49e ANNÉE
17 Mars 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
L'Eau et l'Industrie.
IV. SUITE.
l\° 22. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 16 Mars 1889.
L'événement du jour, c'est la brochure qui
vient de paraître au sujet du projet de loi sur
le recrutement de l'armee, annoncée par le
Comte d'Oultremont la Chambre des repré
sentants.
Ce projet a pour auteurs MM. le Comte
Vander Burch, ancien major d'artillerie, J.
Terlinden, ancien major du corps d'Ltat-major,
sénateurs; le lieutenant général d'artillerie
Jacqmaert, ancien command' en chef de l'ecole
militaire et le Comte Adrien d Oullremont, an
cien lieutenant de cavalerie, commandant la
garde civique cheval Bruxelles, représen
tants.
Tous les journaux, chacun son point de vue,
traitent cette question militaire qui a une im
portance majeure pour tous les citoyens sans
distinction de classe et la conservation de notre
indépendance nationale.
Cet appel la nation, qui devrait être ana
lysé sous le côté patriotique, est loin de rece
voir partout un accueil favorable.
Si nous pouvons juger par l'opinion émise
dans les journaux, ce projet est destine ren
contrer la plus vive opposition au sein de la
droite. On dirait qu'il y a produit un véritable
affolement. Plusieurs organes de la majorité se
sont même gardé de faire connaître le projet
dans ses dispositions. Ils savent par avance que
leurs lecteurs bénévoles ne réclameront pas,
vu qu'ils s'inclinent devant les ordres des maî
tres, comme les moutons de Panurge.
Cependant, si le projet abolit d'une part le
remplacement pour établir le service personnel
et obligatoire, il a soin d'autre part de faire
aux membres du clergé une situation toute
privilégiée par son article 16 9, portant:
que les étudiants en théologie, les jeunes gens
qui se destinent au clergé sécul er, aux or-
ares religieux et la prêtrise .remplissent
leurs devoirs militaires au moyen de l'en-
gagement conditionnel, cest-à-dire qu'ils
seront incorporés comme hospitaliers, infir-
miers, brancardiers ou aumôniers en temps
de guerre. De plus que les séminaristes, étu-
diants en théologie, etc. recevront leur in-
struction militaire pendant le terme de leur
engagement conditionnel, dans un hôpital
militaire Malines,à Gand, Bruges, Tour-
nai, Namur et Louvain, leur choix,
donc dans un des six séminaires existant où ils
seront logés, mais non la caserne ét sans être
astreints devoir porter l'uniforme de soldat.
Avec la meilleure volonté du monde, on ne
fiouvait pas se montrer plus condescendant
'égard d une corporation qui tient, il est vrai,
dans les mains le mandai de la majorité parle
mentaire, mais laquelle en définitive est obli
gée, malgré des privilèges, se soumettre la
loi et remplir certaines obligations l'égard
de la patrie.
A notre avis ce projet de loi nous réserve
bien des surprises.
Déjà il a reçu l'approbation de quatre lieute
nants-généraux en activité de service, qui
occupent les grands commandements militaires,
MM. Brialmont, Baron Vander Smissen, Baron
Ferdinand Joli y et Nicaise. Tous jouissent d'une
grande réputation l'étranger.
Les journaux libéraux pour la quasi-unani
mité sont également favorables au projet.
Cependant rien, présentement, n'est moins
assuré que l'adoption de cette loi de recrute
ment en faveur de laquelle les plus hautes in
fluences seront mises enjeu.
A notre humble avis tout dépend de l'attitude
de nos maîtres, MM. les évèques.
Si ceux-ci sont favorables aux idées de nos
indépendants de Bruxelles, la loi passera com
me une lettre la poste. Si au contraire ils sont
hostiles, celte réorganisation en herbe tombera
avec la lourdeur d'un monolithe en entraînant
dans sa chute le grand ministre Beernaerl avec
son général Pontus, qui nous a donné la réserve
nationale sur le papier avec toutes ses iniquités.
Maintenant devant Quelle Chambre le projet
sera-t-il présenté? Sera-ce devant la Chambre
des représentants ou devant le Sénat?
Ici encore tout dépend de la position que
prendront MM. lesevêques. Favorables, l'ordre
naturel demande la présentation devant la
Chambre. Hostiles et en vué d'influencer les
représentants, le projet pourrait parfaitement
être déposé au Sénat.
Ne préjugeons rien, mais attendons la comé
die qui va bientôt se dérouler sous nos yeux.
A tout homme indépendant, ce projet servira
d'utiles enseignements et nous verrons une fois
de plus, que nos représentants ne sont patriotes
que lorsqu'on veut bien le leur permettre et
qu'ils doivent danser comme des pantins, selon
que l'on fait mouvoir les ficelles Malines.
X.
Après avoir fait voir quelles sont les ressources
que possède la villetant en eaux super
ficielles amenées par les étangs et par le bassin
hydrographique de l'Yperlée et qu'il évalue 12
ou 13 millions de mètres cubes, en année sèche,
(p. 114),qu'en eaux souterraines libres qu'il sup
pose abondantes, mais dont il se garde et avec
infiniment de raison de déterminer la quantité,
même approximativement, M. Annoot examine
les différents moyens d'augmenter encore le vo
lume disponible ou plutôt de mettre la dispo
sition des habitants un volume supérieur
celui existant et sans lequel l'industrie est im
possible Ypres, dit-il.
L'industrie pour l'auteur de VEau et de l'In
dustrie est une de ses grandes préoccupations
et c'est peut-être ce qui a inspiré son étude.
On ne peut que rendre hommage ses bonnes
intentions et le remercier de ses généreux efforts.
Mais est-il vrai que l'industrie soit actuellement
impossible Ypres faute d'eau, et l'expérience
prouve-t-elle bien clairement que les habitants
ne sont pas même sûrs d'avoir de l'eau pour les
usages domestiques, en temps de sécheresse pro
longée, comme l'affirme l'auteur (p. 117.)
Il y a ici une double question.
Nous l'avons en grande partie traitée sous la
première de ses faces nous allons tâcher de
l'aborder sous la seconde.
Et d'abord, les tentatives malheureuses, faites
jusqu'à ce jour, pour implanter l'industrie en
notre ville, ont-elles échoué faute d'eau Pour
rait-on soutenir que c'est faute d'eau que le
tissage mécanique YYproise cité par M.
Annoot, a dû cesser Est-ce faute d'eau que la
nouvelle meunerie vapeur, hors la porte de
Bailleul, a fermé ses portes
Les craintes exprimées au sujet du manque
d'eau pour la consommation, par suite de l'éta
blissement de machines vapeur, si elles avaient
quelque fondement avant le fonctionnement
de la nouvelle distribution d'eau, doivent forcé
ment être écartées dans l'état actuel. Qu'importe
qu'une usine ait besoin de 1,000 hectolitres d'eau
par jour pour la condensation de la vapeur, puis
que ces eaux, en tant qu'eaux industrielles peu
vent être restituées au réservoir commun et être
utilisées de nouveau.
Est-ce par suite de manque d'eau que l'indus
trie dentellière est dans le marasme? Et l'indus
trie linière et les tissages mécaniqueset les
distilleries, et les tanneries, tout cela a-t-il péri
clité ou disparu faute d'eau Est-ce encore
faute d'eau que nos fours chaux se sont
éteints Et nos fabriques de poterie
Nous ne le pensons pas ni M. Annoot non plus,
et nous sommes de son avis quand il explique
comme suit la décadence de notre industrie lo
cale depuis 30 ou 40 ans
Les restrictions introduites dans le régime
douanier de nos voisiue, modifications ap-
n portées nos lois fiscales, les changements sur-
a venus dans les habitudes de la consommation,
a les caprices de là mode, le déplacement de
a certaines relations commerciales, suite inévi-
a table de la création des chemins de fer, et par-
a dessus tout, le fait que beaucoup d'industries,
a se traînant dans l'ornière de la routine, n'ont
a pas suivi les progrès de l'industrie moderne
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Houthem, 5-30 8-20 11-16 - 5-20 - 7-50.
Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10— 11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
('omines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58
Roulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
l.angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
8-14.
Oourlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
