N° 81. Dimanche, 48e ANNÉE. 7 Octobre 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Un comptable. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cTYpres pour Par suite du décès de M. Oscar Systermans, le corps électoral de l'arrondissement de Brux elles sera prochainement appelé dans ses comi ces pour élire un membre de la Chambre des Représentants. A cette occasion il s'est élevé une divergence de vues au sujet de la date laquelle cette élec tion se ferait, pour les motifs que les pouvoirs de l'honorable défunt ne sont pas encore véri fiés. De cette polémique, il résulte que les électeurs seront convoqués dans le délai ordinaire, prévu par la Constitution, c'est-à-dire, endéans le mois. On cite même la date du 22 Octobre pro chain comme arrêté par le Gouvernement. Quelle que soit la date de cette élection, il est certain qu'elle ne saurait être remise indé finiment. Elle se fera bref délai et nous pour rons constater quels sont actuellement les sen timents politiques de la capitale. Dès aujourd'hui il est avéré que la Ligue libérale a décidé la lutte. Nous applaudissons hautement cette décision virile, que nous osons même qualifier de patriotique. Jadis, lorsque les dirigeantsde l'opinion libé rale avaient désigné, disons recommandé, un candidat pour remplir la place devenue vacante, les électeurs avaient l'habitude de ratifier par leur vole le choix de ceux qui étaient sensés représenter la volonté de la majorité des ci toyens. Alors il n'y avait pas des luttes fratri cides. 11 n'en est plus de même aujourd'hui. Sur les lèvres de ceux qui s'occupent de la chose politique, sont venues bien des fois déjà ces questions que feront les cléricaux sous leur masque d'indépendants, que feront les radicaux intransigeants sous le drapeau de lassociation libérale Un peu de patience et bientôt la situation sera nettement dessinée. Les cléricaux, n'importe le drapeau sous lequel ils se présentent, fût-il indépendant anti-militaristeflamingantlibre échangiste ou de toute autre couleur de l'arc en ciel, ne peuvent espérer un succès, dès que les princi pes libéraux sont seuls mis en ordre de bataille pour livrer le bon combat de la raison contre l'erreur, contre cette traînée d'abus, qui pren nent leur source dans la soumission du pouvoir civil aux exigences d'une autocratie dogmati que. Celle-ci dans tous les temps a su s'allier, s'unir aux puissants de la terre pour opprimer la bourgeoisie et le peuple. Ces derniers durant des siècles sont restés sans droits bien définis, ressemblant 1 esclavage. Chose inouïe les descendants de ces hommes corvéables et taillables merci dans le temps passé, par ignorance ou par oubli, devons-nous supposer, concourent maintenant forger de nouvelles chaînes la société civile. Chose plus inouïe encore, des hommes, se disant libéraux, exécrant l'ultramontanisme en paroles et en écrits, rien que pour un amour-propre froissé, rien que pour exercer une vengeance person nelle, tiennent une conduite politique dont l'unique résultat est de perpétuer l'ennemi au pouvoir. 11 est triste de le dire, mais c'est là où nous en sommes après 58 années d'indépendance nationale, près de 100 ans après la proclama tion des droits de l'homme 1 La responsabilité des radicaux intransigeants dans le recul du progrès moderne est immense. L'histoire ne trouvera pis des termes assez sévères pour flétrir leur conduite et surtout s'ils la maintiennent pour les prochaines élec tions. Cependant nous osons espérer que les actes du Gouvernement déjà poses, les projets qu'il médite pour anéantir les principes de la démo cratie et notamment ceux pour rendre peu près impossible l'élection des candidats libé raux non seulement la Chambre et au Sénat, mais encore la commune et la province, leur fera ouvrir les yeux. L'arrogance épisco- fiale, l'exclusion systématique des libéraux des onctions publiques et électives fera compren dre que le péril que nous traversons est im mense et que le moment des vengeances personnelles et des rancunes est passé pour faire place un sauvetage des principes. Pendant de longues années des hommes éminents ont su diriger et conduire l'opinion libérale pour l'honneur et le bien de la patrie. Il est plus que temps que cette confiance leur revienne. Si, contrairement au vœu du parti libéral du pays entier, lassociation libérale entrait de nouveau en lice pour combattre le candidat des libéraux unis, il y aura lieu de pousser la lutte jusqu au bout et de faire un appel chaleureux ces libéraux, ces vaillants champions du progrès moderne, qui savent mettre les princi pes avant les personnes aux fins de faire médi ter nos adversaires la fragilité de leur pouvoir et faire renaître l'espérance dans le pays libéral. X. P. S. Cet article était écrit quand nous est arrivé le Moniteur du 4 Octobre qui donne un arrêté royal du 29 Septembre convoquant le collège électoral de l'arrondissement de Bruxel les pour le 22 Octobre. Nous avons, rectifiant une erreur du Journal d'Ypres. dit dans notre dernier numéro que l'excédant du compte communal pour 1887 était, non de fr. 11,947-12 comme le rapportait le bienveillant confrère, mais de fr. 45,476-79. Il faut croire que les chiffres sont pour notre pieux contradicteur tout ce qu'il y a de plus troublant, car voici ce qu'il imprime avec l'air le plus sérieux du monde: l'excedant du compte 1887 était de fr. 45,476-79, et le boni de l'an née antérieure étant de fr. 80,000, le boni de la caisse communale s'élevait donc au 31 Décem bre 1887 fr. 125,476-79. Voilà l'arithmétique du Journal d'Ypres 1 II dit cela de bonne foi, parce qu'il pense qu'il doit en être ainsi. Et là-dessus, sur cette colos sale hérésie, il élève tout un échafaudage de sottises que la notion la plus élémentaire de comptabilité détruit comme un château de car tes. Tout le monde ne descend pas en ligne directe de Barrême, nous le voulons bien, mais il n'est pas permis en bonne compagnie, de laisser percer ainsi, sans se gêner un tantinet, ses affreuses oreilles d'âne. Quoi franchement Journalvous croyez que le boni de l'année 1886 doive ainsi tout simplement s'ajouter celui de 1887 Alors pourquoi pas ajouter celui de 1885, celui de 1884 et ceux de toutes les années antérieures? Vous arriverez ainsi un boni qui se calculera un jour par millions; c'est ça qui serait mirifi que! Et c'est ainsi que vos patrons établiraient la comptabilité de la ville?Dieu de miséricorde! Non, mon bon et brave Journal, ne parlez ja mais chiffres ou comptabilité, car vous maniez cela comme un manchot une aiguille coudre, et cela est toujours désagréable, et pour vous que cela rend ridicule et pour nous qui devons perdre notre temps vous démontrer que tout n'est pas de critiquer mais encore qu il faut savoir. Ainsi, n'est-ce pas fastidieux que d'en être ré duit vous apprendre que dans les comptes, soit qu'ils se rattachent au commerce, soit qu'il s'agisse de banques ou d'administrations publi ques, il n'y a qu'un boni qui vaille et que c'est celui avec lequel on clôt le dernier exercice que ce boni, pour le dire en quelques mots, re présente la différence totale(ou l'excédant total) entre toutes les dépenses des années antérieures jointes celles faites dans le courant du dernier exercice et les recettes effectuées dans ces mê mes années, en supposant qu'il y ait un boni. Et inversement pour le déficit, s'il y en avait un. C'est simple comme bonjour, et quand on saitc'est riencomme disait Robert Houdin, mais vous ne savez pas. Voilà. De même, Journal, écoutez bien, il y a une différence entre un boni provenant de recettes ou de revenus (rentrés ou non, et il arrive sou vent que l'argent ne rentre pas jour fixe) et l'encaisse. C'est une confusion que vous faites et c'est ainsi que vous ne comprenez pas qu'avec de beaux revenus on peut avoir momentané ment sa caisse maigrement fournie. Vous nagez O G vides acquirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-1011-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-051 -1-162-538-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Gourtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-309-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 6 Octobre 1888.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1