Tel est, reprend M. le Président, l'état actuel de la question. On a recherché, au sein des sections, quel tracé il faudrait donner la préférence. 11 semble résulter des déclarations qui y ont été faites que la très grande majorité des habitants pensent qu'il y a lieu d'adopter le tracé direct aboutis sant Armentières et rejeter tous les autres a'ets qui ne peuvent être considérés comme les. Le Collège est également de cet avis Il croit que tout chemin de fer vicinal qui n'aurait pas Armentières comme tête de ligne, ne ferait pas ses frais. La ville d'Armentières, cela résulte des docu ments dont il vient d'être donné lecture, penche Êour la ligne passant par Kemmel, Neuve- glise, Le Maloy, Le Seau, Nieppe, Pont de Nieppe. C'est qu'elle croit y avoir intérêt. Mais nous avons nous préoccuper, non de l'intérêt d'Armentières et de celui des communes intermédiaires, mais de l'intérêt de la ville, qui est d'avoir le tracé direct sur Armentières par Plbegsteert et le Bizet. Cela paraît incontestable. Les calculs que l'on a fait ce suj et semblent le démontrer, pour autant toutefois qu'on puisse s'arrêter des calculs, qui ont toujours quelque chose d'hypothétique. Et ce propos, voyons les calculs qui ont été établis pour la ligne laquelle la Société Natio nale a donné la préférence. La Société Nationale croit pouvoir affirmer que l'exploitation clôturera par un excédant des recettes sur les dépenses. Eh bien, on a vérifié ses calculs et on arrive un déficit de plus de 12,000. Voici comment La ligne mesurerait 26 kilomètres, dont la construction coûterait, raison de fr. 35,000 par kilomètre, fr. 910,000 exigeant une recette annuelle de fr. 99,850. Elle desservirait la population suivante Warnêton 3,399 Voormezeele 1,027 Ypres 15,762 Neuve-Eglise 2,424 Wulverghem 480 19,161 Wytschaete 3,788 Messines 1,487 Kemmel 1,503 10,109 En prenant, comme pour les autres lignes et pour les mêmes raisons, 1/5 de la population déjà desservie, soit 3,832 10,109 13,941 habi tants pour 26 kilomètres, soit 536 habitants par kilomètre et en admettant cinq voyages 13 kilomètres seulement par habitant, on arrive 13,941 habitants x 5 69,705 x 13 kilomètres 906,165 kilomètres parcourir, ce qui, rai son de 6 centimes par kilomètre, donne une re cette de fr. 54,369-90. Les petits colis et les articles de messagerie devraient produire 10 de la recette des voya- geurs soit fr. 5,436-90, et les grosses marchandi ses devraient rapporter 50 °/0 de la recette' des voyageurs, soit Ir. 27,184-95. Le total des recettes s'élèverait donc fr. 86,991-84. Les charges annuelles seraient de fr 99,850-00. Déficit fr. 12,858-16. Il est vrai qu'une seconde supputation a donné un excédant de recettes de plus de fr. 1,200-00. Tout cela n'est donc qu'approximatif. Mais il faudrait, en tout cas, pour atteindre le résultat prédit par la Société Nationale, que toutes les prévisions de celles-ci se réalisassent. Or, si l'on consulte les résultats obtenus pour d'autres lignes, on voit qu'il s'en faut de beau coup que toutes les prévisions de la Société se vérifient. Ainsi, on avait évalué la recette des grosses marchandises pour la ligne de Gand-Somergem 50 de la recette des voyageurs, soit 35,000 francs. Or, les comptes n'accusent de ce chef qu'une somme de fr 5,000-00. L'écart est donc énorme entre la prévision et la réalité. Si semblable résultat devait se présenter ici, nous aurions payer annuellement non pas une annuité de fr. 3,500-00, mais une somme beau coup plus forte. Le Cercle commercial, de son côté, a pro posé un tracé reliant directement Ypres Armentières par Messines, Ploegsteert et le Bizet. Plus tard, et pour contenter d'autres communes, il a modifié ce projet et a proposé outre la ligne que nous venons de citer une seconde ligne en retour d'Armentières vers Ypres par Nieppe, Neuve-Eglise et Kemmel. Ce serait en quelque sorte une double ligne, d'un parcours de 40 kilomètres dont le coût total serait de fr. 1,400,000. D'après les calculs établis, cette ligne donne rait un excédant considérable de recettes sur les dépenses. Mais encore une fois peut-on se fier aux calculs Quant aux deux projets dont s'est occupée la Société Nationale, ils sont connus ce sont 1° la ligne d'Ypres Neuve-Eglise (Seau) avec em branchement par la Vierstraate vers ilessines et Warnêton et 2° la ligne d'Ypres Armentières par Voormezeele, Kemmel,Neuve-Eglise, Ploeg steert et le Bizet avec embranchement par Mes sines vers Warnêton. C'est sur la première de ces deux lignes que la Société Nationale engage la ville d'Ypres se prononcer. J'ignore, dit M. le Président, s'il entre dans vos intentions de prendre une décision aujour d'hui si vous allez admettre, au moins en prin cipe, le tracé proposé par la Société Nationale ou si vous allez choisir parmi les autres projets dont il a été question, ou bien ajourner toute décision. C'est sur quoi vous aurez délibérer. J'allais oublier, ajoute-t-il, de vous donner lecture d'une lettre que nous a adressée M. Van- heule. Vous vous rappellerez, Messieurs, qu'il a été dit et affirmé que notre administration avait été mise au courant des négociations engagées pour la construction de la ligne et que notamment des pourparlers avaient eu lieu entre M. Vanheule et M. Glorie, bourgmestre de Neuve-Eglise. Cela a été démenti mais malgré les démentis, les bruits ont continué circuler au point que M. Vanheule a cru devoir en faire justice dans la lettre que voici l'objet serait la création d'une seconde ligne passant par Messines, Ploegsteert et le Bizet. Si une décision était prise ce sujet par la Belgique, nous ne pensons pas que le Conseil Municipal d'Armentières y serait opposé, attendu qu'il n'y aurait qu'une très petite lon gueur construire sur notre territoire. Veuillez agréer, Monsieur le Bourgmestre, l'assu rance de nos sentiments les plus distingués. Pour le Maire empêché, l'adjoint délégué, DUHOT. Extrait du registre aux délibérations du Con seil Municipal de la ville d'Armentières. L'an mil huit cent quatre-vingt-huit, le 9 Juillet, 5 heures 1/2 du soir, Les Membres composant le Conseil Municipal de la ville d'Armentières se sont réunis, sur conv- cation de Monsieur le Maire, dans la salle de leurs séances. Sont présents: MM. Henri Chas, Maire, Président; Decherfet Duhot, Adjoints; Loridan, Becquart. Fre- maux, Turpin, Desuet. Duriez, Charles Léon, Fasah-t, Dubiau, Façon, Somon, Denis, Sénéchal, Dufour, Olivier, Frayon, Vasseur et Rose. Absents MM. Dautricourt et Dubar, avec justifi cation. MM. Potel, Lâcherez, Merché et Claisse, sans jus tification. Monsieur Becquart, au nom de la Commission des Travaux Publics, donne lecture au Conseil du rapport suivant Messieurs, Votre Commission a pris connaissance d'une correspondance relative au Chemin de Fer Vicinal proposé d'Armentières Ypres. Il y a deux tracés en présence Le plus direct part d'Ypres, passe St. Eloi, Wytschaete, Messines, Bois de la Hutte, Ploeg- steert. Le Bizet, rue de Flandre, Grand'PIace et aboutit la gare d'Armentières. Il offre une lon- gueur de 21 kilomètres ainsi répartie Longueur sur le territoire Belge, d'Ypres au Bizet17 K 880* Longueur sur le territoire Fran- çais, du Bizet la Gai e, 3, 200m Total 21 Kilom. Le second tracé part d'Ypres, passe entre Dicke- busch et Voormezeele, arrive Kemmel, Neuve- Eglise, Le Maloy, Le Seau, Nieppe, Pont-de-Nieppe, rue Nationale et la Gare. La longueur est de 24 kilomètres 400 mètres ainsi répartie Longueur sur le territoire Belge, d'Ypres au Seau 17 K. 200m Longueur sur le territoire Fran- cais, du Seau la Gare7 200m 0 Total. 24 K. 400™ Bien que le second tracé soit plus long de 3 kilo- mètres, notre Commission a pensé qu'il était préfé- rable, cause des relations certainement plus suivies et plus nombreuses des habitants d'Armen- tières avec les populations de ce côté. Nous n'avons pas nous préoccuper de la conces- sion en Belgique, car, dans ce pays toutes les lignes i de ce genre sont réservées la Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux Belges, qui du reste est prête construire et exploiter vivement le tronçon Belge d'Ypres au Seau. En ce qui concerne la section Française, il y au- rait lieu de demander l'Administration Supérieure de vouloir bien en assurer le rattachement la con- cession de la ligne d'Armentières Halluin, si la Société Nationale Belge ne préfère pas exploiter la ligne sur toute sa longueurce qui serait bien plus avantageux, et si elle ne le fait, soit en construisant elle-même, soit en reprenant l'exploitation après con- struction par un syndicat internationalétabli d'après le projet Floquet. En conséquence. Messieurs, nous avons l'honneur de soumettre votre vote les résolutions suivantes 1° Le Conseil Municipal appuie le projet du Che- min de Fer d'Armentières Ypres, par Nieppe, Neuve-Eglise et Kemmel. 2° Le Conseil Municipal prie l'Administration Su- périeure de vouloir bien faire le nécessaire auprès de là Société Nationale Belge ou de la Société Caze et Empain, concessionnaire de la ligne d'Armentières Halluin, pour l'établissement et l'exploitation du tronçon Français de la ligne d'Armentières Ypres. Le Rapporteur, (Signé) Henri Becquart. Le Conseil, l'unanimité, adopte les conclusions de ce rapport. Ainsi fait et délibéré en séance, les jour, mois et an susdits. Ont signé au registre les membres présents sus-dé nommés. Pour extrait conforme Le Maire d'Armentières, Pour le Maire empêché, l'adjoint délégué, DUHOT. Déjà desservies. Non desservies. A Messieurs les Président et Membres du Conseil Communal, Ypres. Messieurs, Le procès-verbal de la séance du Conseil, du 16 Mars dernier, relate les paroles prononcées par M. Colaert propos du projet de construction du tramway d'Ypres Armentières, dans les termes qui suivent Malgré l'intérêt évident de la ville la prompte construction de cette nouvelle voie de coinmunica- tion, la ville n'a rien fait. Elle n'a pas été saisie officiellement, mais il est certain que des pourparlers ont eu lieu entre M. Glorie, Bourgmestre de Neuve- Eglise et M. Vanheule. Ces Messieurs étaient d'accord que M. Vanheule n'en ait pas fait part an Conseil, qu'il n'en ait pas entretenu le Collège, c'est possible, mais l'accord n'en existait pas moins. Et revenant sur cet objet, il a ajouté J'affirme que l'Administration a été saisie de cette question en la personne de M. le Bourgmestre et je regrette V qu'aucune communication n'ait été faite au Conseil.» Voilà ce que relate le procès-verbal de la séance. Tout cela, Messieurs, est absolument inexact. A la suite d'entretiens que j'ai eus avec M. Glorie, relativement des affaires de son étude, il lui est ar rivé de me dire un mot du projet de construction du tramway d'Ypres Armentières me priant de bien vouloir,lorsque VAdministration Communale en serait saisie, appuyer le tracé par Neuve-Eglise. Il ne rn'a fait aucune autre demande, proposition ou communication. Voir la suite la 5e page. v»

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 3