N°f4. Dimanche, 50e ANNÉE. 16 Février 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.' TIRES ACQCIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, me au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-53. Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-545-20—8-55 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 12-17 3-566-21. Coudrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Oép. de Comines Coudrai 9-35.) Coudrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 g-20. YPRES-FURNES. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. FURNES-YPRES. 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 - 6-20. Le duc d'Orléans ira-t-il en appel C'est peu probable. Les magistrats d'appel ne pourraient rien changer la condamnation et seraient obligés d'appliquer la loi tout comme l'ont fait les juges de première instance, qui, peut-être, n'auraient pas demandé mieux que de pouvoir renvoyer sa famille ce jeune délin quant, sans avoir le frapper d'une condamna tion deux ans de prison. Mais la loi était formelle, et on a, en l'appli quant, été aussi indulgent que possible, puisqu'on s est arrêté au minimum strict de la pénalité prévue. Maintenant, que va-t-il se passer Il est évident qu'on ne va pas garder pendant deux ans en prison ce louveteau monarchique. A quoi bon Le gouvernement le renverra sa famille aussi vite que faire se pourra. Mais il faudra pourtant qu'un certain temps se passe. On devra d'abord attendre les délais d'appel dix jours. Avant cela, le jugement n'étant pas définitif, le gouvernement ne pourra prendre aucune décision. On disait Paris que des ordres avaient été envoyés la prison centrale de Clairvaux pour y préparer une cellule destinée au prince. La nou velle u'est pas confirmée. Quant au duc d'Orléans, nous sommes vrai ment peiné de nous trouver amené dire, en parlant de lui Si jeune et déjà cabotin Et comment penser et s'exprimer autrement, en présence des révélations qui nous arrivent sur ce qui s'est passé Mercredi après midi dans et devant le palais de justice de Paris A l'intérieur, le jeune prince, toujours préoc cupé d'être crâne ainsi qu'il l'avait dit l avant-veille, déclare aux magistrats chargés de le juger qu'il se console de leur condamnation en songeant que les deux cent mille conscrits de sa classe l'acquitteront. Et, peine est-il condamné que, justement des conscrits de l'année viennent l'acclamer sous les fenêtres de la prison, avec une insistance telle que la police est obligée de les conduire au poste. Arrivés au poste, les conscrits racontent que toute cette manifestation est une comédie, qu'ils ont été embauchés depuis la veille chez un mar chand de vins de la rue de la Harpe, raison de 20 francs par tête, pour venir sous les fenêtres de la Conciergerie crier Vive le duc d'Orléans! Et c'est avec des procédés comme ceux-là que ces gens espèrent restaurer le trône de Louis- Philippe, brûlé en 1848, et renverser la Répu blique C'est enfantin. Quand le parti libéral était au pouvoir tout fut imaginé et mis en œuvre par le cléricalisme pour ressaisir les rênes du gouvernement. On s'attacha surtout, pour déguiser les prétentions ultramontaines, faire ressortir de prétendus griefs matériels aux fins d'égarer l'opinion pu blique. C'est ainsi, que nous avons perdu Anvers par suite d un système de fortifications que le ministère libéral a été obligé de faire admettre dans un intérêt national. Depuis lors cette cir conscription électorale est restée favorable nos adversaires. Les ineetinguistes, appuyés par le prêtre dans la plupart des communes, ont pu maintenir cette situation jusqu'à ce jour. Cependant la comédie qui s'est jouée notre détriment Anvers et ensuite dans d'autres arrondissements, aurait dû nous faire ouvrir les yeux. Il était de notre devoir de resserrer nos rangs pour combattre, comme un seul homme, l'eternel ennemi de nos libertés publi ques. 11 n'en a point été ainsi. Les cléricaux affublés des habillements les plus divers sont parvenus par tous les moyens A et sous tous les prétextes, introduire la dés union dans nos rangs. O Anvers oublié, ils ont tenté avec succès, sous le faux nom d'indépendants, d'envahir la for teresse libérale de la capitale. Ils en sont les maîtres depuis 1884. Jamais plume ne pourra décrire tout le mal qui a été cause l'opinion libérale par l'appoint de la Députation Bruxelloise. Depuis six ans, les pseudo-indépendants font partie de la législature. Eh bien, nous le demandons, ont-ils jamais posé un acte d'in dépendance quelconque Nous pouvons cerlai- menl affirmer le contraire et dire qu'ils n'ont fait autre chose que de donner des preuves continuelles d'un servilisme clérical. II faut croire que la coupe ne débordait pas encore assez. Dans la dernière assemblée géné rale, dont les journaux de la capitale nous ont apporté le compte-rendu, les indépendants viennent de donner la preuve la plus irréfutable de leur tendance et de leur direction ultra cléricales. En effet, au lieu d'appuyer le mouvement patriotique contre la loi électorale Devolder, qui a pour but d'enlever les droits acquis de plus de 60,000 électeurs capacitaires, nous voyons les soi-disants indépendants sommer le ministère de faire voter cette loi inique dans le cours de la présente session. M. Allard ayant demandé s'il n'y avait lieu de maintenir certains droits acquis, assemblée répondit qu'il fallait la suppression immédiate de tous les capacitaires de droit En appliquant l'adage pjus papalin que le pape nous pouvons dire que les indépendants Bruxellois visent être plus ultramontains que les cléricaux eux-mêmes. La seconde comédie, qui se joue depuis 1884 Bruxelles, est un signe du temps et prouve une fois de plus, et de la manière la plus évi dente, que l'opinion libérale, qui a laissé tom ber la proie pour l'ombre, ne doit compter que sur ses propres forces. A nous donc désormais de ne plus jamais oublier ce qui s'est passé Anvers et Bruxel les. Car, si ces deux centres ne nous avaient pas été si irrégulièrement enlevés, depuis long temps les desiderata de l'opinion libérale se raient un fait accompli, tandis qu'aujourd'hui tout est refaire. Le grand Thiers disait un jour La Répu blique sera conservatrice ou elle ne sera pas. En paraphrasant nous pouvons dire de noire côté Les libéraux seront unis et compacts ou les cléricaux seront éternellement au pouvoir. Nous ne pouvons plus oublier les leçons du passé. Larrivée du parti libéral au pouvoir est ce prix. weeecœeeo» Nous recevons une nouvelle lettre de M. Vermeulen. Comme elle ne contient rien qui n'ait été dit, redit et réfuté, nous nous conten tons de la publier, sans commentaires, si cela peut faire son bonheur. On ne peut éternelle ment rabâcher la même chose. Toujours tourner dans la même cage, sans avancer, c'est bon pour les écureuilspour nous, nous ne pouvons qu'admirer la persévérance de notre honorable correspondant dans l'illusion. II y a de l'alchi miste clans ce chercheur. Malheureusement, les alchimistes n ont jamais réussi. Va donc pour la lettre en question Ypres, le 13 Février 1890. Permettez-moi de revenir pour un instant sur l'importante question de nos eaux alimentaires. Vous reconnaissez que les eaux souterraines sont les meilleures. C'est le principe fondamen tal en matière d'alimentation des villes, admis par les plus hautes autorités médicales et les hygié nistes les plus compétentscomme dit la sous-com mission des eaux de l'agglomération Bruxelloise. Partant de là, vous me demandez si j'ai de l'eau de source naturelle Non, je n'en ai pas, mais cela n'a aucune importance, puisque, si l'eau ne sort pas du sol d elle même et naturel lement, nous pouvons comme on fait ailleurs aller l'y chercher l'aide de galeries de drainage. Je dis que je n'ai pas d'eau de source naturelle, LE PROGRÈS Ypres, le 15 Février 1890. Monsieur le Rédacteur du Progrés.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1