Krach Saint-Nicolas. A la Chambre. et basse futaie; les moulins libres et banaux, les pressoirs, les fours, les tuileries, les forges et autres usines, les palais archiépiscopaux, episcopaux, les maisons abatiales et conven tuelles, les presbytères, les parcs clos et jardins. Elle ne comprenait pas non plus les revenus des Congrégations, savoir ceux des Orato- riens des Missions étrangères, de Saint-Lazare, de la doctrine chrétienne, des séminaires et des j chapitres métropolitains et collégiaux qui for maient un cinquième du revenu total du clergé. Les provinces conquises ou réunies la France depuis 1655 1789 sont: l'Alsace, la Franche-Comté, le Roussillon, les Trois-Evê- chés, le Hainaut français, les Flandres fran- çaise et maritime, l'Artois, le Cambrésis, la Lorraine, le Banois, les principautés d'Orange et de Monaco, le comté de Foix et l'Ile de Corse où il y a quatre évëches. Or, dans le Cambrésis, l'Etal ecclésiastique possédait les sept huitièmes des biens territoriaux, sans y comprendre la Dîme, ce qui faisait peu près le tout. Dans le Hainaut, les Trois-Evèchés et l'Artois, il pos sédait les trois quarts, dans l'Alsace, la Franche- i Comte et le Roussillon, la moitié; partout ailleurs, au moins le tiers. On évaluait le re- venu du clergé dans ces provinces la moitié de celui du clergé de France. En 1750, le clergé levait titre de décimes sur des biens (c'est-à-dire sur le bas clergé, car le haut clergé ne perdait rien) une somme de 40 millions et il ne payait alors au Roi, j chaque année, que 5 millions au plus. Il con servait pour lui les 35 millions restants. En résumé, les revenus du clergé français, j en 1790, s'élevaient au moins au quadruple de la déclaration de 1655, de 312 millions, c'est- à-dire 1,248 millions, ce qui donnait celle époque, en biens-fonds, un capital au moins de 30 milliards. Depuis lors, ce capital a encore plus que triplé. En Belgique et dans le pays de Liège, la fin du siècle dernier, les richesses territoriales du j clergé et des couvents étaienteu égard I l'étendue du territoire, plus considérables en- j core qu'en France. Que seraient aujourd'hui la France et la Bel gique si la Révolution française n'avait pas remis cette masse énorme de biens dans la cir- j culation C'est de cette époque que datent tous j les progrès de l'agriculture et l'émancipation des populations rurales. Les décrets de la Con stituante n'eussent-ils eu que ce résultat, on devrait encore y applaudir. Le Zweep, de Bruxelles, publie le compte- rendu de l'audience accordée par le Roi aux administrateurs du Nationaal Tooneel. La partie essentielle du discours tenu par Sa Majesté a été fidèlement rapportée par XEtoile, et reproduite par nous. L'horizon politique est sombre. Un confrère j catholique signalait hier l'importance que sem ble acquérir, au point de vue diplomatique, la capitale belge. Celle circonstance est de nature inquiéter. Quant aux paroles du Roi Léopold, i elles ont si bien leur gravité qu'elles ont fait sensation dans le monde politique viennois. On écrit de Saint-Nicolas la Réforme: Une nouvelle alarmante a émotionné la ville entière. La Banque catholique Talboom- Joos a refusé ses paiements samedi matin. C'est une véritable catastrophe pour la j Setite bourgeoisie et les paysans des alentours. in m'assure qu'il y a plus de quinze cents dépositaires. Plusieurs fabricants et industriels perdent également des sommes importantes, j Vers deux heures de l'après-midi, il y avait un va-et-vient indescriptible devant la banque. Dans la cour, devant les bureaux, il y avait au moins deux cents personnes qui venaient vaine ment demander leur argent. Il y avait des pleurs et des grincements de dents. Il n'y avait pas dans le pays de Waes une banque jouissant d'une confiance aussi grande que celle de la firme Talboom-Joos. M. Talboom est un des chefs reconnus du parti clérical de notre ville. Président de la Sec tion agricole de Saint-Nicolas, propriétaire d'une ferme modèle Haesdonck, où il avait sa campagne, protégé de tous les couvents et des curés des alentours, il inspirait une confiance sans bornes. Aussi la consternation qu'a répandue cette nouvelle dans le pays de Waes est générale. Il parait que les cloîtres perdent également des sommes considérables. Ça été pour quelques- uns presque une consolation. Car il n'y a pas une ville dans tous le pays où les couvents soient si riches et étaient si impudemment leur richesse. Plusieurs fabricants et industriels n'ont pas pu payer Samedi leurs ouvriers. Le plus triste de cette affaire, c'est que les épargnes de maints vieillards et d'une masse de veuves et d'orphelins ont sombré dans cette catastrophe. On prétend que le déficit atteindra le chiffre de quinze millions. Samedi soir, le Tribunal de commerce a siégé, sans prendre une décision définitive. L'avocat de la partie défenderesse y a promis pour calmer la population agitée, dit-on généralement que la maison offrira 50 p. c. Des personnes, même d'être bien infor mées, affirment que les conséquences qu'en traînera ce krach seront terribles. Nombre de petits négociants et paysans tomberont. Le parti catholique fait le sourd et le muet. Comme toujours, les plus audacieux disent déjà que le sieur Talboom avait des tendances libé rales; qu'il ne pratiquait que pour mieux gagner la confiance des catholiques, etc. Les petits négociants et les paysans les vraies victimes savent quoi s'en tenir ce sujet. Les amendements au budget. Le gouvernement propose encore les amen dements suivants Au Budget des Financesune augmentation de 25,405 francs, dont 15,000 pour renouveler les matrices sommaires de la contribution fon cière. Au Budget de la Guerreune augmentation de 344,380 francs, comprenant une augmen tation de 66,250 francs pour ajouter cent élèves l'Ecole des pupilles et pouvoir réduire la durée des services exigés des sous-officiers pour leur donner la haute paie d'ancienneté une augmentation de 62,900 francs pour hautes paies la cavalerie et augmentation du crédit alloué aux masses d'écuries une augmentation de 40,900 fr. l'artillerie, pour les mêmes objets une augmentation de 80,000 fr. pour le matériel du génie (entretien, réparation des bâtiments militaires); 8,000 fr. pour secours aux militaires infirmes, renvoyés dans leurs foyers sans pension. Au Budget de la Gendarmerie, une augmen tation de 78,300 fr. pour améliorer la position des gendarmes. Le R. P. Boom a voué une haine corse ceux des employés de son département qui acceptent des fonctions électives. 11 a déjà fulminé contre eux des circulaires excommunicatrices et tient poursuivre son œuvre. 11 vient de lancer l'ordre spécial dont voici la teneur: Les chefs immédiats sont priés de dresser immédiatement un état nominatif (modèle-ci- joint) indiquant: 1° les agents sous leurs ordres (fonction naires, employés et ouvriers) qui exercent 2° Ceux qui exercent un de ces mandats sans que l'autorisation officielle leur en ait été accordée 3° Ceux qui se sont désistés de leur mandat en vue de se conformer aux dispositions de l'instruction ministérielle RA 2161. Ces relevés seront envoyés, l'intervention des chefs de service, aux Directions compé tentes qui les réuniront en un état unique faire parvenir au Comité d'administration dans le délai de huitaine. Brrr! Rien que d'y penser, je frissonne. Je ne j voudrais pas pour beaucoup être dans la peau S des personnages visés. Séance du 20 Novembre 1888. La séance s'est passée en appels nominaux nomination du bureau, des questeurs, des com missions permanentes, bref, un tableau de troupe complet. Ces intéressantes opérations n'ont pas duré moins de trois heures, et il s'est trouvé des curieux qui bravement sont restés dans la galerie publique jusqu'à la fin de la séance. Quel attrait puissant les retenait-il là Mystère profond Secret impénétrable La représentation a commencé par un petit intermède sur les élections de Nivelles. M. Woeste a approuvé le rapport de la com mission concluant l'admission de MM. Snoy, Dumont, Henricot et Pastur, mais en faisant des réserves. M. Dumont, dit-il, aurait pu être élu au pre mier tour. Le ballottage constitue une petite in fraction la loi, mais bast Si ce n'est pas nous qui sont les dussèches, c'est nous qui sommes les maîtres, et l'élection doit être validée. L'orateur aurait pu ajouter que grâce cette petite opération frauduleuse, M. Hulin, un des candidats libéraux, a échoué. La majorité adopte les conclusions du rap port, et les députés nivellois prêtent serment. Cette belle cérémonie terminée, la Chambre nomme, par 72 voix, M. De Lantsheere, prési dent, MM. Van Wambeke et Tack, vice-prési dents et MM. de Mérode, De Sadeleer, Snoy et Anspach, secrétaires M. d'Andrimont avait, avant le vote, fait savoir qu'il ne désirait plus être nommé secrétaire. M. De Lantsheere remplace au bureau M. Delcour; ces deux nobles branches s'enlacent et se donnent un baiser. Poète, prends ton luth.... Speech de rigueur du président, puis MM. Lefebvre et de Jonghe d'Ardoy sont nommés questeurs. De leur côté, les journalistes renomment l'unanimité, comme syndics de la tribune de la presse, MM. Auguste Pantens, de Y Etoile lelge, et Louis Hacault, du Courrier de Bruxelles. Dans l'antichambre de la presse, décorée pour la circonstance de festons et d'astragales, les élus sont vivement félicités. Discours, pièces de vers, cachucha générale, fête sardanapalesque. Au milieu des enivrements de ce fixe o'clock, nous apprenons avec une joie que nous essaye rions en vain de dissimuler, que la situation du trésor est excellente. L'exercice 1887 se solde, d'après M.Beernaert, par un boni de 14,315,000 francs, et le boni du budget de 1888 ne sera pas inférieur ce chiffre. Vu cette situation favorable, le ministre pro pose diverses mesures destinées venir en aide l'agriculture et dépose un projet de loi ouvrant un crédit extraordinaire jusqu concurrence de 4 millions. Deux millions et demi seront donnés au dé partement de l'agriculture (routes), et un mil lion et demi au département de l'intérieur j actuellement, en vertu d'une autorisation régu lière de l'Administration, un mandat de con seiller provincial ou communal M. Bara estime que ce ballottage illégal, favorable aux cléricaux naturellement, est une infraction la loi.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2