Le drame du Vésinet.
Nouvelles diverses.
Théâtre de la Bourse
SURDITÉ
Variétés.
JT-
Cassagnac s'laiss' pas abatt'
Ça fait quat'
Cunéo parfois se distingu',
Un, deux, trois, quat', cinq
Voici les détails complets du dramatique suicide de
trois sœurs.
Maria, Céline et Clotilde Cuvelier, trois vieilles filles
de quarante, quarante-cinq et cinquante ans, avaient
connu des temps prospères. Elles avaient reçu de
leurs parents, grands propriétaires des environs de
Lille, un important héritage. Des spéculations mal
heureuses, puis des dépenses exagérées réduisirent,
en quelques années, leur fortune une centaine de
mille francs.
Elles occupaient en ce moment la villa Campan
Chatou.
Les trois sœurs, presque ruinées, réunirent alors
leurs ressources Elles résolurent de tenter la fortune
et de risquer aux courses tout ce qui leur restait.
On quitta Chatou et 011 vint louer au Vésinet, l'an
gle de la route de Saint-Germain et de la route du
Grand-Lac, une villa moins luxueuse. La maison, d'un
loyer de trois mille francs, entourée d'un vaste jardin,
d'une grille dorée, avait néanmoins grand air, avec ses
écuries, ses remises et l'allée circulaire qui menait au
peron.
Les sœurs Cuvelier commencèrent là une vie de
mystère, qui fit jaser tous les voisins.
De mauvaises langues comparaient leur maison
celle des sœurs Mercier de Villemomble,où l'on trouva,
il y a trois ans, le cadavre d'Elodie Ménétret.
Pas de domestiques l'intérieur Maria était jardi
nière Céline faisait la cuisine et Clotilde s'occupait du
ménage.
Les fournisseurs n'étaient reçus qu'à la grille on
prenait les marchandises par une sorte de tour qui se
refermait aussitôt.
Quelques personnes ont été reçues de rares inter
valles dans le salon. Elles pouvaient alors s'entretenir
avec Maria, l'aînée des sœurs Cuvelier, qu'on repré
sente comme un esprit d'élite et comme une femme
d'une extrême distinction.
A midi, la grande grille de la villa s'ouvrait chaque
jour.
Une charmante Victoria sortait, attelée d'une jument
bai-brun. Maria conduisait, et ses deux sœurs pre
naient place sur la banquette de derrière. On se ren
dait aux courses pour tenter un dernier coup la
fortune.
Tout échoua, et, il y a un mois, les contributions
directes firent apposer i'affiche de vente du mobilier.
La vente eut lieu, sur la place publique du marché
tout fut englouti; il ne resta dans la villa que quelques
meubles sans prix, trois lits et un canapé défoncé.
Le prix de la vente^'avait pas été suffisant.
Samedi soir, un huissier vint qui dit Mlles Cuvelier
il vous reste un cheval et une voiture; nous allons les
vendre.
Maria, un revolver la main, répondit
Vous n'aurez pas notre jument vivante. Quant
vous, si vous ne sortez pas, je vous brûlerai la cer
velle.
L'huissier partit aussitôt et se contenta de faire ven
dre la voiture,
A ce moment, les trois sœurs, bout de ressources
et d'humiliation, préparèrent un triple suicide.
Elles commencèrent par tuer Samedi soir, coups
de revolver, la vieille jument, l'amie qu'elles avaient
arrachée l'huissier, puis laissèrent libres, dans le
parc, deux chiens, un chat et une poule.
Elles s'enfermèrent. Dimanche soir, toutes trois,
chez elles, avec un chien et un chat.
Lundi, vers huit heures, le garçon boulanger vint
frapper la grille. Pas de réponse.
Il laissa un pain sur le mur. A neuf heures le gar
çon boucher, survenant son tour, aperçut une fumée
intense qui s'échappait des volets du premier étage. Il
courut prévenir M. Kapp, adjoint; les pompiers de
Chatou et du Vésinet accoururent et enfoncèrent les
portes.
Au rez-de-chaussée, la table de la salle manger
était dressée pour le repas du soir.
Sous le tapis gisaient les corps du chat et du chien,
tués coups de revolver.
Au premier étage, les boiseries, le plancher, les
quelques meubles, le tout avait flambé, et fumait en-
«ore.
On put néanmoins faire quelques pas l'intérieur, et
les premiers qui pénétrèrent dans les deux chambres
coucher, reculèrent d'horreur.
Sur un lit calciné gisait le corps absolument carbo
nisé de Mlle Clotilde. Lorsqu'on voulut soulever le ca
davre, une jambe tomba.
Dans la seconde pièce, deux corps étaient noircis,
ceux de Maria et de Céline, demi étendus sur le ca
napé; Maria serrait un revolver entre ses doigts.
Sous les trois lits brûlés, flambaient encore des lam
pes pétrole.
On ne sait encôre si Mlles Cuvelier se sont donné la
mort isolément, ou si l'une d'elles, après avoir tué les
deux autres, a allumé le feu.
On n'a trouvé sur les tables et dans les tiroirs que
douze sous, puis deux lettres adressées au maire et
M. Jean, architecte gérant de la propriété.
Cette dernière lettre était peu près ainsi conçue
Les dernières volontés des morts sont sacrées.
Aussi nous demandons Dieu d'attirer sur vous et sur
les vôtres tous les maux possibles pour vous punir de
votre conduite notre égard. Vous êtes, en effet, seul,
cause de notre mort. t Maria Cuvelier.
Voici la lettre au maire
Qu'on n'accuse personne de notre mort. Elle est
volontaire. Nous allons rejoindre notre mère. Nous
désirons qu'on ne nous touche pas, et être mises dans
notre cercueil habillées comme nous le sommes.
Nous désirons être enterrées aux Loges-en-Josas,
près Versailles, auprès de notre mère.
M. Béguin, propriétaire, rue d'Anjou, Lille, de
vra être informé de notre mort et fera surveiller tout
cela.
lr Septembre 1889. Maria Cuvelier.
Il y avait encore une troisième lettre adressée au
grainetier qui fournissait la nourriture du cheval; elle
contenait une somme d'argent en paiement de ces four
nitures.
C'est la seule dette que les défuntes aient payée.Tout
ce qui concernait le cheval était, parait-il, chose sacrée
pour elles.
M. MEIER, dentiste de Courtrai, a l'honneur d'infor
mer l'honorable public et sa nombreuse clientèle que son
cabinet dentaire est transféré chez M,ne veuve Van Kemmel,
Grand'Place, 3, Ypres, où il sera consulter tous les Same
dis, comme d'habitude, de 9 heures du malin, 2 heures
de relevée.
Le RÉNOVATEUR, Uniment antiseptique, guérit radica
lement toutes les blessures des animaux domestiques. Re
pousse du poil dans les conditions absolument primitives.
CERTIFICAT, N° 36.
Je soussigné, J. Niset, demeurant Bruxelles, rue du
Berceau, déclare qu'en diverses circonstances je me suis
servi avec succès du liniment Le Rénovateur. Dans un
cas un ponney ayant une blessure de plus de quarante
centimètres de long sur huit de large a été guéri en douze
jours avec repousse du poil.
Un couronnement a été guéri en six jours.
Enfin je déclare que de tous les produits vétérinaires dont
j'ai fait usage Le Rénovateur est le seul qui produise
uneguérison radicalesans inflammation ni engorgement et
fasse repousser le poil dans les conditions primitives.
(Signé.) J. NISET.
Bruxelles, le 27 Septembre 1887.
Agent de vente pour Ypres et les environs, A.
Vanderstuyft-Devos, au BOC, Grand'Place, Ypres.
Pour vos factures, entêtes de lettres, etc., n'employez
que du Papier Royal Lyon en vente au bureau du Journal
et chez les imprimeurs-papetiers.
A BRUXELLES.
Le soir, 8 h., 36ç représentation.
Merveilleux. Une seule boîte de PASTILLES
WALTHERY, suffit toujours pour guérir les Rhumes,
Bronchites, Maux de gorge, Oppression, etc. Un franc
partout.
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de produits alimentaires Paris.
Celte exposition s'ouvre le 13 Septembre et sera fermée
le 31 Octobre. Tous les produits alimentaires, sans excep
tion, y sont admis. Pour déplus amples renseignements
s'adresser au commissaire délégué pour la Belgique et la
Hollande, Rue oes Régnesses, 3, Gand.
0 j <aoo
et bourdonnements dans la tête.
La manière de s'en guérir chez soi. Envoi d'une bro
chure de 132 pages illustrées contre 0-30 c. S'adresser
chez J. H. Nicholson, 4, rue Drouot, Paris.
M. Prudhomme cause avec un compagnon de voyage.
Avcz-vous des enfants, monsieur
Oui, j'ai un fils.
Ah est-ce qu'il fume
Jamais il n'a seulement touché une cigarette.
Ah bien, tant mieux, car le tabac est une bien
mauvaise habitude.
Est-ce qu'il va au café
Jamais il n'y a mis les pieds.
Mes compliments. Est-ce qu'il rentre tard
Jamais. Il se couche toujours après dîner.
Oh mais crest décidément un garçon d'une conduite
admirable. Quel âge a-t-il
Deux mois
Au cercle des officiers.
Ma manière de voir m'oblige quitter l'armée.
Vous êtes réactionnaire
Non, je suis myope.
-=»KgH<=-^
Le mois de Septembre nous a ramené le beau
temps. Sous son influence, la cueillette avance
rapidement. Contrairement ce qui se passe
généralement, ce sont les houblons les derniers
cueillis, qui seront les plus beaux et les plus
riches en qualité. Les premiers cueillis provien
nent en majeure partie des perches renversées
par les ouragans qui ont sévi pendant les der
niers jours du mois d'Août. Pour sauver cette
partie de la récolte d'une perte totale, on a
commencé la récolte une huitaine de jours plus
tôt que d'habitude, et cela au détriment de la
qualité aussi constate-t-on déjà que le rende
ment en poids sera inférieur aux prévisions.
Prise dans son ensemble, la récolte de cette
année ne dépassera pas sensiblement celle de
l'année dernière.
Le marché de Nuremberg continue recevoir
des arrivages considérables qui se chiffrent par
2,000 balles en moyenne par jour. On cote*: Qua
lités ordinaires, 50 80; bonnes qualités moyen
nes, 100 125: premiers crus, 150 175.
En Angleterre, les affaires sont encore très
calmes. Le commerce anglais est en vacances et
ce ne sera guère avant une quinzaine de jours
que les affaires commenceront régulièrement de
ce côté.
En Bourgogne, la récolte sera totalement
achevée avant la fin de cette semaine. Los pré
visions d'une récolte exceptionnellement boune
comme qualité se confirment. Les houblons pré
coces sont presque tous vendus dans les prix de
fr. 125 130 les 50 kilos. Les tardifs commencent
faire leur apparition et sont cotés fr. 105 110
les 50 kilos.
Michel Strogoff voit son succès s'accroître chaque re
présentation. La vaste salle ne désemplit pas et d'après
les feuilles de location cette grande vogue ira s'accentuant.
Les matinées n'ont pas moins de succès que les soirées,
aussi la direction nous prie-t-elle d'annoncer qu'elle don
nera une quatrième Dimanche prochain, 13 Septembre. On
commencera 11/2 h. pour finir 4 3/4 h. Cette fois
le magnifique drame de Jules Verne et d'Ennerv aura un
attrait nouveau. Un important divertissement intercalé au
3e acte et danse par Mlle Sozo et les 60 dames du corps de
ballet. Ce divertissement a été monté avec beaucoup de
soin et tout fait présager un éclatant succès. C'est M. Gra-
ziani qui a écrit la musique de ce ballet qui donnera
Michel Strogoff et ses splendeurs une vogue nouvelle.
HOUBLONS.
Poperinghe, 6 Septembre. Nous sommes en
pleine cueillette favorisée par un temps super
be. Il paraît qu'on aura un produit de premier
choix, où le développement disproportionné dos
cônes n'existe plus et où la finesse de l'arôme et
la richesse en lupuline ne doivent céder le pas
sur aucun crû des autres pays producteurs. Les
affaires par continuation restent nulles on n'ac
cepte pas les offres de 40 lr. les 50 kil.