68. Dimanche, 25 Août 1889. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revision des listes électorales. AVIS IMPORTANT. Résumé politique. Les ennuis du Journal d'Ypres. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nous engageons nos amis prendre connais sance des listes électorales qui viennent d'être affichées et communiquer sans retard tous les renseignements qu'ils croient utiles au bureau de l'Association libérale, Grand'Place. Le bureau se chargera gratuitement de toutes les démarches et formalités nécessaires pour les réclamations électorales. Yprès, le 24 Août 1889. Chaque fois que l'honorable M. Bara prend la parole, il frappe au cœur la politique cléricale. Les ménagements pour ces hommes, qui occu pent le pouvoir comme délégués de l'épiscopat, il ne les connaît point. Pendant les cinq années que les cléricaux sont au pouvoir, nous les voyons exclusivement préoccupés de l'idée de donner toute satisfac tion au clergé, leur maître, en présentant des lois ou en posant des actes, qui favorisent ex clusivement leur politique. Mais si jusqu'à ce jour cette politique néfaste a pu tromper l'électeur, nous constatons avec bonheur que la réaction se produit partout. Ainsi Tournai, lors de l'élection d'un séna teur, en remplacement du regretté M. Vanler- berghe, M. Bara a pu jeter ce défi la face de nos adversaires, sans que jamais ils aient songé le relever. Cependant cette attaque directe aurait dû faire considérer la lutte comme une véritable nécessité. Mais non, les cléricaux ont déserté le combat jour en ouvrir un autre, sur un terrain plus acile, au sein de la représentation nationale. Ji ils ont, devant eux, les fidèles, les élus de épiscopat, sur lesquels, avec l'autorisation de eurs maîtres, ils ont droit de commande. Le nouveau combat que les cléricaux se pro posent de livrer l'opinion libérale, c'est sur le terrain de la législation électorale. Destructeurs de l'enseignement officiel, il faut comme conséquence anéantir les avantages qui résultent de l'instruction, c'est dans l'ordre. Nosadversaires savent, qu'en dehors des diplô més, il y a une foule de personnescapables et in struites qui, de par la loi de 1883, ont droit de vote ce sont celles-là qu'il faut écarter de l'urne électorale, ils espèrent qu'elles ne se sou - mettront pas un examen devant un jury tout au plus capable de juger un examen primaire. De là, la suppression de ces milliers d'électeurs éclairés. Us savent que la science porte dans son sein l'indépendance et la liberté. Le moyen de les faire disparaître pour favoriser les visées des évêques est trouvé aujourd'hui. Il reste seu lement le mettre en pratique. Il ne faut pas au prêtre la franchise, résultat de la science, de I nstruction. A son appuiil appelle l'ignorance pour maintenir nos popula tions en état d'esclavage. Ses visées ont réussi une première fois par un abaissement du cens électoral. Aujourd nui il emploie encore le même moyen, mais de plus éloigne l'électeur, dont les droits sont basés sur d'autres titres. Le temps nous dira bientôt si les Belges con tinueront supporter les folies cléricales jus qu'au bout. Bruxelles, Tournai, Arlon-Virton, ont ré pondu non. A n'en pas douter, les autres parties du pays feront de même. X. Puis il demande, en manière de conclusion, le Progrès ne pourrait-il point nous répondre? 49e ANNÉE, V?" LE PROGRÈS vires acquirit el'nlh) ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. Heures de départ d'Y près pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4.00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. Gomines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 P.oulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-0stende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21 8-14. Gourlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20. Il y a longtemps que nous avons signalé la situation d'hostilité prise par le pape Léon XIII vis-à-vis de la triple alliance. A côté de son hostilité particulière l'endroit du roi d'Italie, qu'il traite en excommunié, il a, depuis la visite de l'empereur Guillaume II Rome, une rancune particulière contre le monarque allemand. On lui avait laissé espérer que l'Empereur lui appor terait la solution de la question romaine, c'est-à-dire un projet plus ou moins acceptable de reconnaissance du pouvoir temporel. Mais quand ils furent en présen ce, au Vatican, comme le jeune empereur ne paraissait pas pressé de parler des propositions qu'on lui avait attribuées et que le pape, voyant que le temps passait, voulut faire une discrète allusion la fameuse question romaine, Guillaume II, on se le rappelle, l'arrêta net en lui disant que, pour lui, la question romaine n'existait pas. Léon XIII a gardé de cette déconvenue un vif res sentiment, et il n'a, depuis, laissé échapper aucune occasion de le manifester. Sans action bien directe sur la protestante Allema gne, il s'est réservé d'agir sur la catholique Autriche, et principalement sur la Hongrie. Il a fait tant et si bien que, d'après un bruit répandu dans le monde diplomatique, l'empereur François- Joseph aurait pris sur lui de chercher, pendant son séjour Berlin, un moyen d'arranger les choses de façon donner une sorte de satisfaction l'irascible et vindicatif pontife. Il s'agirait de rendre moins tendues les relations entre le pape et le roi Humbert. Et voici ce qui aurait été imaginé par la diplomatie autrichienne pour donner au pape Léon XIII une sorte de semblant de souverai neté temporelle Le roi Hu nbert enverrait Civita- Vecchia un navire de guerre portant le pavillon ponti fical et qui serait aux ordres de l'hôte du Vatican. On mettrait également la disposition du pape un train spécial dont la locomotive porterait le drapeau blanc et jaune pontifical. Et si le pape voulait, un moment donné, quitter, l'aide de ce train spécial et de ce bâ timent de guerre, Rome et l'Italie, le roi Humbert ne considérerait pas ce départ comme une infraction aux droits de garanties qui sont assurés au chef de l'Eglise catholique pendant son séjour au Vatican. On assure que le prince de Bismarck se serait mon tré favorable l'adoption d'une combinaison de ce genre, ce qui n'a rien d'invraisemblable, puisque, en somme, elle ne garantit qu'une chose au pape, c'est qu'il pourra quitter Rome quand il le voudra, dans un train pavoisé ses couleurs. Comme reconnaissance de pouvoir temporel, c'est assez maigre mais la caisse est sauvée, ce qui a son importance. La première question qui se présente naturellement, c'est de savoir si nos adversaires engageront la lutte. Nous leur demanderons bien poliment, bien sincèrement de lut ter. Dieu veuille les inspirer, et puissent-ils mettre sur les rangs l'un ou l'autre de ces candidats qu'ils tiennent tou jours en réserve Et comment ne le feraient-ils pas N'ont-ils pas dé fendre le ministère clérical Ce ministère est compromis et discrédité. Ne doivent-ils pas tout le moins tenter un effort pour lui refaire une popularité après les scandaleu ses révélations du procès de Mons, après ces autres révéla tions dont tout le pays s'occupe aujourd'hui Quant nous libéraux, notre plus vif désir doit être de voir engager la lutte, car cela nous fournira l'occasion de protester par nos votes contre un ministère corrupteur et indigne (Bruyants applaudissements^. Ce ne sont pas les hommes qui occupent le pouvoir que nous combattons c'est la politique qu'ils représen tent. Ces hommes ne sont que les commis des évêques mais ils exécutent eu conscience leur besogne de commis ils ont exclu les libéraux de toutes les fonctions publiques; ils persécutent partout nos amis politiques avec un infati gable acharnement et malgré les airs démocratiques qu'ils se donnent, ils représentent en tout et pour tout cette politique cléricale que l'arrondissement de Tournai combat victorieusement depuis 1847, en dépit de toutes les forces, de toutes les influences qui se groupent autour de l'évêché. Le Journal d'Ypres, revenant sur les fêles de la Tuyndag, rappelle nouveau la fameuse interpellation de M. Colaert au sujet de l inau- guralion du tram vers Furnes, et la réponse que M. l'Echevin Bossaert y a faite.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1