Les Manœuvres de 1888.
Acta sanctorum.
nos maîtres, eh bien! il y a plus fort que
cela; des cléricaux de Boom ont dénoncé un
malheureux vieillard qui a reçu deux coups de
baïonnette dans la cuisse et qui le second
coup a été assène alors qu'il était gisant
terre. On se dispose parait-il, mettre les
victimes de M. Van Reeth et de ses gendarmes
en prévention. Heureusement pour Van den
Bossche qu'il a été tué sur le coup. On l'eût
envoyé aux galères sans doute si son assassin
s'était contenté de le blesser.
On écrit de Bruxelles au Temps
Le cardinal Lavigerie a quitté la Belgique
sans esprit de retour, et sans dissimuler le
mécontentement que lui a causé le peu de suc
cès de la souscription anti-esclavagiste. Les
grandes bourses donnent peu, et l'aristocratie
catholique se montre assez froide. Il est vrai
que les élections de Juin dernier lui ont coûté
bon.
■-innaoaooan""
M. le général-major Pontus, ministre de la
guerre, vient d'adresser la circulaire suivante
toutes les autorités militaires et la presse
cléricale de Bruxelles
Le Moniteur publie aujourd'hui les disposi
tions qui remplacent le règlement organique
des athénées royaux et des écoles moyennes de
l'Etat du 30 Juin <888 et les nouveaux pro
grammes d'études pour ces établissements.
La feuille officielle publie aussi la nomina
tion des jurys belges pour le grand concours
international des sciences et de l'industrie de
Bruxelles en 1888.
D'après les cantonnements donnés hier, nous
avons pu remarquer que la grande majorité de la
cavalerie et un régiment de ligne (le 6e), se trou
vaient placés plus avant, du côté de l'adversaire.
Ces troupes étaient destinées garder le gros de
la division, afin que celle-ci pût, en toute sécu
rité, se livrer au repos.
L'infanterie a établi ses avant-postes en ap
puyant sa droite la Grande-Nèthe et sa gauene
au chemin de fer de Lierre Herenthals cette
ligne, qui part de la ferme dite De Hellé
passe l'ouest de Visseneynde et aboutit la
borne 6 du chemin de fer, elle était protégée par
le ruisseau le Keurloop et la ligne d'eau
allant de ce ruisseau la Grande-Nèthe.
La cavalerie a occupé les différents chemins
qui se trouvent en avant et a lancé quelques pa
trouilles de reconnaissance en ne passant pas la
ligne Kruiskenberg-Looystrael et In de Zwaen»
(cabaret).
Les sentinelles n'étaient pas abritées les
petits postes et les grand'gardes avaient con
struit des abris.
Ce matin, 5 1/2 heures, le personnel d'instal
lation a quitté Lierre pour se diriger sur Herent-
hout.
La division s'est mise en marche vers cette
localité 8 heures 3/4. Une foule énorme l'ac
compagne. Beaucoup de touristes, sac au dos,
ont passé la nuit Lierre.
Afin de pouvoir comprendre la mission de la
cavalerie, qui est toujours en avant des autres
troupes, il est de l'intérêt du lecteur d'avoir un
léger aperçu sur le rôle qu'elle doit remplir
dans les guerres modernes.
Les régiments de cavalerie viennent de rece
voir, il y a un mois, une nouvelle instruction
provisoire sur le service en campagne. Ses pres
criptions seront suivies aux manœuvres d'au
tomne.
La cavalerie se divise, par rapport la mis
sion qui lui incombe, en deux catégories la
cavalerie indépendante et la cavalerie division
naire.
La cavalerie indépendante est chargée du
service d'exploration grande distance et du
service d'observation.
Le premier de ces services a pour but de ren
seigner le commandant en chef sur la force, la
composition, la situation et les mouvements de
l'adversaire. Elle doit également éviter que la
cavalerie ennemie ne se livre, son tour, aux
mêmes reconnaissances. Pour cela, elle fouille
le terrain afin d'y découvrir des indices de l'en
nemi, tâche d'avoir le plus tôt possible le contact
avec lui et, l'ayant obtenu, ne l'abandonne plus,
fait en sorte de mieux voir en s'approchant du
gros des troupes ennemies, en culbutant même,
si c'est nécessaire, le rideau qui les couvre.
Pour ce service, les reconnaissances d'officier et
les patrouilles, dites de découverte, en sont la
base.
Le second de ces services, c'est-à-dire le ser
vice d'observation, a pour but de couvrir une
région, plus ou moins grande, d'un réseau de
surveillance, par exemple, garder la frontière
menacée, masquer la concentration des troupes,
éclairer de très-loin une place forte, préluder
l'investissement dans un siège, etc. Ceci nous
prouve que le service d'observation n'est qu'un
service d'exploration en stationnant.
La cavalerie divisionnaire, c'est-à-dire celle
que nous allons suivre aux manœuvres dans les
divers mouvements, est celle qui est, comme son
nom l'indique, attachée aux divisions d'infante
rie pour former corps avec elle, en d'autres
termes.
Voyons quelle est sa mission.
Bien que la cavalerie indépendante explore au
loin et en avant, les corps d'armée ou les divi
sions ne sont pas dispensés de se faire éclairer
de près par la cavalerie qui fait corps avec eux
la cavalerie indépendante ne garantissant pas
complètement les troupes contre toute surprise
et ne leur donnant pas toujours les renseigne
ments désirables poùr la sécurité, soit en marche,
soit en station. Il faut, en outre, que Ja cavalerie
attachée aux corps de troupe puisse toujours et
assez temps coopérer l'action de l'artillerie
et de l'infanterie lorsqu'un engagement sur
vient. Donc la cavalerie divisionnaire a un dou
ble rôle remplir: explorer jusqu'à une certaine
distance et veiller la sûreté de la troupe dont
elle fait partie.
La partie chargée de l'exploration précède la
troupe qu'elle couvre généralement d une demi-
journée de marche. Cette partie se fractionne
en deux groupes distincts 1° patrouilles d'éclai-
reurs et réserves de celle-ci, et 2° gros. Ce der
nier groupe suit les réserves des patrouilles
de quelques kilomètres, lesquelles sont précé
dées des patrouilles d'éclaireurs 2 ou 3 kilo
mètres. La vitesse générale du mouvement est
réglée par le commandant de la cavalerie qui se
tient en relation avec le commandant de la co
lonne qu'il couvre. La cavalerie divisionnaire se
place presque en totalité en avant, en arrière ou
sur l'un des flancs de la troupe principale, sui
vant que l'on marche dans l'une ou 1 autre de
ces directions par rapport l'adversaire. Ce dis
positif pour le nom d'exploration moyenne
distance.
Parfois, elle se rapproche plus de l'infanterie
et de l'artillerie et exécute alors, non plus un
service d'exploration, mais un service de sû
reté rapproené et couvre la colonne par une
série de détachements qui portent le nom
d'avant-garde, d'arrière garde ou de flanc-
gardes suivant leur mission. Ces détachements,
qui se subdivisent en diverses fractions portant
chacun leur nom, doivent protéger la colonne
3,000 mètres environ, portée efficace du canon.
Lorsque la cavalerie ne doit plus s'occuper du
service en avant des troupes, elle a sa place sur
le champ de bataille seulement ici son rôle
devient tout fait secondaire l'infanterie et
l'artillerie sont les principaux combattants. La
cavalerie est d'ordinaire placée l'aile, du côté
le plus menacé, ou bien pour soutenir l'artil
lerie et exécuter toute attaque imprévue.
Comme nous venons de le voir, la cavalerie
doit être l'œil infatigable du commandant en
chef. En 1866, contre les Autrichiens et en 1870,
contre les Français, les Allemands surent tirer
un excellent parti de leur cavalerie. Ensuite
cette arme inspire plus de crainte sur les popu
lations que l'infanterie la prise de Nancy (12
Août 1870) et l'affolement des paysans des envi
rons de Belfort (au début des hostilités) sont des
exemples que nous avons encore tous présenta
la mémoire.
Voici le nom des officiers étrangers qui nous
assure-t-on, assisteront aux manœuvres
Le colonel Tchitchagofl, colonel de cosaques,
et le capitaine aux dragons de l'empereur
AlexandreRattmanoff, tous deux attachés
d'ambassade.
Le comte von Schmettau, capitaine au grand
état-major allemand.
Le major Lebon, de l'artillerie française.
Le major japonais Fukusschima, attaché
d'ambassade Berlin. Indépendance
L'affaire est terminée.
Tenant compte des sept semaines de préven
tion subies par les prévenus, les magistrats ont
prononcé le verdict suivant contre les neuf
accusés
1° Le frère Robert (Eugène-Jean-Baptiste) est
condamné six jours de prison et cinquante
francs d'amende.
2° Le nommé Bertholoto, sujet italien, en re
ligion frère Alexandre, est condamné six jours
de prison.
3° Le sieur Gueugnot, en religion frère Félix,
est condamné un mois de prison.
4° Le sieur Coûtant (Jean-Philomène), en re
ligion frère Philomène, est condamné quinze
jours de prison.
5° Le sieur Durand (Jean-Adrien), en religion
frère Jean-Marie, est condamné 40 jours de
prison.
6° Le postulant Florand (Paul), dit frère Paul,
est condamné 6 jours de prison.
7° Le sieur Bernard (Désiré-Pierre), en reli
gion frère Désiré, est condamné 40 jours de
prison.
8° Le sieur Aillaud (Emile), en religion frère
Bruno est condamné 2 mois de prison.
9° Le sieur Bonnafoux (Pierre-Joseph-Alexis),
en religion frère Alexis, est condamné 3 mois
de prison.
Tous les prévenus sont condamnés solidaire
ment aux dépens.
Les considérants sévères sont mitigés de cir
constances atténuantes. Ils relèvent tous les faits
de violence que nous avons racontés et que ces
misérables faisaient subir de pauvres enfants
orphelins, aveugles ou sourds-muets, digne du
plus grand respect et de la plus grande pitié.
Contre le frère Félix sont relevés en plus des
outrages publics la pudeur.
On pourra voir par ces condamnations que
nous n avons pas exagéré, de parti pris, les faits
honteux et odieux que nous signalions l'indi
gnation publique.
Ajoutons que les condamnés d'aujourd'hui ne
sont point les plus coupables et que les bons
frères qui comparaîtront prochainement en cour
d'assises pour attentats la pudeur ne s'en tire
ront pas si bon marché.
LA LOTERIE DU GRAND CONCOURS. Le
tirage de la loterie organisée par le Gouverne
ment aura lieu, comme le Moniteur Belge l'a
annoncé, le 25 Septembre courant.
Le gros lot est de 100,000 francs, il y a deux
lots de 25,000 francs, et de plus divers lots d'une
valeur globale d'environ 350,000 francs.
Une innovation importante a été apportée la
loterie. Jusqu'aujourd'hui les achats se faisaient
Par suite de circonstances anormales, les travaux agri
coles subissent un retard considérable. En présence de
cette situation, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir
bien, par mesure exceptionnelle, proroger jusque vers la
fin du mois d'Octobre prochain les effets de la circulaire
du 7 Juin dernier, 2edivision, n° 63, prescrivant d'accor
der, dans la plus large mesure possible, des congés pour
la moisson.
i
armée. Un arrêté royal porte, qu'à partir
du l'Octobre prochain, les miliciens de 1878
qui se trouveront dans les conditions exigées
par l'article 2 (2* alinéa) de la loi sur la milice,
seront congédiés.
Les petits-frères de Soissons.