Encore un bien casé.
Mort de M. d'Anethan.
Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
Tant pis pour les gens de Bruxelles en
Brabant: qu'ils se démènent et se tirent d'affaire
eux-mêmes. Cela finira bien un jour; le bien
naîtra peut-être de l'excès du mal; mais que les
libéraux étrangers l'arrondissement de Brux
elles n'en continuent pas moins agir comme
ils l'ont fait jusqu'aujourd'hui, sans s'inquiéter
de ce qui se dit et se lait dans la capitale; qu'ils
se gardent surtout de prendre l'exemple sur la
bonne ville de Bruxelles et son agglomération;
qu'ils ne cessent de se préoccuper du péril clé
rical. Ici on n'a pas l'air de s'en inquiéter.
Est-ce qu'on souffre du gouvernement des prê
tres, est-ce qu'on voit seulement le prêtre
politique l'œuvre? Le prêtre politique, le
clergé politique, le clergé envahissant les ser
vices publics, le clergé s'emparant de l'ensei
gnement, le cléricalisme faisant main basse
sur toutes les positions, s'attaquant tout,
Srenant tout, est-ce que l'on connaît tout ça 1
n n'y croit même pas C'est bon pour les pe
tits esprits de la province! Ici on ne fait que de
la politique grandiose, on ne s'attarde pas aax
bagatelles de la porte, on voit les choses de haut
et on manœuvre si bien que, pour peu que cela
continue, les libéraux finiront par être réduits
partout l'état de minorité.
il est vrai que la grande politique dont nous
voyons les évolutions amene les coalitions les
plus scandaleuses et les plus monstrueuses
encore un progrès qu'on ne connaît qu'à Brux
elles, car nulle part ailleurs, on n'a vu des
gens qui se disent libéraux voter pour les clé
ricaux et aider leur triomphe final.
Économies scolaires cléricales.
Les prêtres chargés de l'enseignement reli
gieux dans les ecoles normales de l'Etat
reçoivent de ce chef, pour 1 heure de classe
par jour, 2,000 francs par an ceux que M. De
Volder veut introduire, au même titre, dans les
Athénées et les écoles moyennes, toucheront,
assure-t on, 1,500 francs par an, alors qu'ils
palpent déjà des revenus considérables comme
curé ou vicaire dans une paroisse quelconque I
Et c'est quand les cléricaux crient aux gas
pillages scolaires; c'est quand leurs journaux
signalent comme des buclgètivores insatiables,
des instituteurs quidans les 99 centièmes des
communes rurales, ne gagnent pas 2,000 francs
par an, que le gouvernement de la pacification
scolaire et des économies, introduit dans le fro
mage officiel tant de professeurs de religion
dont on ne veut pas 1
Et dire qu'il y a des libéraux affirmant qu'il
n'existe aucune différence entre le dernier mi
nistère libéral et la maison Beernaert-Goossens
et Cle
Les résultats des concours cantonaux des
écoles primaires ne sont pas encore publiés et
déjà les journaux cléricaux nous annoncent que
les élèves de leurs écoles y ont remporté les
plus grands succès. Ils citent telles ou telles lo
calités où tous les élèves des écoles libres qui
ont pris part ces concours ont obtenu des
certificats de capacité. Quel triomphe pour es
écoles libres s écrient-ils.
Nous ne contestons pas l'exactitude de ces
renseignements mais nous ferons observer de
nouveau ces journaux que ces faits ne prou
vent absolumen rien.
On connaît le truc employé par les direc
teurs des écoles libres.
Tandis que tous les élèves, bons oumédiocres,
de la division supérieure des écoles communa
les sont obligés de prendre part ces concours,
les écoles libres n'y envoient que leurs meil
leurs élèves, en ayant bien soin de laisser de
côté les mauvais. If en résulte que la proportion
entre le nombre de leurs élèves concurrents et
celui des certificats délivrés est assez forte si
tous leurs éleves concouraient, cette proportion
serait réduite des trois quarts.
On voit que ce truc inventé pour tromper le
public sur la valeur de ces écoles était assez
imagine; mais il est usé et ne trompera plus
personne; les résultats des concours de cette
année prouveront une fois de plus, nous en
sommes convaincu, l'écrasante supériorité de
l'enseignement officiel sur l'enseignement libre.
Si l'agriculture n'est pas sauvé, voilà du moins
l'ex-ministre M. de Moreau son aise.
C'est vraiment faire des vœux pour être ma
lade on occupe de hautes fonctions électives
et des plus élevées encore; mais les électeurs et
les flots politiques sont changeants. Il est sage
d'assurer un port dans la crainte d'un naufrage.
Eh bien, une fatigue, une courbature vous
l'assureront. On annonce un beau jour que le
ministre, surmené par le tracas des affaires et
un travail continu et absorbant, va taire une
cure l'étranger. Bientôt on apprend que le
remede n'a pas réussi, que l'indisposition per
siste et que le repos seul peut rendre la santé au
patient. Alors on se met en quête de lui procu
rer une retraite fructueuse. On ne l'enverra pas
)lanter des choux l'usage des restaurants
jritaniques, cela serait tout au plus bon pour
es lapins de nos dunes. On lui préparera un
nid soyeux dans le premier établissement finan
cier, où l'on appliquera sur son mal un cata
plasme de poudre d'or.
Parions, qu'à l'heure qu'il est, M. le cheva
lier de Moreau est radicalement guéri. Quant
au pays il n'est ni mieux portant, ni plus ma
lade.
Les fortifications de la Meuse
et le Roi.
On mande de Bruxelles une feuille pari
sienne
L'élection
Frasnes-lez-Buissenal.
Los libéraux ont remporté Dimanche une
brillante victoire dans cette commune, où les
cléricaux avaient la majorité depuis plusieurs
années.
Les électeurs étaient appelés procéder
l'élection d'un membre du conseil communal.
Maigre les efforts inouïs de nos adversaires, le
candidat libérai, M. Victor Descamps, brasseur,
a été élu par 178 voix contre 173 accordées
M. Victor Delannoy, candidat clérical.
Cette victoire a été célébrée au milieu du
plus vif enthousiasme.
Le conseil était composé de six libéraux et
de six cléricaux l'élection de M. Descamps as
sure donc la majorité l'opinion libérale.
Dans sa séance du mois d'Août, l'Académie
Royale de Belgique (classe des sciences) a voté
l'impression, dans ses publications in-4° (Mémoi
res couronnés et mémoires des savants étrangers),
d'un travail de M. Henri Micheels, docteur en
sciences naturelles et professeur au Collège com
munal de cette ville, intitulé Recherches sur les
jeunes Palmiers.
Nous lisons dans les journaux de Gand que
M. le Docteur Cruyl vient de présenter la So
ciété de Médecine de cette ville le rapport sur
un travail de notre compatriote, M. Debersaques,
intitulé Un cas de syphilis.
Conformément aux conclusions du rapport, le
travail sera imprimé et M. Debersaques a été
nommé membre correspondant de la Société.
SERVICE VÉTÉRINAIRE. M. De Cae-
stecker, médecin vétérinaire du Gouvernement
Îiour la section de Langemarck, est nommé, en
a même qualité, pour la section d'Ypres.
ÉGLISES. La fabrique de l'église de Ten-
Brielen, Comines, est autorisée vendre, au
cours du jour le plus élevé, un capital nominal
de 14,800 fr., inscrit au grand-livre de la dette
publique belge, 3 p. c., l'effet de payer, au
moyen du produit de cette aliénation,une partie
de sa quote-part dans le prix des travaux de con
struction de la dite église.
Mercredi dernier, Reninghelst, un employé
des douanes, en état d'ivresse, s'est suicidé et
laisse une veuve et cinq enfants en bas âge.
Nous apprenons, de source absolument certaine, que le
roi Léopold II se propose d'aller visiter les travaux préli
minaires des fortifications de la Meuse.
Un long entretien a eu lieu hier au palais royal, entre Sa
Majesté et le ministre de la guerre, relativement ce projet.
M. Pontus a approuvé l'idée du Roi et l'a engagé entre
prendre ce voyage avant l'arrivée des grands froids.
Le Roi descendera au palais provincial de Liège, où il
restera plusieurs jours, li visitera successivement Flémalle,
Ougrée, Grivegnée et Herstal.
Sa Majesté sera accompagnée par les généraux Brial-
mont et Vander Smissen. Le général Pontus, ministre de
la guerre, sera peut-être du voyage, mais il n'y a encore
rien de décidé ce sujet.
A Liège et dans les communes suburbaines, il ne sera
fait aucune réception officielle.
Sa Majesté a paru très émue des attaques de la presse
française contre les fortifications de la Meuse et la neutra
lité de la Belgique.
On annonce la mort du baron d'Anethan, ministre
d'État et grand cordon de l'Ordre de Léopold, décédé
Lundi matin, l'âge de 86 ans.
M. d'Anethan était un des chefs du parti catholique.
Né en 1803, il avait débuté dans la magistrature en
1824, et ce ne fut qu'en 18-13 qu'il quitta son siège de
magistrat pour entrer dans le cabinet Nothomb.
Depuis cette époque, M. d'Anethan fit partie de di
verses combinaisons ministérielles, notamment du mi
nistère resté célèbre sous le nom des Six Matou, et de
celui du 2 Juillet 1870, qui n'eut qu'une durée éphé
mère et qui disparut sous le coup d'une émotion popu
laire. C'est alors que M. d'Anethan, après avoir fait
la Chambre cette déclaration Le roi r.ous ayant re
demandé nos portefeuilles, nous les avons remis entre
les mains de Sa Majesté»,ajouta que le nouveau minis
tère, formé par M. Malou, était le dernier ministère
catholique possible.
Rn 1884, M. d'Anethan fut élu président du Sénat,
mais, au bout d'un an, il dut, pour cause de santé, re
fuser le renouvellement de ces hautes fonctions.
Quoique foncièrement catholique, M. le baron d'Ane
than était un vaillant défenseur de nos institutions
constitutionnelles. On n'a pas oublié que lorsque la
presse ultramontaine fit sa fameuse campagne contre la
Constitution belge, que le Bien public appelait un tom
bereau d'ordures, M. d'Anethan se leva au Sénat et
répudia toute solidarité avec les insulteurs de notre
pacte fondamental.
Malheureusement, il y a dans la carrière de M. d'A-
nethau des points noirs qui ne sont pas absolument
son avantage. Il y a lieu de citer, entre autres, son
projet de loi restrictif de la liberté de la presse, qu'il
présenta en Avril 1847 et qui fut rejeté. On ne peut
oublier non plus que ce fut sous le ministère de M.
d'Anethan. en 1871, que Victor Hugo fut expulsé de
Belgique cause de son attitude l'égard des réfugiés
français pendant la Commune.
Quoi qu'il en soit, et quelles aient été ses opinions,
M le baron d'Anethan était un homme de talent et de
mérite, un patriote honnête et courageux, devant la
tombe duquel tout Belge doit s'incliuer avec respect.
Fatale imprudence. Les nommés Daumas âgé de
vingt et un ans, et Fernando, âgé de trente-huit ans,
étaient la recherche, dans les vignes qui bordent le do
maine des Vieux-Salins (France), des raisins oubliés par
les vendangeurs, lorsqu'ils trouvèrent un petit obus de
canon-revolver qu'ilsplacèrentdans une de leurs corbeilles.
Ils s'acheminèrent ensuite avec leur trouvaille vers un
petit pont situé entre le quartier de Saint-Nicolas et les
Salins; là, après avoir fait un petit repas, ils commencè
rent par admirer l'obus, se le faisant passer mutuellement,
le tournant en tous sens.
Malheureusement, leur curiosité ne s'arrêta pas ce
point: il vint Daumas la funeste idée de se mettre frap
per violemment avec une pierre sur la capsulede l'obus.
Au premier coup de pierre, l'obus éclata, emportant en
tièrement la main droite de Daumas et lui faisant, en
outre, deux blessures la jambe droite.