49e ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. L'Eau et l'Industrie. Ve SUITE. l\° 23. Jeudi, 21 Mars 1889. 6 FRANCS PAR AN. 1 PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EOKDO. Ypres, le 20 Mars 1889. M. Annoot ne s'est pas seulement occupé de la quantité do nos eaux et de leur qualité, mais il s'est longuement étendu sur les différents sys tèmes et sur ce qu'il y aurait faire pour amélio rer le nôtre. Nous ne pouvons suivre l'auteur pas pas dans les multiples combinaisons qu'il propose en vue de ce résultat. L'examen approfondi des savantes et laborieuses recherches auxquelles il a s'est livré nous entraînerait trop Loin tout ce que nous pouvons faire c'est de nous efforcer de résumer brièvement les différents systèmes qu'il met en avant et d'en apprécier avec la même concision le côté fort ou le côté faible. Si nous parvenons jeter de cette façon quelque jour sur cette question, peut-être plus simple qu'on ne pense, nous aurons au moins fait quelque chose. Disons tout d'abord que,quel que soit le genre de distribution qu'examine M. Annoot, sa base fixe, invariable, est 100 litres d'eau par jour et par tête, et tout son raisonnement roule là-dessus. Cependant ce n'est pas sur cette base qu'a été établie la nouvelle distribution. Lorsque M. Heyninx a élaboré son projet de distribution (d'eaux potables et non industrielles, ne l'ou- bliohs pas), il a proposé une ration de 70 litres. Ce chiffre de 70 litres n'est pas pris au hasard il est le fruit d'études faites sur ce qui se passe dans d'autres villes l'architecte-ingénieur a procédé par comparaison et il a en même temps soigneusement annoté les besoins de la consom mation locale au bout de ce travail, il s'est arrêté la ration quotidienne de 70 litres par habitant. Donc pour procéder une appréciation critique, vraiment impartiale de notre système d'eau, le point de départ doit être non 100 litres, mais 70 litres. Ceci est très important quand il s'agit de calculer les pertes de charge occasionnées par le mou vement de l'eau dans les tuyaux, comme le démontre d'ailleurs très bien M. Annoot (pp. 138-139). Peut-être l'auteur nous répondra-t-il que ces 100 litres il les trouve dans le rapport de M. Ver- straeten. Mais nous l'avons déjà dit, les chiffres de M. Verstraeten comme tout son rapport, du reste, sont des données vagues qui ne reposent sur aucune observation locale, nous intéressant, nous, directement. On ne saurait d'ailleurs con tester que M. Heyninx ne fût infiniment mieux placé pour juger de la situation et des besoins de la ville que M. Verstraeten qui n'a fait ici que des apparitions rares et de courte durée. M. Verstraeten a fixé ce chiffre comme il aurait pu en fixer un autre. Ce chiffre est si variable Les villes où la consommation est de 150 litres, de 200 litres et plus ne sont pas rares mais elles ne sont pas rares non plus celles où ces chiffres ne sont pas atteints. Si demain on consultait un troisième ingénieur, il donnerait une évaluation de troisième genre, parce qu'en tout cela, il n'y a rien de stable ni d'invariable et si ce troisième ingénieur, tout en invoquant ft®s raisons plus ou moins fondées, prétendait qu'il faut Ypres 150 litres par habitant et par jour, rien ne lui serait plus aisé que de démontrer qu'avec nos tuyaux actuels la perte de charge y est telle que la pres sion est insuffisante pour chasser l'eau dans les hauts quartiers de la ville, et que par conséquent la distribution est mauvaise et qu'il ne reste qu'à tout recommencer. Nous disons donc, et pour s'en convaincre il n'y a qu'à lire les ouvrages qui traitent de la ma tière, que la fixation priori de la consomma tion d'une ville est chose extrêmement délicate elle varie l'infini parce qu'elle dépend d'une foule de circonstances. Certaines villes disposant de 100 litres se voient obligées d'en augmenter le volume d'autres sont très satisfaites de 40 ou 60 litres. C'est ainsi, comme dit M de Freycinet, dans ses Principes de Vassainissement des villes que la consommation varie surtout avec la superfi- cie de la ville, ou ce qu'on nomme la densité moyenne de la population dans les villes où la population est clairsemée et où par con- séquent les surfaces entretenir (rues, parcs, x squares, etc.) sont très étendues par rapport x au nombre des habitants, la consommation d'eau est beaucoup plus considérable que dans n les villes où la population est contenue dans x des espaces resserrés. Est-ce dire que nous rejetions d'une manière absolue le chitîre de 100 litres que M. Annoot introduit partout dans ses calculs Nullement et nous admettons volontiers que les 70 litres de M. Heyninx sont un minimum qu'il faudrait tâcher de renforcer mais là n'est pas la ques tion, ce que nous. fenons faire ressortir c'est que quand on étucLj un projet il faut se mettre pour le juger, le louer ou le critiquer, non un point de vue abstrait mais au point de vue où j^est placé et maintenu son auteur. Ceci dit voyons ce que préconise M. Annoot pour améliorer notre système d'eau. Pour amé liorer, il faut selon lui augmenter le volume d'eau disponible et augmenter la pression. Ce double but il l'atteint complètement, dans son opinion, en reliant l'étang de Zillebeke la ca nalisation en ville. C'est ici,nousdirons. la grande thèse de l'auteur de l'Eau et l'Industrie. Re lier l'étang de Zillebeke la distribution actuel le, c'est le couronnement de l'œuvre, après cela on peut être tranquille. Là est le salut, en dehors de cela il n'y a plus que disette craindre, mau vaise eau et tout ce que peut donner une distri bution incomplète et défectueuse. Nous avons démontré précédemment que, eu égard aux nécessités actuelles et même en comp tant sur une extension du réseau deB conduites, la réserve de l'étang de Dickebusch était capable d'alimenter la ville même en année sèche, jus que vers mi-Décembre il est donc inutile de suivre M. Annoot quand il nous montre la ré serve d'alimentation que nous fourniraient les deux étangs, même non dévasés, et nous con cédons nécessairement que deux étangs donne raient plus d'eau qu'un seul. Mais ce qui refroidit considérablement notre enthousiasme l'endroit de ce système en apparence si simple, c'est que s'il nous donne la quantité il nous frus tre pour la qualité. Nous l'avons déjà fait voir les analyses que nous avons rapportées de M. Swartz, dont la compétence est indiscutable, le prouvent surabondamment. D'ailleurs, part ces analyses qui sont déjà par elles-mêmes probantes, ne voyons-nous pas les hygiénistes et les spécialistes s'occupant de distribution d'eaux potables, rechercher de pré férence les eaux qui se trouvent loin de tout voisinage, celui-ci ne pouvant avoir d'autre effet que de les souiller en y déversant, soit par leurs communications ciel ouvert,soitpardes égoûts, soit par simple infiltration, les impuretés dont les agglomérations d'habitants sont la source in consciente, mais inévitable. Et c'est là une con sidération qui a jusqu'ici été trop négligée, selon nous, mais dont l'importance ne saurait être mise en doute. Qui ignore que l'eau constitnele véhicule par excellence des différents germes de maladies dont le choléra et la fièvre typhoïde sont les re présentants les plus perfides Déjà les anciens, dont l'esprit d'observation devait suppléer l'imperfection de la science, suivaient avec une attention soutenue les progrès, des épidémies et bien souvent ils croyaient êh trouver l'explica tion dans la direction des cours d'eau. C'est que sans savoir au juste ce que c'était que cette influ ence de l'eauj ils en avaient l'intuition et l'expé rience faisait leresfe Or. si nous poussons plus avant dans cet ordre d'idée?, nous voyons l'étang de Dickebusch, isolé, loin dé toute agglomération le village en est une grande" distance et, en aval de l'étang. LE PROG ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1