La Westphalie.
Nouvelles locales.
GHELUVELT.
Une fois dans l'engrenage, il s'intéressa tou
tes sortes d'affaires, commanditant des antiquai
res pour opérer des fouilles, un propriétaire
d'hôtel, des inventeurs et prêtant meme la main
au mariage d'un prince romain décavé avec une
riche héritière.
Rien n'y fit. Toutes les sommes engagées
étaient perdues d'avance le déficit allait tou
jours en augmentant.
Finalement acculé, ne sachant plus quel saint
se vouer et se voyant immédiatement perdu,
monsignor Saccheri prit le parti de se dérober
par la fuite aux réclamations qui commençaient
pleuvoir.
Il y a quelques jours, les autres fonctionnai
res constataient avec étonnement que les bu
reaux de la secrétairerie de l'Index étaient
fermés.
On courut au domicile du révérend père et on
apprit bientôt qu'il était parti la veille dans la
direction de Vintimille.
Cette nouvelle jeta le Vatican dans une gran
de consternation. On força les portes du bureau
et on s'aperçut que la caisse était vide.
Les livres étaient maculés et un désordre com
plet régnait dans les comptes.
On évalue le chiffre total des escroqueries du
révérend père plus de neuf cent mille francs.
A part la caisse de l'Index et l'argent des au
tres congrégations romaines, de nombreux com
merçants sont atteints, notamment deux bijou
tiers du Corso, un tapissier, plusieurs banquiers,
un marchand de bibelots un peintre décorateur.
La fureur du pape était indescriptible lors
qu'on lui fit part de l'incident.
Il prescrivit de tout mettre en œuvre pour
étouffer l'affaire et ordonna au trésorier du de
nier de Saint-Pierre de payer sur-le-champ
toutes les frasques de l'infidèle secrétaire.
Qu'importe au pape de payer pourvu qu'il
n'y ait pas de scandale Le denier de Saint-
Pierre est assez riche pour couvrir sans embar
ras, avec de l'argent mignon, le petit million
gaspillé.
Ce que le pape redoute avant tout, c'est que
l'affaire ne s ébruite et que la presse incendiaire
ne s'en empare.
11 a eu ce sujet un mot superbe
Pourquoi est-il parti pourquoi n'est-il pas
venu m'avouer son embarras J'aurais préféré
rembourser le double pour éviter le scandale
que sa fuite a causé.
Il n'est pas sans intérêt, au moment où tout le
monde s'occupe des grèves allemandes, de don
ner quelques détails sur l'immense importance
industrielle de la contrée qui est le théâtre de
ces grèves. La Westphalie peut être considérée
comme une gigantesque usine qui s'étend sur les
deux rives de la Ruhr, depuis le confluent de
cette rivière et du Rhin Ruhrort jusqu'à une
grande distance dans l'intérieur du pays. On ex
trait là plus de charbon que n'en extrait la
France entière les plus grandes usines d'Alle
magne y sont groupées sur un étroit espace
débordant même sur la rive gauche du Rhin où
Crefeld, Gladbach, Rhey dt et Neuss sont comme
les sentinelles avancées de cette masse de villes
industrielles. Quelques chiffres suffiront faire
comprendre l'importance de cette production
houillère. Dans le cercle de Dortmund, on a
extrait, en 1874, 3,227,000 tonnes Bochum,
6,148,000. Depuis lors, ces chiffres ont dù aug
menter en grande proportion. La seule usine
d'Essen, c'est-à-dire la fameuse fonderie de ca
nons de Krupp, emploie, chaque année, plus de
500,000 tonnes de houille.
Essen, malgré son énorme usine et ses 70,000
habitants, n'est cependant pas le plus considé
rable des centres industriels nés autour des fos
ses charbon Elberfeld et sa voisine Barmen
ont ensemble plus de 200,000 habitants. Dussel-
dorf et Dortmund sont aussi peuplés une ving
taine de villes ont de vingt cinquante mille
habitants. Nulle part il n'y a un si grand nombre
de cités industrielles agglomérées, même dans
les régions les plus travailleuses de l'Angleterre.
On peut dire que toute la Westphalie et une
partie d^la province du Rhin ne sont qu'une
immense usine travaillant le fer, les textiles, les
produits les plus divers. Avec la Saxe, la West
phalie est le grand producteur allemand c'est
cette région qui, 1 abri du traité de Francfort,
fait une concurrence si désastreuse l'industrie
française. Même certaines industries qui sem
blaient un monopole pour la France se sont
développées d'une façon extraordinaire. Ainsi
Crefeld, qui compte 90,000 habitants, est un des
centres les plus actifs de la fabrication des
velours, rubans et soieries.
C'est dans ce milieu, où des millions d'indivi
dus tirent leur subsistance de la grande indus
trie, que la grève des mineurs vient d'éclater.
C£j 2'-
M. De Bruyn, en réponse l'interpellation de
M. Visart, a déclaré que l'exploitation du che
min de fer vicinal Ypres-Furnes, était accordée
au plus bas soumissionnaire et qu'au premier
jour la ligne serait livrée au public. 11 n'a pas
dit pourquoi il a tardé si longtemps prendre
cette décision, si impatiemment attendue.
On assure que le service de la ligne sera prêt
pour le 15 Juin.
Vendredi dernier, vers 10 heures, l'exercice
sur la Plaine d'Amour de l'Ecole d'Equitation,
un cheval monté par un brigadier s'est emballé,
et après avoir désarçonné le cavalier, a parcouru
la rue Close, la rue au Beurre et s'est abattu
près du Marché au Poisson.
Grâce au sang-froid de M. Jules Antony, un
grand malheur a pu être évité.
Programme des morceaux qui seront exécutés
par la musique du corps des Sapeurs-Pompiers,
sous la direction de M. J. Wittebroodt, au Jardin
de la Concorde, Dimanche, 19 Mai 1889, 5
heures du soir.
1. Marche militaire. Wittebroodt.
2. La Bohémienne, ouverture, Palfe.
arr. par Van Herzele.
3. Transcription brillante de l'op.:
Le Cid, de Massenet. F. Degrez.
4. Le premier Amour, polka pour
piston. Neumann.
5. La Fille du Régiment, pot pourri. Donizetti.
6. Les Insouciantes, valse. H. Strobl.
La clôture de la remise générale dont il s'agit
est fixée au 5 juillet 1889.
Société de Gardes
Tir du Lundi,
Civiques d'Vpres.
13 Mai 1889.
Denier des Écoles Laïques.
La Commission du Sport Hippique de cette
ville a l'honneur d'informer le public, qu'elle
acceptera, jusqu'au Dimanche, 26 cl, midi
précis, chez son secrétaire, M. Onraet-Parret,
rue de la Prison, les soumissions cachetées pour
le buffet principal et pour les quatre buvettes
établir dans la Plaine, le jour des Courses, fixées
au 2 Juin prochain.
K Jeudi dernier ont eu lieu Gheluvelt, au
milieu d'une affluence considérable, l'enterre
ment de Mademoiselle Marie-Marguérite-Léo-
Eoldine Maertens, fille unique de Monsieur
éopold Maertenspremier Echevin de la
commune.
L'Administration Communale qui tient en
si haute estime l'instruction avait voulu honorer
la défunte en décidant que les élèves de l'école
communale et celle de l'école adoptée de filles
fussent présents au service et l'enterrement de
notre chère petite Marie.
Le cercueil était porté par des jeunes filles
vêtues de blanc, la tête couverte d'un voile
blanc surmonté d'une couronne de roses noires,
et portant en main une branche de lys blanc.
Le drap mortuaire était en velours blanc et
bleu bordé d'un galon d'or formant la croix
un coussin en satin blanc sur lequel reposait une
couronne était déposé sur le cercueil.
Le temps qui était couvert s'éolaircit et le
soleil qui est indispensable toute cérémonie en
plein air vint lui donner ses rayons.
Mais ce qu'il est impossible de rendre, c'est
la douleur qui régnait dans l'auditoire de
l'Eglise, parce qu'il était en grande partie com
posé de mères et que chacune comprenait la pro
fondeur de la perte du père et de la mère de la
défunte qui en la perdant se voyaient ravir l'es
poir et la consolation de leurs vieux jours. Et les
Gheluveltois, qui la considéraient comme l'en
fant la plus remarquable qu'eussent produite
dans le passé et dans le présent nos Écoles et
qui espéraient la voir parcourir une brillante
carrière au point de vue de l'instruction, restaient
navrés sous le coup de cette mort.
Qui ne se rappelle cependant l'avoir vue
dans la distribution des prix de nos écoles char
mer l'auditoire par sa prononciation correcte, sa
physionomie si intelligente, et lorsqu'elle chan
tait donnant toujours la note exacte indiquant
la justesse de son organisation.
Serait-elle vraie cette parole des paysans
que les enfants qui ont trop d'esprit ne vivent
pas
Que pourrions-nous ajouter encorepour
honorer cette jeune mémoire
C'est qu'au moins elle serve d'exemple
ceux que le désir de s'instruire animent et
qu'elle leur apprenne, qu'avec la santé bien en
tendu, nous vivons dans un temps où l'instruc
tion conduit, dans toutes les carrières, y
occuper une bonne place.
Nous avons d'autant pins tenu vous faire
part, M. le Rédacteur, de la perte que notre
commune vient de faire que dans une fête de
Noël, au Willems-Fonds, le public Yprois de
cette soirée a pu avoir la mesure exacte de la
vraie et exceptionnelle intelligence de Mademoi
selle Marie Maertens.
Au Vatican.
milice Les miliciens désignés pour le ser
vice et compris dans le contingent de la levée de
1889, qui n'ont pas fait le versement de 200
francs prévu l'article 64i de la loi sur la mi
lice, seront remis l'autorité militaire partir
du 3 juin prochain, et aux dates fixer par les
gouverneurs, d'accord avec les commandants
provinciaux.
taxes communales. La commune de Voor-
mezeele est autorisée établir une taxe charge
des cabaretiers et des débitants de boissons qui,
dans leurs maisons et dépendances, organiseront
des bals ou parties de danse et qui feront de la
musique au moyen d'un orgue, d'un piano ou de
tout autre instrument de musique.
enseignement. M. Dejace, professeur ex
traordinaire la faculté de droit de l'université
de Liège, a été promu l'ordinariat.
Ligy, Albert,
8
7
10
9
7
41
Beke, Emile,
9
1
7
5
8
30
Juncker, Félix,
4
0
7
9
7
27
Bogaert, Alphonse,
5
5
2
8
6
26
Deweerdt, Charles,
1
3
9
4
7
24
Froidure, Eugène,
7
5
1
4
7
24
Vermeulen, Henri,
4
3
8
1
6
22
Bocdt, Léon,
5
7
8
1
f
22
Vandermeersch, Eugène,
2
5
6
2
6
21
Froidure, Robert,
6
8
0
0
5
19
Butaye. Arthur,
9
3
1
5
1
19
Leroux, Gaston,
7
5
■1
0
0
19
Lesaffre, Auguste,
1
5
1
3
8
18
Liste précédente, fr. 60,208-41
Intérêts de 17 actions, 50-60
Collecte au Sultan, 6-79
Total fr. 60,265-80
Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 57,373-36
Reste en caisse fr.
2,892-44
poue le comité,
Le Secrétaire,
J. ONRAET-PARRET.
M. MEIER, dentiste de Courlrai, a l'honneur d'infor
mer l'honorable public et sa nombreuse clientèle que son
cabinet dentaire est transféré chez Mme veuve Van Kemmel,
Grand'Place, 5, Ypres, où il sera consulter tous les Same
dis, comme d'habitude, de 9 heures du matin, 2 heures
de relevée.