1.7 N° 75. Jeudi, 49e ANNÉE. 19 Septembre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqdirit eundo. Heures de départ d'Ypres pour Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Si on s'en rapportait la façon dont la ques tion électorale a été posée en France par les adversaires du régime républicain, ce n'est pas seulement un déplacement de majorité dans le Krlement qui serait leur grand objectif dans ssaut suprême qui sera livré Dimanche pro chain. C'est l'existence même du régime parle mentaire qui sera mise en cause. Il faut le reconnaître, jamais occasion n'a été mieux choisie pour engager cette lutte contre la tribune parlementaire. La Chambre dont le mandat vient d'expirer avait donné, trop sou vent, le plus déplorable des spectacles. On pourrait dire que les scènes scandaleuses qui se sont passées, dans ces derniers temps surtout, la Chambre française étaient provo quées justement par les ennemis du régime actuel qu'ils cherchaient par tous les moyens possibles compromettre et déconsidérer. Mais d'autres faits se sont produits, d'autres causes ont engendré des résultats analogues. Le Voltairedans un article très sensé, les exa mine et les discute. Quand on a dit, en parlant du général Bou langer, qu'il était le syndic du mécontentement général, on disait une chose juste et vraie. La hambre dernière avait provoqué do nombreux mécontentements, et les bons citoyens eux- mêmes ont dû éprouver quelque satisfaction la voir disparaître. Le grand défaut de la situation est qu'il y avait conflit entre les deux Chambres, entre les Chambres et le gouvernement et même parfois entre le ministère et le chef de l'Etat. Ce que dit ce propos le Voltaire est parfai tement exact. La Chambre, sous l'empire d'une fausse con ception des traditions de l'histoire révolution naire, a voulu jouer la Convention. Elle a empiété sur les attributions du pouvoir exécu tif. Tenant en mains les destinées des ministres, elle les a tour tour abaissés et élevés, suivant qu'elle les a trouvés dociles plus ou moins ses exigences et ses passions. Elle s'est ingérée d'intervenir dans la désignation, l'avancement ou la disgrâce des fonctionnaires publics. Inca pable de se gouverner elle-même, puisqu'elle n'avait pas de majorité, elle n'en a pas moins prétendu régenter toutes choses, par le détail, dans l'administration publique. Une Chambre délibérante qui veut administrer et gouverner peut beaucoup pour le mal, très peu pour le bien. L'événement l'a bien prouvé, et le Sénat, par l'opposition qu'il a cru devoir faire trop souvent aux résolutions de la Chambre, a aggravé la situation. Quant aux ministres qui se sont succédé si rapidement et si nombreux dans ces dernières années, ils ont été ce que les Chambres, et sur tout la Chambre des députés, ont voulu qu'ils fussent. Dépendant des votes d'une Chambre sans cohésion dans les vues, divisée en fractions irréductibles, livrée de funestes suggestions d'empiétement, les ministres ont pu difficilement résister l'assaut des sollicitations hautaines, des intrigues et des conjurations de couloirs. L'énergie qu'ils devaient tout entière aux soins d'une administration droite, ferme et vigilante, ils ont dû l'employer défendre leurs départe ments contre des ingérences sans cesse renais santes et des obséquiosités impérieuses. Un relâchement fâcheux s'est produit dans la hié rarchie administrative. La. multiplicité des interpellations la Dhambra^ ^'.apposition des systèmes de gouvernement appliqués la veille et le lendemain condamnés, l'inconsistance des vues et des interprétations, l'insécurité des situa tions acquises, ont peu peu aflaibli et troublé le sentiment de 1 ordre et de l'autorité dans l'administrationet c'est là, peut-être, le plus f;rand mal qui ait amené dans une partie de 'opinion la désalïection du régime parlemen taire. Le remède cette situation serait dans la constitution d'une majorité solide, sachant ce Qu'elle veut et ne s'inspirant que du bien-être u pays. Ou avait annoncé que M. Carnot, avant la date'des élections, ferait une proclamation au pays pour l'engager voter dans ce sens. Mais il paraît que M. Carnot ne publiera ni procla mation, ni message. Croit-il que ce serait inu tile Nous saurons bientôt dans quel sens il convient d'interpréter cette situation. Ypkes, le 18 Septembre 1889. Il ne vous est jamais arrivé de dîner dans une gargote Parfaitement. En ce cas vous avez mâché du rogaton vous avez usé vos dents un indigeste salmigondis qu'on a servi votre estomac révolté, défaut de viande succulente et réconfortante, et vous n'y êtes plus retourné. Vous avez eu raison c'est ainsi qu'il faut faire avec ces empoison neurs patentés et aussi éhontés que patentés. Que n'en peut-on faire autant avec ces pa piers publics qui, comme le Journal d'Ypres exploitent deux fois par semaine la sottise hu maine, avec une accumulation, tous les jours croissante, de contre-vérités, de malveillances et d'abus de mots. Ah ceux-là, il faut y revenir, quoiqu'il en coûte il les faut subir puisqu'ils sont dans la circulation, en vertu de la liberté de la presse. Mais il n'en faut pas être dupe jusqu'au bout. Ah, ça! non. De la bonté, un peu, même beaucoup, parfois de la niaiserie, jamais. Un employé de la ville fait parler de lui tout de suite le Journal s'en empare pour atta quer l'administration communale. Comment l'administration communale ne révoque pas cet employé? Ah si c'était un pompier, rien que parce qu'il fait partie d'une société catholique, il y a longtemps que son compte serait fait I Bavardage et mauvaise foi. D'abord nous ne connaissons pas au juste l'affaire en question, et nous pensons bien que le pieux confrère ne la connaît pas mieux que nous. On dit même que l'employé en question a porté plainte du chef de calomnie.. Eymis, en admellani qu'il y ait lieu révocation, ce que nous ne disons pas, qui est-ce qui révoque? A qui appartient ce droit de révocation Au Conseil communal. Or, depuis qu'on parle de cette affaire, le Con seil communal ne s'est pas encore réuni et n'a donc pu se prononcer. Un peu de patience, Journal, et toute chose son heure, mais en attendant, trêve votre soif de démolition. Peut-être, après tout, les choses n'ont-elles pas la gravité que votre esprit de charité chrétienne voudrait y voir, rien que pour le plaisir de tomber les libéraux. Encore une fois pas tant de zèle. Et ne dites pas, pour justifier vos instincts destructeurs, que les pompiers qui ont été renvoyés du corps, l'ont été pour des motifs moins graves et pu rement politiques ou religieux. Mensonge. Les hommes auxquels vous faites allusion ont été rayés des cadres par motif d'ordre et de disci pline. Exciter ses camarades contre les chefs; faire une propagande malsaine; semer dans les rangs l'insubordination afficher publique ment, par des discours et des actes, le mépris l'endroit d'une administration qu'on dessert plus qu'on ne sert, sont peut-être vos yeux des titres l'avancement aux yeux des gens bien pensants, ces faits appellent une correc tion salutaire et le renvoi n'est que la juste récompense d'une pareille conduite. Donc la façon dont vous faites appel l'im partialité ne nous touche guère. Chacun sait ce que impartialité, dans votre bouche, veut dire, et quand vous imprimez qu'une administra tion communale ne peut avoir de préférés» LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la lig Insertions Judiciaires la ligne Pour les annonces de France et Marché aux Herbes. ;ne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. un franc. de Belgique s'adresser l'Agence Ilavas, Bruxelles, 89. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. C.omines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Roulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 I.angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16 2-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1