N° 42. Dimanche, 49e ANNÉE 26 Mai 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le Budget de la Guerre, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ gPYpres pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Yprès, le 25 Mai 1889. La réponse aux provocations des congrès catholiques qui se sont tenus sur les instiga tions du Vatican dans différentes villes de l'Europe, ne s'est pas fait attendre. Pendant des années on a travaillé l'imagina tion pour trouver un moyen pratique queïcon- quede la solution du problème moderne, soulevé par l'église romaine et qui consiste faire rentrer le pape dans son pouvoir temporel. Après avoir fait un échafaudage monstre et qu'on croyait avoir atteint le faîte de l'édifice, voilà qu'un ministre italien, par un- simple souffle ironique, détruit ce château de caries si laborieusement construit. Jadis le monde catholique s'est soulevé la voix de Pierre! Ermite. Aujourd'hui on a espéré que les gouvernements, la vue des vœux émis par les congrès cléricaux tenus sur différents points de l'Europe, auraient la volonté ou la force de se soulever pour forcer l'Italie se soumettre aux désirs exprimés. Le rêve s'est évanoui. On n'a pas même pu indisposer le peuple italien. On a prêté si peu d'attention ces assises cléricales que le gou vernement, par l'organe de son premier mi nistre, M. Crispi, en "plein parlement, l'una nime approbation des députés, a tourné en dérision toutes ces manifestations inutiles et en a parlé comme des coups d'épée donnés dans l'eau. Il a affirmé de la manière la plus péremptoire que la curie romaine ne pourrait citer un seul gouvernement quelconque, prêt prendre en mains la cause du pouvoir tem porel. En présence de cette situation, qui doit être considérée, quoiqu'on en puisse dire, comme définitive, pourquoi vouloir continuer cette lutte opiniâtre contre l'esprit moderne dont la seule issue, le seul résultat possible, sera de voir limiter tôt ou tard cette force morale, qui a commandé le monde pendant des siècles. S'il n'y a de pires sourds que ceux qui ne veulent entendre, nous trouvons cette vérité [larfaitcment applicable aux agissements de 'église romaine, non seulement en ce qui con cerne la possession des étals de la papauté, mais encore pour ses prétentions de voir régler les institutions civiles de tous les peuples, d'après de prétendues doctrines révélées, dé veloppées et commandées dans les Syllabus. Nonobstant les leçons prodiguées par l'his toire, l'église romaine et tous ses représentants répandus sur toutes les parties du monde s'effor cent par tous les moyens imaginables se cramponner ce pouvoir mondain, qui doit lui devenir un jour très funeste. Dans notre pays pour être maître du gouver nement, de la province et de la commune, quels efforts, quels sacrifices n*a-t-il pas fallu faire, quelles haines n'a-t-il pas fallu soulever, quels toris n'a-t-on pas fallu faire la vraie religion, l'enseignement du Christ, pour ar river là où nous en sommes présentement Jamais on ne les décrira. Mais les haines que provoquent les agissements de nos évêques grondent au cœur de tous les citoyens libres et indépendants, qui sont impitoyablement écartés du pouvoir et des honneurs parce que, par amour pour leur pays, ils ne se soumettent pas aveuglement aux passions, aux sommations d'un petit vicaire ou d'un curé, qui aujourd'hui ne font autre besogne que celle de la politique. Si le passé doit servir d'exemple, si la perte irrémédiable du pouvoir temporel doit ouvrir les yeux aux évêques pour régler leur conduite sur le terrain roligieux seul, il doit nous servir de stimulant dans nos combats pour l'avenir. Nous le savons, notre barque est agitée par les vagues, mais pénétrons-nous bien qu'elle parle l'avenir, le progrès et que le phare lumi neux qui doit nous faire entrer au port est devant nous. Cependant n'oublions jamais que nous ne mettrons pied sur terre ferme, qu'en suivant la voie delà raison. Nos rames doivent travailler avec unité, alors nous parviendrons écarter l'ecueil clérical, qui seul obstrue le port. La sagesse et union du peuple italien ont su anéantir le pouvoir temporel des papes. Les mêmes moyens seuls pourront ici abattre l'ar rogance sacerdotale en lui enlevant le pouvoir mondain qu'il detienl par personnes inter posées au détriment de la religion pour le ren dre aux vrais représentants de la société civile. X. M. Van Ootogem, instituteur en chef en dis ponibilité, vient de se voir enlever le traite ment d'attente que la commune de Waerschoot était astreinte lui payer. L'arrêté ministériel qui consacre celle spolia tion la motive dans les termes suivants At tendu que le sieur Van Ootegem dirige Alont-St.-Amand une école libre importante Que de ce chef il doit s'être créé des ressour ces suffisantes Arrêteetc. C'est là la fois un mensonge et une viola tion flagrante de la loi. M. Van Ootegem, après s'être vu privé, com me tant d'autres victimes de la haine cléricale, des fonctions qu'il occupait depuis de longues années dans l'enseignement public, a réclamé en vain son rappel l'activité. En attendant qu'on voulut bien lui rendre la position la quelle il avait droit, il a consacré son temps et ses peines aux écoles de Monl-St.-Amand, par attachement l'œuvre de l'enseignement la quelle lia voué sa vie. A moins de se rendre complice d'un men songe, le Ministre n'avait donc pas le droit de retirer M. Van Ootegem le traitement d'at tente que la loi de 1884 lui garantissait. Mme Van Ootegem, atteinte comme son mari par la loi de 1884, n'avait conservé de ses émo luments qu'un maigre traitement d'attente de 750 francs. Or, le jour même où il frappait le mari, le gouvernement notifiait Mme Van Ootegem la suppression de son traitement d'at tente en basant sa décision sur ce que par suite de son mariage avec le sieur Van Ootegem. Charlesdirecteur de l'école libre de Mont-St.- Amandl'intéressée s'est créé des ressources Ainsi donc, c'est au moment où, au lieu de rendre M. Van Ootegem la position laquelle il avait droit, on lui enlève sans pitié le fruit d'une longue carrière de travail et de dévoue ment renseignement public, que l'on prive aussi sa femme de toute ressource en affirmant, par une cruelle et sanglante dérision, que son mariage a dû lui procurer des revenus suffi sants [Journal de Gand Sous l'ancien cabinet libéral, quand le bud get de la guerre subissait l'augmentation la plus minimetoute la presse cléricale fulminait contre l'exagération des dépenses militaires et tonnait contre les excès du militarisme. Cette année, M. Pontus, au moyen de divers amendements, a élevé le budget de 444,380 fr. Pas un journal bien pensant n'a osé bouger. Aucune protestation n'a eu lieu dans les colon nes de la sainte presse. Il est vrai que parmi les douze nouveaux amendementsil en est un augmentant de 38,430 francs le crédit affecté au traitement des aumôniers et desservants. A gauche on demandera compte au ministre de cette augmentation quelque peu intempes tive, le nombre des aumôniers étant suffisant et leur traitement assez rémunérateur. Le crédit de 66.250 francs réclamé pour une augmentation de 100 pupilles, recevra meilleur accueil. On fait généralement d'excellents sous- officiers avec ces braves petits soldats. Les cléricaux lournaisiens avaient affiché la prétention d'arracher, l'an prochain, leurs sièges législatifs, les quatre députés libéraux de l'arrondissement, une occasion leur a été fournie pour tâler le pouls l'opinion publi— âue. A l'élection du 3 Mai, leur candidat an énat, M. Stiénon, a remporté une buse de di mensions respectables. La ville de Tournai avait favorablement ac cueilli la candidature du candidat catholique, président d'une fouleide sociétés. On pouvait donc s'attendre un nouveau mouvement offen- LE PROGRÈS vires acqu1rit eun1m). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4.00 6-42 - 9-05 9-58. Poperingbe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 - 4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. suffisantes «-

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1