N° 10. Dimanche,
50e ANNÉE.
2 Février 1890.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
6 FRANCS PAR AN.
Heures de départ d'Ypres pour
m
Chaque fois que les journaux libéraux rap
pellent que la force des cléricaux est toute fac
tice, que les dirigeants de cette politique anti
nationale sont les prêtres, ces agents électoraux
ermanents qui, sous la direction du collège
es évêques, travaillent et sapent sans relâche
ans l'intérêt de leur boutique, nous voyons
es feuilles de sacristie se donner des airs d in-
ignation. Elles prétendent que leur politique
eprésente fidèlement le parti conservateur et
que le prêtre, doux comme l'agneau, ne se mêle
pas de ce qui divise si profondément le peuple
belge.
Autant de mots, autant de contre-vérités.
Aujourd'hui la mission du prêtre, au lieu
d'être toute chrétienne, est devenue exclusive
ment sectaire. Elle ne vise qua faire prévaloir
la domination de l'église romaine au détriment
des droits du citoyen. De même que Grégoire
VII humiliant et abaissant le pouvoir temporel
en la personne de l'empereur Henri IVàCanossa.
le clergé de nos jours et ses ambitieux adhé
rents tiennent pour ennemis et veulent écraser
tous ceux qui sont partisans de l'indépendance
du pouvoir civil ils veulent leur defendre d'é
crire et de penser.
C'est ainsi que par suite du renouvellement
des abonnements aux journaux et revues, il a
été lu tous les prônes du pays, pendant le
mois de Décembre, un mandement collectif de
nos maîtres, les évêques, par lequel ils enjoi
gnaient leurs ouailles de ne plus s'abonner
des journaux libéraux. Cet ordre a pour sanc
tion des démarches inquisitoriales domicile.
Et malheur au campagnard qui refuse d'obtem
pérer la volonté du cure ou du vicaire De
virulents anathèmes proférés en chaire de
vérité (dérision 1) signalent le récalcitrant
lanimadversion de ses co-paroissiens. Toutes
es persécutions l'attendent I
Cependant, malgré cet arsenal dârmes d'une
puissance passée, que le temps et le progrès
finiront par démoder et mettre entièrement au
rebut, nous avons le plaisir d'informer \e Jour
nal d'Ypres, qui d'un petit air dédaigneux pré
tendait récemment le contraire, que nous
sommes non seulement lus en ville mais égale
ment la campagne, et que si nous n'avons pas
l'heur de plaire aux gens de sacristie, il existe
encore assez de virilité la campagne pour
nous faire bien accueillir par ceux qui, plus
nombreux que le confrère ne pense, sont doués
de sentiments indépendants.
Il faut toute l'outrecuidance du petit Journal
d Ypres pour soutenir que le piètre a le pou
voir de faire exclure d'une manière complèLe
la lecture des journaux libéraux la campagne,
pour oser écrire le Progrès qui, s'il est lu,
n'est lu que par des Yprois
Eh bien 1 nous le disons bien haut, une poli
tique qui ne peut se soutenir que par de pareils
moyens et avec un pareil appui, est une poli
tique qui antidate de plus de cent ans. Elle est
un anachronisme et un défi au XIXe siècle.
Elle doit disparaître, et le prêtre qui a fait un
si scandaleux abus de sa mission sacrée, tout
en étant le salarie de nos deniers, sera un jour
mis la raison.
L'avenir et l'instruction donneront la soci
été civile la force qu'elle n'a pas encore; elle
usera de cette force pour anéantir les efforts de
tous ces semeurs de discordes et de tous ces
politiciens haineux. Alors, mais seulement
alors, nous verrons rendre César ce qui est
César et Dieu ce qui est Dieu.
En réponse notre reportage touchant le ma
riage qui a eu lieu ici le 22 Janvier, le Journal
dYpres ne fait que confirmer ce que nous
avons dit, et loin d'en atténuer la portée, il ne
fait que l'aggraver, en étalant, avec un cynisme
qu'on ne lui aurait jamais soupçonné, la théo
rie d'un autre âge, en opposition flagrante avec
toutes les idées de notre siècle.
Il n'y a de mariage, dit- il, pour les catho
liques que le sacrement de mariage, c'est-à-
dire le mariage religieux, contracte conformé
ment aux prescriptions de l'Eglise.
Le prétendu mariage civil (prétendu!!) n'est
pour eux qu'une formalité legale destinee
faire sortir au mariage ses effets civils. Ils ne
se soumettent au mariage civil que pour as
surer aux époux leurs droits et devoirs respec
tifs. Mais ils ne sont mariés que par le mariage
religieux.
Donc, dit le Journal, pour l'église, la pompe,
le luxe et la solennité selon leur position so
ciale pour l'hôtel-de-vilie, le petit négligé.
En d'autres termes, M. Surmont va l hôtel-
de-ville parce qu'il ne peut faire autrement,
et il s'en passerait s'il le pouvait.
Ergo, s'il était au pouvoir de M. Surmont de
faire en sorte que les autres fussent dispensés
de cette formalité civile, il n'hésiterait pas
un instant et il supprimerait le mariage civil
pour s'en tenir uniquement au mariage devant
M. le curé. Et de conséquence en conséquence,
il enlèverait l etat-civil ses registres, pour les
remettre M. le curé. Ce serait M. le curé qui
tiendrait fétat-civil et ce. serait M. le curé qui
rendrait le mariage légal. Absolument comme
avant la Révolution française, et si possible
remonter jusqu'à Hildebrand. Jolie perspective
et joli le mayor manqué
Eh bien, quand on professe ces principes et
qu'on en est pénétré comme l'est M. le baron
Surmont, on peut faire bonne figure comme
marguillier, comme sacristain ou capucin, mais
on n'est pas fait pour occuper une position offi
cielle quelconque dans la Belgique de 1830.
Les électeurs s'en souviendront.
Dans une réunion convoquée par le comité
de Bruxelles-attractionson a protesté contre
le subside de 150,000 fr. voté par le gouverne
ment, pour permettre la capitale de fêter le
jubilé de Léopold II.
M. Dustin déclare que la ville de Bruxelles
ne peut se contenter de ce subside dérisoire.
M. Dassonville est du même avis que M.
Dustin et que tous les membres de la réunion,
d'ailleurs. Mais il va plus loin que M. Dustin.
Si le gouvernement ne s'empresse pas d'aug
menter, dans de larges proportions, son maigre
subside de fr. 150,000, M. Dassonville propose
de provoquer un vaste pétionnement dans tout
le pays.
Est-ce que le pays pourrait résister pareille
invitation
Il faut que le commerce de Bruxelles vive,
diable C'est vrai et le commerce de la pro
vince donc, est-ce qu'il ne compte pas?
Pas le plus petit pétionnement pour la Pro
vince? Rien pour le commerce du pays, tout
pour Bruxelles
La Province ne se fournit-elle pas encore
assez Bruxelles
Ail right, Flandres, Hainaut, Anvers, Liège,
Namur, Luxembourg, Limbourg et Brabant,
pétionnez avec M. Dassonville pour remplir le
ventre de Bruxelles et sanglez le vôtre.
Curieux ces Bruxellois!
i.S-1
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 50.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Insertions: Judiciaires la ligne un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
•e restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42 6-05.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16
2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55.
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55
Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Court rai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20
7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
YPRES-FURNES.
5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55.
FURNES-YPRES.
5-40 7-35 10-20 11-30 3-04
6-20.
Ypres, le lr Février 1890.
L'Eglise au-dessus de la loi
Et l'Evêque au-dessus du Roi.
Inutile d'en dire davantage.
La commission, appelée commission plènière,
ainsi nommée parce qu elle se compose de toutes
les commissions qui se sont, occupées de la dis
tribution d'eau de Bruxelles et faubourgs, s'est
prononcée en sa séance du 29 Janvier. Elle a
fait siennes les conclusions du rapport du sous-
comité technique.
Elle avait examiner plusieurs projets dont
quelques-uns ont pour but de recueillir des eaux
souterraines par le drainage. Comme cette façon
d'alimenter la ville d'Ypres semble avoir cer
tains défenseurs, nous croyons utile de repro
duire le passage du rapport dont il s'agit, tel
que nous le trouvons dans le document officiel.
Voici donc comment s'exprime le rapport
propos du projet de M. le capitaine Verstraete
LE
PROGRÈS