De plus en plus fort
Nouvelles locales.
de situations. MM. Vanheule et Glorie se mettre
d'accord sur la question Tram-Ypres-Armen-
tières, eux seuls, c'est déjà passablement ex
traordinaire ce qui ne l'est pas moins c'est
invoquer ce fait pour faire passer cette grosse
muscade. C'est cependant ce que fait M. Colaert
pour montrer que la ligne est décidée et que
toute autre serait une surprise, une tromperie.
Et voyez l'élasticité de ce contrôleur, Vadminis
tration a été saisie, dit-il, de cette question, puisque
M. Glorie en aparté M. Vanheule.
M. Glorie,c'est le côté Armentières de la ligne;
M. Vanheule, c'est le côté Ypres. Alors tout est
dit, puisque les extrémités se touchent.
Et l'on attend les explications et la galerie est
tout oreille. L'explication ne se fait pas atten
dre. MM. Vanheule et Glorie, par lettre en date
du 17 Avril adressée au Conseil communal, don
nent cette affirmation de l'honorable conseiller
le démenti le plus catégorique qu'entre gens bien
élevés on se puisse donner. Pour un contrôleur,
c'est assez dur. Cela rappelle un peu le gendarme
pris par le voleur.
Que cela donne aux séances du Conseil de la
vie, cela se sent. C'est coloré, vivant, mouve
menté, et c'est vraiment une bonne acquisition
qu'un contrôleur aussi parfaitement au courant.
Aussi M. Colaert ne se laisse-t-il pas abattre par
le poulet Vanheule-Glorie. Une anguille fré
tille encore dans la poêle, pourquoi M. Colaert
serait-il mort d'un coup de rapière épistolaire
La réponse la lettre de M. Vanheule est
toute prête. M. Glorie a eu des relations
avec M. Vanheule. C'est M. de Gheus
qui a confié cela M. Colaert. - Avant cela M.
Colaert avait vu M. Glorie, l'Hôtel de la Poste,
Bruxelles. M. Glorie lui en a parlé. De
qui M. Glorie pouvait-il savoir tout cela, si ce
n'est de M. Vanheule? Et M. Vanheule recon
naît dans sa lettre qu'il a vu M. Glorie et patati
et patata. Tout cela est tellement clair que M.
Colaert dit que les affaires ne se traitent jamais
autrement
Des potins, des racontars, des on-dit, du can
can, du commérage. C'est M. Glorie qui parle
M. Vanheule, lequel parle M. Colaert, lequel
parle M. de Gheus, lequel parle M. Colaert,
lequel reparle M. Glorie, lequel parle M.
Machin et c'est ainsi, dit M. Colaert, que se
traitent les questions de l'espèce entre les
a bourgmestres des communes intéressées.
Hé bien elle est jolie cette façon de traiter
les questions de Vespèce N'en déplaise M. Co
laert, mais nous n'en croyons pas un traître mot.
Si c'est là la manière nouvelle que voudrait
inaugurer le contrôleur, nous croyons qu'elle ne
réussira pas. Nous sommes persuadé, pour l'hon
neur de nos amis qui siègent l'Hôtel-de-Ville,
qu'ils n'ont jamais traité les affaires avec cette
légéreté, là, et qu'ils ne s'y prêteront jamais.
C'est égal, c'est un rude contrôleur, ce M.
Colaert. Sa manière, c'est le vrai parlementa
risme, et si le brav'général Boulanger avait
jamais connu notre Conseiller clérical, il ne
îédirait pas tant du parlementarisme, car M.
olaert est bien le seul et unique Jean Marie
arina de la tribune.
A Liège comme Gand l'Episcopat reven
dique pour le ministre du culte admis dans les
ecoles de l'Etat et rétribué par celui-ci, le droit
de faire de la propagande en faveur des écoles
du clergé
L'evèque de Gand écrit l'administration
communale de cette ville:
\1. Bonner n'aurait l'ait qu user de son droit
et de la liberté d'enseignement garantie
tous les belges, en recommandant aux fideles
les ecoles qui, donnant la religion sa place
légitime, méritent par là même la preference
des parents chrétiens
L evèque de Liège n est pas moins explicite.
Lui aussi, comme son collègue de Gand, récla
me pour son clergé l usage prudent et loyal
du droit que possède chaque cure, commeci-
n toyen et comme pi ètre, de manifester sa pré-
ference, en dehors de f école, pour telle ou
telle institution
Ces messieurs ne parlent que de droit du cler
gé. Mais il est clair que, dans leur pensée l'ex
ercice de ce droit constitue l'accomplissement
d'un devoir.
Il ne se concevrait môme pas qu'ayant ce
droit, il n'en usât point. Car si le clergé estime
que les écoles où il est admis ne donnent point
de garanties suffisantes sous le rapport religieux,
et s il a le droit, tout en y restant lui-même d'en
déconseiller la fréquentation, le devoir lui com
mande évidemment d'user de ce droit pour en
détourner les pères de famille.
La situation du cierge vis-à-vis de l'enseigne
ment de l'Etat serait donc celle-ci 1 Etat ouvri
rait toutes grandes les portes de ses écoles au
clergé pour y donner l'instruction religieuse et
lui allouerait, pour ce service social, un bon
traitement. En retour de ces bienfaits, le susdit
clergé serait autorisé discréditer les susdites
ecoles et les ruiner au profit de ses écoles lui.
C'est ce joli système que MM. les évêques de
Liège et de Gand qualifient d'exécution loya
le do la loi scolaire. Loyale est stupéfiant.
Et cependant, cette loi qui, d'après les deux
Grandeurs de Liege et de Gand, consacre au
profit du clergé des privilèges aussi exorbitants
qu'immoraux, celte loi n'a pas dit le dernier
mot des prétentions épiscopales.
La loi de 1884, c'est le Primat de belgiquequi
vient de le proclamer au Congres de Malines,
n'est qu' une trêve, une interruption de combat
plutôt qu'un traité», et Mgr Goo^sens ajoute
que toute alliance est impossible aussi long
temps qu'on voudra soustraire l'éducation la
Ce n'est donc plus seulement la direction de
l'éducation religieuse que l'Episcopat réclame au
nom de l'Eglise. Ce qu'il revendique pour elle,
c'est le monopole de l'éducation tout entière, et
il nous annonce, dès aujourd'hui qu'il ne dépo
sera les armes que le jour où la loi lui aura don
ne satisfaction.
L'infaillibilité épiscopale n'étant pas de dog
me, il nous sera permis de supposer, sans tom
ber dans l'hérésie, que MM. les évêques et M. le
Primat de belgique tout le premier se laissent
aller de singulières illusions sur l'avenir s'ils
comptent sur lui pour l'exécution de leur ulti
matum.
Si puissant qu'ils se croient, nous les défions
bien de faire consacrer par leur majorité dans
les Chambres la loi insensée qui remettrait aux
mains du clergé la direction de l'éducation pu
blique,els'il arrivait que cette majorité la volât,
que MM. les évêques se le tiennent pour dit le
corps électoral la balaierait d'un seul coup aux
élections suivantes.
A la dernière réunion du Conseil communal,
l'on s'est occupé de la taxe sur les chiens. Le
rôle répartissait la taxe sur 17 chiens de chasse
et 1010 chiens ordinaires. Ce chiffre énorme fit
dire l'un des Conseillers que, chaque année, il
constatait une augmentation dans le nombre des
chiens, et que, il y quelques années, on n'en
comptait que 7 ou 800. ,Le relevé est peut-être
mieux fait aujourd'hui, mais il n'en est pas
moins vrai que le chiffre de 1010 est encore infé
rieur, peut-être de moitié, au chiffre réel des
chiens qui courent dans les rues d'Ypres. Des
familles pauvres ont, non pas jusqu'à quatre,
mais jusqu'à neuf chiens Ces chiens, pour la
plupart, ne sont pas déclarés. Comment consta
ter que quelqu'un tient autant de chiens Ces
gens laissent vagabonder leurs chiens, et l'on
n'en trouve pas trace chez eux. L'honorable
Conseiller, dont nous avons déjà rapporté les
paroles plus haut, estimait qu'en temps de
chaleur, ce grand nombre de chiens pouvait
présenter des inconvénients. Nous sommes en
tièrement de son avis nous trouvons même
qu'il y a là plus qu'un inconvénient il y a un
danger. A Diest, il y a eu tout récemment et,
coup sur coup, trois cas de décès par suite d'hy-
drophobie. Aucune précaution n'avait été prise.
Il semble cependant, que dans des circonstances
pareilles, les précautions s'imposent.
Puisque nous en sommes parler de chiens
enragés, saisissons l'occasion pour signaler l'in
curable superstition qui règne encore dans cer
taines localités campagnardes, superstition, du
reste, soigneusement entretenue par le clergé.
Ainsi Diest, dont nous parlions plus haut (ou
glu tôt Schaffen, près de Diest), on s'est
ien gardé d'envoyer les trois paysans mordus
l'institut Pasteur, d'où l'on revient presque tou
jours guéri Non il fallait des pèlerinages S*
Hubert Ceci n'a jamais sauvé personne, mais
cela rapporte gros aux curés. Aussi les trois pé-
lerinards, atteints de la rage, sont-ils morts 1 un
après l'autre, malgré leur ferveur et leur ardente
foi dans les simagrées qui leur avaient été im
posées.
Mercredi dernier, au moment de mettre sous
presse, nous avons reçu de notre correspondant
d'Elverdinghe, les lignes suivantes
"Un crime vient d'être découvert Elverdin-
ghe. Un cultivateur de cette localité, marié et
père de famille, entretenait depuis longtemps
des relations coupables avec une jeune fille de
la même commune, de laquelle il aurait eu deux
enfants, dit-on.
Samedi, après l'avoir assassinée, il mit le ca
davre dans un sac et le transporta une lieue de
distance, où il le cacha dans du fumier. Ce sac
vient d'être découvert et le fermier a été arrêté,
la nuit dernière, par la gendarmerie d'Ypres.
Le parquet et la gendarmerie, accompagnés de
l'assassin, se sont rendus sur le théâtre du
crime.
Depuis lors, une nouvelle lettre nous a été
envoyée dont voici la teneur
Voici de nouveaux et horribles détails, au
sujet de l'assassinat que je vous ai rapporté
hier Le coupable s'appelle Henri Leclaire, la
victime Vermeulen.
La femme de Leclaire, s'étant aperçue des re
lations coupables que son mari entretenait avec
la servante, ne cessait d'admonester celui-ci
jusqu'à ce qu'enfin il fit accroire sa femme
que la servante avait quitté la ferme.
n II n'en était rien, sa maîtresse se tenait
cachée dans une dépendance de la ferme, dans
le grenier au foin, dit-on, où il la nourrissait et
continuait la fréquenter.
Comme je vous l'ai dit, deux enfants
étaient déjà nés de ces relations et la malheu
reuse se trouvait de nouveau dans une position
intéressante, ce qui mit son amant dans une
position très critique.
Samedi soir donc il monta au grenier, armé
d'une fourche, qu'il plongea dans le corps de la
victime après quoi il lui brisa la tête coups
de talons de ses gros souliers.
Quand il fut bien certain qu'elle était morte
il la laissa là jusqu'au dimanche soir. Il mit en
suite le cadavre dans un sac houblon et porta
son fardeau jusqu'à Reninghe, où il le déposa
direction religieuse
LES CHIENS.
La Lyre Ouvrière inaugure Dimanche 5 Mai,
son nouveau drapeau. Nous souhaitons que la
vaillante phalange de la Lyre Ouvrière marche
longtemps sous sa bannière.
Le Meurtre d'Elverdinghe.