N° 98. Dimanche, 49e ANNÉE. 8 Décembre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. AVIS. A la Chambre. Gand. Les facteurs des postes. 6 FRANCS PAR AN. 1 PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. fliJi Heures de départ cê'Ypres pour YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Tout nouvel abonné d'un an au PROGRÈS recevra gratuitement le journal jusqu'au 1r Jan vier prochain. Hier, jour anniversaire de l'incendie du Palais de la Nation, M. Janson a mis le feu aux poudres. Pendant les trois heures de la séance, il a fla gellé les complices de Pourbaix, h qui la dou leur a arraché des cris plaintifs. C'était un réconfortant spectacle de voir enfin châtier ces "ministres qui, depuis cinq ans, se sont cru tout permis. M. Devolder a essayé de se rebeller. un certain moment, perdant la tête, ne sachant que répondre M. Janson, qui constatait que Pour baix a été présenté au ministre par lintermé- diaire de papa Cornet, comme affilié aux sociétés socialistes, M. Devolder a protesté avec véhémence. J'ignorais, s'écrie-t-il, qui était Pourbaix. Et M. Janson de répondre Si ce que vous dites était vrai, ce serait de l'imbécilité politique. Alors, M. Devolder, affolé, dit Menteur. Là-dessus, grand tumulte. Ce mol, ce simple mot que M. Janson n'a pas saisi au milieu des vociférations de la droite, mais que la plupart des assistants ont parfaite ment et nettement entendu, est répété M. Janson, qui proteste avec dignitéet qui deman de au président de le protéger contre les insul tes du ministre en cause. Celui-ci essaye de s'excuser et affirme, avec un joli toupet, qu'il a dit Plutôt imbécile que menteur. M. Janson a la générosité de se contenter de cette explication et M. de Lantsheere, ayant constaté que M. Devolder a le droit de préférer être un imbécile qu'un menteur, M. Janson donne acte de ce choix au ministre interloqué. Et l'orateur, n'ayant nul souci des hurle ments des jeunes droitiers et du chahut orga nisé par quelques vieux, qui n'ont plus la force de hurler, et qui frappent les pupitres de leurs coupe-papier, continue, imperturbable, son écrasant réquisitoire. M. Eeman lance une interruption quelcon que, et M. Thiriar, qui n'a pas pour ce person nage le beau dédain de M. Janson, s "écrie Auguste, taisez-vous Le mot a porté. La gauche est prise d'une hilarité folle, et Auguste répond Vous aurez de mes nouvelles 1 On rit de plus belle. Los Jocrisses et autres Mesens de la droite essayent d'intervenir mais Auguste est bel et bien baptisé, et ce nom lui sera jeté encore par les tribunes publiques, lorsque, tout la fin de la séance, M. Eeman tentera une dernière in terruption qui lui vaut, de la part de M. Les- carts, cette riposte Vous êtes un grotesque Auguste s'agite, écrit des lettres, consulte ses amis, mais il aura beau faire, Auguste il est, Auguste >3 il restera. On remarque beaucoup que des auditeurs postés dans la tribune diplomatique croient devoir faire office d'indicateurs en indiquant la présidence la tribune publique, d'où sont partis les cris de Auguste. Mais tout cela n'a pas empêché M. Janson de dire ce qu'il voulait dire, de flétrir les compè res des mouchards. M. Nolhomb a essayé de rire, tandis que ses accolyles, M. Van Wambeke et le R. P. Boom, parlaient haute voix et qu'une partie de la droite piaulait, miaulait, gloussait, aboyait. Et comme M. Janson s'écriait et Vous ne pouvez plus rester au banc des ministres: votre heure va sonner, M. de Chimay, qui jus qu'alors somnolait, a affecté, lui aussi, de rire. Simple cabotinage, puisqu'il disait, il y a quelques jours encore, des membres du con grès antiesclavagiste Il se passe des événements graves chez nous et je crois bien que ce ne sera pas moi, Mes sieurs, qui vous inviterez, comme ministre, au dîner dadieux qui vous sera offert dans cet hôtel. Il sait, lui, comme les autres, que l'heure de la chute ne peut plus tarder sonner et celte heure, M. Janson l'aura avancée. Car rien, pas plus l'ordre du jour de confiance que la droite votera aujourd'hui que les expli cations des ministres, ne pourra çffacer la flp^ trissure que le vaillant député de êquxelles leur a imprimée au front. De notre correspondant, le 2 Décembre. Je vous ai annoncé il y a quelque temps qu'une instruction était ouverte charge d'un officier ministériel du chef d'acte d'indélicatesse grave. Les faits et le nom du prévenu sont aujour d'hui notoires. Il s'agit du sieur E Bunncns, avocat, nommé avoué la cour d'appel il y a un peu plus d'une année. Bunnens, clérical ardent et militant, était parvenu gagner la confiance d'une dame S..., Belge, je crois, habitant Paris cette brave femme est très bigote et les épitres du prévenu, loutres brû lantes de dévotion, lui étaient allées droit au cœur. A la suite d'une série de démarches, Bunnens avait reçu de Mme S. une somme de 70,000 fr., qui devait constituer une partie du prix d'achat d'un château situé en Espagne, ne riez pas, i existe, et dont la restitution devait être garantie par une hypothèque sur le château en question. La bonne femme s'imagina que la propriété était acquise, et que les" titres de créance se trouvaient entre les mains de l'avoué Bunnens. tandis que celui-ci avait, au contraire, affecté la somme un tout autre usage. Bien ne dure Mme S... apprit un jour la vérité et elle réclama restitution de son bien. Elle ne l'obtint pas, et, de fil en aiguille, la justice fut saisie de l'affaire, et l'avoué fut poursuivi pour abus de confiance. Lorsque la justice opéra des perquisitions chez lui, Bunnens se trouvait dans un état de santé assez précaire on le dit phtisique. Tou jours est-il que depuis, il est allé faire une cure l'étranger, quelque part, on ne sait où. Il a laissé ici sa malheureuse femme, une jeune veuve avec trois enfants, qu'il a épousée, il y a quelques mois seulement, alors que les faits qu'on lui impute étaient déjà commis. Bunnens est un clérical militant, si bien qu'il a déjà eu des démêlés avec la justice la suite d'une bagarre entre adversaires politiques. Cela a abouti, si je ne me trompe, une légère con damnation l'amende. Cette condamnation n'empêcha pas, l'année dernière, l'avocat Bun nens, d'être nommé avoué. Bunnens a collaboré au Bien Public et il est correspondant de l'Univers. Il suivait toutes les processions, le cierge au poing. Quand les journaux catholiques se résoudront parler de l'affaire, ils diront peut-être que Bunnens est un affreux libéral qui s'est faufilé parmi les catholiques pour les épier et les vendre. Les facteurs des postes vont adresser aux Chambres, l'occasion de la prochaine discus sion" du budget des chemins de fer, postes et télégraphes, une requête dans laquelle ils for mulent les demandes que voici r Nous demandons la suppression des trois catégories d'agents que comporte le cadre des LE PROGRÈS vires ACQU1RIT ElUNUO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. INSERTIONS Annonces: Insertions Judiciaires la ligue un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89 Mo relié, aux Herbes. Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3- 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 7-55 8-20 - 9-58 10-03 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55. C.omines-Armentières, 5-30 11-162-545-20 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 - Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 - 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9- Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5 00 4-00 11-16 -8-55 - 6-42 - 9-57 - 5-20 35.) 5-20. -20. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. 5.4O 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20. Ypkes, le 7 Décembre 1889. o-cxxogfooo-o— X.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1