L'instruction publique. Les millions de Bernard. Le denier de Saint-Pierre. Nouvelles locales. flagrante avec les précédents qui concernent son application. Pourquoi cette rigueur exceptionnelle l'égard uune seule catégorie de fonctionnaires, traites en parias? C'est quon voit approcher léchéance du mois de Juin prochain, au sujet de laquelle on ne saurait prendre trop de pré cautions! Qu'on ne taxe pas notre langage d'exagéra tion. Tandis que les instituteurs peuvent faire valoir la fixation du taux de leur pension le casuel aussi bien que le traitement fixe, leurs chefs, les inspecteurs, il n'est point permis de faire entrer en ligne de compte la rémunération qui leur revient du chef des visites d'écoles, laquelle constitue presque le quart de leurs émoluments. D autre part, la Chambre, issue des élections de 188i, toujours prèle satis faire les rancunes, les a exclus des bénéfices de la loi du 10 Janvier 1886, révisant les règle ments relatifs aux pensions civiles, tout l'avantage des intéressés. Il est résulté de tout cela qu'arrivé la fin d'une carrière de qua rante-cinq années de loyaux services, un in specteur a enseignement primaire n'a droit, pour subsister pendant ses vieux jours, qu'à la moitié du revenu dont il a joui jadis, quand ses besoins étaient moins grands. A quoi bon de se plaindre et de récriminer propos de la désinvolture avec laquelle, par esprit de parti, on met la perturbation dans l'enseignement, en substituant des éléments novices des éléments expérimentés A quoi peut-il servir de se récrier contre le sans façon avec lequel on récompense de longs et de loyaux services? Ne fallait-il pas réaliser le vœu, si charitablement fait un jour, en pleine Cham bre, par le plus suave des députés cléricaux El puis ne convenait-il pas de fournir un autre député, ancien ministre comme ce der nier, loccasion de pouvoir, aux prochaines agapes, se donner la joie de s'écrier, inter pocula il y a des pleurs et des grincements de dents I Quand on rapproche tout cela des autres faits navrants qui ne marquent que trop le régime honteux que nous subissons depuis cinq ans, on ne peut que répéter ce cri inspiré par les plus cruels mécomptes, dans des temps d'affaisse ment intellectuel et moral Tout arrive Il résulte des renseignements fournis par le gouvernement qu au 1er Jauvier 1889, il y avait 863 instituteurs communaux en disponibilité pour cause de suppression d'emploi. Dans le cours de l'année, 22 nouveaux traite ments d'attente ont été alloués pour le même motif. H restait servir, la date du 1er Décembre courant, 807 traitements de disponibilité. 78 traitements d'attente ont été supprimés en 1889. En outre, le revenu de disponibilité de 12 membres du personnel enseignant a été nota blement réduit pour différents motifs. Le montant total des traitements d'attente, pour cause de suppression d'emploi, s'élève fr. 872,100,72 somme dans laquelle l'Etat inter vient pour fr. 505,831,44. La section centrale a demandé des renseigne ments sur la population des écoles moyennes de garçons Walcourtct Menin, de filles Cou vin, Nieuport et Beaumont; sur le nom bre des professeurs de chacun de ces écoles et sur les dépenses que chacune d'elles occa sionne. Cette sollicitude ne nous dit rien qui vaille Attendons-nous voir décréter prochaine ment la suppression de ces écoles. On se rappelle l'histoire des millions appar tenant au trésor diocésain de Tournai et em portés en Amérique, en 1882, par le chanoine Bernard puis, la suite du procès, consignes entre les mains de Peler Bowe, shérif de New- York, et finalement remisa un mandataire du roi des Belges sur la réquisition des ses con seils, MM. Éoudcrt frères. Nous avons dit qu'une action en responsa bilité et en remboursement a été récemment intentée sous prétexte d'erreur l'ex-shérif Bowe par le chanoine Bernard, qui est actuel lement professeur dans une institution catho lique en Angleterre. Cette action vient d'être jugée devant le juge Wallace, de la cour de circuit des Etals-Unis pour le district méridional de New-York. Le uge, considérant qu'il n'était pas allégué que e shérif eût agi de mauvaise foi en sè dessai sissant des fonds dont il était dépositaire, a décidé qu'il n'y avait pas lieu d'ordonner le remboursement. Le Pape va pouvoir renouveler la paille hu mide de son cachot Pendant l'année 1889, le denier de Saint-Pierre a rapporté au Vatican en viron trois millions de francs, soit environ 150,000 francs de moins qu'en 1888. L'Autriche a fournifrs. 400,000 La France350,000 L'Espagne200,000 L'Allemagne180,000 L'Irlande130,000 L'Angleterre95,000 La Belgique105,000 La Suisse55,000 La Pologne85,000 L'Amérique du Nord. 285,000 L'Amérique du Sud310,000 L'Afrique95,000 L'Asie100,000 La* Roumaniex 100,000 L'Italiex 355,000 Le Portugalx 150,000 En Australie, en Océanie, en Rus sie et dans les pays Scandinaves, on a recueillix 100,000 La Turquie, le Monténégro, la Grèce, la Serbie n'ont presque rien apporté. Nous lisons dans le dernier numéro du Journal cl'Ypres Un Monsieur X écrit la Chronique pour se plaindre que la ville d'Ypres soit absolument x lésée par les projets de chemins de fer vici- x cinaux tels qu'ils sont préconisés, et même en partie approuvés. Que le Progrès ose reproduire ces absurdités, c'est ne pas en croire ses yeux. Personne Ypres n'ignore combien l'administration communale de notre ville x s'est toujours montrée revêche l'égard de x ces lignes ferrées. Le Progrès croit-il les Yprois x tellement abêtis (quelle aménité par cin- x quante ans de régime libéral qu'ils ne soient x plus même de voir les vérités les plus lumi- x neu6es x Un petit Monsieur, attaché la rédaction du Journal d Ypres, aux allures très modestes, quoi que possédant des connaissances universelles, parlant et écrivant de tout, même de ce qu'il n'a jamais vu ni entendu, a donc daigné s'occu per d'un article que nous avons reproduit de la Chronique. Avec la désinvolture qui le caractérise, ce gentil homme, venu Ypres plutôt pour y semer la discorde que pour y faire son chemin, trouve que, si les projets des chemins de fer vicinaux sont faits pour nuire au commerce de notre bonne ville, c'est l'administration communale qu'il faut en attribuer la faute. Le jeune scribe, plus occupé assurer ses visées ambitieuses que l'avenir de sa ville na tale, aurait beaucoup mieux fait, avant d'écrire cetto grosse sottise, d'aller aux renseignements. Il aurait appris alors qu'à aucune des réunions tenues Poperinghe et Loo, notre administra tion communale n'a eu l'honneur d'être invitée, et que le tout a été arrangé par le baron Deco- ninck de Merckem qui, comme d'autres nobles châtelains, a une dent, une grosse molaire, fton- tre la ville d'Ypres, parce que la population Yproise est et restera libérale. Et notez bien que ce ne seront ni la prose du petit Monsieur ni les fallacieuses promesses de nos verbeux députés qui changeront la situa tion La députation de notre arrondissement est nulle, elle ne peut rien obtenir parce qu'elle ne s'occupe de rien et qu'elle est dépourvue de toute initiative. Son inertie timorée est cause, en ce moment, que la ville d'Ypres n'a pas enco re de nouvelle gare Son influence en haut lieu est DÉRISOIRE Messieurs nos représen tants, gros comme le bras la façon de Petit Jean) reçoivent de temps autre de l'eau bénite, il est vrai, quand ils s'aventurent présenter des candidats, mais ceux-ci, sont toujours sûrs d'être gracieusement blackboulés. Toutefois, si par hasard un de leurs protégés est nommé, grâce une influence étrangère, ils n'ont rien de plus empressé que de s'en attribuer tout le mérite. Question de faire les importants et les indispensables Le geai paré des plumes du paon Revenons au petit Monsieur. Aussitôt qu'il saura prouver que l'administra tion communale de la ville d'Ypres a été con sultée sur les trois projets suivants 1° Projet de ligne de Dixmude Poperinghe par Loo, Crombeke et Rousbrugge 2° Projet de ligne de Dixmude Poperinghe par Woumen, Merckem, Bixschote et "Woesten 3° Projet de ligne de Courtrai Wervicq et de Wervicq Langhemarcq Il aura la grande satisfaction d'avoir eu une fois raison. Mais si, comme toujours, il ne prou ve rien, nous lui dirons Malheureux que vous êtes Vous si intelligent, si instruit, comment Souvez-vous ainsi écrire tout ce qu'on vous dit 'écrire, depuis les méchancetés les plus puéri les jusqu'aux inepties les plus tangibles Com ment pouvez-vous continuellement, obéissant au doigt et l'œil, soutenir le contraire de la vérité Est-ce un rôle digne de vous et de vos hautes capacités A l'occasion du jubilé de cinquante années de mariage, célébré par les époux Didier-Calmein, on faisait remarquer que c'était le cinquième jubilé de ce genre qui se célébrait en ville, en moins de deux ans. En effet, la remarque en vaut la peine, et cela ne se voit pas tous les jours ni partout. Ce qui ne se voit pas non plus tous les jours ni partout, c'est ce que nous apprend l'état civil d'Ypres du 3 au 10 Janvier courant. Dans l'espace de cette semaine, il y a eu six décès, savoir: un de 77 ans, un de 72 ans, un de 78 ans, un de 80 ans, un de 82 ans et un de 87 ans. Et du 10 au 17 Janvier, il y a eu en tout un décès (nous ne parlons pas des enfants en bas âge deux décès) savoir une veuve de 64 ans. Et cela pendant que Vinjluenza promène sa faux par toute l'Europe. Alors qu'est-ce qu'on chante de nos eaux Bienheureux les miséricordieux, disait le Christ, parce qu'ils seront traités eux-mêmes avec miséricorde. Ecoutez comment notre cler gé met ce précepte en pratique. Un pauvre petit garçon infirme qui demeurait rue du Passage, chez son grand'père, est mort la semaine dernière et devait être enterré Jeudi passé. Le vieux grand'père se rendit l'église S1 Nicolas et demanda pouvoir obtenir le bran card pour enfants. Cela lui fut accordé moyen nant le payement de 1 fr. 20 c«s. Le malheureux ne fit pas d'observations quoique n'ayant rien de trop. Le soir, on lui fit savoir qu'il y avait er reur, qu'il fallait payer 2 fr. 50 ce» au lieu de 1 fr. 20 ce3. De nouveau le bonhomme s'exécuta. Mais le Jeudi matin, alors que les porteurs étaient déjà arrivés depuis longtemps, on ne vit pas arriver le brancard. L Éducation, Journal Pédagogique, Scientifique et Littéraire. Une âme compatissante.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2