48e ANNÉE 23 Septembre 1888 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. AVIS IMPORTANT. Les électeurs libéraux qui recevraient une de mande en radiation de leur nom des listes électorales sont priés de la porter im médiatement au bureau de l'Association libérale; ceux qui croiraient avoir droit d'être inscrits sur les mêmes listes doivent remettre au dit bureau leurs pièces avant le 29 Septembre l\° 77. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquir1t eopfdo. Heures de départ d'Ypres pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Ypres, le 22 Septembre 1888. Lorsque nous faisions connaître notre ma nière de voir sur le conseil de Malines. nous ne nous attendions nullement voir se produire de sitôt des événements qui ont sanctionné nos appréciations. L'intervention de M. Woeste au sujet de la circulaire de M. Devolder, relative l'applica tion de l'art. 8 de la loi de 1850 pour la rentrée du clergé dans les établissements d'enseigne ment moyen, pour y donner un cours de reli gion, fournit une preuve péremploire, que nos vrais ministres ne sont pas ceux qui gouver nent. Cependant malgré la haute position qu'occupe M. Woeste dans la hiérarchie cléricale, nous sommes d'avis, que pour sa première lettre, il n'a pas pris langue Malines. Seconder pure ment et simplement l'enseignement de l'Etat, sans compensation, ne peut certainement en trer dans les intentions du clergé. Pour lui l'en seignement public ne peut être établi, que là où 1 enseignement prive n'existe pas. Or, com me en Belgique le seul enseignement privé possible est celui établi par l'épiscopat, il s'en suit, que nos universités, nos athénées, nos collèges et nos écoles moyennes ne peuvent être que tolérés et doivent disparaître dès que le clergé peut établir ou établit un établissement similaire concurrent. Chaque fois que le cierge a été sollicite pour donner des cours de reli gion simplement, toujours il s'y est refusé. Peu lui importe la paix scolaire, son mandat est de combattre l'enseignement public. La première lettre de M. Woeste ne donnait pas la note juste, le conseil de Malines a depuis rétabli les vrais principes. Son organe attitré, le Bien public, intervient pour nous faire con naître que le ministre Devolder n'a entamé aucune négociation avec le clergé. En d'autres termes, c'est dire que le clergé n'entend inter venir dans les établissements d'instruction de l'Etat et des communes, que pour le cas où on lui donne une position privilégiée. Ceci est par faitement logique. Maître souverain des man dats politiques, qui forment aujourd'hui la majorité, peut-il, en matière d'enseignement, l'objet principal de ses revendications immodé rées, occuper une position inférieure celle qu'il a su prendre dans notre état social Son refus d intervention a été toujours arrêté là où son intérêt politique le lui conseillait. Ainsi ici, malgré la demande expressede administration communale, le clergé a refusé d'entrer dans les ecoles de la ville, alors qu'ailleurs il la sollicite dans un intérêt politique. Ici blanc, là noir sui vant le bon plaisir du conseil de Malines. Cependant toute cette suprématie est encore insuffisante pour nos maîtres. Notre gouverne ment qui les sert en plats valets, a jugé que la coupe ne débordait pas encore assez. La visite de la famille Royale l'occasion de la proces sion jubilaire de Notre Dame de Hanswyck Malines en a fourni le prétexte. Ce qui ne s'était encore jamais vu en Belgique vient présente ment de s'accomplir. La fiction constitution nelle de l'irresponsabilité du Roi a reçu une grave atteinte par l'initiative de la démarche faite auprès de l'archevêque. Ce n'est plus le prélat, qui vient au devant du Roi, ainsi que l'exigent le décret de Messidor, la dignité na tionale, l'indépendance du pouvoir civil, c'est le Boi lui-même qui va au devant de l'arche vêque, pour démontrer une fois de plus ceux, qui pourraient encore en douter, au'en Belgi que tous les pouvoirs n'émanent plus du peu ple, mais du clergé. Pour consacrer cette situa tion pénible signalernous engageons M. Beernaert, chef du cabinet, saisir la Chambre, dès sa rentrée, d'une proposition de modification la Constitution. Rien ne serait plus conforme notre état social. Qu'on divise la Belgique non plus en provinces, mais en diocèses, avec cet article constitutionnel unique Tous les pouvoirs émanent du clergé. Ils sont exercés de la ma- mère établie pour nos seigneurs les évêques, qui se réuniront en conseil Malines et en décideront toutes les fois qu'ils le jugeront utile et nécessaire. Nous serons ainsi logiques et les peuples étrangers pourront admirer les beautés du ré gime clérical. Qu'on ne se récrie pas. Le clergé belge est tel lement imbu de son autorité qu'il ne connaît plus de bornes ses prétentions. Après la destruction de renseignement pri maire, le projet de détruire l'enseignement moyen, l'humiliation du pouvoir civil par la démarche royale, nous voyons pousser les pré tentions des évêques, jusqu'à exercer une pres sion scandaleuse sur la personne du Roi qui, en qualité de père, est intimé devoir refuser la main de sa filJe, S. A. R. la princesse Clé mentine au fils du Roi Humbert d'Italie. C'est un organe du cléricalisme, qui a été chargé de donner le branle. Qu'on en juge par ces quelques extraits du Bien public Nous avons accueilli jusqu'à présent avec le dédain que justifiait leur invraisemblance, les rumeurs propagées par quelques journaux italiens, allemands et français, concernant le projet de mariage entre le fils du Roi Huin- bert et S. A. R. la princesse Clémentine de Belgique. L'affection même que nous portons notre dynastie nationale, nous autorise et même nous oblige exprimer librement ces senti- ments partagés, nous en avons la conviction, par la Belgique catholique toute entière. Ce serait avec une profonde douleur que notre pays verrait quitter le sol natal pour aller Rome habiter un palais volé au Pape et dont on n'a pas même pris soin d'effacer les écussons pontificaux. On ne dort pas tran- quille dans de telles demeures et l'on n'y sau- rait vivre heureux. L'histoire ne nous enseigne-t-elle pas que la guerre faite au Pape appelle inévitable- ment des châtiments, qui en patieront si Dieu peut bien suspendre, mais que sa justice finit toujours par exécuter. Ce jour-là Dies irœ la couronne usurpée du royaume d'Italie pèsera bien lourde et Rome paraîtra plus funeste que jamais ses hôtes intrus. Non, non 1 la fille de notre Roi n'est point faite pour habiter cette ville fatale comme disait Victor-Emmanuel et pour porter le funeste diadème que la révolution mettrait dans la corbeille de noces I... Ce n'est point assez encore. Pour que la Fa mille Royale n'en ignore et qu'elle sache qu'elle est sans droits dès qu'elle contrecarre les ambi tions de nos maîtres, on a eu soin d'organiser Louvain une nombreuse réunion de catholiques pour protester contre la situation faite la souveraineté pontificale par les nouvelles atta ques au gouvernement Italien et probablement pour supplier S. M. le Roi, qu'il veuille refuser la main de sa fille au petit-fils de Celui qu'on appelait, après l'avoir excommunié, le bandit italien. Ah, si ces actes de folie ne retardaient point le progrès et ne mettaient notre nationalité en cause, même en péril, encore si nous pouvions mettre ces fous furieux en lieu sûr lorsque de pareils accès arrivent, le mal ne serait pas LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames; la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4.00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Gomines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-1011-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. 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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1