Crétinisme.
Nouvelles locales.
POPERINGHE,
rentrés du festival d Ostende, trois heures du
matin.... Silence, hein
Un individu circule en ville, offrant de porte
en porte (pour de l'argent, bien entendu) des
marchandises sacrées. Nous reproduisons tex
tuellement sa réclame. Elle en vaut la peine.
Où diable peut-il bien, Ypres, écouler son
fonds de commerce cet auvergnat? A part quel
ques tonsurés et autres marchands d'orviétan,
ses clients ne doivent pas être fort nombreux.
Une question. Le Journal d Ypres, qui est un
f»eu théologien ses heures, pourra peut:êlre
a résoudre. Cet Auguste Dewulf qui met ainsi
en vente des choses saintes, ne se rend-il pas
coupable de pratiques simoniaques et ne s'ex-
pose-t-il pas être excommunié Il est vrai de
dire que les loups ne se mangent pas entr'eux.
il fait beau, le temps est tiède, l'air est doux
et salubre respirer. Il fait bon courir les
champs, aussi ceux qui en tiennent les clefs,
pris de pitié pour un illustre prisonnier, vont,
dit on, les offrir Pourbaix sur un plat d'argent.
Il y a bien le public qui trouve la chose exor
bitante. On n'a pas, dit-il, eu de semblables
complaisances pour Falleur. ni pour le mal
heureux qui vole un pain afin d'empêcher ses
enfants de mourir de faim.
On se demande quelles influences puissantes
peuvent ainsi enrayer l'action de la justice et
proléger celui qui a compromis ainsi la répu
tation de notre pays l'extérieur et sa sécurité
l'intérieur.
La convention monétaire, adoptée par les
pays de l'Union latine, expire la fin de l'an
née. Les délégués des nations intéressées se
réuniront prochainement Paris pour décider
s'il y a lieu de prolonger ou de dissoudre
l'union.
D'après de renseignements officieux, la Suisse
et l'Italie seraient décidées mettre un terme
la situation présente: elles refuseraient de s'en
gager pour un nouveau terme vis-à-vis de
leurs co-contractants Elles n'ont rien perdre
en eflet la suppression du régime actuel la
baisse de l'argent ne peut leur causer aucun
préjudice, puisqu'elles n'ont guère fabriqué de
monnaies d'argent.
Autre est la position de la Belgique. En cas
de rupture, celle-ci se trouverait jetée dans les
plus graves embarras, Elle a monnayé d'énor
mes quantités de pièces de cinq francs en ar
gent. Ces pièces sont trop nombreuses pour
pouvoir trouver place dans la circulation inté
rieure elles sont l'etranger, où elles servent
aux transactions. La cessation de l'union amè
nerait leur prompt retour en Belgique et
celui-ci serait suivi d'une perturbation profon
de dans notre état monétaire, si des précautions
suffisantes n'étaient prises par le gouverne
ment.
La Gilde de S4 Michel et de S1 Luc a fait, cette
semaine, une excursion en notre ville. Us étaient
une cinquantaine dont beaucoup de prêtres.
Venus pour visiter les principaux monuments,
ils ont inauguré la journée par une messe en
plein chant chantée par quelques-uns d'entre
eux, en l'église de S4 Martin. Rien de remar-
âuable sous ce rapport, et il était aisé d'enten-
re que Faur n'était pas au jubé. A une heure,
ils ont dîné au Cercle catholique, après quoi ils
se sont répandus dans les rues de la ville, pre
nant gaillardement le frais dont ils paraissaient
avoir un besoin urgent.
Plus épicuriens que Lucistes, les membres de
la Gilde.
Le Journal d? Ypres tape dru sur les pompiers
coupables de s'être amusés un peu tard dans la
nuit lors do leur retour de Courtrai. Notre pieux
confrère devrait pourtant bien savoir que ce
n'est pas aux pompiers seuls que cela arrive. Il
raconte que le lendemain de la fête la police est
allé chercher des sabres, des fusils, des casques
qui étaient restés dans un café de la rue des
Chiens.
Il n'en est rien. Quelques effets ont été laissés
en dépôt dans ce café, et voilà tout. Le Journal
Earle de bataille, de saccage Il y a eu tout
onnement une rixe isolée entre un pompier et
un bourgeois (un des amis du Journal). Encore
est-il établi que tous les torts sont du côté de ce
dernier, ce que Maître Crac a grand soin de dis
simuler.
Quand on se pose en redresseur de torts com
me le rédacteur du Journal, on devrait au moins
être juste. Pourquoi, par exemple, ne signale-t-
il pas ce qui s'est passé tout récemment au Boc
où les calotins se sont distribué des calotes
foison L'historique de cette scène aurait ce
pendant été palpitant d'intérêt.
Nous apprenons avec plaisir que la Commis
sion directrice de l'Exposition triennale des
Beaux-Arts de Gand vient d'acquérir le tableau
intitulé le Missel de Mlle Louise De Hem,
notre jeune concitoyenne qui a remporté une
mention honorable au Salon de Paris.
Les jeunes gens connaissant la langue flaman
de, qui désirent concourir pour ces emplois,
peuvent s'adresser aux bureaux de Poste, pour
plus amples renseignements ce sujet.
Les demandes d'emploi seront reçues jusqu'au
5 Septembre prochain
Denier des Écoles Laïques.
BIBLIOTHÈQUE GILON.
le 30 Août 1889.
Budget de 1889.
TITRE IL DÉPENSES ORDINAIRES.
M
Je prends la liberté de vous annoncer que je suis arrivé
ici avec une grande partie de marchandises bénites de
St-Hubert, consistant en médailles, boucles d'oreilles,
chapelets, bagues, etc., et que chacun est tenu de porter
sur soi afin de se préserver de la rage, dont nous avons
déjà remarqué plusieurs fois les tristes conséquences.
En même temps, M j'ai l'honneur de vous faire
savoir que je suis en possession de la Clef de St-Hubert,
pour brûler les animaux et que je suis porteur des certi
ficats délivrés par le Conseil communal et le -révérend
curé de St-Hubert, afin de vous témoigner de l'authenticité
de mes marchandises. Les animaux doivent mourir sans
nuire personne.
Ces marchandises sont taxées avant la consécration,
cela fait, que les prix ne peuvent ni monter ni baisser.
Aussi béni du Sang Sacré de Bruges pour tout effusion
de sang.
Dans l'espoir, M que vous voudrez vous munir de
l'un de mes objets bénits, j'ai l'honneur d'être
Votre Serviteur,
AUGUSTE DEWULF.
N. B. On est prié de conserver ce billet le porteur de
la présente viendra sous peu vous offrir ses marchandises
et reprendre le billet.
-<T-^£_Ja2S5T^S-rc58SL_2^---
concours des écoles primaires. Par arrêté
ministériel, M. Maes, inspecteur cantonal de
l'enseignement primaire, Roulers, est nommé
président du jury correcteur pour le ressort
scolaire de Courtrai, en remplacement de M.
Brouwers, inspecteur principal de l'enseigne
ment primaire, Ypres, empêché.
postes. Des emplois de commis et d'auxi
liaire seront prochainement disponibles au Ser
vice des Postes dans les provinces flamandes.
Liste précédente,
Collecte au Sultan,
fr. 62,141-68
fr. 3-05
Total fr. 62,144-73
Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 58,215-93
Reste en caisse fr. 3,928-80
Lt Voyage dfun Ignorant Paris, par G. Rai-
berti. 1 double volume, 1 fr. 20.
Au nombre des centaines de volumes qui ont été
publiés sur Paris, nous n'en connaissons pas de plus
spirituels que celui de la Bibliothèque Gilon. Les re
tardataires qui se disposent seulement aujourd'hui
prendre le train pour la grande ville, emporteront cer
tainement cet excellent ouvrage. S'ils éprouvent quel-
qu'ennui, un retard forcé dans le trajet, un excès de
fatigue, une mauvais place au théâtre, une ondée in
tempestive qui les retienne au restaurant, ils liront
les fines observations de Raiberti et ils riront avec
l'auteur, en oubliant les petites incommodités du
voyage.
Ce livre est l'unique en son genre il est le seul des
ouvrages sur Paris qui ne parle pas de la tour Eiffel et,
ce titre, il mérite une mention des plus honorables.
Si Paris est merveilleusement éblouissant cette épo
que, il offre, en compensation, le désagrément d'impo
ser la vue, toutes les vitrines, en mains de tous les
camelots, tout propos, des milliers d'exemplaires la
figure obsédante de la fameuse tour réduite en toutes
les substances possibles, jusqu'au saindoux Après ce
cauchemar on est heureux de lire un ouvrage muet sur
cette pyramidale élévation.
»4c
(suite.)
NATURE DES DÉPENSES.
Dépense
réelle de
l'exercice
pénul
tième.
Crédits
alloués
l'année
précé
dente.
Sommes
proposées
par l'Ad
ministra
tion
commun1*.
III. Salubrité publique.
Traitement de vérification
de la viande
100
00
100
00
Badigeonnagedes maisons
des pauvres
84
65
150
00
150
00
Loyer des dépôts d'im
mondices
130
00
130
00
130
00
Indemnité du fermier de
l'enlèvement des boues et
immondices
576
20
700
00
700
00
Indemnité du vétérinaire
pour sa surveillance aux foi
res des bestiaux
12
00
40
00
40
00
IV. Bienfaisance publique.
Subsides aux hospices pr
combler le déficit du bud-
ë^t
44,645
77
14,764
78
42,346
97
Subsides au bureau de
bienfaisance
22,054
34
48,684
57
49,285
89
Traitement des vaccina-
leurs des pauvres
200
00
200
00
Traitement desaccoucheu
ses des pauvres
750
00
750
00
Part de la ville dans le
fonds commun
13,457
82
8,285
25
8,371
50
Somme due aux hospices
civils de Huv
357
55
Somme due l'adminis
tration communale de Re-
ninghe
75
00
Remise aux hospices des
fonds restitués par l'Etat,
article 24 des recettes ordi
naires et débourses par le
dit établissement charitable.
117
45
(Pour être continué.)
Pendant que. Dimanche passé, Félix avec SA musique
rigolait Courtrai avec l'argent des contribuables Pope-
ringhois, on procédait Poperinghe, sur la Grand'Place,
la vente forcée du modeste mobilier d'un pauvre diable,
presque octogénaire, dont le seul crime consistait se
trouver dans l'impossibilité de payer au fisc les monstrueux
impôts dont nos magistrats communaux viennent d'acca
bler notre population.
Alors que vos administrés souffrent, allez Don Quichotte,
allez follement vous amuser l'étranger, accompagné de
votre Sancho allez vous divertir pendant que les mal
heureux, dont vous gaspillez l'argent avec une si folle
prodigalité, poussés bout par la misère, voient saisir
tout ce qu'ils possèdent, même le misérable grabat qui
leur servait de couche.
Allez parader Courtrai et ailleurs et continuez une fois
de plus rendre notre pauvre ville, la risée du public.
Découragez, tous les jours davantage, les malheureux,
condamnés par leur position, passer leur jeunesse dans
le Cercle que vous présidez.
Vous vous préparez ainsi dignement devenir le pre
mier magistrat de notre cité.
Malheureusement, nous craignons que le triste specta
cle, auquel nous avons assisté, Dimanche passé sur la
Grand'Place, ne sera pas le seul qui, d'ici la nouvelle
année, se déroulera sous nos yeux. Bientôt nous aurons de
nouveau la douleur de voir se répéter ces scènes qui rem
plissent tout le monde d'indignation.