La question monétaire. Le krach de SVNicolas. Nouvelles locales. Une correspondance de Malines adressée la Flan ire libérale contient, propos de la circulaire sur les Coopératives, une observation caracté ristique C'est exact en tous points. Mais les couvents sont l'objet de la sollicitude particulière des administrations cléricales, tandis que les ouvriers seraient bien naïfs de compter sur la bienveil lance de nos maîtres. Deux poids et deux mesu res, telle est la devise des bons cléricaux. Il y a des mots inoubliables, ineffaçables, typiques, qui caractérisent un parti. Tels sont ceux-ci Qu'ils s'en aillent Nous sommes les maîtres et nous le ferons voir. Et tant d'autres encore qui constituent le pro gramme clérical et dont M. Woeste vient d'aug menter la nomenclature par celui-ci Cest la majorité qu'il appartient de diriger les affaires publiques. La minorité a le droit de contrôleet voilà tout I Le droit des minorités, dont on a fait tant de bruit, voilà quoi on le réduit, la minorité n'a pas même le droit de remontrance. Mais quand la majorité sera devenue unanimité, comme dans certaines assemblées de notre connais sance, que fera-t-on Le qu'ils s'en aillent! pourra être effacé. Combien de temps un pays peut-il supporter un tel régime .Nos maîtres continuent sans se lasser leur œuvre de haine et de rancunes. La destruction de l'enseignement ne ralentit point. C'est au jourd'hui l'école moyenne de Ninove qui se trouve menacée. Nons pouvons nous attendre la voir dispa raître pour les vacances de Pâques, i elle est la volonté du clergé de Ninove. et l'on sait du reste que ce bon M. Devolder n'a rien lui refuser. Le curé commande, et le ministre obéit 1 Les cléricaux d Ixelles, après la raclée qu'ils ont reçu au ballottage de Dimanche dernier, se sont réunis pour celebrer leur victoire mo rale. A cela il n'y a rien dire. Les libéraux en font autant l'occasion. En polémique, on n avoue jamais qu'on a tort; en politique, on ne reconnaît jamais que l'on est vaincu. La pile vient peine dètre administrée, que le parti rossétout en se frottant 1 échine, monte clopin-clopant au Capitole afin de remercier les dieux du triomphemoral qu'il vient de remporter Suivent les variations de rigueur sur les infâmes manœuvres de la dernière heu re. sur le succès frelaté de l'adversaire, etc., etc. On n'en croit pas un mot, et le public pas davantage mais enfin telles sont nos mœurs électorales. Et c'est tellement bête que ça a la chance de durer longtemps encore. Mais en célébrant leur victoire morale, les déconfits d'ixelles ont laissé parler leur cœur. Nous citons le compte-rendu du Journal de Bruxelles J'te crois, camarade de Borchgrave, que l'on connaît sur ce point l'opinion de la majorité noire. Les libéraux ne comptent plus dans le pays il faut les traiter en parias, les écraser. Les capacitaires de droit sont suspects de libé ralisme. Qu'on les tue sans phrases 1 De cette façon, les cléricaux pourront conquérir sans mal ni douleur les Hôtels de Ville qui leur ré sistent encore. Ce sera un scandaleux abus de pouvoir, un acte d escroquerie politique. Mais bast on s'en fustige la paupière dans le parti sacré, et ce ne sont pas les roublards du clérica lisme qui prendront jamais pour devise le vers du vieux Corneille Notre monde commercial s'occupe beaucoup de la question monétaire, laquelle le discours prononcé récemment la Chambre par M. Hans- sensdéputé de Liègea donné un regain d'actualité. La réponse de M. Beernaert n'a sa tisfait personne. Le gouvernement n'a pris au cune mesure pour parer la crise qui nous menace, et chacun sait que les sommes d'argent qu'il prétend avoir mises de côte, dans l'éven tualité de la liquidation, n'atteignent qu'un chiffre dérisoire. Ce n'est pas avec une couple de millions que nous pourrons faire face la perte d'au moins 50,000 millions, qui résultera de l'obligation où nous mettront nos co-con tractants de leur rembourser en or l'excès de notre circulation argent. Le Journal de Bruxelles, qui se pique parfois d'économie politique, mais qui est superficiel en cela comme en toutes choses, a parlé de la liquidation de l'Union latine sur un ton de ba- dinerte qui a produit, dans le monde des affai res, l'impression la plus pénible. 11 paraît, a-t-il dit, qu'il nous rentrera beaucoup trop de pièces de cent sous et que cette surabondance de rondelles d'argent creusera des trous déplo rables dans les caisses de l'Etat. C'est bizarre Ce qui est bizarre, et même quelque chose de plus, c'est de voir le principal organe ministé riel répondre aux observations si judicieuses de M. Hanssens par des concetti que se permet trait peine la Casserole ou le Tirailleur. Il est certain que notre circulation argent grâce la coupable imprévoyance de 1VL Malou, qui a prolongé la frappe outre mesure dépasse considérablement celle des autres pays de l'U nion latine Or, l'argent ayant beaucoup perdu de sa valeur, celle de l'or, au contraire, restant fixe, il se trouve que, pour chaque écu qui nous rentrera en sus de la proportion voulue, nous aurons payer une différence. Par conséquent, plus il nous reviendra de ces rondelles, que le Journal de Bruxelles trouve si précieuses, et plus le Trésor belge sera en perte. Cela n'est pas bizarre et réjouissant, mais mathématique et inquiétant. Nous allons entrer en 1889 et l'Union latine peut être dénoncée en 1890, c'est-à-dire l'an née suivante. Nous sommes la veille de la crise, et tandis que la France et l'Italie ont pris soin de centraliser les écus étrangers pour faci liter l'échange, et que l'Italie se prépare adop ter le mono-métalisme-or, M. Beernaert n'a rien fait du tout. Notre gouvernement espère peut-être que l'on pourra s'en tirer avec de belles phrases et des conférences plus ou moins habiles, mais rien n'est moins démontré. Tous les Etats ont besoin d'argent aujourd'hui, et la France et l'Italie, pour ne parler que de ces ileux puissances, ont trop de sacrifices faire pour leur armement pour renoncer aux mil lions dont la Belgique se trouverait être leur débitrice la liquidation. Avant-hier a eu lieu S'-Nicolas, dans la salle de l'Académie qui sert aussi de salle de spectacle, rassemblée générale des créanciers de la maison Talboom. Ceux-ci sont nombreux. La reunion était présidée par M. De Haes, président du tribunal de commerce et juge délégué au concordat. Cet honorable magistrat a exposé la situation avec une clarté attestant une etude approfondie de cette affaire déplorable. Voici quelle est ce jour la situation de la maison Actif fr. 1,975,407-54; passif 4,433,356-53 déficit 2,457,948-99. Après cet exposé, le conseil de Mme Talboom a pris son tour la parole et a déclaré que sa cliente verserait l'actif une somme de 230,000 fr. avant le 31 Décembre 1889. L'assemblée a décidé que la nomination de trois curateurs serait abandonnée au tribunal de commerce. Le Journal d'Fpres a analysé la circulaire du Denier libéral. Il n'est, pas méchant le Journal, et nous lui savons gré d'avoir reconnu son er reur. Il croyait que tout ce qui touche aux élec tions se fait l'Hôtel-de-Ville. Il est étonné qu'il n'en soit pas ainsi. Si le Journal n'avait pas en beaucoup de choses des idées fausses, il ne pa taugerait pas si souvent. Ainsi il pense aussi que les employés de l'Hôtel-de-Ville sont taxés. C'est une nouvelle erreur et les employés de l'Hôtel-de-Ville font de cela ce qu'ils veulent, comme tout autre. Ypres n'est pas Malines et nous n'avons pas ici de Bourgmestre catholique qui viole la liberté de ses subordonnés dans un but électoral ou autre. Le Journal d'Fpres a confondu Malines avec Ypres. Il s'est trompé d'adresse. Nous apprenons que la musique des Pompiers donnera un Concert en la Grande Salle des Hal les, Mardi, Jour de Noël, midi. Nous apprenons avec plaisir que la section du Willems-Fonds de notre ville donnera une grande fête enfantine le jour de Noël, dans son local. Nous ne pouvons qu'applaudir cette résolu tion. La fête donnée l'année dernière la même époque a laissé de trop bons souvenirs pour ne pas engager nos amis du Willems-Fonds recom mencer. Bravo Société de Gardes Civiques d'Ypres. CIBLE ORDINAIRE. Ligy, Albert, Froidure, Eugène, Bogaert, Alphonse, Boedt, Léon, Masscheleyn, Alphonse, Vanryckelen, Gustave, Joos, Alphonse, 25 25 25 25 25 20 25 25 25 25 20 20 25 20 25 25 25 15 20 25 20 25 20 20 20 15 20 20 20 25 15 25 20 15 25 125 120 110 110 105 100 100 On se demande avec logique comment M. le bourgmestre qui sait si bien user de son influence officielle auprès des employés communaux, n'use point du tout de son influence officieuse auprès d'une autre catégorie de coopératenrs, ceux qui habitent les couvents. M. le bourg mestre s'en prend de pauvres ouvriers dans l'intérêt du commerce malinois et il ne fait pas la moindre démarche auprès de l'archevêque pour obtenir que les religieux de tous les sexes rapportent quelque chose aux commerçants. Le pensionnai du Bruet, le petit et le grand séminaire, etc., font eux-mêmes leur pain, leur bière; ils ont une boucherie et les marchandises qu'ils ne parviennent pas fabriquer, ils les prennent de première main. Ils sont donc dans le même cas que les membres de la Coopérative, avec cette différence que ceux-ci ont infiniment moins de ressources qu'eux. Et les couvents ne se contentent pas de la coopération pour l'alimentation: plusieurs font une terrible concur rence l'industrie malinoise; ainsi tous les travaux de couture des dames catholiques se font dans les couvents, et on cite tel établissement religieux qui exerce l'indus trie du lavage et du blanchissage. i M. de Borghgravi. Votre échec d'aujourd'hui, si hautement honorable, est une véritable victoire. (Bravos.) Vous êtes désormais certains, si vous le voulez, d'arriver la Maison Communale d'ixelles. (Nouveaux bravos.) Pour cela il faut travailler fermement, sans trêve ni merci. Une voix. - Que le gouvernement supprime les capaci- taires de droit, ce sont eux qui nous tuent. M. de Borchgrave. Chacun connaît sur ce point l'o pinion de la majorité législative actuelle, et je crois qu'on peut espérer voir ce vœu se réaliser. (Longs applaudisse ments.) vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Tir du Jeudi, Si Décembre 1888. emprunts communaux. Un arrêté royal au torise 1° le conseil communal de Neuve-Eglise emprunter du bureau de bienfaisance de la loca-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2