N<> 79. Jeudi, 49e ANNÉE. 3 Octobre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Simple question. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Dimanche a eu lieu au Palais de l'IndustriePa ris, la distribution des récompenses de l'Exposi tion. Cette cérémonie, que présidait, M. Carnot, a été fort imposante.Nous lisons dans le compte- rendu d'une feuille parisienne M. le Président de la République, a constaté vœu que cette Exposition ouvre la France une ère d'apaisement et de travail et étende ses bien faits au-delà des frontières. Les hôtes que la France a accueillis avec joie et qu'elle ne verra pas s'éloigner sans regret,' alfif M. Carnot,' ront appris la connaître. Les jugements éclai rés qu ils auront pu former, les sentiments qu'ils emporteront dans leur pays ne peuvent rester sans effets sur les relations entre les peuples la politique laquelle la France est fidèle aura trouvé de nouveaux défenseurs, et l'Exposition de 1889 aura encore servi la grande cause de la paix et de l'humanité. Nous avons déjà dit que le nombre des récom- Senses accordées s'élève 32,468. Le nombre es exposants dépasse 68,000. On annonce que M. Jules Ferry ne présentera sa candidature nulle part au scrutin de ballot tage.- Il vient d'adresser aux électeurs du canton de Saint-Dié, où il a échoué, une proclamation qu'il termine ainsi tandis que nous avons déplorer chez nous de honteuses défaillances, la politique républicaine, cette politique d'union et de sagesse pratique que j'ai toujours préconi sée, l'emporte dans l'ensemble du pays. Le bou- langisme, que j'ai dénoncé l'un des premiers, est écrasé. La revision est rejetée par la France ré- Sublicaine. La République sort triomphante 'une crise redoutable. Qu'importe qu'elle me laisse sur le champ de bataille Le général Faidherbe est mort Samedi Pa ris Il était âgé de 71 ans. Faidherbe était originaire de Lille, où l'on vient d'ouvrir une souscription pour lui élever une statue. Il avait accompli ses premiers faits d'armes en Algérie et au Sénégal. C'était la fois un vaillant soldat, un savant de mérite et un administrateur habile. Son nom était devenu populaire pendant la guerre franco-allemande, après les succès qu'il avait remportés Pont- Noyelles et Bapaume. Ypres, le 2 Octobre 1889. Nous avons noté les protestations des ex- sous-officiers, quelque parti qu'ils appartien nent, contre l'extraordinaire projet de loi électoral, arraché la lâcheté du ministre de l intérieur par les mises en demeure réité rées et les fureurs grandiloquentes de l'Escaut. La Société royale des ex-sous-ofïiciers de Charleroi adresse, de son côté, ses membres, une protestation. Suivant l'exemple de leurs collègues d'An vers et de Namur, les sous-officiers caroloré- giens protestent en dehors de tout esprit de parti. C'est évidemment cette unanimité dans la réprobation, celte nouvelle concentration dans le dégoût, qui surexcitent la colère de la feuille de M. Jacobs Encore ces polichinelles, s'écrie l Escaut Ils n'ont pas peu de prétentions, ces individus qu'ils fassent comme les autres citoyens, qu'ils se soumettent l'examen. Mais non, c'est précisément cela qu'ils re doutent. Ils ont peur de la petite épreuve impo sée aux autres mortels, ces intelligences d'élite, ces esprits forts qui prétendent qu'on fasse en leur faveur des lois d'exception. Allons donc, raflez-moi ça l isiorvest énergique et bien impré gnée de cet alticisme particulier la feuille qui joue les mère Angol dans le chœur des feuilles cléricales. Nous ne savons si M. Devoider raflera ça de crainte d'être nouveau taxé de lâcheté par le moniteur des rancunes la Delaet. C'est pos sible, c'est même probable. Mais les ex-sous- officiers catholiques du pays seront assurément flattés des appellations flatteuses que leur dé cerne l'Escaut. Et si l'aménité de ce langage en pouvait éclairer quelques-uns, ce serait tou jours autant de pris sur l'ennemi. Au surplus la thèse de l'Escaut repose sur une notion fausse du droit commun. L'examen assurément est un mode excellent de constatation de la capacité électorale, dit l'Indépendancemais certaines conditions. Or, il y a un âge pour les examens. On ne passe pas des examens toutes les époques de la vie. Et parmi les plus forts, dans toutes les spéciali tés, combien qui ne seraient pas en état de repasser ceux qu'ils ont subis avec succès? Le I2 Novembre 1878, devant les Chambres réunies pour l'ouverture de la session législa tive, le Roi Léopold II prononçait d'une voix claire et vibrante voir les comptes-rendus de l'époque, les paroles que voici La culture intellectuelle d'un peuple est plus que jamais, au temps présent, la source essentielle de sa prospérité. Comment le souverain qui a prononcé de telles paroles, peut-il avoir permis la présenta tion du révoltant projet Devoider, en vertu duquel on se dispose frapper d'indignité poli tique tous ceux qui devaient leur culture in tellectuelle d'être entrés dans le corps électoral? Les cléricaux qui ont, en 1884, escaladé le pouvoir aux cris d'à bas le militarisme plus de dépenses militaires pas de fortifications de la Meuse I montrent un zèle d'apostat militariste. A peine ont-ils voté 55 millions, comme pre miers crédits pour les fortifications de la Meuse, en attendant les queues peine ont-ils mis la main aux travaux, qu'ils projettent une dépense de 50 millions pour compléter la dé fense d'Anvers. Dépenser 55 millions pour la fortification de la Meuse, 50 millions pour Anvers, sans comp ter les millions qui sont nécessaires pour l'ar mement, ce n'est vraiment pas mal de la part des gens qui faisaient publier dans tous leurs journaux, répétant dans toutes leurs assemblées électorales et affichant sur tous les carrefours que la Belgique était arrivée au maximum des dépenses militaires et que, foi de l'honnête, loyal et religieux M. Beernaert, Il ne serait plus proposé un centime d'augmentation. Ah! comme nos cléricaux savent que l'empire appartient aux impudents et aux effrontés 1 LE PROGRÈS VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. ('.omines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Oourlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-43 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Au moment où la voiture présidentielle a passé entre la double haie de soldats, les lanfares des cuirassiers et des autres régiments de cavalerie ont sonné aux champs. Aussitôt, comme si c'eût été un signal, une immense acclamation a retenti dans la foule i Vive la Républi que! vive Carnot! vive l'armée Le Président de la République a fait son entrée dans le Palais de l'Industrie deux heures précises. Au moment où il gagnait sa place, l'orchestre a joué la Marseillaise. Tous les assistants, au nombre de plus de quinze mille, s'étaient dressés comme sous une même impulsion, et le cri de Vive la République est sorti de toutes les bou ches. Tous les officiers généraux étaient groupés au pied de la tribune présidentielle. Le cortège est descendu par le grand escalier, a tra versé la salle dans toute sa partie centrale et dans toute sa longueur puis, faisant un crochet droite, il a passé au pied de la tribune présidentielle en faisant flotter les dra peaux et les étendards. Voici la composition du délilé Les Comités étrangers, classés par ordre alphabétique, ayant leur tête, autour du drapeau, les gardiens de leur section ou de leur pavillon, un peloton de soldats français, les neuf Comités français de groupes précédés de banniè res, enfin les commissariats de l'Algérie, de la Tunisie, des colonies et des pays de protectorat. L'effet du cortège a été véritablement merveilleux, et, plusieurs reprises, de chaleureuses ovations se sont fait en tendre. Pendant la marche du cortège, l'orchestre et les chœurs du Conservatoire ont exécuté divers morceaux d'Ambroise Thomas, de Berlioz et de Gounod, sous la direction de MM. Saint-Saéns, Massenetet Léon Delibes. Un incident signaler au moment où le Comité de la Russie, drapeau en tête, a défilé, des acclamations répé tées ont retenti.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1