La bande Pourbaix n'y met ni gène, ni façon. Elle nous dil tout simplement Nous avons remarqué qu il y a parmi (es. électeurs un grand nombre de gens qui, n'étant pas des brutes, votent dans le sens libéral. Ces gens-là nous importunent nous allons faire une loi qui leur retire le droit de se mêler des élections. Après quoi nous serons bien tranquilles. Nous occuperons les hôtels- de-ville qui nous échappent encore. Et l'cn- capucinement de la Belgique sera définitive— ment accompli, in secula, seculorum. Amen On ne saurait refuser ce système politique le mérité de la simplicité. Il y aurait cependant moyen d'être plus sim ple encore. Pourquoi M. Devolder, qui n'est pas un aigle, mais qui fait bien les commissions, ne demanderait-il pas M. Jacobs ou M. Woeste de lui bâcler un petit projet de loi di sant en substance En matière d'élections, les votes catholi- quessont les seuls qui comptent; les bulle— lins libéraux sont déclarés nuls de plein droit... Ce serait clair et net et chacun saurait tout de suite quoi s'en tenir. Au lieu de procéder ainsi, carrément, nos maîtres prennent des détours qui ne trompent personne, mais qui font perdre un temps pré cieux nos cours d'appel, lesquelles sont telle ment encombrées par les contestations électo rales qu il ne leur reste presque plus de loisirs pour juger les petits-frères. Un des côtés bien curieux de la guerre dé clarée par le gouvernement aux électeurs capacitaires, c'est le souci extravagant qu'il témoigne pour la capacité réelle. A entendre les bons apôtres de la rue de la Loi, un grand nombre d'électeurs présumés capables raison de leurs fonctions ou de leur position sociale, manquent de capacités posi tives. Et cette idée fait souffrir le chérubin Devolder. Mais, d'autre part, ce même chérubin, 5 qui l'instruction lient tant cœur, ne cesse d'abat tre ou de fermer les écoles officielles, instituées précisément pour répandre les lumières et la capacité qui mrment les vrais citoyens. Il y a, dans celte double attitude, quelque chose qui échappe ma pénétration, mais qui n'échappe peut-être pas celle de l'arche vêque de Malines. Autre contradiction singulière. Les cléricaux affichent aujourd'hui pour la Constitution en général, et pour l'article 47 en particulier, un amour désordonné. Eh quoi s'écrient-ils, les yeux mouillés de larmes d'eau bénite, eh quoi vous parlez de revision I Vous voulez porter une main sacrilège sur celte admirable Constitu- tion que l'Europe nous envie 1 Vous ne ferez pas cela I On ne touche pas aux chefs- d œuvre I I... Or, avant que la question de la revision fût agitée, les calolins n'avaient pas assez d injures pour la Constitution, condamnée, du reste, comme funeste par deux papes plus infaillibles l'un que l'autre et que le Bien publictou jours gracieusement embouché, appelait ga lamment une charretée d'ordures Aujourd bui, la charretée d'ordures est deve nue une arche sainte, un monument d'une per fection idéale. Et quand les libéraux parlent d'y ajouter quelque chose, toutes les oies du Càpitole clérical se mettent pousser des cris d'effarement et de détresse. Ahcà! diable, que faut-il penser? Qui a raison La papauté, qui conspue la Constitu tion, ou bien notre ministère qui la serre dans ses bras et la couvre de baisers brûlants Le Bien public serait extrêmement aimable s'il voulait prendre la peine de nous édifier là-dessus. Chronique Le conseil provincial de la Flandre occiden tale s'est-réuni hier malin 10 heures, dans la salle de réunion du conseil communal pour procéder la présentation de deux candidats la place de président du tribunal de première instance Furnes. L'assemblée était présidée par M. le cheva lier Eug. de Cock, ayant ses côtés MM. le baron Fr. de Crombrugghe et Iweins d'fieck- houtte. M. le gouverneur assistait la séance. lia été donné lecture de diverses pièces se rapportant l'objet de la convocation, et entr'autres des demandes de candidature pré sentées par MM. Berten, juge d'instruction Courlrai, De Grave et Claes, juges Furnes. M. Berten a été élu premier candidat par 54 voix. II y avait un billet blanc. M. De Grave second candidat par 47 voix contre 4 données M. Claes. Il y avait deux bulletins hlancs et une voix portée sur M. Berten. Le conseil s'est séparé 11 1/4 h. Le collège électoral de l'arrondissement de Gand est convoqué pour le Jeudi, 14 Novem bre, 9 heures du matin, l'effet d'élire un représentant en remplacement de M. le vi comte de Moerman d'Harlebeke, décédé. Les candidats devront être proposés avant le Samedi 9 du même mois. En cas de ballottage, le scrutin aura lieu, sans convocation nouvelle des électeurs, le Jeudi, 21 du même mois, 9 h. Nouvelles locales. Dans l'avant-dernier numéro du Progrès, il s'est glissé une ou deux erreurs typographiques. Le Journal d'Ypres les souligne avec une joie non dissimulée et en tire la conclusion que lés rédac teurs du Progrès feraient bien de revoir ce qu'ils ont appris sur les bancs de l'école et de subir l'examen électoral. Voilà une façon de faire de la polémique tout fait sui generis Eplucher les articles d'un journal pour y "découvrir des fautes typographiques, des coquilles, ou des lapsus calami, et, partir de là pour conclure la suppression des capacitaires de droit, c'est très fort Mais, pourquoi diable, le pédant rédacteur du Journal d'Ypres. écrit-il lui-même que le machiniste du tram a pu arrêter temps le machine? Pourquoi parlait-il naguère avec emphase du cancre hideux de la haine reli- gieuse Nous sommes sûr, qu'après leur avoir signalé ces deux brioches, les lecteurs du pieux Journal seront convaincus qu'il ne faut Plus supprimer les capacitaires de droit. Dame argument est sans répliqué Le Journal d'Ypres imprime ceci La facilité de l'épreuve électorale, qu'un n journal libéral même n'a pu s'empêcher de constater, prouve, soit dit ici en passant, com- bien sont vaines les protestations des capaci- taires de droit contre le projet de loi Devolder. Qu'un Journal libéral même n'a pu s'empé- r cher de constater Il faut le Journal d'Ypres pour avoir trouvé celle-là Tous les journaux libéraux et tous les libéraux s'accordent reconnaître la facilité de l'épreuve électorale. Mais résulte-t-il de là que les capaci taires de droit ont tort de protester contre le projet de loi qui les obligera subir cette epreuve C'est absurde. Les capacitaires de droit ont été rangés, de par la loi, parmi les plus capables et les plus dignes. Depuis des années, ils sont électeurs pour la province et la commune. C'est un droit acquis. D'un trait de plume, on veut les suppri mer, on conteste leur capacité, on veut leur im poser un examen. Voilà une mesure odieuse et vexatoire que le Gouvernement clérical n'aurait certes pas proposée, si la majorité des capacitai res de droit avait appartenu au parti catho lique En protestant, le but des capacitaires de droit n'e3t pas d'« esquiver un examen aussi facile com me le dit sottement le Journal d'Ypres qui a l'ha bitude, lui, d'esquiver toujours le fond, des questions qu'il traite avec tant de désinvolture. Si facile que puisse être cet examen, l'obliga tion, pour les capacitaires de droit, de le subir, est une suprême humiliation C'est plus qu'une humiliation, c'est le retrait d'un droit Le Journal d'Ypres trouve que ce n'est pas en protestant contre la loi Devolder que les capaci taires de droit devraient prouver leur capacité réelle Cette capacité n'a pas besoin d'être prou vée, elle existe, et il ne peut dépendre d'aucun ministre de déclarer incapables du jour au len demain, toute une catégorie de citoyens Il circule Paris une énorme quantité de pièces fausses d'un, deux et cinq francs tous les voyageurs, retour de l'Exposition, s'en plai gnent amèrement, mais ne se font aucun scru pule d'essayer de colloquer leurs concitoyens les pièces qu'ils ont eu la naïveté d'accepter. Si bien qu'il commence y en avoir pas mal en Belgique de cette fausse monnaie. Ouvrons l'œil Société de Gardes Civiques d'Ypres. Tir du Jeudi 31 Octobre 1889. AUX CARTONS. Boedt, Léon, 25 25 15 20 20 105 Ligy, Albert, 20 15 20 20 20 95 Vermeulen, Henri, 10 10 20 20 20 80 Masscheleyn, Alphonse, 20 20 10 15 15 80 Swekels, Léon, 20 05 10 25 15 75 Mailliard, Gustave, 10 15 25 10 15 75 pq Denier des Écoles Laïques. Liste précédente, fr. 62,991-63 Deux beaux joueurs généreux la Cour de Bruxelles, 1-50 V. D. L. Cie, Amis de l'instruction populaire, 12-00 Deux retardataires, 10-00 Boite du Lion Noir, 11-00 Boite du Saumon, 14-20 Total fr. 63,040-13 Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 58,449-95 Reste en caisse fr. 4,590-18 ■■■i n»ji»gssxqii POPERINGHE. le 25 Octobre 1889. L'année théâtrale a été brillamment ouverte parla Société de Roeyssche Barbaristen qui, avec le gracieux concours de M. Em. Monteyne, amateur de cette ville, et de Madame Vander- stappen-Daenens, artiste dramatique de Bruxel les, vient de donner deux belles représentations, auxquelles assistait un nombreux public. Le programme était composé d'un drame des plus émouvants Eene eerste Liefde n de J. Tous saint, et de deux désopilants vaudevilles Past op de Meid de P. Kints et In de Val de De- quéker. Nous sommes heureux de constater que dra me et vaudevilles ont été fort bien interprêtés et que les acteurs ont tous rempli leur rôle la plus grande satisfaction des nombreux amateurs qui s étaient donnés rendez-vous ces soirées. Nous croyons inutile de mentionner d'une ma nière particulière MM. Reniere,Vanden Broucke et Monteyne, car ces amateurs se sont fait, par mi nous,'une réputation telle qu'il suffit que leur nom figure sur un programme pour que le. succès de la soirée soit assure. Nous devons également des félicitations sincè res MM. Pareyn, Dumoulin et Maurysse qui, de leur côté, ont rempli avec talent le rôle qui leur avait été confié. Madame Vanderstappen-Daenens s.'est mon trée artiste parfaite. Elle joue la perfection le drame comme le vaudeville et, chaque fois

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 2