L'élection d'Ixelles.
Nouvelles locales.
Bogomayo. Il a même empêché un débarque
ment sur ce point de la marine allemande. Des
renforts vont être envoyés sans aucun doute au
commandant allemand de cette station, et les
hommes de Buschère payeront cher leur équi
pée; mais le lendemain, ce sera recommencer,
et les Allemands ne sont qu'au début des diffi
cultés qui les attendent dans le territoire afri
cain, au centre duquel ils veulent absolument
pénétrer
L'Angleterre en a déjà fait la cruelle expé
rience, et la continue. Dans la dernière séance
de la Chambre des communes, M. Stanhope,
ministre de la guerre, a déclaré que l'honneur
de l'Angleterre exigeait l'envoi d'un nouveau
bataillon Souakim. Et il a ajouté qu'on en en
verrait d'autres ensuite si c'était nécessaire
Comme il est évident que ce sera et que c'est
même déjà nécessaire, ces autres bataillons ne
tarderont pas être expédiés et se faire déci
mer par les indigènes, jusqu'au moment où
l'Angleterre, suivant ses vieilles traditions, aura
réussi remplacer la guerre par la diplomatie
et les munitions de 1er et de plomb par des com
missions en argent ou en livres sterling. C'est
la seule façon de combattre dans laquelle les
Anglais réussissent encore de temps en temps
affirmer leur supériorité.
Or, l'expédition du Soudan a coûté, jusqu'à
présent, l'Angleterre, 125 millions, et ce n'est
Ju'aujourd'hui que l'on songe aller venger les
,000 Anglais qui sont morts inutilement, depuis
trois ans, sur la route de Khartoum.
Les Nouvelles du jour font remarquer que le
gouvernement de la prospérité nationale est la
cause première de l'agitation ouvrière actuelle:
Il ne faut pas se dissimuler que le gouver
nement clérical n'a aucune bonne raison
opposer ceux qui lui reprochent son inertie.
En 1886, il y a eu des promesses formelles,
faites solennellement, dans de grandes cours
plenières tenues dans tous les centres ouvriers.
Qu a-t-on fait depuis?
Rien, absolument rien.
Dans ces conditions les agitateurs ont beau
jeu et, en supposant qu on puisse arrêter tous
ceux qui soufflent le feu, ce qui est difficile pour
ne pas dire impossible, les griefs de nos travail
leurs en subsisteront-ils moins?
Pour un fabricant de mécontents qu'on
mettra pour quelque temps dans l'impossibilité
de nuire, il en surgira dix autres.
Supprimer le mécontentement, couper le
mal dans sa racine, voilà le seul, l'unique moyen
d'en finir une bonne fois.
Nous ne demandons pas la lune, nous
n'exigeons pas de nos gouvernants qu'ils résol
vent la question sociale, comme M" Picard
prétendait trancher la question cléricale, en un
tour de main.
Nous nous bornons au possible en deman
dant qu'on s'occupe sérieusement d'améliorer
le sort des travailleurs, en substituant des actes
aux belles paroles.
Parmi les conclusions de la grande commis
sion du travail, il en est qui auraient dû déjà
être traduites dans la pratique: l'ouvrier ver
rait ainsi qu on soccu
tandis qu'aujourd'hui,
>e sérieusement de lui,
e silence, l inaction du
pouvoir le disposent prêter une oreille favo
rable ceux qui viennent lui dire qu'on ne
cherche qu'à le leurrer par des promesses.
Le correspondant berlinois du Précurseur
releve en ces termes l'assertion de plusieurs
journaux allemands qui prétendent que les sa
laires des ouvriers sont deux et trois fois plus
élevés en Allemagne qu'en Belgique
Nous avons dit bien souvent cette place,
et il importe qu'on le répète sans cesse, que les
salaires ne sont pas relativement plus élevés en
Allemagne qu'en Belgique. Sans doute il serait
souhaiter que l'ouvrier belge pût être, dans
plusieurs industries, beaucoup mieux payé.
Mais nous prétendons, malgré tout ce qui s'im
prime, que l'ouvrier allemand ne reçoit pas
davantage que lui.
La Saxe est, comme la Belgique, un pays
très industriel, et que nous apprend la Cham
bre de commerce de Cheinnitz sur les salaires
qu'en Saxe on paie certains ouvriers des deux
sexes
D'après celte Chambre les tisserands saxons
reçoivent par semaine 6 8 marcs, soit 7 francs
50 10 francs les couturières en certaines
étoffes ont, par semaine, 4 marcs 50 pfennig
les corsetières 6 marcs, les lingères 4 5 marcs.
On signale toute une série d'autres ouvrières qui
n'ont toujours par semaine que 4 marcs;
il en est inémequi ne gagnent que 3 marcs ou
3 francs 75.
Et dans les mêmes journaux qui produisent
ces chiffres désolants, on accuse l'industrie
belge de se montrer sans pitié pour le travail
leur. C'est là qu'est l'injustice.
Ça recommence, après une interruption de
quelques jours: Le Moniteur a publié une nou
velle série d'arrêtés autorisant dix-huit com
munes créer des ressources nouvelles pour
couvrir leurs dépenses.
Toujours la suite de la prospérité nationale
dont les quatorze millions de M. Beernaert sont
l'indéniable preuve I
Le Moniteur d hier ne contenait pas moins
de 80 annulations d'arrêtés de la Députalion
permanente du Conseil provincial du Brabant.
Merci du peu
Il y aura ballottage entre les candidats de
l'Association libérale et les Indépendants.
M. Damiens, qui arrive en tête de la liste in
dépendante, avant M. le député de Borchgrave,
a obtenu 1,030 voix. M. Duchaîne, le plus
avantagé de l'Association, obtient 1,170 voix.
Enfin, M. Eugène Tardieu, le premier de la
liste du Cercle libéral, réunit 586 voix. Il y a
près de 2,000 abstentions.
Dimanche, le ballottage, tous les libéraux
sauront faire leur devoir.
Ste BARBE.
Le corps des Pompiers a fêté, Dimanche der
nier, la Ste Barbe, avec un éclat inaccoutumé. La
journée a commencé 11 heures du matin, par
une revue sur la Grand'Place, en présence du
Collège échevinal et du Conseil communal. A
cette occasion, M. le Capitaine-Commandant a
reçu de la main de M. l'Echevin Bossaert la
croix de vermeil, en récompense de vingt-cinq
ans de services. Après cela Léonard Deceuninck,
vétéran auprès du même corps, a reçu la décora
tion industrielle de première classe. Puis le
Collège, accompagné du Capitaine-Commandant,
a passé en revue les hommes, dont l'allure mili
taire et la bonne tenue ont été l'objet des com
pliments les plus flatteurs. Enfin un petit tour
parles principales rues de la ville, aux sons des
pas-redoublés les plus entraînants, a terminé
cette première partie de la fête.
A midi, concert aux Halles par la musique des
Pompiers. Bonne musique, religieusement écou
tée et bruyamment applaudie. De mémoire
d'homme, l'aîle ouest des Halles n'a contenu
S lus de monde. Un plateau, recueillant les ofl'ran-
es au profit de la caisse de secours pour les
vieux serviteurs du corps, attestait par son abon
dante recette tout l'intérêt, que portent les
différentes classes de la société cette utile
institution.
A deux heures, nouvelle et troisième partie.
Après la fatigue la restauration; après le travail,
la récréation, récréation pour l'esprit, récréa
tion pour le coeur, récréation pour le ventre.
Une table de cent cinquante couverts attendait
dans la Salle de Spectacle les braves auxquels S1®
Barbe s'apprêtait verser généreusement l'hy-
pocras. S'ils étaient leur poste, tudieu
A peine étaient-ils en ordre rangés, que M. le
lieutenantThiebault, s'avançant vers le capitaine
Brunfaut, retraça en excellents termes la car
rière du bien-aimé Commandant et lui annonça
que le corps des Pompiers, voulant reconnaître
les services de son chef et lui témoigner toute
son estime avait, l'unanimité de ses mem-
bres, décidé de lui laisser un souvenir durable
u des bons rapports qui existaient entre tous les
n membres de la famille des Pompiers et leur
digne Commandant.
Iciun coup de sonnettele rideau de la
scène se lève et une magnifique toile reprodui
sant fidèlement les traits du capitaine Brun
faut, œuvre de M. Th. Ceriez, apparaît, portée
fiar deux Pompiers, le tout encadré dans une
uxuriante verdure.
Applaudissements tout rompre. On crie Vive
le Capitaine Vive le Commandant! La musique
entonne la Brabançonne suivie de l'air de Gré-
try où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille.
C'est une joie, un enthousiasme indescriptible.
Trépignements et applaudissements, c'est n'en
pas finir. Enfin le silence se rétablit.
M. Brunfaut, auquel on avait eu le bon esprit
de taire l'ovation qu'on lui ménageait, pâle et
bouleversé, aussi ému que surpris, répond avec
effusion par quelques mots bien sentis partant
du cœur. 11 remercie comme on remercie quand
le cœur déborde.
Remis de cette première émotion, le Capitaine
Brunfaut commande ses hommes l'exercice
la fourchette. U était alors deux heures et demie.
La manœuvre s'exécute avec un ensemble admi
rable. Rien ne rate. Le potage la Crécy, le
bœuf, le rôti, le poulet, la galantine, entourés
de leurs pommes de terre, de leurs carottes, de
leurs haricots, de leur salade et de leur compote
aux pommes font leur évolution en autant de
temps et de mouvements que le comporte la saine
et glorieuse tradition du corps; la bière et le
vin occupent leur place comme il convient
dans un exercice bien ordonné et cette partie
du programme achevée, M. Brunfaut se lève
Sour remercier une nouvelle fois ses camarades
e l'honneur insigne qu'on lui a fait. Il en con
servera, dit-il, un éternel souvenir. Il profite de
l'occasion pour recommander nouveau ses
hommes l'ordre et la discipline. Il leur rappelle
âu'iis n'ont qu'un ennemi, que cet ennemi ils
oivent le combattre sans pitié, le feu. Enfin
après avoir rendu hommage leur dévouement,
leur abnégation, il appelle sur eux la bienveil
lance de l'autorité communale et propose de
boire la santé des Echevins.
M. l'Echevin Bossaert boît la santé de M.
Brunfaut. M. l'Echevin Cornette boît la santé
des vétérans et particulièrement la santé de
leur doyen d'âge, le sieur Wydooghe.
On est au dessert. La tarte reçoit des entailles
en sens divers et bientôt disparaît pour faire
place, au milieu de douces rasades, aux fruits et
aux autres succulences du festin.
On chante, on se divertit, on est heureux,
quand, en manière d'apothéose, la musique en
tourant le portrait du Commandant lance, pour
finir, ses derniers accents joyeux qu'embaument
l'arôme du Moka et les vapeurs du panatellas.
Puis on rechante et l'on dit au revoir la pa
tronne protectrice des Pompiers et source de
tant de bonheur.
Le vatel du jour était M. De Hollander-Har-
teel.
Nos félicitations.
Nous avons signalé dans un de nos derniers
numéros le succès obtenu au Grand Concours
international des Sciences et de l'Industrie par
unde nos concitoyens M.Émile Coffyn, tourneur,
auteur d'une magnifique garniture de cheminée,
ivoire et ébène.
Nous doutons fort, disions-nous alors, qu'il
soit possible de pousser plus loin le fini du tra
vail.
L'opinion publique a, paraît-il, ratifié ce juge
ment.
Depuis lors M. Coffyn a reçu de nombreuses
félicitations et des éloges assurément mérités.
Si nous sommes bien renseigné, l'œuvre de M.
Coffyn, exposée depuis quelques jours la de
vanture de la maison n° 21 de la rue de Lille,
(ancienne maison Mme ve Joye) sera mise en
loterie.
On nous assure que le Collège Échevinal vient
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