X0 72. Jeudi, 48e ANNÉE. 6 Septembre 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Tout pour le clergé. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour Les nouvelles politiques sont de plus en plus pacifiques. Le Nord, son tour, constate l'échec complet de M. Crispi. Quelques que fussent, dit 1 organe de la chancellerie russe, les inten tions avec lesquelles M. Crispi s'est rendu Friedrichsruhe, il est certain que ses velléités d'actions contre la France n'y ont pas reçu d'en couragement. Il n'y a entendu que des conseils de sagesse et ue modération. On lui a conseillé de modérer son ardeur et de renoncer cette acrimonie qui distinguait ses dernières notes di plomatiques. En ce moment, il n'est plus ques tion chez le ministre italien de tendances belliqueuses, la discussion avec le gouvernement français sur l'affaire de Massouah va prendre fin et la mesure arrêtée en ce qui concerne la flotte italienne laquelle l'ordre a été envoyé de se rendre dans le Levant, n'est plus de nature causer aucune inquiétude. L'anniversaire de la bataille de Sedan n'en a pas moins été célébré dans toute l'Allemagne avec un éclat inaccoutumé. A Berlin surtout, la fête a été bruyante le bourgmestre de la capi tale avait dit dans sa proclamation: 11 faut chanter bien haut nos gloires et nos triomphes. Le jour de Sedan doit etre la plus grande fête de l'Allemagne Cet appel a été entendu, et l'animation a été grande jusque fort tard dans la nuit. La veille, il y avait eu quelques désordres Eendant une retraite aux flambeaux qui avait eu l'occasion du baptême du prince nouveau- né. Devantl'Opéra plusieurs centaines de rôdeurs et des gens sans ouvrage avaient provoqué des troubles en insultant les passants, en effrayant les chevaux, en cherchant, en un mot, trou bler la tranquillité. Des attroupements n'ont pas tardé, en effet, se former et les agents ont dû dégainer pour les disperser. Les troupes ont même dû intervenir, baïonnette au canon, pour rétablir la circulation. L'empereur, qui continue assister chaque jour aux manœuvres militaires, va quitter Bénin pour se rendre aux grandes manœuvres de la garde et du 3« corps. Le 10 Septembre il se ren dra Wilhelmshaien pour voir les manœuvres de la flotte. Samedi, l'empereur, accompagné des rois de Suède et de Saxe, a passé en revue, au Tempel- hof, 4,500 hommes de la garde l'aspect des troupes, infanterie, cuirassiers, hulans et dra gons, était magnifique. Un grand ballon mili taire, destiné des expériences photographiques, se balançait au-dessus du plateau. Au retour, l'empereur s'est placé au milieu des drapeaux des régiments réunis et est revenu ainsi au Ealais, précédé de ses fils en costume de matelot. >a foule l'a acclamé avec enthousiasme. Ypres, le 5 Septembre 1888. C'est du clergé que l'on peut dire que l'appé tit vient en mangeant. Plus il mange au râtelier de l'Etat, plus il veut y manger. Le budget du culte, les bénéfices des fonda tions, le casuel ne suffisent pas satisfaire son avidité. 11 affiche maintenant l'intention de faire main-basse sur tout le budget de I nstruction publique, dont en quatre ans il est parvenu détacher deux millions pour ses écoles- couvents. Avec une audace qui aurait révolté les libé raux d'autrefois, il demande donc que le bud get de l'instruction publique soit partagé entre les établissements, au prorata du nombre de leurs élèves. 11 demande le partage en réalité il pren drait tout. Car les dotations actuelles suffisent peine l'entretien des établissements publics et du jour où elles seraient réduites, ces éta blissements tomberaient, et voilà les institu tions du clergé seules maîtresses de la place et maîtresses aussi des subsides. Ce n'est pas mal imaginé. Du reste, les cléricaux savent toujours pren dre leurs mesures de façon attirer eux toute la couverture. On en a eu une jolie preuve dernièrement dans le Luxembourg. Cette province, du temps de la majorité libé rale, allouait 4000 fr. de subsides aux collèges communaux de Virton et de Bouillon. La majorité cléricale annonce le projet de les protéger plus efficacement et en conséquence elle porte le subside 5000 fr. 1000 fr. d'aug mentation. Seulement elle déclare qu'il sera partagé entre les six établissements d'instruction moyenne dans le Luxembourg, soit fr. 833-33 chacun d'eux, ou réduction de 1,167 fr. pour chacun des deux collèges laïques. En outre, et c'est ici que se révèlent le génie et la malice de Loyola,la majorité clé ricale stipule que les subsides ne seront servis qu'à la condition que l'enseignement religieux sera donné. De folle façon que les collèges de Virton et de Bouillon devront, pour avoir droit au subside de 833 fr., se payer un aumônier d'au moins 600 fr. ou abandonner leur part aux collèges de Saint Joseph et autres jésuitières. Et voilà les trucs qui se cachent derrière le projet de répartition du budget de l'instruction publique entre tous les établissements d'ins truction Le clergé ferait de ce budget le pendant du budget des cultes, sa chose lui. Les libéraux payeraient toujours et pour les cultes et pour l'instruction et ne recevraient en retour que des injures, des outrages et des dé nis de justice. Décidément nos cléricaux abusent de la lon ganimité du pays. Mais tant va la cruche l'eau... Tout de même, qui aurait dit, il y a trente ans, lorsque toute la Belgique se soulevait con tre la loi des couvents, que le temps viendrait où les cléricaux imprudents chercheraient les mettre la charge du trésor public A l'idée que les jésuites, après les petits- frères, songeraient se faire les pensionnaires descontribuables,quelle indignation, quelle co lère, quelle tempête 1 M. de Moreau, de l'avis même de ses amis, n'a aucune des qualités requises pour remplir convenablement les fonctions de directeur de la Banque nationale. Jusqu'à présent, on ne s'était occupé que des aptitudes financières et des connaissances spéciales des candidats aujourd'hui on mêle la politique aux affaires il faut consoler M. de Moreau de la perte de son portefeuille, et sa nomination est imposée en quelque sorte par le chef du cabinet. Cette immixtion de la politique dans les affaires, dit le correspondant bruxellois du Précurseur, est d'ailleurs érigee en principe sous le gouvernement actuel. Cela se fait cyni quement, sous prétexte de rétablissement de Iéquilibre. Depuis quatre ans on n'a nommé que des cléricaux dans le notariat et la magis trature sous prétexte qu'il fallait des compensa tions. Et cela continue de plus belle. L'équilibre ne sera rétabli que lorsqu'il n'y aura plus un seul libéral dans n'importe quelles fonctions publiques. Voici maintenant que le même sys tème s'applique même aux administrations qui ont s'occuper d'intérêts auxquels la politique est absolument étrangère. Que voulez-vous Nous, les libéraux, nous sommes les vaincus. Vœ victis I Citoyens belges, nous n'avons plus 3u'à subir la loi du vainqueur. Nous sommes es parias dans notre propre pays. On ne se cache pas pour nous le dire brutalement, et on nous promet de nous le faire sentir tous les jours plus rigoureusement. Nous avons des maîtres. Nous sommes de simples sujets,» taillables et corvéables, comme dans le bon vieux temps. L'Opinion d'Anvers assure que deux des gen darmes qui ont tiré sur la population de Boom vont être nommés, l'un brigadier, l'autre ma- réchal-des-logis. On va crier l'invraisemblance, ajoute la feuille anversoise, et dire que nous calomnions LE PROGRÈS vikes acyulkit kcndo. ABONNEMENt i»AR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. ÏA5 Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10— 11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 -8-0511-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. 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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1