AVIS. N° 100. Dimanche, 49e ANNÉE. 15 Décembre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Nos ministres. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQCIRIT EONPO. Heures de départ cTYpres pour YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. 5-40 3-3S 10-20 11-30 3-04 6-20. Tout nouvel abonné d'un an au PROGRÉS recevra gratuitement le journal jusqu'au ^Jan vier prochain. Tous les ans, l'approche des fêtes de la Noël, la politique semble faire relâche. En France, même les organisateurs des boucans parlementaires se calment et font trêve cette epoque. Il y a même un mot pour définir cette situation dans le langage politique de nos voi sins d'outre-Quiévrain. Cela s'appelle la trêve des confiseurs cause du grand débit de bon bons qui se fait l'occasion des étrennes. Elle commence de bonne heure, cette année, la trêve des confiseurs. Il n'y a aujourd'hui de nouvelles politiques extérieures d'aucune sorte. Quelques faits divers peine une instruction criminelle a été ordon née Berlin contre un négociant de Grandenz, accusé de haute trahison, pour avoir livré les Slans des forteresses de Thorn et de Gran- enz. Le juge d'instruction près la cour impé riale de Leipzig s'est transporté Grandenz et a ordonné l'arrestation du prévenu. On a dit que le roi de Grèce avait l'intention d'abdiquer prochainement en faveur de son fils, le duc de Sparte. La nouvelle est confirmée au jourd'hui. On y ajoute que, avant cette abdica tion, la princesse Marie, fille du roi de Grèce, épousera le czarewitch. Quand les nouvelles d'actualité font défaut, comme en ce moment, il reste au chroniqueur politique l'examen de certaines questions qu'on peut toujours aborder, parce qu'elles sont d'un intérêt général et permanent. Parmi ces ques tions, od peut placer au premier rang celles qui concernent 1 organisation militaire cnez nos voisins, particulièrement chez ceux de qui dépend le maintien de la paix en Europe. Ce sont là des cloches dont il convient de surveiller attentivement les sonneries, puisque c'est sur ces sonneries que doivent se régler les tinte ments des clochettes des Etats secondaires. Justement, M. Freycinet, le ministre civil de la guerre en France, vient de terminer un im portant rapport sur l'organisation du ravitaille ment des armées en cas de guerre. Nous croyons que nous pourrions bien avoir quelque chose apprendre cet égard, car nous n'avons jamais entendu dire, même par des officiers belges, que l'organisation du ravitaillement de l'armée soit arrivée chez nous un degré de perfection bien avancé. Le point principal qu'a voulu faire ressortir pour D'après lui, le système des réquisitions, même en temps de guerre, ne doit être employé qu'à défaut des achats libres. 11 a été démontré, paraît-il, qu'à l'aide de renseignements tenus jour, et avec des clauses préparées en temps de paix, il serait toujours possible, au moment dès opérations militaires, d'obtenir du commerce des quantités considéra bles d'approvisionnements. Ypres, le 14 Décembre 1889. Le grand et solennel débat dont vient de retentir notre Chambre des représentants a, une fois de plus, mis en lumière les agissements vraiment inouïs de ceux dont la présence au pouvoir continue déshonorer le pays et compromettre sa réputation d'honnêteté. Jamais ministère, en aucun pays civilisé, chez aucun peuple de moeurs loyales, n'a eu subir pareille avalanche d'accusations infaman tes. Jamais, devant aucun jury, accusé ne s'est plus piteusement défendu. Les révélations portées la Tribune parle mentaire par MM Bara et Janson sont acca blantes. Partout ailleurs que dans notre mal heureuse Belgique, où les maîtres du parlement semblent vraiment avoir perdu le sens moral, elles constitueraient pour le ministère un arrêt de mort. La révocation de M. Gauthier de Rasse, l'ad ministrateur de la sûreté publique, met le comble une longue série de déloyales machi nations dont le récit laissera travers notre histoire politique comme une traînée de honte. En voici les faits dominants, tous irrévoca blement acquis et désormais ineffaçables. Nous les résumons en quelques traits, pour qu'ils entrent dans la mémoire de tous. En 1888, le gouvernement met en mouve ment le parquet, et celui-ci poursuit 27 ci toyens belges pour crime de complot contre la sûreté de l'Etat. Ces malheureux subissent une déteoJj<wi préventive de six mois, après laquelkb^s ^"ôflt renvoyés devant les assises de Mons. - L'administrateur de la sûreté publique, ap pelé en témoignage, exprime loyalement son opinion sur l'inanité des poursuites, et déclare qu'à son avis il n'y a pas eu complot, mais pro vocation par un agent du ministère. C'est un coup mortel pour l'accusation. Pour- baix apparaît comme l'agent provocateur res ponsable, et le jury clairvoyant acquitte les accusés. Mais M. Gauthier a fait avorter les projets du gouvernement dès ce jour il tombe en dis— 'grâce. H a déjoué les plans ministériels cela suffit pour qu'il soit condamné. Et cependant il a, dans sa générosité, ménagé autant que possible la coterie Beernaert, De- volder et Cis alors qu'il avait en main une note prouvant les accointances des ministres avec Pourbaix et Cousaert, il s'abstient de produire ce document accusateur. Puis vient le débat du mois de Juin la Chambre où la lumière éclate sur le fait Con- reur et l'odieuse conduite des ministres qui ont laissé poursuivre un innocent. Le ministère doit s'entendre dire, devant le pays, qu'il est condamné vivre mésestimé Le débat clos, il jure de prendre sa revanche. Les poursuites dirigées contre Pourbaix sont conduites de façon le faire échapper toute répression, et il faut l'intervention d'une partie civile pour jeter la lumière dans les débats. L'administrateur de la sûreté publique, en core une fois appelé comme témoin, refuse d'endosser les malpropretés ministérielles et d'innocenter Pourbaix. Celui-ci est condamné. Et le ministère est condamné avec lui. Pour se venger, nos maîtres arrachent au Roi la révocation de M. Gauthier de Rasse. Celui-ci tombe, pour avoir dit la vérité. Les plus éloquentes amplifications ne sau raient rien ajourer la force, l'accablante portée de ce simple récit. On aurait beau le nier, malgré et sans doute cause des coups de majorité qui faussent les manifestations publiques, un revirement sérieux se produit dans le pays. Tous les résultats élec toraux qui nous arrivent depuis quelque temps donnent l'avantage nos amis libéraux. Qu'il s'agisse d'élections législatives ou com munales, le résultat est toujours le même. A Bruxelles, Gand, Arlon, Tournai, les marguilliers sont battus plate coulure. Il en a été de même la semaine dernière, Grez- Doiceau, dans l'arrondissement de Nivelles. Dimanche une élection pour cinq places de conseillers communaux a eu lieu Chapelle-à- Watlines (Hainaut), village de 1,100 habitants. Les candidats libéraux ont été élus vingt voix de majorité sur leurs concurrents cléri caux. Il y a encore ailleurs que dans le clan de M. Jacobs, des pleurs et des grincements de -dents. En attendant, la peur qui talonne nos maîtres montre bien l'inquiétude que leur inspire l'ap proche des élections, qui donnera au pays le moyen de sé'debarrasser également d'un régi me qui l'amoindrit et qui Thumilie. Le ton de LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. out ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Aunonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, fifetSW aux Herbes. Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-54—5-20—8-55 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1