N° 86. Jeudi, 25 Octobre 1888. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. De plus en plus brouillé avec les chiffres. 48e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cTYpres pour Ypres, le 24 Octobre 1888. Ah ça, est-ce que le Journal d'Ypres ne va pas bientôt finir nous faisons de notre mieux pour le ramener dans la voie de la vérité, il fait de son mieux pour en sortir. Plus nous voulons le sauver, plus il persiste s'enfoncer. C'est vraiment du délire. Car, enfin, les faits sont là, patents, indéniables, et il a beau payer d'au dace, altérer les chiffres, les chiffres sont les chiffres, les faits sont les faits et rien ne saurait fairequeeequenousaffirmonsnesoit l'expression de la plus stricte, de la plus rigoureuse réalité. Voilà deux fois que nous affirmons que le traitement de la directrice de l'ecole commu nale gratuite de filles est de fr. 3,700-00, et pour Ta troisième fois en quinze jours, le Jour nal d'Ypres soutient que ce traitement s'élève fr. 5,000-00 1 Nous donnons une nouvelle fois au dit Jour nal le démenti le plus formel et nous répétons que ce traitement est de fr. 3,700-00. Non content de cette audacieuse effronterie, il va plus loin, et chevauchant sur de nouvelles données imaginaires que ne peut lui avoir four nies que sa folle du logis dont il est le jouet inconscient, le voilà qui aligne en sous ordre, une série de traitements dont le premier jus qu'au dernier n'est que le contre-pied de ce que les documents officiels étalent en toutes lettres. Et c'est là l'organe de l'opposition, le porte- lumièredans les affaires, tant ae fois calomniées, de la ville En vérité, c'est trop d'outrecui dance et d'ignorance d'un côté, c'est trop de patience de 1 autre. Que dit le Journal dans la guerre déloyale qu'il fait aux écoles communales? Nous ajoutons que nous possédons les chif- fres des traitements de toutes les autres in- stitutrices de l'école D'Haeseleire. Ainsi vous apprendrez, si vous l'ignorez, que Mlu B. touche fr. 2,000-00 f 850 pour l'enseigne- ment des ouvrages manuels, M118 B1,600 f 600 idem. M11* D1,5001400 idem. M11* D1,500 f 300 idem. M"* R1,3001300 idem. Après cela le Journal demande si le Progrès est satisfait Satisfait, oui, il l'est, parce qu'il n'y a rien Îu'il le satisfasse plus que de voir son contra- icteur se passer l'épée travers le corps, et c'est ce que fait avec une rare désinvolture, l'organe de l'opposition. 1* D'abord M11'B., quel que soit le nom qui se trouve derrière cet initial, ne touche pas 2,850 francs, aucune institutrice n'ayant pa reil traitement. Le traitement le plus élevé est de fr. 2,000-00, pas un bouton de plus, enten dez-vous bien, Journal Et n'ergotons pas, il n'y a pas un double de plus. M11* Bisschop a seule ce traitement, soit fr. 2,000-00. 2* Après cela vous présentez M"* B. avec un traitement de 1,600 t 600 francs pour ouvra ges manuels. Il y a là encore une fois pour 600 Francs de mensonges. M,u B. touche en tout et pour tout fr. 1,600-00 et rien pour ouvrages manuelsnous vous dirons tout l'heure pourquoi. 3° Après cela vient M,u D. avec fr. 1,500 f 400, (selon vous) 400 fr. pour ouvrages ma nuels; erreur profonde. Il y a une institutrice avec fr. 1,500 f 300 (et non 400) pour un cours qu'elle donne l'école ménagère. 4° Vous citez une seconde MUa D. avec fr. 1,500 1300 idem. C'est encore une erreur, il n'y a pas deux traitements de fr. 1,500, avec ou sans 300 fr. de supplément. 5° Vous citez M11' R. avec un traitement de fr. 1,300 f 300 idem. Reerreur. M1U R. tou che un traitement de fr. 1,300 1150. Ces derniers 150 fr. pour un cours qu'elle donne l'école ménagère. Et remarquez bien, l Journalsi mal ren seigné, que ces suppléments ne sont pas alloués, comme vous le dites, pour ouvrages manuels mais pour des cours que certaines institutrices donnent l'école spéciale,dite école ménagère, ce genre d'école que le gouvernement préconise et cherche, dit-il, introduire partout, malgré les railleries dont vos patrons l'ont accueilli son origine. Les institutrices ne reçoivent rien du chef de travaux manuels. Ces travaux manuels, cha cun sait cela, font partie intégrante du pro gramme obligatoire de l'école primaire, auquel programme chaque institutrice doit se conlor- LE PROGRÈS vires acqcir1t eondo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. lout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Confines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Des indiscrétions et des révélations continuent ar river de diverses sources sur ce qui s'est passé Rome pendant le séjour dans cette capitale de l'empereur Guillaume II. Il paraît que l'on a été mécontent Rome de ce que, pendant la revue des troupes, l'empereur ait toujours tenu son cheval deux ou trois pas en avant de celui du roi Humbert, lequel, de la sorte, avait l'air de faire partie de sa suite. Puis on l'a trouvé guindé, compassé, roide, froid. Sa façon de saluer a déplu, on l'a trouvée trigonométri- que un mot qui restera dans le langage du populaire romain. Le roi d'Italie avait habitué le peuple être salué autrement; au lieu de porter seulement deux doigts son casque, le roi Humbert l'ôte pour saluer le peuple. La différence a été remarquée et a fait mauvaise impression. Ce sont là, dira-t-on, minces détails et clabaudages; mais c'est avec ces détails etces clabaudages que se forme l'opinion publique, surtout quand le public n'a que ces signes extérieurs pour asseoir et formuler son opinion. Et l'impression produite par les signes extérieurs n'eût pas tardé probablement se manitester d'une fa çon peu équivoque, si l'empereur Guillaume II n'avait pas été brusquement rappelé en Allemagne par des affaires urgentes ainsi que l'ont annoncé les feuil les officieuses italiennes. Il ne faut pas oublier non plus que l'Italie est le pays de la jettatura et du mauvais œil, et que Rome surtout est la ville où de tous temps on a eu l'habitude de ne pas sortir de chez soi sans consulter les auspices. Or, ce point de vue, l'empereur Guillaume a été déplorable- meat servi par le hasard pendant son séjour Rome. Tous les présages lui ont été contraires. Notons-en quelques-uns La hampe d'un drapeau s'est brisée la gare, au moment de l'arrivée du train; le casque de l'empereur est tombé au Vatican et a été ramassé par monseigneur Sinistri; un cheval s'est abattu l'entrée Naples; un matelot s'est coupé au moment où l'on baptisait II Re Umberte.et enfin, pendant la soirée passée par Guil laume II Naples, il y a eu des éclairs, et tous gauche! Il parait que ce sont là des présages très gra ves, et comme tout le monde est superstitieux, on comprend l'effet produit par des enfantillages auxquels tout le monde croit dans le peuple aussi bien qu'au Va tican et au Quirinal. Sait-on, par exemple, de quoi l'on a parlé pendant vingt-quatre heures dans l'entourage de la reine D'une allumette tombée sur la robe d'une des dames d'hon neur: encore un présage! Il y a des faits plus sérieux qui ont été remarqués. L'empereur n'a pas adressé la parole au président du Sénat, ni au président de la Chambre des députés, ce qui a indisposé les deux assemblées; il n'a même pas adressé la parole non plus au syndic de Rome pendant la fête que lui donnait la ville. Mais il n'a pas cessé de prodiguer ses amabilités M. Crispi, ce qui a eu pour conséquence, par ricochet, de retourner contre le ministre ceux que les procédés de l'impérial visiteur avaient froissés. A ceux de nos lecteurs qui pourraient croire que nous donnons ces menus faits une importance exagérée et factice, nous allons répondre par une démonstration en sens contraire. Toute la vieille diplomatie européenne est convain cue, l'heure présente, que la visite de Guillaume II au Quirinal a porté un coup terrible l'influence fran çaise. Pourquoi Parce que, chaque banquet où les sou verains ont eu l'occasion de prendre la parole sous pré texte de toasts, l'empereur s'est exprimé en allemand, et le Roi en italien. Et puisIl paraît que c'est énorme. Jusqu'à présent, c'était en français que se portaient les toasts internationaux: L'empereur a dé truit la tradition. Et voilà pourquoi les diplomates de la vieille école sont émus jusque dans leurs brochettes de décorations

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1