96. Jeudi, 48e ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 29 Novembre 1888. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIUANEHE. VIKES ACQU1RIT EDRRO. fitjâ?* Tout nouvel abonné d'un an au PROGRÈS recevra gratuitement le journal jus qu'au 1' Janvier prochain. Coiis^iS CoBtismiaial d'Ypres. Séance du 24 Novembre 1888. Sont présents MM. Bossaert, Echevin, lï'ons de Bourgmestre-Président Cornette, Echevin de Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Graver, Gaimant, Vermeulen, Poupart, Verschaeve, Van Daele, Van Eeckhout, Golaert, Conseillers Gorrissen, Secrétaire. La séance publique est ouverte 4 h. 10 m. Communications. Le sieur Lemahieu, locataire du droit de pêche dans l'étang de Dickebusch, demande une réduction du prix de son bail. Renvoyé au Comité secret. Par lettre du 23 Novembre courant, l'Asso ciation agricole de l'arrondissement d'Ypres de mande un subside sur les fonds communaux. La requête porte que cette Association s'est réorganisée depuis quelque temps elle tend se développer encore et s'occupe en ce moment du double projet suivant, d'importance capi- taie a) moyens employer pour préparer la jeunesse de nos campagnes l'étude de la 7i science agricole, base de tout progrès agricole; ri b) extension donner la caisse de dotation 77 en faveur des anciens serviteurs agricoles. On sait en effet que toutes les faveurs gouver nementales sont allées cette année au Grand Concours de Bruxelles. Cette requête sera examinée au cours de la discussion du budget et M. Bossaert ne doute pas que le Conseil n'y fasse bon accueil. (Assentiment). Il émet cependant la crainte que le subside allouer sur la caisse communale ne soit payé la décharge de l'Etat et il recommande au Collège de ne pas perdre de vue ce côté de la question. Bureau de Bienfaisance. Remploi de capitaux. Le Bureau de Bienfaisance demande l'autori sation d'aflecter un achat de rente belge 3 1/2 une somme de 18,000 fr. environ se trouvant en caisse et provenant en partie du rembourse ment d'une créance hypothécaire et en partie d'une vente d'arbres tenue l'hiver dernier. Avis favorable. Budget de la ville pour 1889. La parole est M. Colaert. L'honorable membre expose qu'il a des obser vations présenter au sujet de divers chapitres du budget ayant une certaine corrélation mais en vue d'éviter des redites et de ménager le temps de l'assemblée il préfère grouper ses ob servations et les présenter en une fois dans une discussion générale du budget. Il demande si cela entre dans les usages ou dans les vues du Conseil. Ce qui, dans le budget de la ville, a frappé l'honorable membre, ce sont les sommes consi dérables affectées l'instruction. M. Colaert a fait le relevé de tous les postes ayant trait ce service et il est arrivé au chiffre de fr. 111,000-00 soit au tiers environ des ressources de la ville. 11 y a déduire, il est vrai, les subsides de l'Etat et de la province, ainsi ^fue' les revenus des fondations, soit en tout fr. 48,000 mais il n'en reste pas moins la charge exclusive de la ville une somme de fr. 63,000-00. Ce sont là évidemment des dépenses considé rables, de folles dépenses qu'il faut absolument réduire. Il y a des réductions faire notamment en ce qui concerne certains traitements mais la déci sion prise en comité secret ne permet pas l'ho norable membre de revenir sur cette question en séance publique. Et loin de vouloir restreindre ces dépenses, le Conseil tend plutôt les augmenter. N'a-t-on pas grevé le budget de l'instruction primaire d'une nouvelle charge par l'inscription d'un cré dit pour la création d'un cours d'anglais l'école primaire payante C'est là une dépense que l'on ne peut, justifier. S'il y a un déficit au pensionnat, c est parce que la plupart des élèves y sont admis gratuitement. Dans ces conditions le maintien du pensionnat, est impossible et il ne reste au Conseil qu'à en voter la suppression. C'est ce qui vient d'être fait notamment Gand où le nombre des élèves était tombé 14 ou 15. L'administration communale de Gand n'a pas hésité prendre une mesure radicale pour sauvegarder ses finances celle d'Ypres devrait suivre cet exemple M. Colaert l'y convie. L'honorable membre exprime le vœu qu'il soit tenu compte des observations qui précèdent et il espère que le Collège proposera dans le cours de l'année des réductions sérieuses sur le budget de l'enseignement. des crédits consacrés l'instruction publique. Certes les sacrifices faits par la ville sont consi dérables mais il ne faut pas perdre de vue que le service de l'enseignement est de beaucoup le {ilus important de ceux dont la ville a le souci. 1 n'est donc pas étonnant qu'elle y affecte une partie importante de ses ressources. En le faisant,elle remplit assurément un grand devoir. Certaine école poursuit la mise en pratique de certaine théorie qu'on a résumée dans ces mots l'Etat hors de l'école et aussi la commune. Cette théorie ne saurait recevoir son applica tion en Belgique. L'Etat, la commune ont le devoir de venir en aide aux particuliers dans l'organisation du service de l'instruction et de faciliter, tous les citoyens, l'accès d'un enseignement offrant toutes les garanties désirables. Pour les uns, l'enseignement officiel pour les autres, l'enseignement libre. Le premier, dans l'état actuel de nos mœurs, répond un véritable besoin public et l'on ne saurait, dès lors, faire un grief l'administration communale d'Ypres de le soutenir. D'ailleurs, il y a de l'exagération dans les chiffres que vient de citer M. Colaert. Le cha pitre du budget relatif l'instruction publique s'élève fr. 92,875-00. Nous sommes donc loin des 111,000 fr. dont on vient de parler. Encore faut-il déduire de ce chiffre une somme de fr. 34,864-00 montant des subsides de l'Etat et de la Province. Reste donc pour la caisse communale une dépense de fr. 58,011-00, ce qui, loin de former le tiers du budget de la ville, n'en représente que le sixième. On parle d'économies faire et on a, dans ce but, critiqué certains traitements mais on a dû reconnaître que le taux en avait été fixé eu égard des attri butions plus étendues et des services apprécia bles rendus par les titulaires. Des membres du Conseil ont admis que cer tains traitements peuvent paraître trop élevés, et que, si on devait les fixer nouveau, on y re garderait deux fois avant de s'arrêter* aux chiffres actuels mais ils ont reconnu en même temps que l'on ne saurait porter atteinte des droits acquis. Il faut, d'ailleurs, en thèse générale, que les professeurs soient l'abri du besoin, et qu'ils n'aient pas trop de préoccupations matérielles afin de pouvoir se livrer en toute liberté d esprit leurs fonctions. Le Gouvernement lui-même reconnaît cette nécessité, et il en a tenu compte dans la fixation des traitements des membres du corps en seignant. La ville, aussi, a le devoir de se préoccuper de cette question mais comment pourrait-on lui adresser un reproche de prodigalité ou de gas pillage, puisqu'il est constant que les traitements des professeurs dont la nomination lui appartient sont de beaucoup inférieurs ceux de 1 État Abordant ensuite la question du pensionnat, M. Bossaert s'étonne de ce que son contradicteur n'ait guère trouvé que ce point spécial signaler dans le budget. De tous les articles relatifs l'instruction, c'est le seul qui soit critiqué. La question, dit-il, a été soulevée parfois au Conseil communal qui chaque fois a reconnu la raison d'être du pensionnat. O G ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligue ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr 0-25. Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Uarché aux Herbes. M. I'Echevin Bossaert est d'avis que cette re quête doit être favorablement accueillie par le Conseil. L'Association agricole poursuit incon testablement un but d'intérêt général et il y a d'autant plus de raisons de lui allouer un sub side, qu'elle s'est vu retrancher cette année les subventions que le gouvernement lui accordait antérieurement M. de Stuers, en sa qualité de membre du Comité de l'Association agricole, remercie M. l'Echevin Bossaert des paroles élogieuses qu'il a prononcées l'adresse de cette Association et appuie la demande de subside. M. l'Echevin Bossaert déclare que le Collège tiendra compte de la réserve formulée par M. de Stuers et propose de passer l'ordre du jour. Adhésion. M. Bossaert répond qu'il est loisible chaque membre de présenter ses observations dans la forme et de la manière qui lui conviennent le mieux. M. Colaert remercie M. le Président et aborde immédiatement son sujet. M. Colaert proteste contre ces dépenses exagé rées et critique principalement l'inscription au budget d'un crédit de fr. 1,278-00 destiné cou vrir le déficit du pensionnat. M. Colaert termine en déclarant qu'il bornera là ses observations et qu'avant d'aller plus loin, il attendra les explications du Collège. M. l'Echevin Bossaert répond l'honorable préopinant. 11 ne méconnaît pas l'importance

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1