La loi sur le bétail.
La manifestation de Gand.
Le ballottage d'Ixelles.
La source de ces largesses n'est pas tarie
encore le Moniteur du 12 Décembre s'est
chargé de nous le faire voir I
Un seul arrêté royal alloue au clergé
la modeste somme de CENT SEIZE MILLE
FRANCS, non compris les francs et centimes
qui leur font queue I
Un joli coup de filet
Si la crise agricole s'accentue et augmente,
on n en peut dire autant de la crise cléricale.
Le gouvernement a du moins trouvé le re
mède qui lui convient cette crise là C'est de
faire couler le Pactole du trésor public travers
les biens du clergé Il en reste toujours quel
que chose 1 Quant aux cultivateurs, ils peuvent
attendre, puisque les curés sont contents.
Tout pour le clergé Nos maîtres n'ont pas
dautre souci 1
L'Éducation, journal pédagogique, se plaint
du retard apporté par certaines communes
dans le paiement du traitement des instituteurs.
Nous possédons, dit notre confrère, une
lettre d'un sous-instituteur, père de famille,
qui n'a plus reçu de traitement depuis un an.
Cette exploitation de l'instituteur officiel
par les communesva-l-elle encore durer long
temps r
Le malheureux ne peut cependant attraire
ses maîtres devant les tribunaux comme le
ferait le moindre commerçant pour se faire
payer. Le lendemain il serait jeté sur le pavé.»
Il suffirait d'un mot du ministre de l'instruc
tion publique pour mettre les communes ré
calcitrantes la raison, mais on connaît la
sympathie de M. Devolder pour les instituteurs
officiels.
On vient de fondera Arlon un journal cléri
cal intitulé Le Luxembourg.
Le Bien public dans son numéro d'hier, nous
donne la composition du comité directeur de la
feuille nouvelle. Trois prêtres figurent dans ce
comité, l'abbé Gaspar, curé-doyen d'Arlon,
l'abbé Jacob, doyen de Bertrix et l'abbé Le-
grand, doyen d'Etalle.
Nous voilà loin du temps où les membres du
clergé se fâchaient tout rouge et criaient la
calomnie lorsqu'on leur reprochait de s'occuper
de politique et de journalisme.
Extrait du dernier feuilleton de pétitions de
la Chambre des représentants
Par pétition datée d'Alost, le 6 Juin 1888,
Le sieur De Cock, Alost, demande que la
loi établissant un droit d'entrée sur le bétail
soit rapportée.
Même demande d hôteliers, restaurateurs et
cafetiers d'Anvers, Arlon, Biankenberghe, Bon-
secours. Bouillon, Braine-l'Alleud, Bruges,
Bruxelles, Charleroi, Chatelet, Chatelineau,
Chênée, Courcelles, Dinant, Gand, Gilly,
fleyst-sur-Mer,Jemappes, Lichtervelde, Liège,
Lierre, Malines, Marchin, Ostende, Rance,
Renaix, Roulers, St.-Nicolas, Soignies, Spa,
Tamise, Tournai, Verviers et Ypres, et de lo
calités non dénommées.
On assure au Bien public que l'embarras du
gouvernement en ce qui concerne la nomina
tion du futur président de la Société des Che
mins de fer vicinaux est grand.
Rien ne serait encore définitivement arrêté
au sujet de la succession de M. De Bruyn.
Les cléricaux se sont réunis Gand pour ma
nifester en faveur du Pape-Roi.
L'assemblée était présidée par M. Lambrecht,
èvèque de Gand. Les évêques de Liège et de
Tournai étaient présents.
Le Parlement était représenté par MM. Lara-
mens, Eeman, etc., etc.
L'assemblée a voté un vœu en faveur de
la restauration du pouvoir temporel.
L'impulsion est donnée, et il faut s'attendre
voir ces manifestations imprudentes et anti-
patriotiques se multiplier avec rapidité.
Nos maîtres n'ont décidément rien appris. Us
nauront de repos que lorsqu'ils nous auront
compromis et lorsqu'ils nous auront attiré des
difficultés extérieures.
C'est une victoire.
Voici d'abord les résultats du scrutin:
Electeurs inscrits, 4,400
Votants, 3,186
Bulletins blancs ou nuls, 64
MM. Duchaine, 1,686 voix.
Lacroix, 1,677
Masson, 1,631
Moens, 1,615
Morel, 1,625
Samain, 1,643
Clérico-In dépendants
MM. Damiens, 1,416 voix.
De Borchgrave, 1,403
Zwanepoel, 1,381
Debruyn, 1,386
Gendebien, 1,385
Janssens, 1,383
Au premier tour de scrutin, les candidats de
1 Association avaient réuni une moyenne de
1,139 voix et ceux du Cercle Libéral une
moyenne de 575 voix.
Au ballottage de Dimanche, les candidats de
Association ont obtenu une moyenne de 1,646
voix. Preuve irrécusable que l'immense majo
rité des libéraux du Cercle a loyalement rempli
son devoir en votant pour eux.
Les cléricaux ont fait un effort surhumain.
Au premier tour, leur moyenne n'avait pas dé
passé 1,042 voix. Elle s'est élevée Dimanche
près de 1,400.
Nous dirions volontiers honneur au courage
malheureux s'ils n'avaient, la toute dernière
heure, déshonoré leur défaite par une manœu
vre honteuse.
La veille, dans la soirée, des affiches, qui
semblaient émanées du Cercle Libéralont été
placardées sur les murs publics d'Ixelles, enga
geant les libéraux voter pour les candidats
indépendants. Averti au tout dernier moment,
le Comité du Cercle n'a eu que le temps de désa
vouer cette affiche mensongère par une lettre
de protestation adressée dare dare au comité
de l'Association.
Inutile d'insister sur l'indignité d'une pareille
manœuvre. Le corps électoral en a fait Diman
che une suffisante justice.
Quelle leçon pour MM. Féron et consorts
La ville de Biankenberghe va compléter la
série des mesures hygiéniques qu'elle a déjà
prises en construisant une minque et une église
en rapport avec l augmenlation de sa popula
tion locale et étrangère. La question des égoûts
est tranchée. Les projets et les plans ont reçu
l'approbation de l'administration des ponts et
chaussées, et d'ici peu de temps on commen
cera les travaux, qui seront poussés avec acti
vité, ce qui réjouira les habitués de cette belle
plage qu'inquiétaient les émanations occasion
nées par le manque d'écoulement des eaux
sales.
On médite encore beaucoup d'embellisse
ments pour cette station balnéaire, mais il
fallait songer d'abord l'utile, l'agréable vien
dra après.
En attendant, nos dunes vont se planter et se
peupler et d'une ceinture de verdure vont
émerger au Coq des villas, des cottages, des pa
villons, et les oiseaux chanteurs viendront
égayer les solitudes, où ne se faisait entendre
que la grande voix de la mer.
Nous donnons ci-dessous une nouvelle chan
son d'Antoine Clesse. Le vénéré poète fait en
tendre de mâles accents. Partout dans nos
écoles on devrait apprendre ce chant patrioti
que. C'est nne chose pénible constater que
I éducation de nos enfants ne soit pas plus im
prégnée du sentiment patriotique. On sur
charge les programmes scolaires, on surmène
les jeunes intelligences, mais on oublie trop
de leur inculquer l'amour de la patrie, l'esprit
d'indépendance, lorgueil national, le respect
de la dynastieet de nos institutions.
Nous souhaitons que la grande voix de notre
chansonnier populaire soit entendue. L'heure
est peut-être proche où notre pays aura de
rudes épreuves traverser. Notre Roi nous a
révélé tout récemment ses inquiétudes, il faut
nous préparer pour être forts et unis l'heure
du danger
Union et Patrie.
La séance de la Chambre.
Enorme affluence.
Les tribunes bondées du tout-Bruxelles des
grandes représentations parlementairesune
queue prolongée l'éntrée, la plupart des sièges
occupés la droite étale ses masses imposantes
en face du petit groupe de la gauche, pour
tant au complet, elle aussi, la malheureuse.
C'est que l'on reprend, en seconde lecture, la
discussion du fameux projet de loi Coremans.
C'est encore une fois changé.
On entend d'abord le gouvernement se livrer
des déclarations flamingantes variées.
M. Beernaert est partisan d'étendre les dispo
sitions de la loi aux matières fiscales.
M. Le Jeune fait un discours fort long et fort
obscur, parle énormément des droits de la lan
gue flamande et encore un tout petit peu des
droits de la défense qui lui avaient fourni
jusqu'à présent son thème favori.
Candidats de l Association Libérale.
Quand le Roi, Belgique chérie,
Fait appel tous les enfants,
Honneur au vaillant qui s'écrie
Comme un fils j'aime la Patrie,
Comme un soldat je la défends
A nos beffrois retentissants
Quand grondait la cloche d'alarmes,
Au nom du droit et du bon sens
Nos fiers aïeux prenaient les armes.
Au foyer restaient, priant Dieu,
Les vieillards, les enfants, les femmes
A l'heure sainte de l'adieu
Un baiser unissait les âmes.
Quand le Roi, etc.
Paysan, bourgeois, grand seigneur,
Quittaient château, cité, charrue
Tous osaient prétendre l'honneur
De former la grande recrue.
Le devoir savait les unir.
L'aïeule, chrétienne fidèle,
Ouvrait les deux mains pour bénir
Les preux agenouillés près d'elle.
Quand le Roi, etc.
Nos pères, dont l'effort puissant
Arrêta les aigles Romaines,
Dans un sol trempé de leur sang,
Semaient les libertés humaines
Nos pères, luttant pour leurs droits,
Même au plus fort de la tempête,
Auprès du tocsin des beffrois
Gardaient leur carillon de fête
Quand le Roi, etc.
Soyons dignes de nos aïeux.
Ces nobles géants de l'histoire
Ils apparaissent glorieux
Même trahis par la victoire.
Hauts les cœurs, les bras et les fronts
Nous avons des partis contraires,
Mais, l'appel de nos clairons,
Sous les drapeaux soyons des frères
La terre natale chérie
Partout appelle ses enfants,
Gloire au peuple entier qui s'écrie
Comme un fils j'aime la Patrie,
Comme un soldat je la défends
Mons 1888. Antoine CLESSE.