11Jeudi, 6 Février 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. A Namur. Qu'est-ce que cela veut dire 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. La question des pêcheries de Terre-Neuve menace de brouiller sérieusement la France et l'Angle ter re,si un bel et bon arbitrage n'arrange rapidement cette aflaire quelque peu embrouil lée. En vertu de droits très anciens, formellement reconnus par des traités récents, les pêcheurs français ont le droit exclusif de la pêche sur les côtes de Terre-Neuve. Mais la difficulté consiste en ceci que l'île de Terre-Neuve appartient aux Anglais, et que la population anglaise est de venue de plus en plus nombreuse. Malgré cela, les Terres-Neuviens n'ont pas le droit de pêche. Il est assurément pénible, pour les habitants anglais de Terre-Neuve, de ne pouvoir pêcher dans les mers qui entourent leur île. Cependant le droit des pêcheurs français est indiscutable. Et le supprimer, ce serait une violation flagrante du droit le plus légitime et le plus incon testable. Le Daily News, comme tous les journaux an glais, et comme le gouvernement anglais lui-même, voudrait mettre un terme cette situation. Et il emploie les grands moyens d'in timidation, dans un article où il est parlé de la f>ossibilité d'une guerre entre la France et 'Angleterreet dont nous reproduisons ce curieux extrait, qui en dit long sur la vieille cordialité anglo-française Sans doute, dit-il, ce litige propos de homards pourrait devenir le prétexte d'un conflit armé, mais il n'en serait pas la vraie cause. v La jalousie qu'inspire aux Français notre position en Egypte, jalousie qui ne parait pas aussi déraisonnable aux étrangers qu elle nous le semble nous, affecte tous nos rapports avec la France et, selon toutes prévisions, continuera de les affecter aussi longtemps que nous occupe rons le Delta. Nous n'y pouvons rien. Nos devoirs en Egypte sont nets et impérieux il y aurait lâcheté et félonie les éluder. Nous devons accomplir notre tâche, quoi qu'il puisse en advenir. Des concessions raisonnables peuvent être faites la France, mais il nous est impossible de fixer une date d'évacuation tant que nous ne saurons pas avec certitude ce qui suivra notre départ. Le Daily News pense cependant que la France renoncera ses droits de pêche, moyennant une compensation pécuniaire. Une dépêche de Saint-Pétersbourg dit que la brochure du colonel Stoffel a causé un mouve ment d'indignation dans l'opinion publique en Russie. Les Novosti blâmant sévèrement le colonel Stoffel d'oublier que le rôle de l'officier consiste uniquement défendre sa patrie, et non point publier des brochures capables d'accréditer cette fausse opinion que l'armée française craint la lutte avec l'Allemagne. Le Nouveau Temps tourne la brochure en ri dicule, mais croit voir néanmoins dans le seul fait, réitéré dans ces derniers temps, de la re production par les journaux français de sembla bles publications, un symptôme de réaction dans les idée3 politiques d'une partie de la société française, réaction préjudiciable la dignité nationale. On attache peut-être trop d'importance au factum de M. Stoffel, dont les idées, après tout, n'engagent ni la France, ni le gouvernement français, ni même l'armée française. Les deux candidats libéraux échouent donc avec une minorité moyenne de 226 suffrages. En 1884, la minorité moyenne des libéraux était de 321 voix. En 1888, de 221 voix. La situation n'a donc pas changé, et les libéraux conservent leur situation, malgré le truc ministériel, mais peu honnête, qui con sistait fixer les élections une date trop proche pour permettre aux libéraux de s'orga niser pour la lutte. 11 s'en est fallu de peu que nos amis ne pussent même trouver de candi dats. Si nous n'avons pas remporté une victoire, même une victoire relative, au moins n'avons- nous pas enregistrer une défaite. Les libéraux restent sur le champ de bataille, l'arme au pied, en face de l'ennemi. Depuis Juin 1888, nous n'avons donc ni re culé, ni avancé. Or, nous le répétons, les conditions mauvai ses dans lesquelles nous avons dû engager la lutte montrent que dans de meilleures condi tions, nous pourrions obtenir des résultats plus satisfaisants. Voici le résultat de lélection de Namur qui a eu lieu hier Candidats libéraux M. Borguet, 1,361 voix; M. Steurs, 1,499. Candidats cléricaux M. de Pitteurs, 1,762 voix M. Moncheur, 1,749. Les candidats cléricaux sont élus sénateurs. Nous lisons dans le Journal de Liège <i 11 est temps que nous puissions espérer un changement de régime, car, aucune époque de notre histoire et sous aucun gouvernement, on n'a affiché pareil mépris pour les droits des citoyens. On ne parle pas de ce qui se passe au point de vue politique. Il y a longtemps que sous ce rapport les libéraux en ont fait leur deuil. Us savent qu'ils n'existent qu'à l'état de parias. Ils n'ont rien attendre, quels que soient leurs titres, quels que soient les services qu'ils aient rendus. Toutes les carrières dont l'entrée dépend du gouvernement leur sont fermées. Il suffit qu'on soit soupçonné d'appartenir l'opinion libérale pour être l'objet d'une exclu sion systématique. Aux vainqueurs les dé pouilles I Mais ce n'est pas seulement dans le domaine de la politique qu'ils font sentir qu'ils sont les maîtres ils apportent jusque dans les moindres affaires, le même esprit d ostracisme. II y a des milliers de conflits qui touchent soit des questions industrielles, soit des questions de propriété, et qui relèvent de l'action admi nistrative. Jusqu'à l'avènement du ministère actuel ces conflits se résolvaient sans qu'on eut se préoccuper des opinions personnelles des par ties en cause. Depuis que nous avons le bon heur d'avoir un renégat comme chef de cabinet, même sur le terrain purement administratif les libéraux ne parviennent plus se faire rendre justice. Eussent-ils vingt fois, cent fois raison, leur cause est perdue d avance. Il se commet ainsi chaque jour des iniquités sans nombre. En revanche, pour les frères et amis on a des trésors de bienveillance. On leur donne tout ce qu'ils demandent. Il n'y a pour eux ni lois, ni règlements, ni précédents qui tiennent ils sont cléricaux, ils ont droit dès lors toutes les faveurs et toutes complaisances. Cela va même au point de faire scandale. Ainsi, il y a quelque temps, les agents du fisc ont constaté dans une grande sucrerie du Hai- naut une contravention importante. Il s'agissait d'un appareil connu sous le nom de compteur collecteur lequel compteur ne se trouvait pas dans les conditions réglementaires. La contra vention a été constatée par les agents du minis tère des finances. On avait même cherché les amadouer, ce qui a amené une plainte de la part de ces agents. Eh bien, l'affaire ne suit pas son cours. On cherche l'étouffer. Pourquoi Parce que l'usine est entre les mains de personnes bien pensantes,grands amis de nos ministres,grands soutiens de la politique cléricale. 50e ANNÉE. LE PROGRÈS tires acqcirit edndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligue un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines,5-30- 7-55 8-20 -9-58 10-03—11-16 2-43 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courlrai-Bruxelles, 5-30—9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-zO 11-16 2-41 5-20. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 6-20. Ypres, le 5 Février 1890. - eeteeOettt«eB

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1