Chemin de fer. Résumé politique. Nouvelles locales. N° 76. Dimanche, 49e AN'YÉE. 22 Septembre 1889. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquir1t ed«i>0. Si cela dépendait de ces deux Etats et de l'Ita lie, demain, l'Europe serait en feu et sang. Ce qui parait singulier et suspect, c'est qu'on ait choisi pour faire cette mobilisation extrava gante le plus mauvais moment de l'année, celui où les paysans sont occupés rentrer leurs mois sons. On est amené conclure que Serbes et Bulgares ont de sérieuses raisons pour agir ainsi. Ajoutons cela que, "en Bulgarie, les choses se compliquent d'une crise ministérielle assez grave. Le prince Ferdinand voudrait bien se dé barrasser ae Stamboulofïqui avait été jusqu'à S résent le principal obstacle la proclamation e l'indépendance de la principauté. Or, Stam boulofï vient de perdre son plus solide allié f>ar la disparition de Stroyanoff, le président de 'assemblée mort subitement l'autre jour Paris. Stamboulofï voulait le faire entrer dans son cabinet, avec le poste de ministre de l'inté rieur, lui-même se réservant le portefeuille des affaires étrangères. On croyait donc que, l'occasion du 18 Sep tembre, Stamboulofï se laisserait décider ad hérer la proclamation de l'indépendance, malgré les assurances en sens contraire qu'il avait données quelques jours auparavant aux représentants des puissances étrangères. Pourquoi cette date du 18 Septembre? Parce que c'était l'anniversaire de la révolution qui, il y a quatre ans, réunit la Roumélie orientale la Bulgarie. L'Europe avait laissé faire cette an nexion sans protester, et le prince Ferdinand pouvait avec quelque raison supposer person nellement il s en croyait sûr que l'Europe le laisserait aussi tranquillement proclamer son indépendance et transformer en royauté sa petite principauté, plus ou moins précaire. Cependant, tous les consuls ont télégraphié leurs gouvernements qu'il n'y aurait pas de coup (TEtat propos de l'anniversaire du 18 Septembre, et 1 événement a confirmé leurs pré visions, en même temps que les promesses du ministre Stamboulofï. Une correspondance de Sofia constate cette communication des consuls mais elle ajoute que ces fonctionnaires ont, pour la plupart, ajouté leurs dépêches, en guise de conclusion, que probablement les projets ont été ajournés, mais ne sont qu'ajournés, et que Stamboulofï se réserve cette planche de salut pour le cas où il verrait qu'à la rentrée des Chambres son pouvoir serait trop battu en brèche. Une dépêche a annoncé qu'une barque espa gnole, Miguel Teresa, forcée de se jeter la côte nord du Maroc cause du mauvais temps, a été attaquée et totalement pillée par les Maures, près d'Alhucema. L'équipage a été emmené prisonnier par les Arabes du Riff et est toujours détenu. Des instructions ont été envoyées au représen tant de l'Espagne Tanger. Une lettre envoyée par un militaire de Pênon de Yelez de la Gomera, île appartenant l'Es pagne et située près de la côte du Maroc, porte que la population marocaine est excitée contre l'Espagne. Les santons (moines marocains) prêchent la uerre sainte et disent qu'il faut reprendre l'in- emnité de guerre que le Maroc a payée en 1859. L'auteur de la lettre ajoute que les Maures déclarent être protégés par les Allemands. Il dit que les forces actuelles représentent le double de celles qui existaient en 1859 et qu'il y a 10,000 fusils répétition. Le gouverneur de Ceuta a demandé des trou pes de renfort et des munitions, la suite de l'a gitation qui s'est produite parmi les tribus du Le ministre des affaires étrangères arrivera ce soir Madrid. On croit qu'il adressera immédiatement une énergique réclamation au Maroc. Ypres, le 21 Septembre 1889. Une singulière rectification. Depuis que le petit-maître, qui jargonne dans le Journal d'Ypres tant par article brigue, dans le domaine de la justice, une place autre que celle qu'il y a jadis occupée, il est comme atteint par un prurit de dénonciations et de provocations poursuite. Il y a aussi, chez lui, aggravation notable d'étourderie habituelle. Ainsi, propos de ce que nous avons rap porté au sujet de l'affaire ue Brielen, \e Journal d'Ypres écrit gravement ce qui suit Or, il est de fait que le curé a refusé de procéder l'inhumation qui finalement n'a eu lieu qu'en présence de deux témoins et sous la condition formelle que le père se ren- drait aussitôt Ypres pour se mettre en règle. Impayable que cette explication I Ainsi, le père n'était pas en règle... Néan moins le curé procède l'inhumation... et en présence de deux témoins encore sous pro messe toutefois que le père irait, Ypres, chercher le permis requis Qui diable peut avoir fait répéter au Journal un aveu aussi sottement naïf? Ce n'est pas nous assurément. Et l'exhumation Ohl Journal profondément placide 1 Vous n'en parlez plus Sans doute que le curé l'aura fait opérer de la même façon, c'est-à-dire en présence des susdits témoins et sous promesse nouvelle que l'enfant serait réenterré Bienfaits du protectionnisme. On s'occupe beaucoup du renchérissement des denrées alimentaires en Allemagne. Il est impossible de n'y pas reconnaître l'effet des mesures protectionnistes qui font partie de la grande politique du chancelier et qui ont pour but de favoriser, tantôtles grands propriétai res fonciers, tantôt la haute industrie. Mais celle-ci est forcément atteinte par le renchéris sement des denrées alimentaires dont la consé quence est de rendre les salaires des ouvriers industriels insuffisants. Le Temps écrit ce propos Actuellement la viande de porc, qui joue un si grand rôle sous diverses formes dans l'alimen tation du peuple allemand, subit une hausse analogue, qui est partiellement due l'interdic tion récente de l'importation de cette denrée. Eu même temps les pommes de terre, qui for ment également une des principales ressources nutritives des classes laboriéuses, ont atteint un prix extraordinairement élevé.. Cette circon stance agit doublement au détriment des cou ches sociales peu fortunées elles payent davan tage leur provision de ces féculents, et la chair des animaux qui se nourrissent sous une forme ou sous une autre de cet aliment est également renchérie. Dans le voisinage des frontières, les habitants avaient cru pouvoir atténuer ces inconvénients, en faisant au dehors leurs provisions des prix plus modérés. De sévères mesures de douanes sont venues empêcher ce petit trafic. Et dire qu'en Belgique, où la viande est déjà imposée, le pain est menacé. On ne peut être plus paternel que nos cléricaux. Décidément le Roquet d'Ypres est parfois déli rant. Ses accès de libérophobie prennent, par moments, un caractère aigu très inquiétant.... pour lui. Dans son dernier numéro, le Roquet donne le résultat, pour la ville d'Ypres, du concours entre les écoles primaires. L'école S1 Michel ayant obtenu un mirifique succès, il faut enten dre maître Crac vanter cette éclatante victoire de l'enseignement libre sur l'enseignement offi ciel C'est une honteuse défaite, dit-il, pour le parti des lumières Et cependant (vieille ren gaine l'enseignement libre ne coûte pas un rouge liard aux contribuables Qu'on n accuse donc plus ces affreux calotins de combattre effrontément l'effusion de l'instruction et de cher cher répandre les ténèbres de l'ignorantis- m LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: ia ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires ia ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. 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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1