y Elus grande, quand nous voyons apparaître des ommes de trempe virile et inébranlable dans ieurs convictions, qui savent discerner le vrai du faux et prendre la parole dans des circon stances solennelles pour faire entendre la voix de la raison. N° 12. Dimanche, 49e ANNÉE. 10 Février 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Un aveu. f~\ 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cê'Yprbs pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 La question militaire a été agitée au Reichstag allemand dans la séance du 5 Février. C'est M. Liebknecht, le député socialiste, qui l'a sou levée pour y trouver l'occasion de reprocher au gouvernement les dépenses considérables qui résultent de l'organisation militaire de l'empire allemand. 11 a prononcé un long discours sur cette donnée que les lourds impôts qui écrasent le peuple allemand sont une conséquence néces saire du militarisme. M. Liebknecht avait une autorité spéciale dans le parlement prussien pour soulever cette question et soutenir cette thèse. 11 est incontes table que si une guerre éclate entre l'Allemagne et la France, cette guerre aura pour objet la reprise pour la France de l'Alsace et de la Lor raine. Or, dès le lendemain de 1870, M. Lieb knecht. avait proposé un projet de loi ayant pour objet d'empêcher ces désirs de revanche et ces rêves de reprise des territoires perdus. D'après ce projet de loi, l'Alsace et lq. Lorraine seraient devenues un. Etat indépendant, pour l'organisa tion militaire duquel on aprajt adopté le sys tème de la milice suisse. Le projet de M. Liebkneçjitne fut pas adopté, ce qui n'étonna personne, et M. Liebknecht moins que personne. Et l'orateur se trouve dès lors en situation commode pour soutenir que tout l'argent qu'on a fait donner par les contri buables depuis cette époque pour conserver l'Alsace et la Lorraine a été dépensé en pure perte. L'Allemagne, a demandé l'orateur, en est- elle plus forte Et il a répondu lui-même v Ma foi, non Si l'on n'adopte pas un autre système, si l'on n'applique pas le programme socialiste pour apaiser le mécontentement causé fiar l'état actuel des choses, on amènera la révo- ution sociale. C'est toujours le grand argument qu'on fait valoir en Allemagne quand on veut exercer une action sérieuse sur l'esprit du chancelier de Bismarck. Celui-ci, en eflet, a cru utile autre fois, et encore dans des circonstances, récentes, de se faire du socialisme une armé de guetre contre les puissances rivales de l'Allemagne l'étranger. Cet instrument dont il s'est servi, sans luvoir jamais eu sous sa domination, se v tourne contre lui et il aurait tort d'affecter d'en méconnaître la valeur et l'importance. Nous trouvons dans le discours de M. Lieb knecht un passage très Bérieux que nous croyons devoir relever pour le fixer dans le souvenir de nos lecteurs. Ce passage, le voici Cela est très juste et cela n'a pas été assez souvent constate. Si la première république a été amenée partir en guerre contre l'Europe tout entière, c'est que toutes les monarchies de l'Europe s'étaient coalisées pour l'écraser dès son début. Les guerres de l'Empire n'ont été que la conséquence de cette situation. Ypres, le 9 Février 1889. Lorsque nous voyons pratiquer cette politi que grande envergure de MM. Feron, Picard et C1", lesquels annoncent urbi et orbique la question clencale n'existe plus, qu'elle peut être résolue en un lour de main, nous nous sommes souvent demandé si nous n'avions pas devant nous des compères du cléricalisme En présence des faits qui se sont déroules devant nos yeux, dans ces derniers temps, on n'agirait pas autrement, s il y avait un pacte secret avec l'épiscopat. M. Beernaerl, ancien administra teur de l'Etoile BelgeM. Lejeune, ancien libé ral, sont presemement des ministres cléricaux! Si M. Picard avait été nommé représentant aux élections d Octobre dernier, en lieu et pl; ce de M. Powis, n'aurait-il pas depuis longtemps endosse l'uniforme de ministre Nous pouvons dire que la sincérité dans nos mœurs politiques a disparu chez une certaine classe de citoyens -et qu'elle a fait place la comédie. Mais s'il est triste ot déplorable d'avoir ksi- gnaler cette situation et do voir les caractères s'abaisser ce degré, la satisfaction est d'autSAt C'est ainsi que, devant l'evidence de faits multiples, l'honorable M. Bara-a éjevé la voix de la vérité, de la logiqde, dans Uffe réunion de l'Association libérale de l'arrondissement de., Tournai. Dapres cet homme d'Etat éminent la ques- on militaire loin d'être un embarras pour nos 'îvernants ne sera qu'une uanœuvre pour luvoir mieux satisfaire les injonctions du clé ricalisme. 11 déclare la^ce du pays què la conduite*4u rrainistere de la droite n'est qu'une comédie. Qu'ils s'étendent comme lar^, ronsœn foire pour aveugler fe Oays-ef.J'f cher de voir clair dans la gestion de ses intérêts primordiaux et détourner son attention. Pen dant qu'on se chamaille, eux ne s'endorment pas. Ils absorbent toutes les forces vitales du pays, placent partout leurs créatures et les ac cablent de faveurs. En effet, nous voyons traiter toutes ces ques tions capitales, non dans un intérêt belge, mais uniquement clérical. Les faits les plus évidents, pour les besoins de l'ultramontanisme, sont représentés et exposés sous un côté mensonger. Ainsi on affirme, contrairement l'opinion de tous les militaires, que notre armée est suf fisante pour défendre le pays en rase campagne et de garnir nos forteresses. Que les emplois publics sont donnés en par tage tous les Belges, alors qu'il n'y a que les fanatiques et les rénegats qui reçoivent les faveurs. Que l'enseignement populaire est plus pros père qu'il n'a jamais été, alors que dans la plupart des communes il n'existe plus. Que ce régime a amené la paix scolaire alors que les rares instituteurs officiels sérieux qui existent encore continuent, comme par le passé, être persécutés de toutes les façons. Que la liberté de lire et d'agir en matière politique existe pour tous, alors que le clergé défend de lire un organe libéral sous peine d'excommunication. Que les élections sont libres et le fait des citoyens, alors que ce sont les évéques seuls, qui imposent les candidats et qui pourvoient aux mandats de tous les représentants de la partie flamande du pays. Que le clergé ne s'occupe que de son saint ministère, tandis qu'il est de notoriété que tou tes ses préoccupations sont pour renforcer son influence politique et poursuivre dans leurs intérêts tous les libéraux sincères. v us pourrions citer maints et maints faits encore. C'est inutile. La cause est entendue pour tous les hommes sérieux. Il suffit que nou% disions que tout cela est de U pure corné- oie, tfue le pays a remis ses destifiées entre les mains de comédiens. X. J -jTçffisr Au cours de la séance d.e la Chambre du 5 Février, M. Reynaert, député de Courtrai, a lait un tableau fort éloquent des mœurs de l'ar rondissement qu'il représente. La prison de Courtrai souffre d'une crise d'abondance.» Il y a «pléthore» de prisonniers.. On ne sait plus oit les mettre, et les condamnés deviennent plus po'mbreux tous les anij^ii 18»6, il y a eu 1,265 condamnations r en 1,834 50 p. e. en plus. Et l'encombrement de la prisonest tel qç^f. Keynaqrj, en demande une nouvelle, beaucôbttplus vaste,«sjtif réponde aux Jtesoins dé-ses qpaioa^^gnts. Cest d'un bon I^jwfidtssemçftf ^e^ap'rtrai, en sa qualité ««^arrondissement clérical, est donc une des i ^ontrées les plus malhonnêtes de la Bele^a» LE PROGRÈS VIRES ACQU1RIT KPNIK). ABONNKMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-0q. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10-11-16 2-41 2-53 5-20 - 7-50 8-58. ('omines-Arriientières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45- 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 - 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16—2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. On dit que si l'Allemagne avait la liberté, elle serait troublée comme la France depuis 1789. Mais le manque de tranquillité n'est provoquée en France que par l'Europe monarchique, qui s'est lignée contre ce pays. La Révolution française a d'abord été calme; mais les monarchistes français sont allés l'étranger pour exciter les gouvernements contre leur patrie. Si on n'avait pas attaqué la France, sa situation se serait consolidée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1