IV0 80. Dimanche, 49e ANNÉE. 6 Octobre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Concours scolaires. Les peintures murales. S 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Ypres, le 5 Octobre 1889. Le Journal d'Ypresdans son dernier numéro, nous défie de reproduire les chiffres qu'il cite pour établir les succès remportés au concours de 1889 par les écoles adoptées et libres. Nous re levons volontiers le défi. Seulement, l'artiste- rédacteur du Journal qui est probablement payé cinq sous la ligne pour ses articles-réclames, nous permettra de ne pas tirer la page, de ne pas assommer nos lecteurs de toute cette arith métique, et de n'insérer que les résultats in globo tels qu'il les donne lui-même. Si l'on additionne tous ces résultats partiels, n dit le Journal d'Ypres, on arrive pour l'arron- dissement et les cantons d'Ypres aux chiffres suivants n Ec. comm. 135 conc., 45 dipl. Ec. ad. 124 conc., 51 dipl. Ec. libres 23 conc. 19 dipl. Soit n Pour les éc. com. une proport, de 33,33 °/0. Pour les éc. ad. une proport, de 41,13 n Pour les éc. libres une proport, de 82,60 n Ces chiffres se passent de tous commentaires. Ils prouvent combien les écoles adoptées et surtout les écoles libres méritent les dénigre- ments et les attaques du libéralisme. Ces chiffres se passent de commentaires, dites- vous, confrère 11 nous semble cependant que les 22 anciennes écoles libres ont joliment dé gringolé depuis leur adoption. N'auraient-elles pas mieux fait de rester libres Tomber de 82 41 c'est un peu raide Nous citons ensuite L'école libre d'Ypres, avec 12 concurrents, obtient 11 dipl., alors que l'éc. com. de la mê- me ville avec 15 concur. n'obtieht que 9 dipl Dites-nous donc pourquoi l'Ecole payante S1 Michel présente seule des concurrents?Pourquoi l'école gratuite S4 Aloïse, qui compte le double d'élèves que S' Michel, n'en présente-telle pas Il y a deux écoles libres en ville, comment se fait-il que ce soit la moins nombreuse qui pré sente seule des élèves au concours Le contraire ne semblerait-il pas la règle Nous serions cu rieux d'entendre l'explication de ce phénomène. On lit plus loin Enfin si l'on additionne les chiffres pour toute notre province, on arri#e ce résultat Ec. com. 624 c. 347 d., soit 65,60 °/0. Ec. ad. 603 c., 362 d., soit 60,03 °/0. Ec. libres 60 c., 47 d, soit 78,33 °/0. Du moment qu'une école libre devient école adoptée, les succès aux concours pâlissent devant ceux obtenus par les écoles restées libres. Une des causes des succès apparents des écoles catholiques, c'est ceci Dans la plupart des communes les écoles offi cielles sont quasi désertes ou tout au moins désorganisées. L'administration et le clergé se donnent la main pour l'accomplissement de cette œuvre infâme de désorganisation. Le pauvre instituteur officiel, abandonné complètement lui-même, seul en face d'une administration hostile, d'un clergé tout-puissant et de campa gnards aveugles ou rendus timorés par la menace toujours suspendue sur leur tête d'être lésés dans leurs intérêts, ne peut plus que difficile ment faire rentrer des élèves et pourtant il lui faut présenter des élèves aptes et intelligents au concours. Le meilleur instituteur ne peut rien s'il n'a pas de bons éléments sous 1a- main, tandis que le premier sacristain venu pourra obtenir des suc cès au concours si le curé lui envoie des élèves intelli gents qui ont été formés ailleurs Dans un autre article, le Journal d'Ypres ri poste ce que nous avons dit, propos de l'école S4 Michel, dans notre numéro du 22 Septembre. (Il lui a fallu le temps de la réflexion Nous avions dit que chaque année, plus de la moitié des élèves envoyés au concours par l'école A4 Michel avaient été enlevés aux écoles environnantes, que c'étaient des jeunes gens choisis entre tous qui ve naient passer quelque temps sur les bancs de l'école Si Michel pour avoir le droit d'être inscrits au nombre de ses élèves. Le Journal d'Ypres nous oppose un dé menti formel. Peu noùs en chaut. Le Journal d'Ypres voudrait-il bien publier la liste des élè ves diplômés*de l'Ecole S4 Michel (cela ferait grand plaisir aux parents de ces enfants) avec in dication du temps qu'ils y ont passé, du lieu de leur domicile et de l'Ecole qu'ils ont fréquenté précédemment Nous l'attendons là. Nous comptions répondre aux critiques du Journal d'Ypres concernant l'école communale (la Looye). Le temps et l'espace nous manquent. Ce sera pour une autre fois. Les peintures murales, toujours les peintures murales, et toujours de plus fort en plus fort. On a dit là-dessus tant de drôleries passablement corsées, mais cette fois, ça frise la charenton- nerie. Mais un homme qui est content, c'est le Journal d'Ypres. Pendant qu'il se tient béatement dans ses babouches, il a trouvé un compère au moins aussi fort que lui et qui fait sa besogne. Heureux Journal Il a mis la main sur la Revue de l'Art chrétien et la Revue s'e3t chargée de l'affaire. Les peintures n'ont qu'à bien se tenir. Et tout d'abord, la Revue, il faut le recon naître, a ceci d'habile, quand elle s'y met, c'est qu'elle s'arrange de manière ne donner prise sur aucun point isolément, mais sur tous la fois. Cela démonte joliment son contradicteur, car par où commencer et quand on commence c'est sans fin. Donc on est tenté de s'abstenir mais cela non plus n'est possible, la Revue s'ébaudirait trop bon compte. Que la Revue parle de l'église de Wervicq, u'elle pffrle des Halles d'Ypres, des fresques luffens, Pauwels ou Delbeke, qu'elle parle de notre cathédrale, elle a toujours les mains pleines de boue, et quand, par hasard, elle jette une fleur, une petite fleur, parcimonieusement, c'est malgré elle, et encore n'est-ce qu'une ortie, car tout de suite, cela se voit, cela donne des am poules. Les architectes sont des gâte-briques les peintres des brossards déclassés; Delbeke, un décadent Joris Uutenhove et Jan Penant les maîtres-peintres qui ont décoré le tympan et la frise de la paroi Est de la Salle Echevinale, de petits et naïfs imagiers; (ombres de Soyer, de Broederlam et Cavaelredescendez le sombre Styx!) il n'y a réellement qu'une chose qui excite l'admiration de la Revue, part un calice aux émaux translucides, ce sont les vitraux modernes de la chapelle de N. D. de Thuyne en l'église de Saint Martin. Ici l'organe de l'Art, plus crétin que chrétien, est frappé d'extase devant ce chef-d'œu- parbleu que est plus Mais un qui en attrape, c'est M. Delbeke. A l'égoût, au dépotoir, ce salisseur de murs! Il y avait un programme arrêté, il n'y avait que la Revue pour l'exécuter jusqu'au bout. Cependant elle prend ses précautions, et pour ne pas avoir répondre seule de ses extravagances, elle se re tranche derrière ses compagnons de voyage. Parmi les membres de la Gilde qui étaient là, dit-elle, une centaine d'architectes, de pein- très, de sculpteurs, d'amateurs sérieux, il n'en n était pas un qui ne fût stupéfait, qu'en l'an de grâce 1890, sous les auspices et le contrôle n d'administrations supérieures, il fût possible qu'on autorisât un artiste couvrir les murs d'un antique et noble édifice, d'élucubrations aussi étranges, aussi inconsistantes, aussi incor- rect.es, aussi dénuées de charme et de beauté réelle. Une centaine d'architectes, de peintres, de sculpteurs, etc. Quels étaient ces architectes, ces peintres, ces sculpteurs qui aient tenu ce langage La Revue pourrait- elle nous fournir un nom de quelque notoriété Nous la défions de trouver un nom de quelque relief qui consente mettre sa signature au bas de cette lourde et hargneuse excrétion semi-littéraire qui s'étale dans les colonnes du Journal sous forme de criti que d'art. Nous avons, quant nous, rencontré un de ces artistes, dévoyés dans la Gilde, et ses moqueries, il avait vraiment le rire piquant, étaient, non pour les peintures murales, mais pour ces chefs d'orchestre de S4 Luc qui ont l'ou trecuidante prétention de donner le la l'art en général et l'art gothique en particulier. N'est-ce pas une chose superlativement co casse, que cette phrase par où la Revue termine un paragraphe de son article la coloration est tranquille, mais c'est grâce des tons sales et fauves, qu'il n'est que trop aisé de maintenir en harmonie avec la tonalité rousse des char- pentes a voisinantes. LE PROGRÈS VIRES ACQDIRIT El'NDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. >LÏ2. Heures de départ d'Y près pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-162-439-49 PtOulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 - 8-20 - 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-43 5-20. Eourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Etrange Autrefois, sous le régime de la loi de 1879, les écoles libres pullulaient dans notre province. Que sont-elles devenues 60 concur rents libres, pour toute la province, se présen tent au concours. Ce n'est pas le dixième des concurrents d'écoles officielles. Avouez que la supériorité est loin d'être prouvée.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1