i\° 79. Dimanche,
48e ANNÉE
30 Septembre 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Le R. P. Loriquet
pris sur le vif.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ cê'Ypres pour
Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
Ypres, le 29 Septembre 1888.
Si nous pouvons nous en rapporter aux der
nières nouvelles, la réunion des catholiques
Louvain, pour protester contre l'incorporation
des Etats du Pape dans le Royaume d'Italie,
n'aura pas lieu ou est indéfiniment ajournée.
Les causes réelles de cette volte-face, on ne
nous les fait pas connattre.
Suivant l'Escaut d'Anvers, organe de l'an
cien ministre congédié, M. Jacobs, tout en ad
hérant de cœur aux protestations du Saint
Siège, les chefs parlementaires de l'opinion
conservatrice ne peuvent pas assister des dé
monstrations Je ce genre. Il incline de plus
penser que le Saint-Père ne provoque pas ces
manifestations.
Les raisons invoquées par l'Escaut ne nous
paraissent pas admissibles. Tous les catholiques
de nom et de fait doivent les rejeter.
A l'appui de notre manière de voir nous
pouvons invoauer le Bref, que le Pape vient
d'adresser M. Muller, président du Congrès
catholique de Fribourg.
A cause de sa grande importance, nous
croyons qu'il y a utilité de reproduire ce docu
ment pour démontrer où nous en sommes avec
l'opinion cléricale.
Le voici
Ce n'est donc pas le Pape qui rejette la mani
festation. Ce sont bien les dirigeants de l'opi
nion cléricale belge, qui, dans un intérêt
politique, ont fait contremander ou ajourner la
réunion protestataire de Louvain.
Les motifs abondent en faveur de cette réso
lution.
Ce que recherchent nos maîtres, les évêques,
c'est le pouvoir du Gouvernement qu'ils ont
acquis au détriment de la religion, après des
luttes acharnées en mettant au service de leur
cause les programmes les plus disparates, tels
que antimilitarisme, indépendance, flamingan-
tisme, c'est-à-dire tout ce qui pouvait faire une
opposition l'ancien gouvernement libéral. Les
dissensions libérales les ont particulièrement
secondés. Aujourd'hui ils ont ce pouvoir d'une
manière incontestée au point d'oser tout se
permettre, même d'humilier la fiction consti
tutionnelle de la Royauté en imposant une dé
marche devant le chef, l'archevêque, contraire
ment la dignité nationale et au décrêt de
Messidor.
Notre pays n'est pas comparer avec l'Alle
magne. Il n est pas de notre connaissance que
I on ait protesté contre les résolutions prises par
le Congrès de Fribourg. Le pouvoir n'y est pas
aux mains des catholiques. La protestation alle
mande peut être considérée comme celle d'une
société particulière.
Il n'en est point de même ici. Malgré une ma
jorité parlementaire formidable, "malgré une
ingérence du prêtre dans toutes nos affaires,
malgré que ce pouvoir occulte se retrouve par
tout, nous avons en ce pays ce qu'on appelle
l'opinion publique. Elle forme une autre
grande force. On ne peut la braver en vain,
impunément.
A notre avis c'est avec ce pouvoir que nos
seigneurs les évêques ont été obligés de comp
ter et s'il y a réellement remise de la reunion
protestataire de Louvain, c'est lui et lui
seul que nous devons ce résultat.
Dès que la première nouvelle de la réunion
des catholiques fut lancée, de tous les points
du pays surgirent des protestations. Les jour
naux cléricaux, contrairement leur habitude,
n'osèrent pas déployer leur drapeau habituel.
Ils savent que l'opinion publique est comme le
torrent, dès qu'il déborde nul ne sait où il
s'arrêtera.
Nous admettons pour l'exercice du jeu régu
lier de nos institutions constitutionnelles, que
le parti clérical soit au pouvoir, malgré que
les mandats de la majorité parlementaire pro
viennent de la corruption par suite d'un abus
scandaleux de l'intervention du prêtre dans nos
élections, mais ce que le peuple Belge ne sau
rait admettre sans virulentes protestations,
c'est que ces mêmes prêtres soient l'origine, le
point de départ de complications internationa
les au point de compromettre notre neutralité
et notre existence nationale.
Espérons pour l'honneur et la paix de la
Patrie, que cette humiliation nous sera épar
gnée et que dès la rentrée de la Chambre un de
nos représentants saura forcer la main nos
ministres pour rétablir, ne fût-ce que par pa
roles, les droits qui reviennent la société
civile. X.
Rien de tel pour se renseigner sur la situation
véritable de la ville d'Ypres que de consulter le
Journal d'Yjpres.
Quand on a lu cela, on peut se passer de tous
les documents passés, présents et futurs. Cela
remplace toutes les archives du Royaume. Oyez:
Le Bureau administratif de l'école commu-
nale a décidé de supprimer l'internat. R.I. P.
Pour qui connaît l'administration des établis
sements d'instruction de la ville, le Bureau ad
ministratif de l'Ecole communale, cela ne signifie
rien. Le Bureau administratif de l'école commu
nale, qu'6st-ce que cela veut dire? L'école
communale peut s'entendre de l'école gratuite
des garçons, de l'école gratuite des filles, des
jardins d'enfants des deux sexes, des écoles d'a
dultes des deux sexes, etc. Autant d'écoles
communales, les seules qui s'intitulent écoles
communales, et dont aucune n'a de Bureau ad
ministratif, ni internat Et l'on supprime cet
internat!! Allons, franchement, de qui taut-il
avoir pitié? De l'étourneau qui griffonne ces non-
sens, ou des lecteurs auxquels ils sont destinés
La vérité est qu'il n'y a qu'un seul internat en
ville, c'est le pensionnat du Collège communal
et de l'Ecole moyenne (institution de l'Etat), et
que ce pensionnat continue et continuera vivre
comme par le passé
A cette occasion nous prierons VEphèbe du
Journal, si minutieux enregistrer les traits phy
siques des pensionnaires et de leur surveillant
du Collège communal et de l'Ecole moyenne,
d'interroger les gens qui ne sont pas de la con
grégation de Y Adoration romaine et papale, sur ce
qu'As pensent de la tournure raphaélique et de
la binette aristotélique des moutons (genre Pa-
nurge) qui forment le troupeau décousu que
mène deux ou trois fois par semaine la prome
nade, le Guillot plus ou moins tonsuré de la rue
de Menin
Et d'une.
2° Le Progrès du 27 Septembre dit
M. l'échevin Cornette fait rapport au nom de
la 3me commission sur le compte de la ville pour
1887.
Un excédant total de fr. 45,476-79.
Loriquet imprime
M. Cornette fait rapport. (Compte commu
nal pour 1887)
Le compte se clôture avec un excédant de
fr. 11,947-12. Ces chiffres, dit le rapporteur,
sont l'expression de la situation réelle au 31
Décembre 1887.
LE PROGRÈS
viues acquirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
SERIIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
iertions Judiciaires la ligne un franc.
1NSÏ
Insertions Judiciaires la ligne
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Varçhé aux Herbes.
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Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50.
Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10- 11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58
Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42.
Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
8-14.
Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16—2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
Nous avons reçu communication du compte-rendu des
séances du Congrès catholique récemment tenu Fri-
bourg, et auquel ont assisté de si nombreux fidèles,
communication que vous avez bien voulu, chers fils, au
nom de tant d'hommes éminents catholiques de l'Alle-
magne, Nous faire parvenir.
Ces débats constituent en vérité un magnifique et re-
marquable témoignage de l'invincible fidélité de foi, de
l'extraordinaire fermeté de caractère et de l'intrépidité
dont doivent être animés tous les hommes vraiment
dignes du nom de chrétien, quand il s'agit de défendre
et de protéger les biens les plus augustes de la religion.
De plus, ces manifestations vraiment grandioses et si-
gnificatives Nous ont été une douce et bien chère conso-
lation au milieu des tribulations et soucis dont Nous
sommes si cruellement accablés dans la longue et dou-
loureuse lutte que l'Eglise a soutenir.
Nous Nous sommes, il est vrai, efforcé, de toute raa-
nière et autant que Nos forces le permettent, de secouer
le joug du servage imposé depuis si longtemps et contre
tout droit au Souverain Pontife; néanmoins Nous ne
pouvons que regarder comme le moyen le plus efficace
pour atteindre ce but, une manifestation publique de
l'ardeur unanime des peuples catholiques et du zèle de
tous les fidèles en faveur d'une si grande cause.
Aussi Nous réjouissons-Nous grandement de voir,
qu'avec l'aide de Dieu, cette œuvre a été commencée.
Quant vous, chers fils, continuez persévérer dans
ces sentiments et dans ce dévouement que vous Nous
avez montrés. Nous vous acccordons vous tous et
chacun de vous en particulier, comme gage de la grâce
divine et comme témoignage de Notre bienveillance par-
ticulière dans l'amour le plus cordial du Seigneur, Notre
bénédiction apostolique.
Journal d'Ypres, Mercredi 19 Septembre 1888
Conclusion