Aux Résignés. Nouvelles locales. AVIS. Vôus croyez cela, Revue Ah ce n'est rien, les tons 6ales et fauves, bien employés, en ad mettant même ces qualificatifs, tout impropres qu'ils soient, et vous croyez que fait cela qui veut? Pauvre Revue! Mais c'est une des qua lités dominantes, que cette coloration tranquille, au milieu d'autres qualités dont vous ne soup çonnez pas même 1 existence. N'estrce pas comme nous l'avons dit tout-à- l'heure, qu'on appréhenderait de commencer l'analyse de la critique de la Revue On sait quand on commence, mais on ne sait pas où cela pourrait finir. Aussi bien faut-il se limiter et pour ne pas abuser de lapatience de nos lecteurs, nous clôturerons par un témoignage qui n'a pas rougir d'être mis en face de la Revue. Nous voulons parler de l'Art moderne. On se rappelle qu'il y a quelque trois ou qua tre semaines, un correspondant de la Gilde de S1 Luc, adressa au Bien public ses impressions de voyage Ypres. A cette critique, quelque peu hasardée, quoique modérée dans la forme, nous opposâmes le rapport fraîchement publié de la Commission des Monuments. Aujourd'hui nous opposerons la Revue un ar ticle de Y Art moderne. Cela aura d'autant plus de saveur, que les articles de ces deux journaux ont été imprimés, pour ainsi dire, la même heure. Nous nous contenterons de quelques extraits Nous voici dans les salles de ces Halles. Le peintre (L. Delbeke), grandi et confiant, besognait. Nul aide, malgré les proportions dé mesurées de l'œuvre, malgré la frêle nature de l'artisan. Ses pinceaux faisaient le récit de l'his toire morale de la vieille cité. Il voulait symboli ser, non pas la brutalité puériledes faits d'armes, mais la grandeur civilisatrice des idées. S'éle- vant instinctivement aux hauts-étages de l'art, il ne pensait pas aux réalités visiblesmais aux immatérielles vérités qui sont plus réelles que les réalités et surtout plus saisissantes. Et d'autre part, avec un goût suprême, répugnant subordonner le noble édifice sa peinture, ré solu ne faire de celle-ci qu'un complément et un vêtement de cette ossature de Dois et de pierre, il harmonisa les tons ceux de ce sup port formidable. Deux panneaux furent ainsi achevés. Puis samment originaux. Admirablement décoratifs. Ne pesant pas sur le monument. L'ornant d'une splendeur royale. La petite ville vint voir. La petite ville ne comprit pas. Elle fut stupéfaite et scandalisée. Ce symbolisme archaïque et profond lui sembla grotesque. Ces teintes fanées, discrètement har monieuses, furent pour elle de l'impuissance. Il y avait des points de comparaison de lourdes toi les, personnages de théâtre, couleurs violen tes, réalisant l'idéal académique des amateurs de province. Un professeur quelconque en avait abîmé une salle contiguë. Ce furent les massues dont on commença assommer l'artiste. Nous avons vu, ces jours derniers, ce grand travail poursuivi dans la paix enfin conquise. Ils sont toujours là les deux panneaux primitifs qui avaient allumé la guerre. A leur suite d'au tres scènes de l'histoire Yproise développent, sur la longue muraille, leur panorama pectural. Savez-vous ce qui est arrivé C'est que malgré la force d'âme tranquille de l'artiste, malgré sa foi, malgré son originalité, malgré sa victoire, la persécution qu'il a subie a amené une dépres sion. Il a eu la faiblesse de sacrifier quelque peu aux critiques dont il a entendu les clameurs. Il est devenu plus sage, misère Il a fourni aux professeurs un prétexte pour dire Nous avions raison. Ceci est différent des panneaux qui nous avaient justement indignés. Quant nous, hardiment nous disons l'ar tiste C'est une faute, une faute indigne de vous."Certes, votre œuvre, même avec cet affais sement, restera la plus belle peinture décorative de notre temps en Belgique. Mais il ne faut pas qu'un persécuté donne ainsi raison ses persécu teurs. Vous n'avez pas fini. L'occasion vous reste de vous retrouver, de vous reprendre. Que la suite démontre que vous êtes assez magnani me pour le faire. Vous êtes un grand talent, montrez-vous un grand caractère.» A quoi bon lutter? A quoi bon épuiser nos forces essayer d'ébranler un roc contre lequel nous ne pouvons rien Les grands coups que nous croyons porter produisent peine l'effet de simples piqûres... Ah ils sont forts, bien forts 1 Avez-vous vu que le grand mouvement de protestation contre la loi scolaire de 1884 ait produit quoi que ce soit Avez-vous vu qu'un seul de nos ministres ait rougi une seconde en présence de l'immen se mouvement de réprobation soulevé dans tout le pays par les agissements pourbaisiens? Et maintenant, croyez-vous aboutir quelque chose en protestant contre les infa mies électorales préméditées par le gouverne ment Vous n'obtiendrez rien, rien, pas plus aujourd hui qu'hier, pas plus qu'en 1884. Ils sont nos maîtres allez ce n'est, hélas I que trop vrai Ainsi s'exprimait en notre présence uil hom me donL les convictions libérales ne faisaient de doute pour personne. iNous nous étions borné hausser les épaules en l'entendant parler. De fait, il ressortait de sa conversation que c'était un esprit chagrin, faiblot, indécis, pusil lanime. Et nous n'aurions pas songé relever cet incident si, par la suite, nous n'avions entendu d'autres personnes encore s'exprimer de la sorte. C'est étrange, mqis c'est ainsi. Oui, il se trouve parmi les libéraux des gens qui poussent l'esprit de résignation jusqu'à pareilles limites Plus rien ne les émeut, car ils s'attendent tout et dès qu'ils se trouvent en présence d'un homme généreux, plein de cœur et de senti ment, qui s'insurge, lui, contre l'injustice et l'arbitraire, ils lui figent toute son ardeur en lui repétant leur désolant A quoi bon La résignation est une belle chose. Le Christ l'a enseignée ses disciples, les quels on peut le constater s'empressent de ne pas suivre son exemple. C'est par une agitation sans cesse entretenue avec vigueur, avec âpreté, c'est par une guerre sans trêve, sans merci que nos ennemis sont parvenus établir leur prépondérance c'est par leur pillage éhonté, scandaleux, du butin qu'ils ont conquis qu'ils se maintiennent au pouvoir et il faudrait les laisser faire?... S'il en était ainsi, nous deviendrions leurs complices Il faut la lutte, toujours, sans répit il faut que les assauts se succèdent sans relâche que rien d'anormal ne se produise sans que le pays tout entier résonne de nos protestations. Il faut saper, miner sans cesse. L'ennemi est audacieux: opposons-lui une indomptable éner gie il est rusé, menteur il ne recule devant aucune action malfaisante combattons-le avec des armes auxquelles rien ne résiste, la vérité et la justice. Qui donc oserait prétendre que là ne se trouve pas le gage certain de notre prochain triomphe Alors, pourquoi venir déclarer d'un ton do lent A quoi bon lutter? A quoi bon nous épuiser en vains efforts? C'est inutile 1 Quand vous êtes menacé, trouvez-vous inu tile de vous défendre Chaque acte du gouvernement menace notre parti. Libéraux, vous êtes lâches, si vous ne le défendez pas I Karnac. La presse commence s'occuper des causes qui ont éloigné les étrangers d Ostende pendant l'été passé et on les attribue l'état sanitaire de celte ville. On dit que si la princesse Stéphanie et la famille royale n'ont pas séjourné Os tende, c'est parce que la variole y sévissait avec rigueur. Si les journaux se sont lus pendant la saison des bains, c'est qu'ils ont pensé qu'on n'impro vise pas des mesures hygiéniques et que l'ad ministration communale avait pris, disait-on, les précautions qu'exigeaient les circonstances. Mais maintenant la vérité, si triste qu'elle soit, doit être dévoilée. Il n'y a plus le cacher, elle ne peut d'ailleurs plus nuire aux intérêts maté riels de la population qui vit de la présence des étrangers. Une pétition, adressée la Chambre des représentants par des médecins et des ha bitants d'Oslende, et sur laquelle il a été fait rapport par M. De Clercq, a signalé le mal et réclamé des mesures législatives pour donner aux autorites communales les moyens de com battre les causes des épidémies en en détruisant les foyers. Le même document parle de l'anti pathie des ostendais pour la vaccine et il ré clame la vaccine obligatoire. L'encombrement des demeures est aussi une cause continuelle de contagion. A Ostende on a calculé que les chiffres des décès correspondent 43 par 1,000 habitants et pour toute l'année Or, la mortalité moyenne n'étant, en Belgique, que de 21 par 1,000 habitants, il en résulte que la variole seule a fait Ostende deux fois plus de victimes que toutes les maladies réunies n'en font dans tout le pays I Une semblable situation appelle impérieuse ment qu'il y soit porté remède. L'humanité, la prospérité d'une ville très in téressante au triple point de vue de la pêche, des bains, de la navigation, exige que l'on se préoccupe de suite de cette situation et que des mesures rigoureuses soient prises promptement pour accomplir cette œuvre de préservation sociale, qui intéresse non seulement Ostende, mais encore les localités avoisinantes, car on sait avec quelle rapidité le mal se propage et comment il suffit d'une imprudence pour qu'il fasse invasion dans des villes dont l'état sani taire ne laissait rien désirer. Nous apprenons que la troupe de M. de Saint- Omer, dont la réputation n'est plus faire, ouvrira la saison théâtrale par une représenta tion qui aura lieu Mercredi 9 Octobre pro chain, en la Salle de Spectacle. Cette représentation qui sera donnée par des artistes des meilleurs théâtres de Paris se com posera de la charmante comédie ayant pour titre un Chapeau de Paille d'Italiepièce en cinq actes de MM. Labiche et Marc Michel. Les affiches du jour annonceront l'heure de cette représentation. Demain, Dimanche, la musique des Pompiers se fera entendre au Parc, midi. En cas de mauvais temps, le Concert aura lieu aux Halles. 1) Le Père La Victoire, marche par Ganne. 2) Fest-Ouverture par Cari. 3) Robert le Diable, mosaïque par Meyerbeer. 4) Les petits Mousquetaires par Varney. 5) Escadron-polka par Desorme =«Kg»=-s Justice de paix. La démission de M. Pêel, juge suppléant la justice de paix du canton de Haringne, est acceptée. Nominations. Sont nommés membres cor respondants, pour la période 1889-1894, du Co mité provincial de salubrité publique de la Flandre occidentale j» Théâtre d'Ypres. programme

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 2