Gredinerie de tonsuré.
Nouvelles locales.
Variétés.
Les encombrants ne sont-ils pas encore ces
jeunes gens particule qui pullulent dans les
administrations où ils gagnent bien 50 francs
par mois pour empêcher les autres de travailler?
Vlan I
La Chronique signalait l'autre jour un pro
cédé aussi ingénieux que canaille au moyen
duquel on arrivait paralyser YOEuvre de la
Presse libérale: les curés de campagne faisaient
adresser par leurs créatures des demandes
d'envoi de journaux libéraux, lesquels, aussitôt
arrivés leurs destinataires étaient détruits.
Ce petit tour n'est pas le seul que les cléri
caux aient dans leur sac. En voici une variante
qui a pour théâtre les environs de Verviers
cest un témoin oculaire qui la conte dans les
colonnes de YOrgane de Verviers
C'était en période électorale; les comités
adressaient aux électeurs, selon l'habitude, les
journaux qui défendaient leurs candidats.
Un matin, en me promenant, j'eus l'occasion
de faire un bout de chemin avec un facteur ru
ral. 11 était chargé comme un mulet, pliant sous
le faix de numéros du Nouvelliste, l'organe cléri
cal, et de Y Union libérale, de Verviers. Je m'api
toyai sur cette corvée supplémentaire imposée
ce brave piéton.
Ce qu'il y a de plus regrettable, me dit-il,
c'est que la moitié de ma charge pourrait bien
rester au bureau sans préjudice pour personne.
On ne s'en apercevrait même pas.
Comment ça, repliquai-je.
Si vous voulez le savoir, reprit l'homme,
vou3 n'avez qu'à me suivre une certaine dis
tance, sans avoir l'air de rien jusqu'au village.
Alors vous verrez ce qui arrivera. Vous compre
nez! Moi, il m'est défendu de parler. Mais vous
pouvez regarder.
Je fis comme il m'y invitait, et voici ce dont
je fus témoin A l'entrée du village, un prêtre
se promenait gravement sur l'accotement de la
route, le nez dans son bréviaire. Au passage du
facteur, il ferma le livre et emboîtant le pas, il
pénétra dans la première maison la suite du
porteur de journaux. Il en sortit un journal la
main. Seconde maison, même jeu.Troisième éga
lement et ainsi de suite; chaque fois, le curé
sortait avec un journal de plus.
Je flânais B sans avoir l'air de rien, ainsi
que me l'avait recommandé le piéton et m'ar
rangeai de façon me trouver, au bout du pays,
nez nez avec le prêtre, qui, d'un air inno
cent, j'adressai une question sur le chemin
prendre. Cela me permit de vérifier ce dont je
me doutais, d'ailleurs, savoir que le paquet de
journaux recueilli dans les maisons par le bon
pasteur du village, au fur et mesure qu'ils y
étaient déposés par l'homme de la poste, c'é
tait le paquet de Y Union libérale. Tout y passait,
et très simplement comme vous voyez.
Voilà la lutte armes courtoises Pouah
Le conseil communal d'Anvers a procédé
Lundi, huis clos, la nomination d'un éche-
vin de Instruction publique en remplacement
de notre ami regretté Evariste Allewaert. Son
choix s'est porté l'unanimité sur M. le con
seiller Van Ryswyck, un des membres du con
seil les plus aptes recueillir la lourde succes
sion de I homme éminent que la ville d'Anvers
a perdu il y a trois mois.
M. Van Ryswyck n'est pas seulement un
lettré, un jurisconsulte distingué, dont les con
seils seront précieux l'administration com
munale: c'est un esprit juste et ferme, qui saura
maintenir l'ordre dans nos écoles et défendre
le personnel enseignant contre les intrigues des
coteries. Tout le monde applaudira cette
nomination.
La séance publiaue a été ouverte 3 heures.
Au début, M. De Wael proclame M, Van Rys
wyck échevin do l'instruction publique. De vifs
applaudissements saluent cette nomination.
M. Van Ryswyck prononce quelques mots de
remerciements et prête le serment constitution
nel. Le public applaudit.
M. Van Ryswyck prend ensuite place au banc
des échevins.
M. De Wael lui souhaite la bienvenue et re
mercie en même temps M. de Winter pour
l'intérim qu'il a rempli depuis la mort de M.
Allewaert. [Opinion).
Nous extrayons de la Chronique l'article sui
vant que nos reproduisons avec plaisir
LE WILLEMS-FONDS.
Nous avons déjà fait, dans la Chroniquel'é
loge de cette vaillante association. Nous trou
vons aujourd hui dans la Flandre libérale ces
renseignements intéressants, qui confirment
tout le bien déjà dit sur le Willems-Fonds
Le Willems-Fonds compte actuellement qua
rante sections, dont quinze dans la Flandre orien
tale, huit dans la 1 landre occidentale, sept en
Brabant, quatre dans la province d'Anvers, trois
dans le Limbourg belge et trois en Hollande
(Yzendyke, Leide et Groningue, ces deux der
nières sections composées <v étudiants des uni
versités qui ont leur siège dans ces deux villes.)
Ces sections du Willems-Fonds, d'abord exclu
sivement fondées dans les grandes villes flaman
des se sont bientôt étendues sur la plupart des
petites villes, et depuis peu elles commencent
envahir les campagnes. C'est ainsi qu'il y a
maintenant des sections Wetteren, Looz en
Limbourg, Assenede, Nederbrakel, Berchem,
près d'Audonarde, Ruppelmonde et Avelgem
(Flandre orientale).
Toutes ces sections organisent des conférences
publiques, et la plupart possèdent des biblio
thèques populaires gratuites. Actuellement, ces
bibliothèques populaires sont au nombre de
Durant la même période, le nombre des confé
rences publiques organisées parle Willems-Fonds,
sur tous les points de la Belgique flamande a été
de soixante-quinze, sans compter les conférences
accessibles aux membres seuls.
Il est du devoir de tous les libéraux flamands
de soutenir de leur influence et de leura^ent
ces vaillants libéraux flamands qui se servent
de leur langue maternelle pour faire une pro
pagande incessante en faveur des idées de pro
grès, au lieu de passer leur temps invectiver
les libéraux wallons ou faire une chasse in
cessante aux sénicures, sous couleur de redres
sement de griefs imaginaires. N.
Un arrêté royal promulguant la "réorga
nisation des comices agricoles, des sociétés
provinciales d'agriculturedes commissions
provinciales d'agriculture et du conseil supé
rieur de l'agriculture, a paru hier au Moniteur.
Mardi, 5 Novembre prochain, 8 heures du
soir, s'ouvriront les cours électoraux libéraux
l'Ecole Communale gratuite pour garçons.
Nous adjurons tous les libéraux, qui ne possè
dent pas le droit électoral ou qui sont menacés
de le perdre par suite de l'odieux coup de parti
prémédité par le ministère de se faire inscrire au
jour, l'heure et au local indiqués ci-dessus, et
de se préparer avec ardeur au prochain examen
électoral.
Vendredi, lr Novembre, les bureaux de l'Hô
tel-de-Ville seront fermés. Ils seront ouverts
Samedi, 2 Novembre, de 9 11 heures.
Un fait assez rare pour être mentionné s'est
passé Dimanche soir, l'estaminet la Locomotive,
rue de la Station, en cette ville.
Deux solos slim ont été joués en moins de cinq
minutos. Le premier par le nommé Jean Moinié,
avec huit piques et cinq trèfles et le second par
Emile Windels, avec neuf trèfles et quatre cœurs.
UNE MAISON DE BOIS.
t.holique, qui, au lieu d'endosser l'uniforme éga-
litaire et de manier le fusil, exerçent leur virilité
d'avorton en se livrant au law-tennis, porteurs
de culottes en flanelle
Îuarante-six, disséminées sur toute l'étendue de
a Belgique flamande depuis Nieuport jusqu'à
Hasselt. Les sections de Nieuport, de Tirlemont,
de Ninove et de Lierre dirigent aussi des biblio
thèques gratuites établies dans les villages envi
ronnantes. Les sections de Gand et de Bruxelles
possèdent chacune quatre bibliothèques publi
ques dans des quartiers différents de leur ville.
A Gand, ces quatre bibliothèques ont donné gra
tuitement 73.528 volumes en lecture pendant
l'année écoulée.
Cours électoraux.
Tous ceux qui connaissent Ypres se souviennent des
maisons de bois qui, jadis, si nombreuses dans cette
pittoresque et coquette localité, se sont de plus en
plus raréfiées et depuis quelque temps se comptent de
plus en plus aisément. Il en reste deux ou trois seule
ment aujourd'hui. Une des plus curieuses, celle qui
porte le n° 144 rua de Lille est menacée de destruction
et si sa démolition n'est pas entamée il y a tout lieu de
craindre qu'elle ne tardera guère.
Certes, Ypres possédait autrefois des pans de bois
plus richement ouvrés et d'une valeur d'art plus gran
de, mais, telle qu'elle, la maison de la rue de Lille mé
riterait d'être conservée comme spécimen de ces
modestes constructions civiles qui portent un cachet
de terroir si caractéristique.
La construction dont il s'agit date du commencement
du xve siècle et, d'après une tradition locale, peut-
être peu exacte, Palfyn, l'inventeur du forceps y
serait né. Comme la généralité des habitations ancien
nes celle-ci était désignée par une enseigne, elle portait
le nom In den verkeerden mereld le monde l'en
vers et M. A. Bôhm, directeur de l'académie de
peinture d'Ypres possède un exemplaire des architec
tures de Vrederaan de Vriese revêtu de la signature et
du monogramme d'un peintre verrier qui, vers le mi
lieu du xvie siècle, habitait la maison en question,
mais dont le nom m'échappe.
La construction laquelle appartient le pan de bois
dont il s'agit, couvre une superficie assez considéra
ble. La façade mesure environ six mètres et la maison
laquelle est jointe un jardin a près de douze mètres
de profondeur. C'est l'habitation d'un bourgeois aisé et.
peut être bien, ce peintre verrier du xvi8 siècle, dont
je regrette d'avoir oublié le nom,y avait-il ses ateliers.
En tous cas il peut y avoir eu sa boutique.
Au rez-de-chaussée, la porte placée entre deux lar
ges vitrines, ouvre sur une vaste chambre où, tout ré
cemment un ménage d'ouvriers se livrait divers
travaux. Les vitrines ferment par des volets larges
feuillures qui le soir pouvaient se fixer l'aide de for
tes fiches attachées des rondelles de fer larges comme
les bocettes d'une armure moyen-âge. Au premier
étage, une seule verrière mesurant près de trois mè
tres de large sur un mètre cinquante de haut. Le gre
nier que surplombe assez fortement le gable de la
corniche formant les cheneaux de la toiture, est orné
d'un poinçon sculpté avec soin.
Toute cette façade de bois est profondément ravagée
par les intempéries de l'air. Les pluies et le soleil la
vant et rètisssant tour tour les vieux ais les ont
disjoints, ratatinés, déchiquetés de toutes les manières.
Les mousses, les vers aussi se sont mis de la partie
et pourtant, l'on sent que la vieille maison peut tenir
longtemps encore. Les jambes qui appuyent l'étage sur
des corbeaux en bois légèrement en saillie ne font pas
mine de fléchir. Ce qui menace ruine n'est que l'épi—
derme de la maison, et vraiment il n'y a pas lieu de
s'en étonner.
Peut être les artistes me pardonneront-ils une di
gression qui pour quelques instants écartera mes con
clusions.
La construction de bois dût évidemment sourire
nos pères. Us avaient sous la main dans les Flandres,
d'excellentes essences de bois et le talent qu'ils ont dé
ployé comme huchiers et menuisiers trouvait se don
ner librement carrière dans l'exécution de ces pans de
bois capricieusement ouvrés, sculptés avec soin comme
un bahut de sacristie ou de salle basse et vraisembla
blement rehaussés de polychromie.
On retrouve, ma semble-t-il, dans les constructions
de pierre du xive au xvii6 siècle maisons bourgeoises,
hôtels de gildes, etc., bien des dispositions techniques
empruntées aux procédés des charpentiers architectes.
Je me contenterai d'indiquer les cordons en saillie qui
brochant sur la façade sont une véritable carcasse
charpentée, comme aussi les balustrades ou mains cou-