Chemin de fer. L'élection de Gand. Nos Maîtres. N° 88. Dimanche, 49e ANNÉE. 3 Novembre 1889. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit el'ndo. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 40-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. EURNES-YPRES. Ypres, le 2 Novembre 1889. Ce dont nous avons souvent écrit dans ces colonnes, c'est de l'insatiabilite du cléricalisme. Dans quelques grands centres on avait perdu de vue ce dont nos adversaires étaient capa bles. Il est vrai, que la loi sur la charité, présen tée par feu M. Malou, a soulevé l'indignation du pays. On a eu tort de l'oublier et de dire que la question cléricale était enterrée tout jamais, que nous devions uniquement songer aux réformes économiques et sociales. Cinq années, nous ne dirons pas de pouvoir, mais de domination complète, ont fait voir que l'ultramontanisme n'a rien appris, ni rien oublié. Secondé par une majorité formidable et ser- vile, nos cléricaux croient qu'ils peuvent don ner libre carrière h leur hideux système gou vernemental. A supposer qu'ils ne rencontrent pas d'oppo sition et bientôt notre beau pays, qui, par ses principes libéraux, a fait l'admiration de lEurope entière, serait bientôt placé au dernier rang de toutes les nations civilisées. Nos Evêques, et ce sont eux qui ont aujour d'hui seuls voix au chapitre, pensent que plus rien ne peut leur résister. Après la destruction de l'enseignement offi ciel, l'accaparement des emplois dans toutes les administrations publiques au profit de leurs créatures, on ne recule plus devant rien. Les Flandres complètement cléricalisées, on a songé l'armée. Au lieu déconsidérer nos militaires au seul {loint de vue de la défense de la patrie et de les aisser en dehors de nos luttes politiques, on veut que cette institution nationale soit sou mise, soit tributaire des principes de nos gou vernants. C'est dans cette intention qu'on a organisé l'aumônerie militaire, qui ne va être qu'un instrument de propagande politique, une ma chine d'espionnage et de délation. A peine celle-ci est-elle établie, que de tous côtés surgissent des plaintes sur la façon dont les ministres du culte entendent exercer leur prétendu saint ministère. On ne se contente plus d'exiger des services patriotiques, mais on demande la cléricalisation de nos soldats. Feu l'évèque Malou, dans un mandement passé l'histoire, a dit que la fin justifie les moyens. C'est le même principe qui prévaut aujourd'hui. Déjà nos curés et vicaires de campagne en rôlent nos miliciens, avant leur départ, dans les cercles catholiques. Ils organisent ainsi un service de renseignements qui servira établir la situation de tout militaire. D'après l'Etoile belge les chefs de corps ont reçu l'invitation de dresser la liste des officiers mariés et de la communiquer l'aumônier. Pourquoi ce travail qui n'a aucun rapport avec la défense du pays, si ce n'est pour avoir une action directe sur les officiers ou les fem mes de ceux-ci Un système analogue a été pratiqué dans nos Flandres et il a parfaitement réussi. Les ran cunes, les vengeances, l'intimidation du prêtre politique ont rempli de crainte nos populations flamandes, on veut qu'il en soit de même dans l'armée. Bientôt l'avancement ne pourra être obtenu que pour les officiers bien pensants. Les préférences seront pour ceux qui auront mis le plus d'hypocrisie en faveur de l'aumô nerie. Ici encore le boulanger, le boutiquier, le cabaretier, le négociant, en un mot celui qui exerce une profession libérale quelconque, n'a droit de vivre que pour autant qu'il professe publiquement, même hypocritement l'opinion cléricale. Nos chaires, dites de vérité, retentissent con tinuellement de ces principes dissolvants. D'après nos hommes de sacristie on n'a droit la vie que lorsqu'on est clérical. C'est l lnquisi- lion clandestine qui remplace celle qui était jadis directe et ostensible. Mais nous le deman dons, ne vaudrait-il pas mieux subir quelques tortures de corps, qui enlèvent la vie, que celte torture morale laquelle sont soumis tous les hommes indépendants qui ne suivent pas aveuglément les ordres des représentants de l'église romaine Si cette situation pénible, que nous sommes obligés de subir, pouvait amener la fin de parejjs abus, nous nous considérerions heureux d'en avoir été les victimes. Pour les faire dispa raître tout jamais, il faudra de la part de tous les libéraux, agissant avec union, une énergie, un travail de cohésion, non d'un jour, mais de tous les instants, jusqu'au moment où la société civile sera complètement réintégrée dans ses droits et qu'elle aura assez de force pour empêcher ou réprimer tout abus, n'im porte le culte qui tenterait de le pratiquer. A nous donc, les successeurs de ces vaillants défenseurs des droits de l'homme, de mettre tout en œuvre pour anéantir les prétentions de ces hommes qui disent que leur règne n'est pas de ce 'monde, mais qui malheureusement n'ont d'autres visées que la domination du monde. X. L'Association catholique de Gand s'est réu nie Jeudi dernier et a décidé de s'abstenir l'élection législative du 14 Novembre prochain. Voici d'ailleurs le texte de la résolution Le comité de l'Association catholique se donne beaucoup de mal pour masquer une reculade qui saute aux yeux. 11 a beau enguirlander sa résolution d'une foule de considérations, elle n'en proclame pas moins l'abstention, c'est-à-dire la retraite de vant l'ennemi, la capitulation avant le combat. Cela dit tout. La gredinerie des calotins ne connaît ni bornes ni scrupules. Cette vérité est connue depuis longtemps mais elle apparaît, par les temps que nous traversons, avec une évidence fulgurante. L'idée fixe qui travaille aujourd'hui les cléri caux au pouvoir, c'est de s'y éterniser en tritu rant, en tripotant, en émondant, en remaniant le corps électoral, de façon en éliminer tous les éléments présumés libéraux. Qui dit capable dit généralement libéral. Qui dit incapable ou idiot dit nécessairement clérical. C'est donc aux capacités que les sang sues de bénitier par lesquelles nous sommes gouvernés ont résolument déclaré la guerre. Il s'agit d'extirper de la masse électorale tous les citoyens qui votent d'après les conseils de leur intelligence, et qui examinent librement les choses de la politique au lieu d'obéir passive ment aux hommes de la sacristie. Jamais prétention plus outrecuidante n'a été affic hée aucune époque et sous aucun régime LE PROGRÈS -J- ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 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Considérant que le mandat parlementaire conférer par suite du décès du regretté vicomte de Moerman d'Harleheke ne doit durer que six mois au plus, et que le résultat de l'élection législative ne peut avoir aucune in fluence sérieuse sur la composition de la majorité catho lique au Parlement Considérant qne le système actuel de vote pour les Chambres rend aux électeurs de la campagne, surtout certaines époques de l'année et ceux d'entre eux qui sont avancés en âge, l'exercice de leurs droits politiques des plus pénibles, L'Association catholique et constitutionnelle de l'arron dissement de Gand décide qu'elle s'abstient de prendre part l'élection qui doit avoir lieu pour remplacer la Cham bre M. le vicomte d'Harlebeke. Elle déclare, en outre, qu'il est juste, équitable et né cessaire de moditier le régime établi par l'article 98, Ie1, des lois électorales coordonnées, qui astreint tous les électeurs de l'arrondissement se rendre au chef-lieu pour choisir leurs mandataires.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1