L\° 101. Dimanche,
48e ANNÉE.
16 Décembre 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
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Ypres, le 15 Décembre 1888.
L'élection d'ixelles, dans laquelle viennent
en ballottage les candidats de l'Association
libérale avec les cléricaux, qui se sont de nou
veau déguisés sous le masque d indépendants,
est une nouvelle leçon d'honnêteté politique
donnée 1 Hôtel Continental. La décision, prise
par les libéraux modères, de voter unanime
ment pour la liste des progressistes, contraste
singulièrement avec la conduite qui a été tenue
par les intransigeants lors des élections législa
tives de Juin et d'Octobre derniers.
Les conséquences funestes, que l'opinion li
bérale doit éprouver par cette conduite irrégu
lière, sont incalculables et il suffit d'examiner
la quiétude avec laquelle en Octobre on a osé
mettre en avant un candidat purement clérical
pour en apprécier toute la portée, lin bon sens
pratique, une conviction sincèrement libérale
eussent dû arrêter pareilles trahisons. C'est une
tache indélébile, qui ne s'effacera jamais de la
mémoire de tous ceux qui veulent le bonheur
de la Patrie par les principes du libéralisme.
Nous admettons parfaitement qu'une opinion
politique ait des nuances, de même qu'une
armée, qui doit livrer bataille, soit composée
de fantassins et de cavalerie, d'artillerie et de
génie pour combattre les forces reunies de l'en
nemi. Mais ce que jamais personne ne peut
admettre, c'est que la cavalerie charge ses fan
tassins et que l'artillerie bombarde son génie.
Pareille folie est combattue par tous les peuples
de l'univers, parce que dans ces conditions
l'ennemi, si faible qu'il soit, est même de
remporter la victoire.
Cependant c'est cette aberration d'esprit que
nous avons vu pratiquer en 1864 et 1888 par
le soi-disant premier corps politique du pays.
Elle a eu pour conséquence de livrer le libéra
lisme la merci du cléricalisme qui peut nous
écraser légalement, dès qu'il le désire. Nousn'a-
vons d autre raison numérique opposer dans
les deux Chambres que le bon droit et la jus
tice.
Ce n'est pas tout encore, ces mêmes éléments
dissolvants se remuent de plus en plus pour
faire prévaloir cette politique néfaste, que d'au
cuns qualifient de politique de fous furieux.
Apres ces malheureuses défaites auxquelles
nous avons successivement assisté, au lieu de
reformer les forces libérales par l'union, on ne
trouve rien de mieux sans doute pour désu
nir de plus en plus que de faire revivre le
Congrès progressiste, d'où est venu tout le mal.
On convoque de nouveau ces assises de divi
sion tous ceux qui ont déjà participé l'oeuvre
commune. Des Associations libérales, qui re
présentent les forces vives du libéralisme du
Pays, il n'en est point question. Arrière vieilles
perruques donc, vous avez assez vécu l Le libé
ralisme sera désormais dirigé par des hommes
la Don Quichotte, qui feront disparaître le
cléricalisme en un tour de main. Pour cela ils
ont inventé, non la pierre philosophale, mais
une recette infaillible.
Chaque fois qu'il s'agira de lutter, entre clé
ricaux et libéraux tout court, d'une seule
pièce, on désignera ces derniers de doctrinai
res, reactionnaires au point de vue économique
et politique, on les combattra par la plume et
dans les meetings, puis en cas de ballottage on
votera pour les cléricaux. La coupe ne déborde
pas assez, il faut encore sabler le Champagne
au succès des cléricaux et ainsi vive la calotte,
bas les doctrinaires l...
Les dernières nouvelles de la capitale nous
confirment dans nos idees. L'union entre la
ligue et les libéraux qui ont rompuavec l'ancien
Hôtel Continental vient d'aboutir.
Nous n'avons pas voix au chapitre, mais no
tre bon sens provincial nous dit que l union
doit se rétablir. Nous émettons le vœu pour
qu'elle se fasse sur de larges bases pouvant sa
tisfaire tous les libéraux. Ce n'est qu'à cette
condition que nous pourrons espérer la victoire.
X.
Les carottes gouvernementales.
Quand notre glorieux ministère fait étalage de
ses capacités financières et signale avec com
plaisance la situation florissante du trésor, il se
garde bien de nous dire par quelles séries de
cruautés et d'exactions il arrive garnir quel
que peu l'escarcelle publiqueabondamment
saignée d'autre part au profit des curés et des
couvents...
Les petits employés des grandes administra
tions sont exploités sans vergogne; on en réduit
constamment le nombre, quitte surmener
ceux qui restent et on refuse obstinément les
améliorations de position ceux qui y ont les
droits les plus légitimes. De plus, il n'est pas de
petits moyens, voire de plus basses carottes,
auxquels ne descende notre majestueux gouver
nement pour faire suer aux malheureux, dans
des traquenards variés, les quelques sous que
leur laisse le receveur des contributions.
En voici un curieux exemple
Le mois passé, il y a eu des examens pour
l'emploi de facteur des posées. Une centaine
d'aspirants se sont présentés pour obtenir les
vingt places vacantes.
Or, de ces cent candidats, dont quatre-vingts
devaient nécessairement échouer, l'adminis
tration a exigé les pièces que voici
1° Un extrait de l'acte de naissance, sur tim
bre, dont coût 1 fr. 80 centimes
2° Un certificat de moralité sur timbre de
50 centimes et enregistré, dont coût 2 francs
90 centimes
3° Un certificat médical, dont coût 2 francs.
Soit, au total, une somme de 6 fr. 70 centi
mes quisoutiree une centaine de jeunes gens,
forme un job petit magot que l'Etat encaisse
sans scrupules.
Il serait simplement honnête d'exiger les
pièces prémentionnèes des candidats nommés
facteurs, et non des autres.
Faire faire une dépense de près de sept
francs, en pure perte, ceux qui échouent,
c'est une véritable carotte, avec cette circon
stance aggravante qu'elle est tirée des gens
généralement pauvres.
Et c'est grâce ces moyens-là que l'on se
vante de gérer avec habileté les finances de
l'Etat. Chronique
Chercher dans la Réforme ce que pense ce
journal de l'appel fait par l'Associatian tibérale
d'ixelles aux doctrinaires, pour le ballottage
de Dimanche prochain.
Le silence est d'or...
Aussi la Réforme se tait avec un machiavé
lisme remarquable.
C'est beau, la fermeté de caractère et la fran
chise d'opinion poussées ses hauteurs I Le
Mont-Blanc et l'Himalaya superposés.
Le Moniteur de ce jour enregistre 119,451
francs de subside pour les édifices du culte, et
autorise cent quatre-vingt-quatorze conseils
communaux de la province de Brabant et
quarante-trois conseils communaux de la pro
vince de Liège percevoir des centimes addi
tionnels au principal des contributions foncière
et personnelle, ainsi que du droit de patente,
pour couvrir les dépenses communales.
Quelle nouvelle preuve de cette prospérité
communale que nos maîtres et leurs thuriférai
res ne cessent de vanter.
Il est question d'imposer les grains étrangers
l'entrée.
La vérité est que le droit sur les grains, dit
le Courrier de Rruxelles, est le seul moyen
vraiment efficace d'assurer l'agriculture la
protection légitime qu'elle réclame depuis si
longtemps.
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Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16—2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
Ne parle pas, Rose, je t'en supplie,
Ne parle pas, Rose, ne parle pas.
[Idem.)