de rayer
cette espérance de vos papiers. Car ce projet est
ont des intérêts dans cette mer, ne laisseraient
pas s'accomplir un semblable partage.
A bon entendeur, salut
Il y a déjà longtemps, en effet, que l'Angle
terre a fait connaître les questions sur lesquelles
elle n'accueille aucune contradiction. C'est, si
nous avons bonne mémoire, la question d'Orient,
l'Egypte, Malte et Gibraltar.
Nous croyons qu'on pourrait y ajouter Chypre,
qu'elle n'abandonnera pas plus que l'île de
Malte, et le canal de Suez, que probablement
elle tiendra surveiller toujours de très-près.
Mais quelles sont les puissances qui pourraient
aujourd'hui, ne fût-ce qu'en raison de ce canal,
se considérer comme n ayant point un intérêt
quelconque dans la Méditerranée
Ypres, le lr Septembre 1888.
Les journaux de la capitale nous ont rapporte
que la conférence, donnée par le cardinal La-
vigerie sur l'esclavage dans le Haut Congo,
avait attiré une énorme afïluence de mondains,
de curieux et de dévots. L'immense vaisseau
de S'8 Gudule aurait été encombré et les audi
teurs se seraient disputé les chaises avec un
acharnement.
C'est sur un ton des plus courtois, que tous
les journaux libéraux ont rendu compte leurs
lecteurs du mouvement anti-esclavagiste, prê
ché par le prélat africainin partibus infidelium.
Nous pouvons dire que l'appréciation a été
très-sympathique.
Peut-être l'heure où paraîtront ces lignes,
les journaux libéraux auront-Lis déjà ouvert
leurs colonnes pour publier les souscriptions,
qui auront pu être recueillies en faveur de
loeuvre.
Cette conduite, si correcte de la part de nos
amis de la capitale, a été fort remarquée. Le
Courrier de Bruxellesle correspondant de
Y Univers, le Bien public et autres organes du
cléricalisme, l'ont constaté avec une certaine
dose d'ironie, sinon detonfiement.
A lire ces journaux orthodoxes, on dirait que
la mission des journaux libéraux n'est autre,
que de combattre en tout et partout la religion
catholique, comme dogme, et leurs ministres
dans leur mission civilisatrice.
C'est là une grande erreur. Notre mandat est
d'arriver améliorer la société civile, notre
mission nous, c'est de combattre les minis
tres de toute religion, lorsqu'ils usent et abu
sent de leur situation privilégiée pour la faire
profiter un parti politique dont les tendances
sont opposées aux nôtres. Nous sommes obligés
de lutter contre ceux qui, s'inspirant exclusi
vement des désirs ou des prétentions d'une
école philosophique, ont la prétention de mettre
leur service les forces gouvernementales pour
faire prévaloir une domination spirituelle in
tolérable, contraire aux principes du progrès
moderne.
Nous n'avons nullement mandat de combat
tre la religion en tant que dogme. Ceci est par
faitement connu de tout le monde. L apprécia
tion des journaux libéraux au sujet de l'œuvre
africaine en est une nouvelle preuve. Elle
devrait servir de leçon et faire ouvrir les yeux
aux moins clairvoyants.
Toutes les religions peuvent vivre et prospé
rer sous notre régime gouvernemental. La reli
gion qui veut puiser sa force dans la politique
ne peut prospérer, que sous une forme hypo
crite On ne peut certainement autrement
qualifier le vernis, la forme que donnent ac
tuellement la religion ces hommes qui font fi
de leur passé, qui étouffent leur conscience
pour satisfaire leur passion de lucre et d'hon
neurs. Ces exemples, qui reflètent parfaitement
la comédie nous les rencontrons partout depuis
le haut jusqu'au bas de l'échelle sociale. Notre
époque donne cette situation profondément
douloureuse d'un abaissement de caractère, ré
sultat d'un fanatisme simulé. Elle est peu pro
pice pour augmenter la foi sincère nous
pouvons dire avec le comte d'Baussonvitle
que l'église catholique a perdu l'influence
qu'elle exerçait sur la masse du peuple, le-
quel a passé de l'attachement l'indifférence,
de I'indifference l'hostilité.
Nous nous rappelons parfaitement ces cris
d'horreur qui sortaient des bouches de l'église
catholique lors des premiers enterrements ci
vils en ce pays. Les journaux en parlaient
comme d'un événement, ils provoquaient des
interpellations la Chambre des représentants.
Aujourd'hui que voil-on Les naissances, les
mariages, les enterrements n'ont en général
plus qu'une consécration civile. L'exception est
devenue la règle, de plus la mode de la ville a
déjà fait irruption la campagne.
L accueil sympathique qu'a reçu le cardinal
Lavigerie de la population bruxelloise, la ma
nière dont ont rendu compte de sa conférence
les journaux libéraux sont une preuve irréfuta
ble que la religion catholique a tout intérêt
abandonner la lutte sur le terrain politique. Ce
faisant elle sera honorée et respectée de tous.
Nous ne nous rappelons pas que des ministres
de la religion juive, de l'église réformée ou
autre aient jamais été critiqués en matière
religieuse ou politique.
Que ceci serve d'exemple. Mais non, nous
nous trompons, comme les idoles, les yeux ne
verront rien, les oreilles n'entendront rien.
Cependant qu'on y réfléchisse bien: la civilisa
tion a fait disparaître les idoles, l'intolérance et
la politique porteront un coup mortel au cléri
calisme.On peut comprimer momentanément la
raison, on ne l'étouffera jamais. L'avenir est
son règne.
Que ceux qui dirigent la politique cléricale
y songent sérieusement pendant qu'il en est
temps encore, peut-être demain ne le pour
ront-ils plus. X.
Le Moniteur a publié hier l'arrêté royal qui
accepte la démission de M. de Moreaudeses
fonctions de ministre de l'agriculture, de l'in
dustrie et des travaux publics, et celui qui
nomme M. De Bruyn en son remplacement.
La démission de M. de Moreau est datée du
12 Août.
Le général Boulanger vient de quitter Paris,
et l'on assure qu'il se dispose faire un voyage
d'un mois en Suède. Le départ du héros inspire
un journaliste parisien, M. Cornély, la bou
tade que voici
Je me. demande de quoi nous allons bien pou
voir parler dans la presse pendant le mois de
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIRIT EUMK).
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00.
lout ce Qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne un franc.
Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
Poperinglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50.
Oomines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 -10-10-11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58
Roulers, 7-45 - 10-45 12-20 4-10 6-42.
Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
8-14.
Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16-2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-309-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.
Taragsftg
-
A i r. wi r»ir. HATTA O ff An rl 11 An A