N° 8. Dimanche, 49e ANNÉE 257 Janvier 1889, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIKES ACQUHUT El'NDO. Ypres, le 26 Janvier 1889. Il n'y a plus de doute possible sur les tendan ces de ce prétendu parti conservateur. La poli tique dans laquelle il se confine n'a rien de Belge. Bile ne sert qu'à asservir notre Patrie un régime gouvernemental, qui nous est im pose, qui nous vient directement de Rome, seule fin d'arriver la dégénérescence du peuple en vue de préparer ou faciliter la restaura tion du pouvoir temporel des papes. En d'autres termes pour assujettir la société civile la société religieuse, suivant les règles du Syl- labus. Nous pouvons déjà en parler en pleine con naissance de cause, par ce que nous voyons aujourd'hui plus que jamais, que le cléricalisme ne recule devant rien, qu'il avance toujours au fur et mesure qu'il croit que le peuple est préparé et mûr pour recevoir, sans trop crier, des lois qui marquent notre décrépitude politi que. Les gouvernements, soucieux du bien être de la génération présente et venir, sont jaloux d'organiser l'enseignement du peuple sur des bases solides aux fins de pouvoir lutter avanta geusement dans loutes les branches de l'activité humaine avec les autres nations. Nous, qui avons toujours cru aux effets salu taires de l'instruction, nous sommes obligés de subir un régime tout oppose. D'après les principes de la loi de 1884, l'en seignement du peuple n'est plus un devoir de l'Etat. Cette charge, d'où dépend le bien être de la nation, est laissée l'initiative privée. Or, dans notre pays il n'y a qu'une seule corpora tion qui soit suffisamment puissante pour or ganiser l'enseignement. Ce sont les représen tants de la religion catholique qui forment une armée de prêtres. Largement dotés par l'Etat et disposant de richesses immenses, ils sont parvenus établir des écoles sur tous les points du pays. Bien plus, par leur situation privilégiée, par leur force politique, qui ne sont que la conséquence du fanatisme, ils sont parvenus constituer une puissance qui a tout empire sur nosgouvernants. Nous pouvons dire que ce sont eux qui gouvernent notre pays par personnes interposées. Dans ces conditions plus de vertu civique possible, rien pour l'accomplissement du devoir du citoyen. Mais tout pour le fanatisme et tout pour les traîtres leurs devoirs. Il manquait ces principes une consécration légale. Nous l'aurons prochainement. S Le grand pontif civil, le renégat de la reli gion de ses pères, l'homme qui semble s'être donné la mission de dét/uice toutes ^qos vêrtjjg. nationales, M. Woeste? Vient d'exet?uterl ses continuelles menaces en développant la lrè-~ bune de la Chambre dès Représentants té^firo- position de loi tendant récompenser les instituteurs communaux qui, l insligatioa du j prêtre, ont violé leur serment pouf se consa- it> crer un enseignement opposé. **- gp Le Ministre de l'Intérieur, M. Devolder, a déclaré qu'il ne pouvait se rallier la proposi tion, cependant il a accepté la prise en consi dération, c'est-à-dire que le gouvernement se laissera de nouveau faire, vu que la majorité n'a pas besoin des voix du cabinet pour faire passer la loi. L'acte révolutionnaire, anti-patriotique et anti-social pourra ainsi de nouveau s'accomplir. L'honorable M. Bara a bien pu dire qu'il considérait l'idée Woeste comme une excita tion la rébellion contre la loi, tout en s'éton- nant que pareil exemple pût venir du parti conservateur mais ça été peine inutile. Le siège de la droite était fait. Fidèle son origine, la majorité a voté la prise en considération par 59 voix contre 29, malgré un énergique discours de l'honorable Ministre d Etat. Nous pouvons donc nous attendre voir l'op position du cabinet tomber ou no rester que purement personnelle, numérique dès que le projet de loi viendra définitivement devant la Chambre pour être soumis discussion. Le gouvernement disparaîtra devant le cléricalis me et nous verrons une fois de plus que tous les pouvoirs de la nation émanent de MM. les évêques. Cette loi, qui donne une prime la trahison, n'est qu'une elape. Elle sera suivie par d'autres lois révolutionnaires qui font partie du pro gramme des ultramontains. Et lorsque tout sera au désir de nos maîtres, lorsque les libéraux seront conspués pendant leur vie et après leur mort, nous entendrons répéter la Chambre, comme on nous chante aujo^tVdl-hui l'air de la paix scolaire... que la questiori cléricajp^existe plus. §2r X. Donc, il esHîofénavant admis que le cancre hideuxautrement dit le Journal c'Ypres, peut impunément émettre des personnalités, critiquer, vilipender, mordre des gens h ".ora- bles. Il est admis qu'il a, l'adresse de sa- adver saires, le monopole de certains termes, tels que: Grossiers, Vandales, fous furieux relevant* non de la discussion, mais de la médecine, maniaques, ridicules Il peut se permet tre tout cela, il peut attaquer droite et gauche, sans vergogne,-ceux qui lui déplaisent ou qui déplaisent ses maîtres. On lâche le roquet, et tout est dit Alors, quand fatigué, harassé, de ces mé chancetés sans nom, des continuelles morsures riposte, son te ir, tout en restant sur la^ê&nsive, le cancre tombe en pâmoison et s'écriê Yve.J amertume: L'article du Progrès n'est qu'un tissu d'injures notre adresse, ne relevons pas cette longue liste d'outrages Le pauvrY homme I Le public, saint journaln'est pas si sot h^ïf que vous le cfôyez J>ie^. Le public, 1 bien le Progrès c ie re Journal d'] connaît depuis longtemps votre système quer toujours, décrier, potispuer, jusqu'à qu on vous riposte El. ai^momen^de Ad rijiostt quand on vous a mis au pied du mur, prendre par la tangente, laisser de côté les arguments sérieux quon vous a opposés, pour ne citer sournoisement que quelques mots, et vous poser en victime I Ce sont là de grosses malices con- sues de fil blanc. Continuez ce système, Journalnous vous le conseillons; vous faites notre jeu. Retenez, cependant, ce que nous vous avons déjà dit Chou pour chou Le Journal d'Ypres continuera-t-il se meltreà côté de la question propos des traite ments du trésorier des fabriques d'églises?Ne voit-il pas dans son aveugle obstination que plus il se remue pour sortir de l'impasse ou il s'est étourdiment engagé, plus il s'enfonce Nous avons montré dans notre numéro du 20 Janvier avec quelle lucidité M. Delcour et autres s'expriment sur cette question et nous avons admis avec tous les auteurs qui ont traité la matière qu'il peut être dérogé la règle, mais très exceptionnellement. Le Journal d'Ypres raisonne comme si l'exception etçit la règle et mettant un voile épais sur celle-ci, va, il va comme s'il n'y avait que celle-là. Ce n'est cependant pas que la chose ne soit\ claire, aucune ne l'est davantage. Le Journal d Ypres veut-il encore écouter ce que dit une décision ministérielle du 13 Juin 1811 Vous voyez que la date a son impor tance. Cette décision ministérielle porte Le service des trésoriers étant gratuit, Ils ne peu vent exiger de salaire pour ce qu ils reçoivent ou peuvent recevoir par eux-mêmes. Et plus loin: Mais cette gestion gratuite ne uffre-t-elle pas quelqu'exceplion Quand des fabriques ont des ressources con sidérables et multipliées et. que les soins des trésoriers sont presque de tpus les instants, il faut en convenir, il estdifficilë dé-. trouver un homme capable, poussant le dévouement au point d'employer gratuitement Son temps et son labeur, etc. Voilà l'exception. Est-ce briques Leurs ressources 1 yî^ables et si muk pliéeg ên croire, elles trésèkjers sont-i. On n'fi L'e aé LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au. Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes.

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