N° 100. Jeudi, 48e ANNÉE. 13 Décembre 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Tout nouvel abonné d'un an au PROGRÈS recevra gratuitement le journal jus qu'au Janvier prochain. Conseil Communal d'Ypres. Sont présenta MM. Bossaert, Echevin, ff3118 de Bourgmestre, Président; Cornette, Echevin; Chev. de Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Gravet, Gaimant, Poupart, Verschaeve, Van Daele Van EeckhoutColaertConseillers Gorrissen, Secrétaire. Les membres étant en nombre 5 h. 10 m., M. le Président déclare la séance ouverte. Le public est admis dans la salle. Par arrêté royal du 30 Novembre dernier, in séré an Moniteur des 3-4 Décembre courant, cette démission a été acceptée. M. Vanheule a notifié sa démission au Conseil dans une lettre dont il a été donné lecture au Conseil. Ma première pensée, dit M. Bossaert, a été de vous proposer de nous rendre en corps chez M. le Bourgmestre pour lui exprimer au nom du Conseil communal, au nom (le la population tout entière, notre reconnaissance pour les ser vices qu'il a rendus la ville. Je me suis rendu immédiatement chez M. le Bourgmestre pour lui faire part de cette inten tion mais M. Vanheule, très ému, m'a remercié et m'a témoigné le vif désir qu'aucune manifes tation de ce genre n'eût lieu pour la raison qu'une forte émotion pourrait, dans l'état actuel de sa santé, lui être nuisible et avoir des consé quences fâcheuses. Et cela est malheureusement vrai. J'ai songé alors, continue M. Bossaert, une autre manifestation qui, sans présenter pour la santé de M. Vanheule les mêmes inconvénients, serait en quelque sorte l'équivalent de celle dont je vous parlais tantôt et j'ai pensé un ordre du jour voter par le Conseil. C'est ce dernier parti que je me suis arrêté et c'est là la résolution que je vous propose. M. Bossaert fait ensuite l'éloge de M. le Bourgmestre. Membre du Conseil communal depuis 1860, Echevin de 1867 1876, Bourgmestre depuis cette dernière date, M. Vanheule s'est occupé tour tour des divers services communaux. Partout on rencontre les traces de son passage aux affaires. Il a réorganisé et créé en partie l'enseignement créé l'école ménagère et l'ou- vroir pour jeunes filles, conçu et exécuté le nou veau système de distributions des eaux alimen taires, restauré les Halles, construit le Marché Couvert, accru le domaine de la ville en obte nant de l'Etat la cession des terrains militaires, embelli la ville en y créant des j ardins et des squares. En un mot, il n'est pas un service communal dont il ne se soit occupé et qu'il n'ait amélioré ou perfectionné, pas un intérêt de la ville qu'il n'ait sauvegardé et c'est ainsi qu'il a contribué dans une large mesure au relèvement de la cité. Aussi son départ cause-t-il d'universels regrets parmi tous ses administrés. Tous, amis et adversaires politiques, rendent hommage ses brillantes qualités d'administra teur prudent et habile et gardent M. Vanheule un souvenir reconnaissant pour tous les bienfaits dont la ville lui est redevable. Et ce n'est pas la ville d'Ypres seule que M. Vanheule a rendu des services. L'honorable Bourgmestre a fait partie pendant plusieurs an nées du Conseil provincial, du Conseil de per fectionnement de l'enseignement primaire et auj ourd'hui encore il est membre de la Commis sion provinciale des fondations de bourses d'é tudes. En ces diverses qualités, il a rendu la chose publique des services dont le souvenir ne s'effa cera pas. En terminant, M. Bossaert propose au Conseil de faire parvenir M. Vanheule une adresse ou une copie de la délibération de ce jour expri mant les regrets que l'assemblée éprouve de se séparer de lui. Ces deux propositions sont adoptées l'unani mité. La voie ferrée emprunte l'embranchement de la route de Poperinghe vers la route de Furnes. Or la largeur de cet embranchement, dont un deB côtés est d'ailleurs occupé par un trottoir, est absolument insuffisante pour que l'on puisse songer en absorber une partie pour le tramway. Le croisement des véhicules serait rendu im possible et il y aurait là un danger permanent pour la sécurité publique. M. de Stuers préconise l'élargissement de ce bout de route et la cession par la ville la So ciété nationale des chemins de fer vicinaux d'une bande de terrain longeant la dite route. La voie .ferrée pourrait au oesoin être établie sur cette bande. commandations de M. de Stuers ne seront pas perdues de vue. La séance publique est levée 5 1/2 heures. Il y a eu Dimanche des élections législatives en France, dans les Ardennes et dans le Var. Les premières n'ont pas eu de résultat et nécessi teront un ballottage mais les secondes ont eu un résultat définitif et significatif. L'élu a été le général Cluzeret, un des anciens chefs militaires de la Commune. Quand il s'est mis sur les rangs, on lui a contesté sa nationalité de Français, pré tendant qu'il était citoyen américain; cela n'a pas empêché les électeurs du Var de lui donner leurs suffrages. C'est une étrange fantaisie qu'ils ont eue là et qu'on ne s'explique que par ce fait que le nom de Cluzeret était connu. Le réta blissement de l'empire en 1852 n'a pas eu d'au tre et plus sérieuse raison. M. le général Boulanger, qui est la recherche de toutes les occasions ae faire parler de lui, avait également posé sa candidature dans les Arden nes. Il a réuni 86 voix sur 53,172 votants. On commence en avoir assez, de cette candidature omnibus. Des bruits de dislocation ministérielle pro chaine continuent circuler Paris. On dit que les jours du ministère Floquet sont comptés. Il tomberait après le vote des budgets, sur une mo tion de M. Peytral, le ministre du commerce, relative au projet présenté par ce haut fonction naire et tendant faire établir en France l'im pôt sur le revenu. On nomme déjà le personnage qui aurait le plus de chances probables d'être chargé de la composition d'un ministère après la chute du cabinet Floquet. Ce serait l'ancien ministre M. Waldeck-Rousseau. On raconte une anecdote récente qui a fait un certain bruit Paris. L'autre jour, M. le général Ménabréa, ambassadeur d'Italie, demande une audience M. Loblet, le ministre des affaires étrangères de France. Introduit auprès de M. Go- blet, le général débute en ces termes Je viens demander Votre Excellence de bien vouloir me donner des explications sur les armements de la France. Nous avons eu peut-être l'occa sion de dire déjà que M. Goblet passe pour n'être pas bien endurant. C'est l'observation que tout le monde a faite quand il a été question de lui confier le portefeuille des affaires étrangères. Pour toute réponse la singulière apostrophe du général italien, il s'est levé brusquement et lui a dit Il me semble que Votre Excellence se trompe de ministre Elle se figure sans doute parler M. Crispi Le général n'a pas insisté. Les émotions de l'occupation allemande sur la côte de Zanzibar ont commencé se manifes ter. Les dernières nouvelles envoyées de ces régions nous apprennent qu'un chef indigène, nommé Buschère, a cerné avec 4,000 hommes et des canons les Allemands qui se trouvaient LE PROGRÈS vires acqujrit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 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M. le Conseiller de Stuers entretient ensuite le Conseil du tracé de la ligne vicinale Ypres- Furnes aux abords de la ville. M. Bossaert fait remarquer que cette question ne figure pas l'ordre du jour. Le Collège en j est saisi il s'en occupe sérieusement et les re- 1 M. de Stuers répond qu'il n'a eu d'autre but en faisant sa motion que d'appeler l'attention du Collège sur cette question dont l'importance n'échappera personne. Il n'a pas eu l'intention de provoquer un débat ni de faire prendre une décision.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1