L'embranchement quitte la ligne principale
au hameau dit Groote-Vuerstraat passe
Sroximité des agglomérations de Wytschaete et
e Messines et aboutit la station de Warnêton.
La ligne principale d'Y près la frontière fran
çaise, mesure 16 K 500
et l'embranchement vers Warnêton a
une longueur 9 K 500
Longueur totale 26 K.
La population réellement desservie s'élève
18,087 habitants, soit 700 habitants par kilo
mètre.
A l'exception d'Y"près et de Warnêton, toutes
les communes dont le territoire est desservi par
la ligne, sont dépourvues de moyens de com
munications par voie ferrée.
Les étangs de Dickebusch attirent pendant la
belle saison de nombreux promeneurs; Kemmel
est très fréquenté tant par les populations du
Nord de la France que par celles d'Y"près et
autres villes environnantes le nombre annuel de
ces voyageurs peut être estimé 10,000; il n'est
fias douteux que ce chiffre sera dépassé lorsque
a ligne d'Y"près Armentières sera livrée
l'exploitation,
L'embranchement vers Warnêton desservi
rait l'Institution Royale de Messines, soit vers
Warnêton pour le centre du pays, soit vers
Ypres et le Nord de la Flandre.
Outre les conditions ordinaires de viabilité
dans lesquelles se trouve la ligne qui nous oc
cupe, il est donc signaler tout spécialement
celle du transport des voyageurs vers Dicke
busch, Kemmel et Messines si nous ajoutons
l'énumération de ces éléments de transport, que
la ligne prend son origine Ypres, centre com
mercial important pour se raccorder la fron
tière àla ligne vers Armentières et si nous tenons
compte du chiffre de la population intéressée
(population plus dense que sur la ligne de
I urnes-Ypres), nous sommes amenés croire que
l'exploitation de la ligne d'Ypres Neuve-
Eglise Warnêton sera rémunératrice.
D'ailleurs, une population de plusieurs mil
liers d'habitants, qui a toutes ses relations d'af
faires, commerciales, administratives et judi
ciaires Ypres, aura, par l'établissement de
cette ligne, des communications faciles avec le
Chef-lieu d'arrondissement; le commerce d'Ypres
est directement intéressé la réalisation du
projet, les nombreux déplacements des popula
tions rurales devant être surtout profitables au
développement des transactions commerciales.
Si nous examinons la question des charges et
des recettes probables, nous remarquons que le
capital s'élevant par kilomètre 88,000 frs, l'an
nuité, 3 1/2 0/0, sera de francs 1,225,
Les frais généraux s'élèvent 200 frs
par kilomètre 200,
francs 1,425,
Supposons que la ligne soit exploitée un
coefficient de 55 de la recette brute; pour
couvrir, dans cette hypothèse, les frais d'exploi
tation, les frais généraux et l'intérêt du capital
engagé, la somme de 1,425 fr. devrait représen
ter 45 °/0 de la recette brute cette recette de
vrait s'élever 1,425 x 100 3,166,66.
45
Voici les résultats obtenus sur quelques unes
de nos lignes pendant l'exercice de 1887, qui se
trouvent peu près dans les mêmes conditions
de viabilité que celle dWpres-Neuve-Eglise-
Warnêton
Recette par an kilomètre.
Andenne-Eghezée 3,193,75
Malines-Itegem 3,653,65
Wavre Grez-Doiceau 3,854,40
La recette nécessaire pour que les communes
n'aient rien payer, doit s'élever pour la ligne
d'Ypres-Neuve-Eglise-Warnêton 3,166,66 par
an kilomètre, dans le cas ou le coefficient d'ex
ploitation serait fixé 55 °/0 de la recette brute.
Il est donc remarquer que lors d'une de nos
dernières adjudications d'exploitation, la ligne
de Furnes-Ypres a trouvé un adjudicataire très
sérieux 44,94 de la recette brute il est
donc possible que l'exploitation de la ligne
d'Ypres-Neuve-Eglise-Warnêton pourra être cé
dée un coefficient moins élevé que les 55 °/0
prévus dans les calculs ci-dessus.
L'abaissement du coefficient de recette accor
dé l'exploitant et les rabais que nous obtien
drions par suite de la mise en adjudication
publique des travaux et des fournitures rédui
raient considérablement les charges de la ligne.
Il est donc prévoir que les Pouvoirs Publics
actionnaires n'auront rien ou presque rien
payer dès les premières années de la mise en ex
ploitation du chemin de fer vicinal, dont il
s'agit.
Annexé notre lettre de ce jour, N° 7879.
Bruxelles, le 22 Janvier 1889.
Le Directeur-Général,
C. de BURLET.
D'après ce projet, dit M. Bossaert, la voie
ferrée s'étendrait donc jusqu'à la frontière fran
çaise (cabaret le Seau). Elle devrait avoir,
comme complément indispensable que l'on fait
d'ailleurs entrevoir, la construction d'une ligne
ferrée voie étroite entre Armentières et Bail-
leul, passant par le Seau.
Cette combinaison qui ferait d'Ypres et d'Ar-
mentières deux têtes de ligne, semble pre
mière vue offrir des avantages pour notre ville
et devoir par conséquent rencontrer ici quelque
faveur. On a cependant nié ces avantages.
Ainsi le Cercle commercial, assurément même
d'apprécier cette question en parfaite connais
sance de cause, s'est formellement prononcé en
faveur du tracé direct dans la lettre du 2 Janvier
dernier dont voici le texte
Les membres du Cercle commercial ayant
pris connaissance du rapport fait par l'hono-
rable Vice-Président sur les divers projets de
la construction d'un chemin de ter vicinal
entre Armentières et Ypres et après avoir
entendu les objections qu'il a soulevées, vous
prient de décliner tout projet qui ne relie-
rait pas ces deux villes.
Toute ligne sans ce grand centre industriel
n'est pas viable, la ville d'Ypres a tout intérêt,
avant de s'engager envers la Société des che-
i mins de fer vicinaux, d'avoir ses apaisements.
Il faut avant tout que le capital soit formé
et que la ville ait ses garanties contre toute
surprise, ce qui peut être évité en exigeant une
seule et même adjudication pour toute la ligne
jusqu'à Armentières.
s Agréez etc.
Nous sommes donc loin d'être d'accord si
certaines communes acceptent de ne pas être re
liées Armentières, il y a d'autre part des par
tisans, et ils sont nombreux, du tracé direct
vers ce centre industriel.
Il semble que la question n'est pas suffisam
ment étudiée et dès lors on ne peut raisonnable
ment exiger du Collège qu'il se prononce sur
l'heure et qu'il soumette des propositions au
Conseil.
M. le Président termine en disant que le Col
lège se propose de renvoyer l'affaire aux sections
réunies comme cela a été fait pour le chemin de
fer vicinal d'Ypres Furnes. Le Conseil serait
ensuite convoqué bref délai pour statuer.
Malgré cet intérêt évident, dit l'honorable
membre, la ville n'a rien fait.
Elle n'a pas été saisie, dit-on. Officiellement, je
le veux bien, dit M. Colaert mais il est certain
que des pourparlers ont eu lieu entre M. Glorie,
bourgmestre de Neuve-Église et M. Vanheule,
bourgmestre d'Ypres.
Ces Messieurs étaient même d'accord.
Que M. Vanheule n'eu ait pas fait part au Con-
seil, qu'il n'en ait pas davantage entretenu le
Collège, c'est possible mais l'accord n'en exis
tait pas moins.
M. Colaert engage vivement le Conseil se
prononcer très bref délai. Il y a urgence, dit-il.
Si la ville n'internent pas dans la formation du
capital, un particulier est prêt souscrire pour
une somme égale celle attribuée la ville.
Or, cela serait on ne peut plus regrettable", car
la ville n'aurait dès lors plus son mot dire ni
au sujet de la construction ni au sujet de l'ad
ministration de la ligne. Tout se ferait en dehors
d'elle et sans elle. Évitons cela.
Au surplus, pourquoi tant se hâter maintenant
puisque, jusqu'à ce jour, on n'a pas eu grand
souci de consulter la ville. Cela est tellement
vrai qu'on a adopté un tracé dont le mérite est
fort discuté par les commerçants mêmes c'est-
à-dire par ceux qui semblent être les plus inté
ressés dans la question.
Rien ne presse, dit-il, pour la ville qui n'a pas,
comme Kemmel et Neuve-Église, dépourvues de
toute communication par voie ferrée, de raisons
pour se hâter. Nous sommes reliés Armentières
par un chemin de fer grande section pourquoi
faudrait-il adhérer sur l'heure un projet de
construction d'une ligne ferrée voie étroite
entre ces deux villes.
D'ailleurs, nous sommes déjà engagés pour une
annuité de fr. 6,000 dans le chemin de fer vicinal
Furnes-Ypres Est-ce une bonne affaire Qui
pourrait le dire et dans le doute, est-il prudent,
est-il sage de s'embarquer dans une nouvelle
aventure dont les résultats sont tout aussi pro
blématiques
Ne vaut-il pas mieux attendre que la ligne
Furnes-Y près soit exploitée et voir ce qu'elle
produira
Et pour la ligne de Furnes même, n'avons-
nous pas cédé une espèce de fièvre, un en-
fouement général pour cette institution nouvelle
es chemins de fer vicinaux
Il faut se méfier en présence des exagérations
manifestes contenues dans la notice de la société
nationale qui compte sur 10,000 voyageurs ou
excursionnistes qui se rendent l'étang de Dic
kebusch pour manger du poisson.
M. Cornette est d'avis qu'il faut attendre,
irendre l'avis du Cercle commercial et examiner
roidement la question sous toutes ses faces.
Il est dès ii présent établi que la ville d'Ypres
n'aura jamais un centime payer pour la ligne
vers Furnes et quant la ligne vers Kemmel et
Neuve-Église, elle ne sera pas moins bonne.
Aussi l'honorable membre ne comprend pas
l'opposition que soulève la combinaison de la
Société nationale Cette opposition semble ré
sulter de ce que la ligne ferrée ne soit pas pro
longée jusqu'à Armentières.
Mais cela n'est pas nécessaire, dit M. Colaert.
Ypres et Armentières sont déjà reliées par un
chemin de fer grande section et il est évident
que jamais le gouvernement n'accordera la con
cession d'une ligne vicinale qui ferait nécessaire
ment concurrence au chemin de fer.
En raisonnant ainsi, on perd de vue que les
chemins de fer vicinaux sont appelés desservir
les communes rurales dépourvues de toutes com
munications faciles et rapides et non pas de
relier entre elles des centres importants déjà
desservis d'une manière avantageuse.
On semble avoir des doutes sur le succès de
l'entreprise Mais ne voit-on pas toutes les com
munes intervenir dans la formation du capital
et voter avec empressement les annuités deman
dées La commune de Ploegsteert fait d'activés
démarches pour que la ligne passe sur son terri
toire et offre d'intervenir pour une grosse part.
La commune de Dickebusch dont on parlait tan
tôt, attend beaucoup du tramway et a déjà ad
héré au proj-rfc de la Société nationale bien
que ce projet ne lui donne qu'une demi satisfac-
tion.
M. Colaert estime que la ville commettrait une
faute énorme en n'intervenant pas. L'affaire est
bonne, cela n'est pas douteux. C'est l'opinion
générale. Cela est tellement vrai, que des parti
culiers désirent contribuer à'ià formation du
capital et qu'une personne a déjà offert de sous
crire pour la part afférente la ville.
M. Colaert affirme nouveau que l'Adminis-
tration communale a été saisie de cette question
en la personne de M. le>sB0ûrgmestre Vanheule
et il regrette qu'aucune-communication n'ait été'
faite au Conseil. N,
Quoiqu'il en soit, il insiste pour que les sec
tions soient réunies lejjlus tôt possible afin de
permettre au CônseiHfê statuer très bref délai.
h
y'v -:1
M. Verschaeve se rallie cette proposition.
M. Colaert y adhère également et insiste lon
guement sur l'intérêt qu'a la ville d'Ypres la
prompte construction de cette nouvelle voie de
communication
M. le Président fait remarquer qu'il croit sa
voir que la ligne ne pourra, en aucun cas, être
construite au cours de la présente année. L'ur
gence n'est donc pas aussi grande qu'on veut
bien le dire.
M. l'Échevin Cornette opine dans le même sens.
M. Colaert. Avec ce raisonnement là, on ne fe
rait jamais rien.
(A continuer).
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