Conseil communal d'Ypres.
s f
Séance du 16 Mars 1889.
Comm unicalions
de sorte que les eaux ne sauraient en être con
taminées d'aucune façon. Pour Zillebeke, au
contraire, le bassin et le village ne fout qu'un;
en hiver surtout, les eaux baignent le seuil
de certaines maisons de plus, le village est en-
amont, de sorte que l'étang peut être considéré
comme l'égout collecteur et le réservoir des pro
duits altérés, souillés, de cette agglomération.
Nous avons déjà constaté quelle était la compo
sition chimique de ces eaux et nous avons été
amené faire ce propos quelques réflexions
qu'il est inutile de répéter. Nous voici en pré
sence d'autres considérations tirées de la situa
tion topographique des étangs on ne saurait en
nier la valeur et nous disons plus, pour ne rien
laisser au dieu du hasard, elles seraient suffisan
tes, elles seides, qui serre les choses de près,
pour fixer définitivement le choix entre les deux
sources d'alimentation mais il y aura plus et
comme nous le verrons plus loin, si déjà les ar-
-guments militent abondants en faveur de Dicke
busch, les eaux de Zillebeke sont encore enta
chées d'un vice rédhibitoire qui doit les exclure
tout jamais de toute canalisation au moyen de
conduites fermées.
D'ailleurs en examinant attentivement les di
verses combinaisons qui ont été mises en avant
par les auteurs de ce projet, l'alimentation par
Zillebeke, nous lisons entre les lignes qu'ils n'ont
jamais eu tous leurs apaisements au sujet de la
qualité de ces eaux. C'est ainsi que les proposi
tions de MM. les ingénieurs Andries, Boudin et
Verstraeten, si complaisamment invoquées par
M. Annoot, n'avaient pas pour objet d'approvi
sionner la ville par les eaux de Zillebeke unique
ment, mais complétaient ce système par le
creusement d'une galerie de drainage de plu
sieurs centaines de mètres de longueur, et cela
pour améliorer la qualité des eauxcomme le dit
lui-même M. Annoot (p. 127.)
A nos yeux le raccordement de Zillebeke ne
constitue pas une solution irréprochable c'est
peut-être un palliatif, rien de plus. Ce qui met
si fort l'étang de Zillebeke dans les bonnes grâ
ces de M. Annoot, c'est qu'il est de nature
parer aux inconvénients d'un chômage en cas
d'accident la conduite de Dickebusch. Nous
lisons en effet, p. 123 En outre, les eaux de
n chacun des étangs pourraient être versées dans
la canalisation tout entière et alimenter toute
la ville; ce qui, point capital, écarte le danger
actuel d'un accident la conduite de Dicke-
busch, accident qui aujourd'hui aurait pour
effet de priver d'eau les habitants pendant un
temps plus au moins long. b
Certes la prudence est une bonne chose et,
comme dit le proverbe, deux précautions valent
mieux qu'une. Mais trop de prudence ne faut.
Nous ne nions pas que ce ne soit là un avantage,
mais est-il si grand? .N'exagérons rien,pas même
les inconvénients d'une rupture une conduite
de Dickebusçh. La ville possède, en magasin,
des conduites de rechange un tuyau de rechan
ge est vite placé-r< iky a aussi, poux? embrasser
extérieurement les conduites, des manchons qui
rapidement posps, ajustés et rassemblés au
moyen de boulOfié, et serrés par l'interposition
d'étoupes graissées qui font lut, permettent de
boucher en un temps très court et sans interrom
pre le service, toute crevasse qui se produirait,
même dans la conduite principale. Le travail de
remplacement définitif du tuyau endommagé,
ce cas, peut se-faire la nuit suivante, de telle
soiffe que" cbt accidents yave etl apparence et
contre lequel on fcroit devoir se prémunir par des
moyens suprem
blic s'en soit pef
11 serait donc dil
point capital l'é'
est-^conjuré sans que le pu-
douté.
file de considérer comme un
erxfiûalitê d'Uu' accroc la
conduite de Dickebusch et, tout coçapte fait,..-
nous préférons infiniment nous rallier au second
avis de MAnnoot, quand un peu plus loin il
écrit, p. 147 Dans l'éventualité dont nous par-
Ions, l'inconvénient serait tout momentané,
b car le chômage du service de l'étang de Dic-
kebusch ne durerait jamais qu'un jour ou deux
n ou plutôt que quelques heures, c'est-à-dire le
temps nécessaire pour remettre en état la con-
duite de cet étang.
N'est-ce pas reconnaître indirectement que
l'éventualité d'une rupture de tuyau, d'abord
tant redoutée, n'est pas cepoint capital, ce danger
épouvantable contre lequel il faille tout prix
dresser toutes les batteries d'une distribution
supplémentaire (A continuer).
Sont présents MM. Bossaert, Echevin, ff°ns
de Bourgmestre, Président Cornette, Eche
vin Brunfaut, Beaucourt, Gravet, Gaimant,
Poupart, Verschaeve, Van Daele, Van Eeckhout,
Colaert, Conseillers Gornssen, Secrétaire.
Les membres étant en nombre 5 h. 10 m.,
M. le Président déclare la séance ouverte.
Le public est admis dans la salle.
I. Projet de règlement sur l'attelage des chiens.
M. le Président donne lecture d'une lettre par
laquelle M. Gravet saisit le Conseil d'un projet
de règlement sur l'attelage des chiens. Depuis
longtemps, écrit l'honorable membre, des abus
scandaleux se commettent au détriment de cet
r> animal intéressant et cher la plupart d'entre
nous. Il ne se passe, en effet, pas de semaines
sans que nous assistions l'un ou l'autre de
ces tristes spectacles, sans voir des chiens trai-
nant des charges au-dessus de leurs forces et
succombant sous le poids du fardeau. Déjà
n d'autres communes se sont émues de cet état
de choses et ont pris des mesures en vue de
prévenir et de réprimer les abus qui se prati-
n quent cet égard sur leur territoire. La ville
b de Bruxelles notamment, si nos renseignements
sont exacts, vient de voter un règlement sur
l'attelage des chiens.
Nous croyons, conclut M. Gravet, être l'or-
gane d'un grand nombre de nos concitoyens
B en appelant sur cet état de choses la sérieuse
n attention de l'Administration communale et
nous ne doutons nullement qu'après examen
elle ne donne son entière approbation au pro-
jet de règlement que nous avons l'honneur de
m lui soumettre.
M. le Président donne ensuite lecture de
l'avant projet formulé par M. Gravet. Le Collège,
ajoute-t-il, examinera attentivement cette inté
ressante question et après s'être enquis de ce
qui s'est fait, dans ces derniers temps, dans
d'auti'es villes, il aura l'honneur de soumettre
au Conseil un projet de règlement. Adhé
sion.
II Chemin de fer vicinal d'Ypres vers Neuve-Eglise
(frontière.)
M. le Président fait connaître que le Collège a
reçu récemment, de la Société Nationale des
chemins de fer vicinaux, une communication
relative la construction d'une ligne ferrée
voie étroite, entre Ypres et Neuve-Eglise.
La ville a été assez peu occupée de cette ques
tion, dit M. le Président. Il semble qu'on a voulu
la tenir l'écart et que tout s'est arrangé entre
les communes et la Société Nationale La ville
n'a été saisie officiellement que lorsque tout a
été conclu. Il semble cependant que c'est par
Ypres qu'on aurait dû commencer.
La première communication relative un che
min de fer entre Ypres et la frontière française,
qui ait été faite M. le Bourgmestre, émane
de M. Victoor, bourgmestre de Messines. C'est
d'ailleurs une lettre purement officieuse. Elle
porte la date du 11 Février 1888.
L'honorable Bourgmestre de Messines disait
Les communes situées le long de la chaussée
de la ville d'YTpres celle d'Armentières ont
n envoyé dans le courant de l'année 1887 une
demande la Société Nationale des chemins de
fer vicinaux, tendante obtenir la construc-,
tion d'une voie ferrée entre ces deux villes.
n Divers projets ont été élaborés mais sans
qu'aucune décision ait été prise.
M. Victoor demandait son collègue d'Ypres
s'il ne jugerait pas utile de réunir les Bourgmes
tres des communes intéressées afin de s'entendre
sur la marche suivre pour arriver la réalisa
tion du pi'ojet dont s'agit.
Sur quoi délibérant, en sa séance du 18 du
même mois, le Collège émit l'avis qu'avant de
provoquer cette réunion, il y avait lieu d'exami
ner la question du tracé. La ligne passerait-elle
par Messines ou par Neuve-Église L'état de la
question ne permettait pas de prendre une réso
lution ce monxent là.
Plus de dix mois après, le 29 Décembre, sans
que dans l'intei'valle nous eussions été consultés,
sans même qu'aucune autre communication nous
eût été adressée, nous reçûmes du Conseil d'ad
ministration de la Société Nationale une délibé
ration toute faite, soumetti'e au Conseil com
munal, contenant entr'autres ce qui suit
Le Conseil communal d'Ypres, considérant
qu'il résulte des renseignements fournis, sa
demandepar la Société Nationale des chemins
de fer vicinaux que la ligxxe d'Ypres Neuve-
Eglise Warnêton exigera pour sa construc-
tion et l'acquisition du matériel d'exploitation
un capital qui est évalué une somme de fr.
n 988,000-00
n Décide que la ville interviendra jusqu'à
concurrence d'une somme de fr. 102,000-00
dans la formation du capital nécessaire la
construction et l'acquisition du matériel d'ex-
ploitation du chemin de fer vicinal d'Ypres
n Neuve-Eglise Warnêton
Qu'elle se libérera au moyen d'annuités
n concurrence d'une somme de fr. 3570.
La lettre d'envoi de ce document porte que
le gouvernement français s'est déclaré disposé
accorder la Société des chemins de fer éco
nomiques du Nord la section comprise entre
Neuve-Eglise (frontière) et Armentières.
Elle donne aussi la répartition du capital de
fr. 494,000-00 représenter par la garantie d'une
annuité de fr. 17,290-00 (l'autre moitié du capital
de fr. 988,000-00 étant garantie par l'Etat et la
la Province, chacun jusqu'à concurrence d'un
quart).
CAPITAL. ANNUITÉ.
Ypres 102,000 3570
Dickebusch, 14,000 490
Voormezeele, 65,000 2275
Kemmel, 51,000 1785
Dranoutre, 15,000 525
Wulverghem, 18,000 630
Neuve-Eglise, 73,000 2555
Wytschaete, 82,000 2870
Messines, 30,000 1050
Warnêton, 44,000 1590
Par sa lettre du 8 Janvier 1889, adressée la
Société Nationale, le Collège fit observer que
l'administration communale était, jusqu'à ce
jour, restée complètement étrangère aux négo
ciations relatives la construction de la ligne
pi'ojetée et qu'elle n'avait reçu aucune com
munication des études faites cette fin.
Cette lettre se termine ainsi
v Avant de saisir le Conseil de cette importante
n question, nous vous prions de bien vouloir
n nous faire parvenir tous renseignements qui
j) seraient de nature nous éclairer sur les
7> chances d'avenir de cette nouvelle voie de
77 communication.
La Société répondit le 22 du même mois par
l'envoi d'une notice dont voici la teneur
Chemirt de fer vicinal d'Ypres Neuve-Église
(Frontière) avec embranchement vers Warnêton.
La ligne, construite section de lm00 prend
son origine la station de l'Etat Ypres, point
de jonction avec la ligne de Furnes-Ypres
traverse niveau les voies des Chemins de fer
vers Roulers et Comines, passe le Canal de la
Lys l'Yperlée, suit la route de Bailleul jus
qu'à proximité de l'Etang de Dickebusch
prend gauche la route vicinale vers Voorme
zeele et atteint, au moyen d'une légère coupure,
la route de l'Etat vers Neuve-Eglise.
La. ligne principale suit cette route en passant
proximité des agglomérations de Voormezeele,
Kemmel et Wulverghem et contourne celle de
Neuve-Eglise, pour aboutir la frontière fran
çaise, au hameau du Séau