Un scandale. L'Émigration. Nouvelles locales. Le suffrage universel. A entendre certains journaux, le suffrage universel est la grande panacée qui doit faire le bonheur du pays en général, et de la classe ouvrière en particulier. Voilà une de ces erreurs, comme certaine presse en répand plaisir. En effet, la classe ouvrière est-elle plus heu reuse en France, parce que le suffrage univer sel y existe? Y a-t-il moins d'émeutes, de grè ves, de troubles, chez nos grands voisins? Au contraire, les esprits sont plus agités et le nombres des ouvriers sans ressources et sans pain, est bien plus considérable qu'en Belgi que. La crise ne sévit-elle pas en France comme chez nous et, parce que les ouvriers ont, la Chambre, leurs députés les Basly, les Camé- linat, etc..., sont-ils plus heureux? Le suffrages univesel ne peut rien changer la condition matérielle de la classe ouvrière. Celle- ci ferait bien mieux, au lieu de se lan cer dans les rêves et les utopies les plus ridicu les, de prier poliment le ministère catholique de tenir ses promesses. M. Beernaert, le chef du cabinet, n'a-t-il pas dit aux ouvriers: Nous ferons plus pour vous en six mois, que les libéraux en six ans Cependant, on a beau chercher on ne dé couvre pas les bienfaits dont le gouvernement actuel a comble la classe des travailleurs. Il y a bien eu une fumisterie, connue sous le nom de Commissions du travail mais qu'en est-il sorti? Des rapports et des volumes inuti les, dont les frais d'impression seront payes par les contribuables, Le côté pratique a été abso lument négligé. line loi sur l'ivresse publique a été votée par la majorité cléricale et cette loi est dirigée exclusivement contre les petits. Voilà comme cela se mène. Au lieu donc de réclamer cor et cris le suffrage universel, qui ne peut en rien améliorer leur sort, voyez plutôt ce qui se passe en France! les ouvriers feraient mieux, nous le répétons, de sommer le ministère catholique de tenir ses alléchantes promesses, de leur procurer du tra vail et du pain. Quand donc les travailleurs comprendront- ils qu'ils sont le jouet des catholiques d'un côté, et de l'autre, de brouillons qui n ont qu'un but: pêcher en eau trouble. En Belgique, le suffrage universel nous met trait pour toujours sous le joug du cléricalisme, sans espoir de le secouer jamais, comme il est en train actuellement, en France, de tuer la République, pour faire le jeu des réactionnaires, des prétendants et des mécontents, dont le général Boulanger est l'instrument inconscient. Le suffrage universel est louche disons mieux aveugle, quand il n'est pas accompagné de l'enseignement obligatoire. Les recettes des chemins de fer ont dépassé, cette année, de huit millions les recettes corres pondantes de l'année dernière. Huit millions c'est un joli denier. Le gouvernement, qui a encaissé cette bonne aubaine, ne croit-il pas que le moment serait venu de faire des dégrèvements? Les cléricaux, aujourd'hui au pouvoir, n'ont cessé de reprocher au cabinet libéral qui les a Erécedés d'avoir frappé des impôts pour équili- rer le budget. Tout en se défendant d'avoir été pour rien dans cette triste extrémité, ils ont néanmoins conservé lesdits impôts et ils en ont même aggravé quelques-uns. Voilà quatre ans qu'ils vivent du produit de ces impôts et qu ils en vivent bien. On annonce pour Samedi la réunion Bru xelles de la Fédération des Associations catho liques. Monsieur Woesle présidera. On attend impatiemment son discours, qui remplacera, cette année, le discours du Trône et où il tra cera probablement au ministère sa conduite politique pendant la session, en disant ce qu'il lui permet et ce qu'il lui defend. Le Moniteur nous apportait récemment la stupéfiante nouvelle de la nomination de M. Bols, inspecteur des ecoles catholiques, au rang d'inspecteur provincial du Brabant. M. Bols, inspecteur cantonal en 1879, avait déserté l'enseignement officiel pour prendre rang parmi les adversaires déclarés et les dé molisseurs attitrés de nos écoles nationales. Il a contribué, plus que personne peut-être, faire le vide dans les établissements de l'Etat et organiser cet enseignement clérical dont l'impuissance pédagogique et le caractère fran chement rétrograde et sectaire s'étalent tous les yeux Le voilà récompensé, p ir ceux qui ont mis sion de faire prospérer l'instruction publique, des coups qu'il lui a portés. C'est l'ennemi introduit dans la place, c'est le déserteur triomphalement ramené dans les rangs de 1 armée qu'il a trahie. Ailleurs on récompense les services, la con stante obéissance la loi, le dévouement aux fonctions. En Belgique, nous sommes arrivés voir réhabilités et promus ceux qui ont donné le triste exemple de l'infidélité et de la résis tance. En 1879, M. Bols a préféré obéir aux évêques et s'enrôler leur service plutôt que de conti nuer servir la grande cause populaire. Aujour d'hui que les evêques sont maîtres dans l'Etat, ils trouvent commode de puiser dans le trésor fiublic de quoi payer l'aveugle dévouement de eur créature. Le gouvernement semble n'avoir plus d'autre mission, dans notre malheureux pays, que de payer les frais de la guerre dirigée par le clergé contre les écoles publiques. M. Bols coûtait trop cher aux caisses diocé saines. C'est désormais le budget de l'enseigne ment national qui lui fournira son traitement. Et c'est avec l'or de l'Etat qu'il pourra doré navant diriger l'enseignement primaire dans les voies du fanatisme et de la réaction. Si ce n'est pas là un scandale, nous avons perdu le sens des mots. Le Libéral. .n.i.t-aao Durant le mois d'Octobre, les steamers du ftorddeutscher Lloyd ont emporté d'Anvers 815 émigrants pour Rio-Janeiro, 1,290 pour Buenos-Ayres et 190 pour l'Australie. Pour le mois de Novembre, plus de mille émigrants belges se sont déjà fait inscrire, au tant pour Buenos-Ayres que pour Rio, et un nombre égal est attendu pour le mois de Dé cembre. Les catholiques ne perdent pas leur temps et battent déjà le rappel des citoyens qui se croi raient en état de se présenter l'examen élec toral capacitaire du mois de mars prochain. Ces examens seront d'une grande importance pour les élections communales de 1890, car ceux qui passeront l'examen cette épocpie pourront figurer, s'ils ont l'âge requis pour être électeur, sur les listes électorales du mois d'Août 1889. Ces listes serviront aux élections communales de 1890. C'est le moment pour les libéraux d'ouvrir l'oeil et de faire des recrues. Il est probable que dans le cours de la prochaine session parlemen taire, le corps électoral capacitaire sera réduit, car le dada des cléricaux est, comme on sait, la suppression des capacitaires de droit. Nos amis doivent donc songer se mettre l'œuvre au plus tôt. VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL. Séance du Samedi, 10 Novembre 1888, 5 h. du soir. 1. Communications. 2. Finances communales: procès-verbal de situation de caisse. 3. Académie et Ecole industrielle Budgets pour 1889. 4. Propriétés communales Vente d'arbres. 5. Abattoir: Taxe d'abatage. 6. Rapport sur la situation des affaires de la ville en 1887 et budget communal pour 1889 dépôt. 7. Eglise S4 Pierre Rachat d'une vente. SALLE DE L'AIGLE D'OR, 1° Beethoven, op. 59, n° 2 (en mi mineur). c) Allegretto. 2° Walter Mac-Farren, sérénade. On peut se procurer des cartes d'entrée chez les membres du quatuor. On commencera midi précis. NOVEMBRE. - PROVERBES RUSTIQUES Quel Toussaint, Quel Noël, Pâques au pareil. Qu'en ce jour (les trépassés) le bled soit semé, Que le fruit soit enserré. A la Sainct Martin L'hiver en chemin. Si l'hyver va droit son chemin, Vous l'aurez la Saint Martin; S'il n'arreste tant ne quant, Vous l'aurez la Saint Clément, (le 23) Et s'il trouve quelque encombrée, Vous l'aurez la Saint André (le 30) Mais s'il alloit ce ne say, ne l'ay, Vous l'aurez en Avril ou May. Le bienheureux Saint Martin Ecorne bœufs et rompt moulin. Veux-tu surprendre ton voisin Plante le mûrier gros, mais sain, Le peuplier droit, le figuier nain, Fume tes prés la Saint Martin. A la Saint Martin, Boit-on le bon vin A la Saint Martin boit le bon vin Et laisse l'eau au moulin. A la Saint Martin Faut gouster le vin, Nostre Dame après, (le 21) Pour boire il est près. 19 Novembre. En 1404, grande inondation en Flandre où le territoire des Quatre-Offices de vint la proie des eaux et en Zélande qui eût trois de ses îles ravagées. En 1421, désastreuse inondation en Hollande où 72 villages furent en- Sloutis et 100,000 personnes périrent formation u Biesbosch. En Novembre s'il tonne L'année sera bonne. La Sainte Cathérine Amène toujours la vouëtine. A la Sainte Cathérine fiais ta farine. A la Sainte Cathérine Tout bois prend racine. A la Saint André la nuit L'emporte sur le jour qui suit. Novembre ne sera pas aussi beau qu'Octobre, le nombre de jours ensoleillés sera beaucoup Les examens électoraux. ordre du jour Séance de musique de chambre du 11 Novembre 1888. Programme a) Allegro. b) Adagio. d) Presto. Vouëtine dans le patois de la Franche-Comté signifie, les frimas, la neige.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2