Sinistres constatations.
Stratégie cléricale.
Nouvelles locales.
profond; pour l'église catholique, apostolique et
romaine on professe un respect pieux. Tout
pour l'eglise. rien pour la Constitution et les
lois du peuple belge I Et c'est un sénateur, celui
qui devrait être le premier entourer la loi du
prestige qui en assure l'exécution, qui la con
spue et la traite comme un vil lorcnon Quel
spectacle édifiant et quel bel exemp e pour les
petits I
Et c'est ce Monsieur, ce même M. Surmont
ui aspire aux fonctions de bourgmestre, gar-
len et exécuteur des lois I
Comme l'hôtel-de-ville serait en bonnes
mains, si jamais les valets de M. le curé déte
naient le pouvoir communal I
Le ministre de l intérieur et de l'ignorance
nationale vient de faire paraître un rapport
triennal sur la situation de notre enseignement
primaire.
C'est le premier document de ce genre qui
ait vu le jour depuis la loi fatale du 20 Septem
bre 1884.
Loi de décentralisation et d'affranchissement,
ose proclamer le ministre; loi de désorganisa
tion et d'abdication, lui répond le bon sens du
pays.
Désorganisation universelle de l'enseigne
ment du peuple, désormais abandonné 1 om
nipotente direction des conseils communaux,
abdication du pouvoir civil aux mains du
clergé voilà la loi de 1884 dans son but et ses
résultats.
Cela résulte, avec une lumineuse évidence,
du rapport ministériel.
En même temps que le gouvernement laissait
supprimer neuf cents écoles primaires et sup
primait lui-même douze de ces écoles normales,
il s'empressait dadopter et de couvrir du pa
tronage officiel trente-cinq écoles normales
cléricales.
En vertu des principes de décentralisation
et d'affranchissement» prétendûment déposés
dans la loi de 1884, c'est le clergé qui est de
venu, en Belgique, le grand dispensateur des
diplômes normaux et le principal éducateur de
nos futurs instituteurs primaires. L'adoption
combinée avec la suppression des trois quarts
de l'enseignement normal de l'Etat, lui vaut
un véritable monopole.
Et il se trouve des comédiens pour appeler
cela décentraliser
Encore si ces écoles agréées avaient quelque
valeur et présentaient quelque garantie I Mais
le gouvernement ne s'est pas même soucié de
vérifier ce double point. Son rapport, ce
sujet, est d'un étonnant et désolant laconisme
il constate simplement, sans entrer dans aucun
détail, sans rendre compte d'aucune investiga
tion, que le personnel enseignant des écoles
normales du clergé est généralement com
posé comme celui des établissements de l'Etat.
Ce généralement vaut un long poëme. Le
gouvernement n'a pas osé pousser le cynisme
jusqu'à proclamer lequivalence de l'enseigne
ment officiel et de l'enseignement des couvents,
et il a cru convenable de pallier, sous une affir
mation vague, les tristes révélations qu'ont dû
lui faire ses inspecteurs sur l'organisation des
pépinières monacales.
Nous aurions désiré plus de lumière nous
aurions voulu connaître les exceptions que
recèle dans son équivoque compréhension l'in
sidieux adverbe gouvernemental. Nous som
mes convaincus qu'à examiner les choses de
>rès, on ferait de singulières trouvailles dans
e domaine de ces exceptions. L'enseignement
ibre n'est pas heureux cet égard, et les bre-
)is galeuses, loin d'être chassées du troupeau,
trouvent chez les bons pasteurs cléricaux lac-
cueil le plus affable. Cette malechànce con
stante des pédagogues libres, trop libres
souvent, explique le demi-jour propice
conservé par la statistique ministérielle au
personnel des écoles agréées.
Chose curieuse, grotesque, inouïe, les exa
mens de sortie des écoles normales cléricales
sont présidés par un délégué du gouvernement,
mais celui-ci n'y siège vraiment que pour la*
parade et pour assurer aux diplômés l'estam
pille officielle. 11 n'a ni droit de vole, ni droit
d opposition aux délibérations du jury il n'est
là que pour consacrer, par sa présence impuis
sante, 1 humiliante soumission de l'Etat.
Voilà où nous en sommes en Belgique, dix
ans après que des lèvres royales, dans une
heure de patriotique espérance, étaient tom
bées ces augustes et encourageantes paroles
La culture intellectuelle d'un peuple est plus
que jamais, au temps présent, la source es-
sentielle de sa prospérité. Mon gouverne-
ment réclamera le concours des Chambres
pour étendre et fortifier l'enseignement de
l'Etat
a Mteaic
On la devine, on la pressent, la tactique
laquelle, d'ici au mois de Juin, vont se livrer
nos maîtres.
L'union du parti libéral s'est faite et conso
lidée. Elle menace le ministère clérical d'une
chute prochaine et inévitable. Les chefs de la
droite le savent, et M. Woesle, mieux que
personne, en est convaincu.
Dès lors, que faire pour conjurer le péril La
réponse est simple chercher ramener au sein
de la gauche les divisions qui l'ont paralysée et
mutilée, essayer d'y souffler la discorde et d'y
raviver les froissements d'autrefois.
Diviser pour régner la vieille devise sera
encore une fois mise en œuvre.
Les cléricaux n'auront garde d'y manquer.
Déjà, dans les débats sur l'enseignement supé
rieur, M. Woeste a cherché faire honte M.
Frère-Orban de son alliance avec M. Janson.
Il comptait sans dopte sur quelque déclaration
intransigeante, sur quelque répudiation hau
taine il en a été pour ses frais.
Eh bien 1 nous promettons la droite qu'elle
en sera pour ses peines chaque fois qu'elle
voudra renouveler le jeu, et l'on peut avoir la
certitude qu'elle se renouvellera il ne faudrait
pas connàître nos cléricaux pour en douter un
seul instant.
Le mot d'ordre est donné. Toute la presse
cléricale est l'affût de tout ce qui pourrait
faire croire au caractère superficiel ou éphé
mère de notre union reconquise. Là voilà qui,
soufflant la fois et le froid et le chaud, sou
tient tour tour que le parti radical a absorbé
et tué le parti doctrinaire, et que celui-ci a
converti la fraction avancée. Avec une égale
désinvolture, elle proclame que M. Frère-Orban
est prisonnier de Monsieur Janson, et que
celui-ci s'est humblement soumis au pape
libéral.
Ainsi espère-t-elle ranimer les stériles com
pétitions et les mesquines rivalités qui nous ont
fait tant de mal. Elle n'a d'autre planche de salut
que le retour des divisions du libéralisme; elle
s'y raccroche avec l'énergie du désespoir.
Celte planche, malheureusement pour elle,
n'est quun bâton rompu. L'union des libéraux
est faite elle puise sa force et sa durée non pas
dans la réconciliation de quelques personnali
tés, mais dans l'adhésion commune un large
et généreux programme. Il n'y a parmi nous ni
vainqueurs ni soumis; il y a des soldats d'une
seule et même armée, travaillant ensemble au
triomphe des principes libéraux et des réformes
qu'ils commandent.
Que nos adversaires appliquent la devise:
diviser pour régner nous leur garantissons
qu'ils ne diviseront pas, et que leur règne
touche son terme.
Une nouvelle réunion de l'Union libérale a eu
lieu aujourd'hui après-midi, Namur.
Le comité a reçu l'adhésion d'un candidat
sénateur et on attend l'adhésion d un second.
Lundi, 20 Janvier, vers les 9 heures du matin,
toute une partie de la rue de Lille était pavoisée
et décorée. Des chronogrammes, des arcs de
triomphes, les sons joyeux du carillon annon
çaient que la ville d'Yprès allait assister aux
noces d or de Monsieur et Madame DIDIER-
CALMEYN.
A 9 heures 1/2, les Jubilaires suivis d'une nom
breuse famille escortés par tous les voisins se
rendirent l'Hôtel-de-Ville. Là, les attendait M.
Bossaert, l'honorable échevin faisant fonctions
de bourgmestre, qui, d'une voix émue leur pro
nonça les paroles de félicitations suivantes
Vous comptez aujourd'hui cinquante années
d'union. Votre famille, vos amis, vos voisins
s'apprêtent fêter avec éclat cet heureux évè-
nement.
L'administration communale aussi est heu-
reuse de prendre part cette solennité et pour
donner un témoignage de sa sympathie a dé-
cidé de vous remettre une médaille commémo-
n rative qui rappelera votre jubilé, vos noces
d'or.
Cet insigne vous allez le transmettre vos
a enfants et vos petits-enfants comme une
preuve de l'estime et de l'amitié de vos conci-
toyens et des magistrats de la ville, estime que
vous méritez si bien par votre vie active, pai-
sible et honorable, digne en un mot de servir
de modèle vos descendants.
En quittant l'Hôtel-de-Ville vous irez en
l'église cathédrale, remercier Dieu du bien
a qu II vous accorde tous mes vœux et mes
a prières vous y accompagnent.
Je demande avec vous que Dieu vous réserve
a encore de nombreuses années, un bonheur
a durable au milieu de vos chers enfants et petits-
n enfants.
a Et maintenant, en terminant, buvons comme
a c'était l'usage de nos bons ancêtres, le vin
a d'honneur votre santé votre longue vie, et
a au bien-être de votre nombreuse famille a
Les belles paroles de notre premier magistrat
touchèrent jusqu'aux larmes les heureux vieil
lards, tous les assistants applaudirent cet éloge
et l'on peut ajouter que toute la ville a été heu
reuse de voir la participation que notre admi
nistration communale a prise cette belle fête.
En quittant l'Hôtel-de-Ville, le cortège se
dirigea vers l'église où M. le doyen Boone enanta
une messe d'actions de grâces suivie d'un Te
Deum. Le vaste temple était littéralement envahi
par la foule désireuse de contempler les vénéra
bles cinquantenaires.
Reconduits chez eux en voiture Mr et Mme
Didier-Calmeyn reçurent la visite de tous les
voisins, qui venaient apporter dans une tou
chante unanimité l'hommage de leur sympathie
et de leur estime.
Alors une des gentilles porteuses de bouquet,
récita au nom des voisins ce petit compliment
de circonstance.
Au jour de vos noces d'or, nous venons au
a nom de tout le voisinage vous offrir les félici-
tarions les plus cordiales.
Bénis par Dieu, aimés et honorés par les
a hommes, vous avez passé ensemble cinquante
années de bonheur, de paix et d'amour.
Tous les deux vous êtes encore robustes et
a plein de santé Aussi votre joie et votre bon-
a heur de ce jour n'étonnent personne.
a Nous, vos voisins, que vous avez, pour la
a plupart, vus naître et grandir, nous qui avons
a depuis longtemps appris vous connaître et
a partant vous aimer, nous prenons une large
a part votre bonheur et souhaitons de tout
a cœur que vous jouissiez longtemps encore des
a bénédictions du ciel, que vous puissiez encore
a de longues années vivre la vie commune,
a exempts de souffrances et d'infirmités, et être
a l'exemple et la joie de tous vos voisins.
a Vivent longtemps nos chers Jubilaires Ch.
a Didier et Lucie CaJmeyn. a
Monsieur et Madame,
Heureux Vieillards