Nouvelles locales. 111 Eglise SPierre. Restauration de la toiture. Taxes communales. Droit de chasse sur les propriétés communales. Location. extra dégale et de se soustraire ainsi aux obligations que les Toîs et les règlements en vigueur lui imposent. Le Bureau fait observer qu'on ne peut invoquer comme un précédent ce qui s'est pratiqué lors des dernières res taurations, attendu que la marche actuellement adoptée pour l'exécution des travaux .diffère essentiellement des procédés suivis lors des restaurations prémentionnées. Alors on procédait par régie, présentement les travaux au ront lieu par adjudication sous la surveillance directe d'un architecte commissionné ad hoc, cTun talent el d'une inté grité reconnue. ,2 L'intervention d'une commission spéciale n'aurait donc aucun point de vue sa raison d'être. Toutefois le Bureau des Marguilliers accueillera toujours avec reconnaissance les observations et les avis dont les administrations con tribuantes dans les frais de restauration, voudront bien lui faire part. Afin de faciliter et de régulariser ces communications si utiles l'accomplissement de notre tâche nous vous prions, Messieurs, de vouloir bien déléguer un ou deux membres du Conseil avec mission de vous représenter dans la surveillance des travaux. Agréez, Messsieurs, l'assurance de notre considération distinguée. Le Secrétaire. Le Président, L. Biebcyck. N. MEERSSEMAN. Je n'insiste pas, dit M. le Président, sur le ton légè rement ironique de cette lettre, laquelle le Collège répondit de la façon suivante Ypres, le il Mai 1889. .4 la fabrique il Eglise de S1 Martin. Le 5 Juillet courant, te Collège a reçu de M. le Gou verneur de la Province la communication ci-après Messieurs, Lorsque, par votre missive en date du 16 Avril dernier, nous vous avons proposé de nommer une commission mixte pour surveiller les travaux de restauration de l'église de S'Martin, nous avons cédé, veuillez le croire, un désir de conciliante transaction. Rigoureusement, nous eussions été en droit 8e revehdiquer pour noirs seulS la direction el la surveillance des dits travaux. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, qu'il s'agit de grosses répara tions et que la ville fournit une part d'intervention double de celle de la Fabrique. Or, il est de doctrine et de juris prudence administrative, que, en pareil cas, c'est la commune que revient exclusivement le droit de direction et de contrôle. Aussi, espérons-nous, qu'un examen plus attentif de la question vous ramènera la proposition transactionnelle que nous avons eu l'honneur de vous sou mettre. Veuillez agréer, etc. La Fabrique refusa encore. Voici les termes de ce nouveau refus Ypres, le lr Juin 1889. A Messieurs les Bourgmestre et Echevins de la ville d'Ypres. Messieurs, Nous attendons avec impatience la communication de l'arrêté autorisant la Fabrique de l'Eglise de S1 Martin mettre les travaux en adjudication. Cette pièce coupera court aux discussions stériles qui pourraient être soulevées au sujet de la compétence res pective du Conseil de Fabrique et de l'Administration Communale. Malgré tout l'intérêt de voir abandonner la ville seule, la responsabilité entière des travaux de grosses répara tions, il nous est impossible de déléguer nos pouvoirs une commission mixte. Toutes les diligences ont été faites par la Fabrique. C'est elle quia introduit la demande en autorisation des travaux de restauration. Sur l'invitation de la Commission Royale des monuments et du Département de la Justice (27 Mars 1886), elle a choisi M. l'architecte Van Y'sendyck pour la direction des travaux elle a fait dresser les plans, cahier des charges et devis; c'est elle que le Gouverne ment vient d'autoriser procéder l'adjudication des travaux. Ce serait donc la Fabrique seule qui, le cas échéant, aurait le droit d'obliger l'entrepreneur remplir ses enga gements. En émettant le vœu de voir adjoindre, pour la surveil lance des travaux, un ou plusieurs délégués désignés par toutes les parties intervenantes, le Bureau des Marguil liers s'était inspiré du désir de faire trêve des discussions qui. loin de hâter les travaux, n'ont pour conséquence que de les retarder. Recevez, Messieurs, l'assurance de notre haute consi dération. Le Secrétaire, Le Président, L.. Riebuyck. N. MEERSSEMAN. On le voit, la Fabrique avait pris le temps de réflé chir. Elle aurait pu consulter l'opinion des auteurs qui -ont traité cette question et se rendre compte de la ju risprudence administrative constamment suivie. Elle a préféré nous opposer une fin de non recevoir Dans cette situation, il a paru au Collège qu'il ne restait plus qu'à soumettre la question au Gouverne ment. C'est ce qui a été fait sous la date du 8 Juin par dépêche adressée M. le Ministre de la Justice. Bruges, le a Juillet 1889. A lAdministration Communale d'Ypres. Messieurs, M. le Ministre do la Justice m'a donné communication de la lettre aux termes de laquelle vous revendiquez le droit d'adjuger et de diriger les travaux exécuter l'Eglise de S1 Martin, en votre ville. Je dois vous faire connaître que, d'après la jurispru dence suivie par le Dépai tement de la Justice, vous pou vez procéder l'adjudication publique des travaux pour le motif que la ville interviendra d'une manière prépondé rante dans l'exécution de ces travaux. Si je vous ai écrit dans le sens de ma dépêche du 24 Avril dr, c'était parce que vous n'aviez pas réclamé, au cours de l'instruction de l'affaire, le droit de diriger vous-même les travaux et que le Conseil Communal avait même revêtu de son approbation le devis-cahier des charges qui confiait la directiou des travaux l'Administration fabricienne de S' Martin. Mais, afin de sauvegarder en même temps et les droits de la Fabrique d'Eglise et ceux de la ville ainsi que pour assurer l'exécution fidèle du cahier des charges il y aura lieu d'adjoindre des délégués de la Fabrique ceux du Conseil Communal l'effet de surveiller le choix des ma tériaux et l'exécution de l'entreprise. Je vous prie, Messieurs, de faire modifier le cahier des charges dans le sens de la présente et de me laire parve nir, pour approbation, avant la mise en exécution des travaux. Le Gouverneur, Bou RU Z ET TE. Le Collège ne se dissimule pas, ajoute M. le Président, que tous les soucis et tous les ennuis de la restauration seront pour lui; aussi ne les a-t-il pas recherchés! Mais on conviendra qu'il ne pouvait abdiquer les droits de la ville. La question de principes devait rester sauve. M. le Président fait ensuite connaître les modifica tions introduire dans le cahier des charges il s'agit de substituer aux mots Administration Fabri cienne Président du Conseil de Fabrique Tré sorier do la Fabrique les mots Administration Communale Bourgmestre Receveur Commu nal. 11 y a une autre modification, dit-il. Le cahier des charges, arrêté primitivement, prescrit l'emploi de la pierre de Refroy. Depuis le Gjuvernement a recom mandé la pierre de Gobertange qui est, paraît-il, de meilleure qualité. Ces diverses modifications sont approuvées. M. le Président soumet ensuite au Conseil la ques tion de savoir s'il y a lieu n'inviter la Fabrique se faire représenter au sein do la Commission qui sera chargée de surveiller les travaux. 11 n'y voit, pour sa part, aucun inconvénient. MM. Vermeulen et Brunfaul sont d'un avis con traire. Puisque la Fabrique a repoussé les avances de 4a ville, il n'y a plus lieu, d'après ces honorables mem bres, de négocier avec elle. M. Colaert appuie la manière de voir de M. le Pré sident. Je ne veux pas examiner la question au point de vue du droit, dit-il. Je crois que la Fabrique s'est trompée quand elle a revendiqué le droit de direction et de sur veillance des travaux. Le droit de la ville est certain. Mais il ne serait pas juste de refuser la Fabrique le droit d'être représentée dans la future Commission, puisqu'elle intervient dans la dépense. Après un échange d'observations, la question est mise aux voix et résolue affirmativement par douze voix contre deux (MM. Brunfaut et Vermeulen). Cette question est déjà ancienne, dit M. le Prési dent. Le Conseil s'en est occupé plusieurs fois déjà et en dernier lieu, dans la séance du 5 Janvier de cette année, propos des comptes et budgets des Fabriques. Il donne lecture de la partie du rapport fait cette occasion par M. l'Echevin Cornette où il est établi que la ville a satisfait dès 1877 ses obligations en ce sens qu'elle a payé une somme de fr. 2,000-00 représentant sa part d'intervention dans les dépenses s'élevant d'a près le devis dressé cette époque fr. 8,957-75. La Province avait, elle aussi, promis d'intervenir. Mais eUe n'a payé que 500 fr.; le reliquat du subside n'a pu être liquidé, la fabrique étant restée en défaut de produire les documents qu'on lui réclamait. Les travaux effectués jusqu'en 1877 ont coûté fr. 3,781-18, de sorte que c'est la ville qui en a payé la majeure partie. D'après un nouveau devis dressé il y a quelques mois par M. l'architecte Demazière, les frais faire s'élèvent fr. 7,355-78. Depuis le 5 Janvier, le Conseil n'a plus été saisi de cette question mais la Fabrique insiste et il est urgent qu'une solution intervienne. On nous signale en effet que la toiture est en très mauvais état, et que l'infiltration des eaux pluviales exerce sur les con structions une influence funeste. Pour peu que l'on tarde encore, dit M. le Président, tout sera refaire et nous nous trouverons en face d'un renouvellement complet et d'une dépense énorme. Le Collège propose d'intervenir pour 1/5, comme la Fabrique le demande. La fabrique et la Province inter viendraient chacune pour 1/5. L'Etat interviendrait pour 2/5, d'autant plus que l'Eglise S4 Pierre est classée parmi les monuments nationaux. Il est certain que la Fabrique a eu tort de ne pas sol liciter précédemment le concours de l'Etat et de ne pas faire les diligences nécessaires pour obtenir la liquida tion complète du subside de la Province. Mais c'est là le passé et il importe de songer l'avenir. M. Vermeulen estime que puisque la Fabrique est en défaut et la ville ayant déjà payé sa quote-part, le Conseil ne doit plus voter de nouveaux subsides. Après un échange d'observations entre divers mem bres, la proposition du Collège, mise aux voix par ap pel nominal, est adoptée par 13 voix et une abstention (M. Vermeulen Cette décision sera notifiée l'intéressé et les auto rités supérieures seront sollicitées d'intervenir. Le Conseil arrête définitivement les rôles supplétifs des taxes communales (chiens et chevaux) arrêtés pro visoirement dans la dernière séance. Le Conseil autorise le Collège louer publiquement, aux conditions ordinaires, le droit de chasse sur les étangs de Dickebusch et de Zillebeke et les terres y at tenantes ainsi que sur les Bartnlanden. La première adjudication se fera pour un an, titre d'essai La superficie des propriétés dont s'agit s'élève plus de 130 hectares. Le Conseil se constitue ensuite en comité secret. Le Journal d'Yjpres s'est récemment élevé con tre l'obstination qu'on met ne pas laisser arriver régulièrement le tram vicinal au centre de la ville. L'observation n'était pas dénuée de fondement, car enfin, quel inconvénient y aurait- il ce que le tram stationnât en ville, comme cela se fait ailleurs L'installation du tram a été une grande perte pour quantité de boutiquiers,d'aubergistes,etc., cela se comprend, le monde s'en va sitôt les af faires terminées. Si le tram arrivait tous les jours jusqu'au centre de la cité, il y aurait là pour certains négociants une évidente compen sation. Puis, en se plaçant un autre point de vue, obligera-t-on, pendant la mauvaise saison, les voyageurs courir au loin, stationner dans la boue, alors qu'il serait si facile de prendre le tram en ville Par suite de quel incompréhensible caprice faut-il ce stationnement obligatoire dans un fau bourg éloigné Il n'était que temps La pomme d'arrosoir qui, pendant uue dizaine de jours a déversé sur notre pauvre globe des torrents de liquide, a cessé de fonctionner. Le soleil, qu'on commençait croire parti vers d'autre3 régions plus fortunées a commencé répandre de3 torrents de lumière et surtout de chaleur sur se3 obscurs blasphémateurs. Les villageois qui commençaient faire une mine plus grise encore que le temps laissent er rer sur leurs lèvres purpurines le sourire de la satisfaction: les blés vont pouvoir être rentrés et nous ne payerons pas encore le pain cher..... moins que M. Dumont et ses acolytes ne nous [ratifient d'une seconde loi de protection.... de eurs intérêts. A l'occasion de la Fête communale dite Tuindag, le journal le Progrès, ne paraîtra pas Jeudi prochain.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 2